dimanche 31 janvier 2010

IN THE AIR ** (spoilers!!!)

Titre original : Up in the air
Sortie : 27 janvier 2010
De : Jason Reitman
Avec : George Clooney, Vera Farmiga, Anna Kendrick, Jason Bateman, Melanie Lynskey,
Zach Galifianakis, Sam Elliott, J. K. Simmons...

Ryan Bingham est un pro dans l'art de la communication. Tant que sa spécialité est de licencier à la demande de patrons trop lâches. Seul par choix, il commence à remettre en cause son mode de vie au contact de Natalie, une jeune collaboratrice qu'il se charge de former et de sa nouvelle amie, Alex, qu'il parvient à voir entre deux vols.

Six nominations aux Golden Globes (et autant aux Oscars?)! Jason Reitman n'en est qu'à son troisième film et déjà ses pairs ne tarissent pas d'éloges. A peine remis du succès critique et public de son second film Juno, qu'il nous revient avec In the air, portrait d'un homme solitaire allergique à tout engagement. Avec son nouveau film, le réalisateur américain est aussi contradictoire dans ses intentions qu'avec Juno. Alors que ce dernier semblait aussi bien être un pamphlet anti-IVG qu'une apologie de la liberté (la jeune femme sacrifiant son bébé pour la retrouver), In the Air peut également se voir de deux façons.  Bingham se complaît-il vraiment dans sa solitude ou fait-il semblant de l'apprécier par fatalité. Difficile de le dire, tout dépendra des conceptions.

vendredi 22 janvier 2010

ESTHER ***

Titre original: Orphan
Sortie: 30 décembre 2009
Réalisateur: Jaume Collet-Serra
Avec: Vera Farmiga, Peter Sarsgaard, Isabelle Fuhrman, Jimmy Bennett, Aryana Engineer...

Un couple dont la femme a récemment accouché d'un bébé mort-né décide d'adopter une petite fille, Esther. Cette dernière au début charmante se révèle être une vile manipulatrice dépourvue de scrupules.

Troisième film seulement de Jaume Collet-Serra (après "La maison de cire", et "Goal II, la consécration"), "Esther" nous aura été vendu comme un film d'horreur lorgnant du côté de "La malédiction". Or à part mettre au premier plan un enfant auquel il ne faut pas se fier, les deux films ne sont pas vraiment comparables. En effet, Damien qui n'est autre que l'incarnation de l'antéchrist nous paraît presque peu cruel par rapport à la petite Esther. Pourtant cette dernière est plutôt sympathique au début. Avec ses robes désuètes et ses nobles manières, ses quelques regards revanchards envers ceux qui se moquent d'elle sont après tout parfaitement compréhensibles. Ils n'avaient pas qu'à rire d'elle. Mais quand les regards laissent place aux gestes, la tension monte d'un cran et on constate finalement, que cette charmante gamine est une vraie psychopathe. Au fur et à mesure que le malaise s'installe, Isabelle Fuhrman livre une prestation de plus en plus dérangeante. Cette actrice de seulement 13 ans parvient à nous faire oublier qu'Esther n'est seulement qu'une enfant.
La cruauté d'Esther est d'autant plus terrible qu'on s'attache à cette famille meurtrie par de multiples drames (le vieil adultère du mari, l'ancien alcoolisme de la mère...). La petite cadette Max, est la principale source de nos inquiétudes. Adorable petite fille sourde, sa fragilité est d'autant plus touchante qu'Esther se sert immédiatement d'elle pour accomplir et camoufler ses méfaits. Quant à Vera Farmiga, elle est très convaincante dans le rôle de la mère courage confrontée au manque de confiance de son mari qui prend ses distances.
Haletant jusqu'au bout, impossible de cerner Esther avant les dernières vingt minutes. Collet-Serra ne laissera passer aucun indice malgré les hypothèses qui foisonnent dans nos têtes.
Il est par contre dommage que l’accent ne soit pas autant mis sur la recherche des origines de l’orpheline que dans « La malédiction ». Cela au conféré au film un peu plus de crédibilité. On l'effleure ici à peine, le réalisateur privilégiant l'action et ses effets.
Au final, "Esther" n'est toujours pas le film le plus terrifiant qui soit (mais quand arrivera-t-il?). Mais c'est un bon thriller qu'il serait dommage de bouder.

