dimanche 2 décembre 2012

La critique d'ANNA KARENINE *** (en avant-première)


Titre original : Anna Karenina
Sortie : 5 décembre 2012
De : Joe Wright
Avec : Keira Knightley, Aaron Taylor-Johnson, Jude Law, Alicia Vikander, Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Kelly McDonald, Matthew MacFadyen, Emily Wtason, Olivia Williams, Raphaël Personnaz…

Liaison fatale

Paru en 1877, le roman de Léon Tolstoï dresse le portrait de la classe bourgeoise russe du XIXème siècle en contant les chassés-croisés amoureux de plusieurs couples au destin plus ou moins funeste. Huitième adaptation pour le cinéma d’Anna Karenine, la version de Joe Wright (Orgueil et préjugés, Reviens-moi…) est avant tout une merveille visuel. Des décors aux costumes en passant par le choix audacieux de filmer dans un théâtre, Anna Karenine est un véritable défilé aux allures de ballet. Un bal qui s’il marque la rencontre entre Elizabeth Bennet et M. Darcy dans Orgueil et préjugés, sonne le début de la fin pour Anna.
Marié au puissant et très respecté ministre Alexis Karenine, Anna tombe amoureuse du comte Vronski. Les deux jeunes gens finissent par vivre leur amour au grand jour mais pendant que Karenine a toute la bonne société de son côté, Anna devient une paria détestée de tous. Elle n’a pas violé la loi mais elle a violé les règles. Pendant ce temps Vronski, toujours amoureux mais lucide s’éloigne.
Pour son troisième film sous la direction de Joe Wright, Keira Knightley est tout à fait à l’aise en épouse adultère, tiraillée entre sa famille, la bien-pensance et l’amour. Aaron Johnson (Kick Ass, Savages) assure quant à lui dans la peau du beau et jeune Vronski mais on préfère le jeu tout en retenue de Jude Law, parfait en époux trompé et humilié. Parallèlement à la passion adultère d’Anna, Joe Wright (comme Tolstoï) suit la relation entretenue entre Kitty, cousine par alliance d’Anna d’abord amoureuse de Vronski, et Constantin Levine, propriétaire terrien fou de la jeune fille depuis le premier jour. L’actrice suédoise Alicia Vikander (actuellement au cinéma dans Royal Affair) et Domhnall Gleeson (fils de Brendan Gleeson et interprète de Bill Weasley dans la saga Harry Potter) sont les deux révélations du film. Ils incarnent définitivement avec Jude Law, nos trois personnages préférés. Plus sage et pragmatique, leur relation est à l’opposé de celle vécue par Anna et Vronski. En fait, on ressort du film un peu perdu et chamboulé. Entre raisons et sentiments, entre Kitty et Anna, il nous faudrait apparemment choisir.

KEIRA KNIGHTLEY et les films à costumes 

De Pirates des Caraïbes à Anna Karenine en passant par Orgueil et préjugés, Keira Knightley est devenue la spécialiste des films à costumes. Tant que dès qu'elle s'aventure dans un film plus moderne, le succès et la qualité ne sont pas forcément au rendez-vous (on pense par exemple à Jusque ce que la fin du monde nous sépare). Passage en revue des films où l'actrice britannique remonte le temps.

A DANGEROUS METHOD (2011)
Période : début du XXème siècle
Point commun : alors que Sabina Spielrein est la patiente hystérique de Carl Jung dans le film de David Cronenberg, Anna sombre dans la paranoïa une fois officiellement séparée de son mari.

THE DUCHESS (2008)
Période : fin du XVIIIème siècle
Point commun : comme Anna Karenine, Georgiana, Duchesse du Devonshire, est une femme moderne entrainée dans une passion adultère et arrachée à ses enfants (tant légitimes que naturels).

REVIENS MOI (2007)
Période : à partir de 1935
Point commun : si dans Reviens-moi, c’est la petit sœur de Cecilia qui la trahit en accusant son amant de viol, dans Anna Karenine, c'est l'héroïne elle-même qui pêche. Elle trompe en effet son mari mais trahit également sa cousine éloignée en lui volant l’homme auquel elle était quasi promise.

ORGUEIL ET PREJUGES (2005)
Période : fin du XVIIIème siècle
Point commun : saurez-vous retrouver M. Darcy dans Anna Karenine. Matthew MacFadyen est méconnaissable dans le dernier film de Joe Wright. Après avoir joué son âme sœur dans Orgueil et préjugés, il incarne ici le frère jovial d'Anna.

Période : fin du XVIIème siècle
Point commun : difficile de trouver quelques points communs entre Anna et Elizabeth Swan. Mais les deux jeunes femmes décident à leur façon de défier les traditions. Si Anna tente sans réussir de bouleverser l’ordre établi, Elizabeth y parvient et finit capitaine de son propre bateau.



Aucun commentaire: