dimanche 29 juin 2008

SPEED RACER ***

Sorti le: 18/06/08
Réalisateur: Larry et Andy Wachowski
Avec: Emile Hirsch, Matthew Fox, Christina Ricci, John Goodman, Susan Sarandon...

Speed Racer est le meilleur pilote de sa génération. Hanté par le fantôme de son frère qui fut autrefois un grand champion, il n'a qu'un rêve, l'égaler, voire même le surpasser. Fidèle à la firme de son père, Speed refuse les propositions de puissantes écuries dont celle de Royalton qui par rancune se promet de détruire la carrière prometteuse du jeune prodige. Après avoir découvert que les plus grandes courses étaient truquées, Speed décide de s'allier aux pilotes qui luttent contre la corruption de son sport fétiche.
Après le génial thriller "Bound", l'inégale trilogie philosophico-fantastique "Matrix" et le décevant pamphlet politique "V for vendetta", les frères Wachowski s'attaquent au film familial.
"Speed Racer" est l'adaptation cinématographique d'un manga japonais "Mach Go Go Go" qui fit un carton aux Etats-Unis. Les deux réalisateurs accomplissent un travail remarquable. Les courses sont tout simplement scotchantes, digne d'une attraction. Celle de Casa Cristo, longue de 5000 kilomètres traversant plusieurs continents est particulièrement réussie. Cette course très dangereuse ayant coûté la vie au frère de Speed Racer, la tension et le suspens sont à son comble lors de sa traversée. Ne parlons pas de la course finale du Grand Prix. Les effets spéciaux n'ont jamais autant servi la cause du monde des courses de voitures. On se croirait presque au volant de la Mach 5, la voiture de Speed.
Le film est également réussie sur le plan visuel. Les protagonistes évoluent dans un monde futuriste ressemblant à un New-York japonaisé. Tout y est grandiose, fluo, kitch, disco, délirant. Même les combats entre les différents pilotes sont dignes des plus célèbres mangas. Les Wachowski semblent avoir fait exploser la palette de peinture. On pense d'ailleurs souvent à "Charlie et la chocolaterie" tant les décors font penser à une multitude de bonbons acidulés.
Si les courses sont sidérantes et les décors hallucinants, le film pêche par son côté familial. Certaines scènes empreintes de bons sentiments viennent alourdir le film. Dommage, il aurait été bon d'assombrir davantage les relations pourtant déjà bien complexes. Le film aurait gagné en noirceur et en intensité.
Le casting, quant à lui est plus qu'agréable. Les deux frères ont su s'entourer d'une joyeuse petite troupe d'acteurs n'hésitant pas à embaucher quelques talents européens. Ainsi, on remarquera la présence du Français Melvil Poupaud ou encore celle de l'Allemand Benno Führmann. Tous les comédiens de Sarandon à Hirsch sont frais et pimpants. Mais on ne voit dans le film que Matthew Fox. Après une très bonne performance dans "Angles d'attaque", l'acteur est ici, excellent dans le rôle de Racer X, pilote masqué, mystérieux et justicier voulant nettoyer le monde des courses de toute sa pègre.
L'acteur plus habitué aux séries est en train de se faire une belle place dans le monde du cinéma. Il est dommage que son talent n'ait pas été reconnu plus tôt.
"Speed Racer" ne sera pas le phénomène que "Matrix" a été. Mais hormis quelques scènes familiales un peu lourdes, le film impressionne dans sa virtuosité technique, dans son avalanche de couleurs et ses courses qui vous scotcheront au fond de votre fauteuil.

bande-annonce allociné

samedi 21 juin 2008

INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRANE DE CRISTAL **


Sortie : 21 mai 2008
De : Steven Spielberg
Avec : Harrison Ford, Cate Blanchett, Karen Allen, Shia Labeouf, John Hurt, Ray Winstone...

Alors que la guerre froide bat son plein, Indiana Jones part à la recherche des légendaires crânes de cristal qui une fois réunis constitueraient une énorme source de puissance. Il doit éviter que ces derniers ne tombent entre les mains des soviétiques et secourir deux de ses plus proches amis, le professeur Oxley et son ancienne fiancée Marion mais Indy pourra compter sur le fils de cette dernière, Mutt Williams, pour l'aider.