CESARS 2010 : les nominations


L'Académie des Arts et Techniques du Cinéma Français vient de dévoiler les films qui seront en compétition pour les Césars, le samedi 27 février prochain, une soirée présidée par la comédienne Marion Cotillard et présentée par le duo Gad Elmaleh et Valérie Lermercier (dommage qu'ils aient pas penser à Florence Foresti).

Meilleur film
Un Prophète 
A l'origine
Le concert
Les herbes folles
La journée de la jupe
Rapt
Welcome

Meilleur réalisateur
Jacques Audiard (Un prophète)
Lucas Belvaux (Rapt)
Xavier Giannoli (A l'origine)
Philippe Lioret (Welcome)
Radu Mihaileanu (Le concert)

Meilleur acteur
Tahar Rahim (Un prophète)
Yvan Attal (Rapt)
François Cluzet (A l'origine)
François Cluzet (Le dernier pour la route)
Vincent Lindon (Welcome)

Meilleure actrice
Isabelle Adjani (La journée de la jupe)
Dominique Blanc (L'autre)
Sandrine Kiberlain (Mademoiselle Chambon)
Kristin Scott Thomas (Partir)
Audrey Tautou (Coco avant Chanel)

Meilleur acteur dans un second rôle
Niels Arestrup (Un prophète)
Jean-Hugues Anglade (Persécution)
Joey Starr (Le bal des actrices)
Benoît Poelvoorde (Coco avant Chanel)
Michel Vuillermoz (Le dernier pour la route)

Meilleure actrice dans un second rôle
Emmanuelle Devos (A l'origine)
Aure Atika (Mademoiselle Chambon)
Anne Consigny (Rapt)
Audrey Dana (Welcome)
Noémie Lvovsky (Les beaux gosses)

Meilleur espoir masculin
Tahar Rahim (Un prophète)
Firat Ayverdi (Welcome)
Adel Bencherif (Un prophète)
Vincent Lacoste (Les beaux gosses)
Vincent Rottiers (Je suis heureux que ma mère soit vivante)

Meilleur espoir féminin
Mélanie Thierry (Le dernier pour la route)
Pauline Etienne (Qu'un seul tienne et les autres suivront)
Florence Loiret-Caille (Je l'aimais)
Soko (A l'origine)
Christa Theret (Lol : Laughing Out Loud)

Meilleur premier film
Les beaux gosses  (Riad Sattouf)
Le dernier pour la route (Philippe Godeau)
Espion(s) (Nicolas Saada)
La première étoile (Lucien Jean-Baptiste)
Qu'un seul tienne et les autres suivront (Léa Fehner)

Meilleur scénario original
Un prophète (Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Abdel Raouf Dafri et Nicolas Peufaillit)
A l'origine (Xavier Giannoli)
La journée de la jupe (Jean-Paul Lilienfeld)
Welcome (Philippe Lioret, Emmanuel Courcol et Olivier Adam)
Le concert (Radu Mihaileanu et Alain-Michel Blanc)

Meilleure adaptation
Mademoiselle Chambon (Stéphane Brizé et Florence Vignon)
Coco avant Chanel (Anne Fontaine et Camille Fontaine)
Le dernier pour la route (Philippe Godeau et Agnès de Sacy)
Le petit Nicolas (Laurent Tirard et Grégoire Vigneron)
Les herbes folles (Alex Réval et Laurent Herbiet)

Meilleure musique
Le concert (Armand Amar)
Non ma fille, tu n'iras pas danser (Alex Beaupain)
Un prophète (Alexandre Desplat)
Al'origine (Cliff Martinez)
Welcome (Nicola Piovanni)

Meilleur film étranger
Gran Torino (Clint Eastwood)
Avatar (James Cameron)
Harvey Milk (Gus Van Sant)
J'ai tué ma mère (Xavier Dolan)
Panique au village (Stéphane Aubier et Vincent Patar)
Le ruban blanc (Michael Haneke)
Slumdog Millionnaire (Danny Boyle)

