Sortie: 4 novembre 2009
Réalisateur: Radu Mihaileanu
Avec: Mélanie Laurent, Aleksei Guskov, Dimitry Nazarov, Valeri Barinov, François Berléand, Miou-Miou, Lionel Abelanski...
Dans les années 70, Brejnev, le dirigeant de l'URSS se méfiant des intellectuels et notamment des juifs, interdit à ces derniers d'exercer un quelconque art. Dans "Le concert", Andreï Filipov, le plus grand chef d'orchestre russe décide de ne pas obéir et est alors stoppé en pleine représentation par son propre manager fidèle du régime soviétique. Filipov et ses amis sont licenciés et vivent toujours trente ans plus tard de petits expédients, plein d'amertume. Ayant l'occasion de prendre sa revanche, Filipov n'hésite pas et entraîne ses amis musiciens injustement chassés de leur orchestre à Paris afin de terminer le concerto de Tchaïkovsky qu'on ne les a pas laissé achever.
Mihaileanu aurait pu signer un chef d'oeuvre avec un tel scénario mais « Le concert » tire ses légers défauts de toutes ses qualités. Alors qu'on adore la naïveté des russes quand il redécouvre Paris s'imaginant retrouver tout ce qu'ils y avaient laissé il y a trente ans, on aimera moins les clichés que le réalisateur français pourtant d'origine roumaine n'aura pas su éviter. Car si les Russes se tiennent plutôt tranquilles en Russie, ils se lâchent une fois à Paris. La ville lumière devient aussitôt pour eux un terrain de jeu et d'affaires. Un reprend contact avec un ami communiste pour rétablir le parti à la tête de la France puis un autre tente de vendre son caviar au noir... Bref, ils ne dérogent pas à la réputation du tempérament slave mais ce qui est très drôle et au final également un peu poussif. Quand au secret, celui censé nous tenir en haleine tout au long du film, il se révèle une fois révélé, quelque peu mièvre et ce malgré toute la portée historique qu'il peut dégager. Mais malgré ses très légères fausses notes, « Le concert » doit être vu, absolument. Car si Mihaileanu est inégal dans sa réalisation, le fameux « concert » qui vient clore le film est d’une intensité rarement vu. Aleksei Guskov, inconnu en France mais immense star en Russie est touchant en illustre musicien déchu qui regagne sa place. Tandis que Mélanie Laurent, qui aura appris le violon pendant trois mois pour ce rôle, est juste époustouflante. Celle qui avait déjà volé la vedette aux plus grands dans "Inglourious Basterds" est en passe de devenir la plus grande des actrices françaises. Espérons que les Etats-Unis ne nous la dérobent pas tout de suite. L’alchimie de ses deux acteurs aux parcours si différents, illustrée par l’échange de leurs regards lourds de sens et mêlée à l’incomparable musique de Tchaïkovsky finit de nous convaincre que nous venons d’assister à un grand film.
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