mercredi 24 décembre 2008

MESRINE, L'ennemi public n°1 ****


Sortie : 19 novembre 2008
De : Jean-François Richet
Avec : Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Olivier Gourmet, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Samuel Lebihan...

Après de multiples méfaits à l'étranger, Mesrine revient en France. Déclaré ennemi public n°1 à la suite d'un énième braquage, ses crimes de plus en plus politisés suscitent autant la peur, que la fascination chez les Français. La police, plus que jamais sur ses talons se fait réellement menaçante mais Mesrine, fort de sa popularité ne prend pas assez garde. Jusqu'à ce que sa vie de gangster le rattrape fatalement, le 2 novembre 1979.

La première partie du diptyque consacré à la vie de Mesrine mettait l'eau à la bouche, nous donnant une envie furieuse de découvrir la suite et la fin de ses périlleuses "aventures". Le second opus est plus que jamais réjouissant. On retrouve avec un immense plaisir Vincent Cassel décidément fantastique dans la peau de Mesrine. Sa désinvolture est savoureuse, sa nervosité vraiment terrifiante. Mesrine fait rire autant qu'il fait peur. On prend un plaisir coupable à le suivre dans son existence d'hors-la-loi, mais quand sa violence dépasse les bornes, on se prend à avoir honte d'être tant impressionnés. Vincent Cassel disait que même après neuf mois de tournage, il ne pouvait toujours pas juger Mesrine. Le spectateur est tout autant troublé par son ambiguïté. 
Le casting changeant du tout au tout dans cette deuxième partie, on découvre les nouveaux partenaires de crime du gangster. Samuel Lebihan assez peu présent à l'écran n'a pas le temps de laisser une forte impression. Gérard Lanvin est quant à lui, surprenant avec son accent basque. Olivier Gourmet est le plus méconnaissable dans la peau du commissaire responsable de l'exécution de Mesrine. Mais c'est surtout Mathieu Amalric, parfait en complice roi de l'évasion qui se montre le plus à la hauteur de Cassel. Son jeu tout en retenue contre-balance celui plus électrique de son partenaire. Ludivine Sagnier est également parfaite en compagne forte tête, elle semble être celle qui aura été le plus dans un rapport de parité avec son ennemi public n°1 de compagnon.
La réalisation tout aussi excellente que dans le précédent opus est cependant aussi plus frustrante. Les spectaculaires évasions de Mesrine constituant des scènes particulièrement intenses, le scénario en inclut cette fois-ci deux plutôt qu'une, mais passé ces instants de pur suspens, il est dommage que le montage soit si haché. On a toujours cette impression de rater des moments clés de sa vie. Sa fin prématurée nous laisse sur notre faim et deux heures dix de film (une heure cinquante pour le premier épisode) ne semble pas rendre justice à la trépidante vie de ce criminel hors du commun. Un format plus long nous aurait permis d'en apprendre davantage. Heureusement Mesrine eut la bonne idée d'écrire, on ressort avec l'envie d'en découvrir plus par l'intermédiaire de sa propre main.
Peut-être que cette seconde tranche de vie est plus frustrante que la première, mais on ne peut bouder son plaisir face à un aussi bon thriller français lequel permet à Cassel, lesté de vingt kilos supplémentaires, de livrer une magistrale performance.

Relire ma critique de : Mesrine, l'instinct de mort


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