Meilleurs costumes
Coco avant Chanel
OSS 117, Rio ne répond plus
Un prophète
Micmacs à tire-Larigot
Coco Chanel et Igor Stravinsky

Meilleurs décors
Un prophète
OSS 117, Rio ne répond plus
Coco avant Chanel
A l'origine
Micmacs à tire-larigot

Meilleur montage
Un prophète
Welcome
A l'origine
Le concert
Les herbes folles

Meilleure photo
Un prophète
Welcome
Coco avant Chanel
A l'origine
Les herbes folles

Meilleur son
Le concert
Welcome
Un prophète
A l'origine
Micmacs à tire-larigot

GOLDEN GLOBES AWARDS 2010 : palmarès


Découvrez les gagnants des 67e Golden Globes Awards qui ont le dimanche 17 janvier 2010. Cérémonie annonçant celle des Oscars, il faudra attendre fin février pour vérifier si la presse étrangère est raccord avec l'Académie.

Meilleur film dramatique
Avatar
Démineurs
Inglorious Basterds
Precious
In the Air

Meilleure actrice dans un film dramatique
Emily Blunt (Victoria, les jeunes années d'une reine)
Sandra Bullock (The Blind Side)
Helen Mirren (The Last Station)
Carey Mulligan (Une éducation)
Gabourey Sadibe (Precious)

Meilleur acteur dans un film dramatique
Jeff Bridges (Crazy Heart)
George Clooney (In the Air)
Colin Firth (A Single Man)
Morgan Freeman (Invictus)
Tobey Maguire (Brothers)

Meilleur comédie ou comédie musicale
500 jours ensemble
Very Bad Trip
It’s Complicated
Julie and Julia
Nine

Meilleure actrice dans une comédie ou comédie musicale
Sandra Bullock (La proposition)
Marion Cotillard (Nine)
Meryl Streep (It’s Complicated)
Meryl Streep (Julie and Julia)
Julia Roberts (Duplicity)

Meilleur acteur dans une comédie ou comédie musicale
Matt Damon (The Informant)
Daniel Day Lewis (Nine)
Robert Downey Jr. (Sherlock Holmes)
Joseph Gordon Levitt (500 jours ensemble)
Michael Stuhlbarg (A Serious Man)

Meilleure actrice dans un second rôle
Mo-Nique
(Precious)
Julianne Moore (A Single Man)
Anna Kendrick (In the Air)
Vera Farmiga (In the Air)
Penelope Cruz (Nine)

Meilleur acteur dans un second rôle
Matt Damon (Invictus)
Stanley Tucci (The Lovely Bones)
Christopher Plummer (The Last Station)
Christopher Waltz (Inglorious Basterds)
Woody Harrelson (The Messenger)

Meilleur film d'animation
Coraline
The Fantastic Mr. Fox
Cloudy with a Chance of Meatballs
La princesse et la grenouille
Là-Haut

Meilleur film étranger
Barria
Etreintes brisées
Un prophète
Le ruban blanc
The Maid

Meilleur réalisateur
Kathryn Bigelow (Démineurs)
James Cameron (Avatar)
Clint Eastwood (Invictus)
Jason Reitman (In the Air)
Quentin Tarantino (Inglorious Basterds)

Meilleur scénario
In the Air

It’s Complicated
District 9
Démineurs
Inglorious Basterds

Meilleure bande originale
Michael Giacchino
(Là-Haut)
Marvin Hamlisch (The Informant)
James Horner (Avatar)
Abel Krozeniowski (A Single Man)
Karen O. and Carter Burwell (Where the Wild Things Are)

Meilleure Chanson
I See You (Avatar)
The Weary Kind (The Crazy Heart)
Winter (Brothers)
Cinema Italiano (Nine)
I want to come home (Everybody’s Fine)

Meilleure série dramatique
Big Love
Dexter
Dr House
Mad Men
True Blood

Meilleur acteur dans une série dramatique
Simon Baker (The Mentalist)
Michael C. Hall (Dexter)
Jon Hamm (Mad Men)
Hugh Laurie (Dr House)
Bill Paxton (Big Love)