Voilà plus de 19 ans que le retour d'Indy était attendu (Indiana Jones et la dernière croisade date de 1989). La pression a dû peser à un point qu'on ne peut s'empêcher de ressentir une pointe de déception. Spielberg pêche par excès de gourmandise. A trop vouloir donner aux fans d'Indy, il fait dans la démesure. La saga Indiana Jones a beau être du pur divertissement, un certain réalisme n'aurait pas été de trop. Car si les trois premiers opus se basaient sur des contes mythologiques chrétiens ou aztèques, la légende du crâne de cristal est trop teintée de connotations extra-terrestres pour toucher le coeur de l'homme terre à terre. Les costumiers et les chargés de décors ont beau avoir parfaitement travaillé pour reconstituer les années 50, difficile de s'y croire quand on s'attend à voir débouler Mulder ou Scully à tout moment.
Que dire des soviétiques. Ce n'est pas qu'ils ne méritent pas le titre de super méchants, mais les nazis gagnent haut la main à ce jeu-là. Difficile d'établir une trame dramatique sur la guerre froide quand les deux meilleurs opus de la série Indiana Jones étaient basés sur la seconde guerre mondiale. Jamais Cate Blanchett aussi froide qu'un glaçon ne nous fera suer d'angoisse. Paul Freeman (Le belloq en quête de L'arche perdue) ou Alison Doody (le professeur Elsa schneider à la recherche du Graal), n'étaient pas plus chaleureux mais leurs personnages plus approfondis et plus ambigus avaient de l'envergure. Jones avait à l'époque des adversaires de taille.
Si les personnages n'ont en aucun cas perdu de leur témérité, avoir pris de l'âge leur a fait perdre leur insolence. Harrison Ford tout comme Karen Allen donnent de leur personne et font preuve d'une solide consistance vu leurs nombreuses scènes d'action mais leur jeu amoureux est bel et bien terminé. Difficile d'admettre que la Marion tenant tête à Indy dans Les aventuriers de l'arche perdue soit devenue telle une ado dévorant des yeux son héros. La scène finale du film les concernant est consternante. Indiana est lui égal à lui-même, et fait autant toujours preuve d'humour face à ses ennemis mais depuis quand se laisse-t-il appeler Henry. Lui qui tenait tant à ce qu'on l'appelle Indiana... 
Avouons-le, nos héros ont vieilli. Harrison Ford semble avoir pris le pas sur celui de son père cinématographique Sean Connery en reproduisant le shéma familial avec son propre fils fictif, Shia Labeouf. Ce dernier est la caution jeune du film. Après l'avoir déniché chez Disney et l'avoir fait batailler contre quelques robots géants dans sa production Transformers, Spielberg semble l'avoir désigné comme successeur d'Indy, et ne s'en cache pas. Vu la vigueur de l'archéologue, celui-ci n'est pas prêt de raccrocher fouet et chapeau mais Labeouf semble prêt à assurer l'intérim. Comme on dit, tel père tel fils, le jeune Mutt ne déroge pas à la règle. Il est aussi têtu, drôle et casse-cou que son père et son grand-père mais a hérité de la coquetterie de sa mère. Coquetterie qui sera la cause de nombreux fous rires tout au long du film. C'est un bonheur (et peut être le seul du film) de le voir se prendre pour un jeune rebelle au grand coeur tout droit sorti de L'équipée sauvage.
Loin d'égaler les trois premières aventures de la saga, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal nous fait passer un bon moment. On suit les nouvelles péripéties d'Indy avec le sourire et grand intérêt mais 20 ans se sont écoulés, difficile de les éluder. Heureusement, Shia Labeouf est là pour rafraîchir le tout. Il est toutefois dommage que Sean Connery ait refusé de participer à cet opus, voir trois générations de Jones réunies aurait été pour le coup un spectacle bien réjouissant.

vendredi 20 juin 2008

WALL-E **** (en avant-première)


