La critique de MANIAC *** (en avant-première)

Sortie : 2 janvier 2012

De : Franck Khalfoun

Avec : Elijah Wood, Nora Arnezeder, Liane Balaban, America Olivo, Morgane Slemp, Genevieve Alexandra, Megan Duffy, Sammi Rotibi…

And I want my Scalps ! (Aldo Raine dans Inglourious Basterds)

Le Maniac de William Lustig (1980) mettait en scène un serial killer interprété par un Joe Spinell tout en force. Dans le remake de Franck Khalfoun, c’est Elijah Wood qui reprend le rôle. Petit format, l’acteur n’en est pas moins angoissant. Il avait déjà fait ses preuves en matière de psychopathie dans Sin City. Il y était Kevin, malade mental cannibale que Mickey Rourke (Marv dans le film) finissait par démembrer et décapiter. Mais le film concept de Robert Rodriguez aux airs de comic animé n’était pas vraiment parvenu à abîmer l’image innocente qu’on avait de lui. A la différemence de Maniac qui tue littéralement notre cher Frodon.

Tueur en série pervers et sanguinaire, Frank erre la nuit sur les routes de Downtown Los Angeles à la recherche de sa prochaine victime. Toujours une jeune et jolie fille qu’il prend un malin plaisir à scalper. Pris pour un artiste hype* par une photographe française (Nora Arnezeder, jolie coquille vide), Frank tombe amoureux ou plutôt devient obsédée par cette dernière. On aurait presque peur pour elle si, la gentille créatrice ne se révélait pas être une allumeuse opportuniste.

Ecrit par Alexandre Aja, coproducteur du film avec Grégory Levasseur et Thomas Langmann, Maniac baigne paradoxalement dans une atmosphère quasi mélancolique. Ceci grâce à la musique très romantique du compositeur Rob (Belle épine, Radiostars). Une ambiance à l’opposé des choix de mise en scène. Franck Khalfoun use de la vue subjective une grosse partie du film, le spectateur voit tout à travers les yeux d’Elijah Wood, et se retrouve dans la peau du tueur. Une technique efficace qui ne fait que multiplier notre angoisse, surtout lors d’une scène de parking particulièrement trash. Slasher gore, barré, à la limite du malsain, Maniac est à regarder bien au chaud chez soi, en bonne compagnie et en sécurité. Car vous ne voudrez plus mettre un pied dehors après.

*Alexandre Aja qualifie le personnage de Frank de « hipster malgré lui ».