Meilleure actrice dans une série dramatique
Glenn Close (Damages)
January Jones (Mad Men)
Julianna Margulies (The Good Wife)
Anna Paquin (True Blood)
Kyra Sedgwick (The Closer)

Meilleure série comique
Entourage
30 Rock
Glee
Modern family
The office

Meilleure actrice dans une série comique

Toni Collette (United States of Tara)
Courteney Cox (Cougar Town)
Edie Falco(Nurse Jackie)
Tina Fey (30 Rock)
Lea Michele (Glee)

Meilleur acteur dans une série comique

Alec Baldwin (30 Rock)
Steve Carell (The office)
David Duchovny (Californication)
Thomas Jane (Hung)
Matthew Morrison (Glee)

Meilleur second rôle masculin
Michael Emerson (Lost)
Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother)
William Hurt (Damages)
John Lithgow (Dexter)
Jeremy Piven (Entourage)

Meilleur second rôle féminin
Jane Adams (Hung)
Rose Byrne (Damages)
Jane Lynch (Glee)
Janet McTeer (Into The Storm)
Chloë Sevigny (Big Love)

jeudi 21 janvier 2010

OU SONT PASSES LES MORGAN? *

Titre original: Did you hear about the Morgans?
Sortie: 20 janvier 2010
Réalisateur: Marc Lawrence
Avec: Sarah Jessica Parker, Hugh Grant, Sam Elliott, Mary Steenburgen, Michael Kelly, elisabeth Moss...

Voilà 13 ans que Hugh Grant et Sarah Jessica Parker ne s'étaient pas retrouvés depuis le thriller "Mesure d'urgence". L'actrice était impatiente de retrouver son collègue sous la direction de Marc Lawrence, réalisateur de comédies romantiques sans prétention ("Miss détective", "L'amour sans préavis", "Le comeback"...).
Dans "Où sont passés les Morgan?", Les deux acteurs incarnent Paul et Meryl Morgan, un couple en pleine déconfiture. Après ce qui semble être un ultime dîner, l’avocat et l’agente immobilière assistent sans le vouloir au meurtre d'un client de Meryl. Le FBI craignant des représailles, place le couple sous le système de protection des témoins et l’envoie dans le Wyoming. Autant dire que pour des New-Yorkais pur jus, le dépaysement est total.
Le film naïf, plein de stéréotypes, fait la part belle au décalage ville-campagne. Mais si les clichés ne manquent pas, le film, toutefois, ne perd jamais le spectateur car il a l'avantage d'être quasi-hilarant. On ne s'ennuie pas une minute avec ce couple qui passe leur temps à se disputer puis à se réconcilier en pleine brousse. Grant face à un ours, Parker qui tient une arme pour la première fois... Le film contient vraiment son lot de scènes anthologiques.
Mauvais point par contre pour Hugh Grant, le film ne le met pas vraiment en valeur, on le préférera dans ses vieilles comédies ("Quatre mariages et un enterrement", "coup de foudre à Notting Hill"...). Le pauvre est complètement occulté par Sarah Jessica Parker. L'actrice, qui n'arrivera jamais cependant, à faire oublier qu'elle a été la mythique Carrie Bradshaw, rayonne tellement qu'on ne voit qu'elle. Mais le couple est crédible, et les deux acteurs passent visiblement du bon temps ensemble.
Marc Lawrence n'a peut-être pas réalisé un film inoubliable mais le but n'était pas là. N'oublions pas que le cinéma est avant tout un divertissement et le spectateur est ici, assurément diverti.

mardi 19 janvier 2010

INVICTUS ***

Sortie : 13 janvier 2010
Réalisateur : Clint Eastwood
Avec : Morgan Freeman, Matt Damon, Tony Kgoroge, Patrick Mofokeng, Marguerite Wheatley...

Libéré en 1990 après 27 années de prison, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994 lors des premières élections multiraciales (son parti, l'ANC, le congrès national africain les remportent avec 62,6% des voix). Figure de proue de la liberté, prix Nobel de la Paix en 1993, Mandela valait bien qu'on lui consacre un film.

Clint Eastwood, le plus démocrate des républicains, s'en charge avec Invictus qui tire son titre d'un poème de William Ernest Henley, le préféré de Mandela. "Maître de son destin et capitaine de son âme", ce dernier n'aura de cesse de vouloir réconcilier son peuple. Alors que l'apartheid a officiellement été aboli par Frédérik de Klerk (prédécesseur de Mandela au poste de président et libérateur de ce dernier), difficile de faire oublier aux blancs ségrégationnistes que leur suprématie est terminée. Afin d'éviter une potentielle guerre civile, Mandela décide, en 1995, de se servir de la coupe de monde de rugby qui a lieu dans son pays pour mettre fin aux tensions. Il tient à ce que les Springboks, symbole même de l'apartheid soit soutenu par l'ensemble des Sud-Africains. C'est sur cet unique évènement qu'Eastwood se concentre. Il évite ainsi de s'éparpiller et peut mettre le doigt sur un Mandela idéaliste mais jamais naïf, conscient de la portée de chacune de ses décisions.
Ami de longue date d'Eastwood (grâce à qui, il a déjà reçu deux oscars pour Million dollar baby et Impitoyable), et seul acteur selon Mandela pour l'interpréter, Morgan Freeman a la lourde tâche d'incarner Madiba (nom de Mandela dans son clan Xhosa). Les deux hommes ont eu du flair. Freeman s'oublie totalement, on a toujours la constante impression de se trouver devant le vrai Mandela. Impressionnant! Quant à Matt Damon qui joue François Pienaar, afrikaner élevé dans le mépris des noirs mais qui dépasse ses préjugés au contact de Mandela, il tient ici un de ses meilleurs rôles. Damon est dans Invictus, la main droite de ce dernier, le rugbyman sans lequel le tout récent président n'aurait pas pu réaliser son rêve.
Clint Eastwood a beau parfois tomber dans mielleux, a trop sacraliser tous ses protagonistes, quand on assiste à la poignée de main d'un Mandela sans ressentiment et d'un Pienaar, afrikaner repenti, la magie opère.


samedi 9 janvier 2010

BRIGHT STAR ***


Sortie : 6 janvier 2010
De : Jane Campion
Avec : Abbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider, Kerry Fox, Thomas Sangster, Edie Martin...

John Keats, poète mal-aimé du XIXème siècle, rencontre Fanny Brawne, sa nouvelle voisine. Si la jeune femme n'est pas impressionnée par sa poésie, elle tombe immédiatement amoureuse de lui. Peu après, c'est au tour du poète de succomber. S'il lui est impossible d'épouser sa bien-aimée, celui-ci vivant dans le plus grand dénuement, leur amour résistera à bien des obstacles. Jusqu'à ce que Keats tombe malade...

Jane Campion, la réalisatrice néo-zélandaise toujours très rare sur grand écran, revient avec une grande histoire d'amour dont elle a le secret. Ode à l'amour et au romantisme, Bright star est digne de ses plus grands films. Et même s'il n'égale pas La leçon de piano, lauréat de la Palme d'or en 1997 (Jane Campion fut d'ailleurs la première femme à la recevoir), son dernier film méritait bien d'être sélectionné en compétition officielle au dernier festival de Cannes.

jeudi 7 janvier 2010

LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE *** (en avant-première)

Encore un énorme merci à Allociné!

Titre original: The princess and the frog
Sortie: 27 janvier 2010
Réalisateur: Ron Clements et John Musker
Avec les voix de: Anika Noni Rose (Tiana), Bruno Campos (Naveen), Keith David (Dr Facilier), Jennifer Cody (Charlotte), Jim Cummings (Ray), Michael Leon Wooley (Louis), Oprah Winfrey (la mère de Tania), Terrence Howard (le père de Tania)...

Le prince Naveen transformé en grenouille après avoir été dupé par le maître des ombres doit embrasser une princesse afin de retrouver forme humaine. Mais il se méprend et embrasse Tiana, une jeune serveuse qui rêve de son propre restaurant. Leur baiser la fait se transformer à son tour en batracien. Tous deux partent alors à la recherche de mama Odie, maîtresse vaudou afin de se faire désenvoûter.