Sortie : 30 juillet 2008
De : Andrew Stanton

Finis les 2D tant attendus pour les fêtes de Noël, Disney semble définitivement s'être entiché de Pixar afin de dépoussiérer les films destinés à un jeune public. Après Le monde de Nemo et 1001 pattes, Andrew Stanton revient avec Wall-EVoilà 700 ans que les habitants de la planète bleue l'ont déserté afin de survivre. Seul y est resté un petit robot nommé Wall-E dont la mission est de la nettoyer. Mais bientôt sa vie quotidienne rythmée par ses tâches ménagères est bouleversée par l'arrivée d'une petite "robote" nommée Eve venue explorer la Terre. Il en tombe immédiatement amoureux et la suit jusqu'aux confins de l'univers à ses risques et périls.

mardi 17 juin 2008

JCVD ****

Sorti le: 04/06/08
Réalisateur: Mabrouk el Mechri
Avec: Jean-Claude Van Damme, François Damiens, Zinedine Soualem, Karim Belkhadra...

Jean-Claude Van Damme en plein procès pour obtenir la garde de sa fille retourne en Belgique et se retrouve malgré lui dans un braquage qui dérape en prise d'otages.
Le scénario est totalement improbable, on y va avec une pointe d'à priori. Mais le film est une franche réussite, on sort totalement convaincu autant par Jean-Claude Van Damme que par Mabrouk el Mechri.
L'ancien JCVD est mort, vive le nouveau Van Damme. Il est méconnaissable, on ne l'a jamais vu si émouvant.
Le réalisateur rompt sciemment avec l'ancien style de l'acteur pour donner un second souffle à sa carrière. Preuve qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. Van Damme est peut-être une montagne de muscles et les médias ont beau s'être délectés de ses célèbres disgressions philosophiques, derrière cette image, se cache ou plutôt nous n'avons pas su voir, l'homme. Un homme comme tant d'autres, en proie aux aléas douloureux de la vie. Il perd sa fille, son avocat le ruine, son agent est incapable de lui trouver un rôle digne de ce nom et il se retrouve mêlé à un braquage. Bref, il enchaîne les galères.
Le réalisateur français ne ménage pas la star. Fini, le héros qui terrasse ses adversaires à coups de karaté, Van Damme doit se taire et obéir aux braqueurs sous la menace d'un revolver. Ces derniers se servent même de lui comme d'un bouc émissaire. Mais Van Damme reste digne, touchant.
Ses partenaires de jeu méritent les mêmes éloges. François Damiens (le commissaire Bruges) est décidément aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame (à suivre), Zinedine Soualem est parfait en braqueur détestable à souhait tout comme Karim Belkhadra, malfrat pas si méchant que ça adouci par la passion qu'il voue à l'acteur.
Mais si on redécouvre Van Damme, on découvre tout court El Mechri. Le film réunit ces deux talents et plus d'une scène reflète cette alliance. Mais la plus révélatrice est celle où Van Damme désespéré se tourne vers Dieu. Le réalisateur élève littéralement l'acteur, la mise en scène est impeccable, et l'interprétation de Van Damme émeut aux larmes. Il se met à nu, fait face à la caméra et ouvre son coeur. Comment y rester insensible? Cette scène résume à elle seule le film.
Son talent, déjà notable dans "Virgil" se confirme avec "JCVD", le réalisateur est en passe de devenir un des plus grands cinéastes français. Il maîtrise parfaitement son art. Montage, musique, plans, trame narrative... Il n'y a rien à redire. On assiste à un drame humain doublé d'un bon film policier. Le suspens est bien présent, on s'intéresse réellement à l'issue que va prendre cette prise d'otages. Vivement son prochain film en espérant qu'il ne perde pas la fraîcheur et l'émotion qui le caractérise.
A voir et à revoir car en plus d'être un sacré bon film, "JCVD" nous permet de redécouvrir Van Damme. Peut-être même que le film permet à l'acteur de se retrouver.

http://fr.youtube.com/watch?v=piB8HgLcX7g&feature=user

lundi 16 juin 2008

PHENOMENES *


Sortie : 11 juin 2008
De : M. Night Shyamalan
Avec : Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo...

Le calme et le beau temps règnent sur New-York quand survient un étrange phénomène: des milliers de gens se suicident après avoir adopté un comportement singulier. Si le pays pense d'abord à une attaque terroriste chimique, il semblerait enfin de compte que ce soit la nature elle-même qui tue. 

