dimanche 28 octobre 2012

La critique de SKYFALL ****


Sortie : 26 octobre 2012
De : Sam Mendes
Avec : Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench, Bérénice Marlohe, Naomi Harris, Ben Whishaw, Ralph Fiennes, Albert Finney…

Back to Basics

Pour les 50 ans de 007 (James Bond contre Dr No est sorti en 1962), Sam Mendes réintègre certains des éléments qui ont façonné la légende. Outre la réapparition du Dry Martini ou de l’Aston Martin B25, c’est surtout l’humour typiquement british, et le retour du méchant jamesbondien qui fait renouer le saga avec ses origines. Javier Bardem (qui volerait presque la vedette à Daniel Craig) est tout bonnement exquis dans la peau de l’excentrique Raoul Silva. Ce terroriste à la blonde chevelure est aussi sadique que pervers et nous rappelle tel Blofeld les méchants mythiques de la série. On assiste également au retour de Q absent des deux derniers volets. Incarné durant des années par Desmond Llewelyn jusqu’à sa mort en 1999, c’est Ben Whishaw qui reprend le rôle. L’acteur anglais (Le parfum, Bright Star) donne un coup de jeune à l’armurier qui sous ses traits devient un geek post-pubère de génie. Mais avec Skyfall, le réalisateur britannique des Noces rebelles et d'Away We Go signe paradoxalement un James Bond qui n’en est pas vraiment un.
Dans la lignée de Casino Royale et Quantum of Solace (sorte de diptyque où 007 fait le deuil de Vesper et digère sa trahison), Skyfall explore plus profondément encore sa relation avec M. Ici, l’agent secret est vieillissant, usé et à la limite de l’alcoolisme (Daniel Craig est définitivement le meilleur des Bond lui conférant une profondeur jamais vu auparavant). M (Judi Dench) est elle, directement menacée par la Première Ministre qui aimerait bien la mettre à la retraite. Puis pas toujours très fine dans son attitude avec ses espions, elle se mettrait presque James à dos. Mais c’est sans compter ce lien quasi filial qui unit Bond à la directrice du MI6. Finalement on se demande si toutes ces missions accomplies par l’agent ne sont pas une manière détournée de faire plaisir à « M »aman.
Côté James Bond Girls, la déception est grande. Bérénice Marlohe et Naomi Harris sont inexistantes ou presque. De véritables potiches censées nous rassurer sur la libido et la côte de sexyness intangibles de Bond. Sinon l’action est toujours au rendez-vous. Si la scène d’ouverture n’est pas aussi spectaculaire que celle de Casino Royale, elle n’en est pas moins impressionnante et nous donne l’occasion de refaire un tour sur les toits du Grand Bazar d’Istanbul après Taken 2. On notera également un générique de début très réussi. La musique d’Adele qu’on pouvait penser au départ en dessous de la moyenne, se révèle en fin de compte en accord parfait avec l’atmosphère mélancolique de ce 23ème volet.
Bilan : un des meilleurs épisodes de la saga, un des meilleurs méchants, un des films de 2012… Skyfall est le plaisir coupable de cette fin d’année.

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui retour sur les fondamentaux. je rejoins totalement ta critique cinéphilique. On en reparle.

Signé : la muse gueule