Depuis l'échec de "La ferme se rebelle" en 2004, Disney s'était exclusivement concentré sur des films en images de synthèse. Mais si le charmant "Ratatouille" et le splendide "Wall-E" ont su conquérir le public, la 2D manquait. Même John Lasseter, l'ancien directeur artistique de Pixar la regrettait. Alors quand ce dernier fut nommé directeur des studios d'animation de la Walt Disney Company, il s'employa à lui redonner vie.
Ainsi naquit "La princesse et la grenouille". Et pour une reprise, c'est une reprise.
S'inscrivant dans la veine des grands classiques de la maison tout en se démarquant par son ton plus moderne, le dernier Disney est une franche réussite. Tous les ingrédients des studios sont bien présents mais légèrement dépoussiérés.
Fini les princesses blanches colombes en proie à de méchantes belles-mères. Place à une belle serveuse afro-américaine, aux parents aimants, qui tente de s'offrir son propre restaurant en économisant le moindre sou. Tiana est loin de siffler en travaillant. Et elle ne demande pas non plus qu'un prince vienne la délivrer. Elle préfère œuvrer jour et nuit pour son rêve. D'ailleurs, le prince en question n'est plus vraiment charmant. Naveen, arrogant et gâté pourri, s'est fait couper les vivres par ses parents qui souhaitent le voir changer d'attitude. On retrouve ce même réalisme dans le contexte choisi. Point de royaumes imaginaires ici, c'est la Nouvelle-Orléans des années folles qui a été élue pour cadre. A ce choix, répond certains éléments, certes peu évoqués mais manifestes. Ainsi, Tiana a beau être l'amie de l'hilarante Charlotte, la fille la plus riche de la ville, elle travaille tout de même pour elle (Difficile d'échapper aux politiques ségrégationnistes dans les années 30). Et que dire de ces premières images suivant Tiana enfant et sa mère rentrer dans leur quartier populaire en passant devant les plus belles villas. Les images parlent d'elles-mêmes. Le ton est résolument plus adulte mais Disney n'a rien perdu de sa magie. Les réalisateurs Ron Clements et John Musker (aux mêmes postes sur "La petite sirène" et "Aladdin") s'en sont assurés. Outre Tiana et Naveen, plein de bagou et de bons sentiments, s'améliorant au contact de l'autre, on retrouve des seconds rôles dignes de la tradition Disney. Dr Facilier, le maître des ombres, est un maléfique sorcier qui ne lâchera rien jusqu'à la fin. Ce dernier, qui n'est pas sans rappeler Jaffar, est néanmoins moins terrifiant qu'une Ursula ou que n'importe quelle belle-mère. Disney s'adoucirait-il avec le temps? "Blanche-Neige" est toujours et de loin le plus terrifiant. Quant aux amis de nos deux héros transformés en grenouilles, Louis, le crocodile inoffensif et Ray, l'émouvante luciole sont dévoués et attachants. Ray nous fera même verser une larme.
Autre tradition renouvelée: la bande originale. Qui dit 2D, dit chansons. Les personnages se remettent à chanter et à danser. Et comme c'est la Nouvelle-Orléans qui est en toile de fond, impossible de ne pas rendre hommage au jazz. D'ailleurs difficile de ne pas reconnaître Louis Armstrong derrière le crocodile trompettiste et Ray Charles derrière la mélodieuse luciole. Les scénaristes avouent même s'être inspirés de Gene Kelly pour Naveen et de Michael Jackson pour le Dr Facilier.
Il est trop tôt pour dire si une des créations musicales de Randy Newman sortira du lot et sera chantée des années durant comme l'est encore "Partir là-bas" ou "Ce rêve bleu", mais ça swingue trop pour ne pas avoir envie de tout réécouter.
En somme, "La princesse et la grenouille" est à n'en pas douter, un futur classique. Un traditionnel Disney empreint des valeurs chères aux studios qui ont su toutefois rafraîchir le tout. Disney aura à jamais ce talent de toujours nous émerveiller, de raviver à chaque fois l'enfance qui est en nous. Vivement le prochain 2D.

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