Pourtant le film commençait bien. Les cinq premières minutes où on assiste médusés au suicide collectif de plusieurs New-Yorkais sont même une franche réussite. Mais dès le phénomène dévoilé et les deux amis profs (John Leguizamo et Mark Wahlberg) présentés au spectateur, Shyamalan nous bassine avec sa morale à deux francs. Les pseudo-problèmes que le couple formé par Wahlberg et Zooey Deschanel (particulièrement mauvaise) traverse sont aussi passionnants que le phénomène est effrayant. Bref, tout ici n'est que du vent. Depuis Sixième sens et Incassable, le réalisateur américain semble ne plus vouloir innover. Même Wahlberg, génial dans La nuit nous appartient, peine ici à livrer une bonne prestation. 
Sous prétexte de vouloir donner une petite leçon, Shyamalan fait se retourner la nature contre l'homme en lui faisant perdre tout repère à tel point qu'il préfère se suicider. Le but est louable mais jamais, le phénomène n'est expliqué, et le spectateur ressort la tête pleine de questions. Questions qui s'évaporent aussi vite que le souvenir de ce film qui enfin de compte reste très inutile. Où Shyamalan veut-il en venir? 

vendredi 6 juin 2008

SEX AND THE CITY **

Sorti le: 28/05/08
Réalisateur: Michaël Patrick King
Avec: Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Cynthia Nixon, Kristin Davies, Chris Noth...

Nul besoin de présenter Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda, devenues depuis pas mal de temps maintenant de bonnes amies pleines de bons conseils.
Le film reprend là où la série s’était arrêtée. Trois années se sont passée et aucun nuage à l’horizon. Charlotte est comblée par Harry et leur fille adoptive, Miranda jongle entre travail et famille, Samantha prend du bon temps et s’occupe de la carrière de sa star de petit-ami et Carrie a retrouvé Big pour de bon. Mais si après la pluie vient le beau temps, après le beau temps arrive la pluie. Les laisser ainsi aurait été trop facile. Surtout quand Carrie décide de se marier avec Big, on sent les difficultés pointer à l'horizon.
Mais quel plaisir de les retrouver. L’attente fut longue mais le bonheur n’en est que plus grand. Sans être le film du siècle (on aura souvent l’impression de regarder un double-épisode du vendredi soir au cinéma), la surprise est bien agréable. Nos craintes étaient injustifiées, la série n’est pas sacrifiée sur l’autel de l’opération commerciale. On rit, on a la larme à l’œil, et on ne s’ennuie pas une seule seconde dans ce véritable défilé de mode de tout de même deux heures vingt. Patricia Field, costumière de la série et du film n’a pas lésiné sur les moyens pour le plus grand plaisir des yeux. Nos héroïnes rivalisent d’élégance et d’imagination.
Le film reste dans la continuité des aventures des quatre New-Yorkaises égales à elles-mêmes. Les filles ont peut-être fini par trouver leur grand amour après l’avoir si ardemment recherché pendant six saisons, mais désormais il va falloir composer avec et savoir le garder. Les trentenaires sont devenues des quadras et la spectatrice quelque soit son âge en apprend encore et toujours. Car s’il est vrai que les filles peuvent parfois nous sembler un peu irréalistes (toujours parfaitement coiffées, et chèrement habillées, dans une ville ultra chic, les difficultés financières ne semblant pas avoir de prise sur elles), le film est comme la série finement, subtilement écrit. Quatre ans d’absence n’aura pas nui au talent créateur du scénariste et réalisateur Michaël Patrick King ou l’homme qui lit dans les pensées des femmes.
Le film est principalement centré sur Carrie mais ses trois copines ne sont pas pour autant mises de côté. Et Samantha lui piquerait presque la vedette.
Les quatre amies sont toujours aussi inséparables et leurs interprètes respectives sont toutes d'excellentes actrices. Il est clair que rien ne serait pareil sans elles.
Bref, ça faisait quatre ans qu’on attendait leur retour, et la joie de les retrouver est bien là. Six ans d’amitié aussi indéfectible, ça vaut bien de telles retrouvailles !
Car après tout, si « Sex and the city » traite de la quête de l’amour, c’est l’amitié qu’elle a toujours glorifiée.

http://fr.youtube.com/watch?v=WbQll2sBS-4