mercredi 10 février 2010

SHERLOCK HOLMES ***

Sortie: 10 janvier 2010
Réalisateur: Guy Ritchie
Avec: Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Kelly Reilly...

Alors que Sherlock Holmes provient à faire arrêter Lord Blackwood, il s'enferme rue Baker Street pour bouder son meilleur ami et cher collègue, le docteur Watson qui déménage avec l'intention de se marier. Mais peut-être la surprenante résurrection de Blackwood sera-t-il le moyen pour Holmes de convaincre son ami de rester auprès de lui.

Crée en 1887 par l’écrivain écossais Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes fut de multiples fois porté à l’écran. Le canon* adapté dans son intégralité ou presque, le réalisateur anglais Guy Ritchie préféra filmer une histoire originale tout en puisant dans l’œuvre de Doyle pour les caractères des personnages.
Sherlock Holmes, détective consultant pour Scotland Yard est joué avec brio par Robert Downey Jr. L’acteur qui revient de loin conforte sa résurrection effectuée avec Iron Man. Il est parfait dans la peau de ce geek victorien un brin autiste. Ne supportant pas d’être bousculé dans ses habitudes, se battant avec plaisir comme pour exorciser une douleur intérieure, il est également blagueur, séduisant et d’une perspicacité presque terrifiante. Jamais Sherlock Holmes n’aura été aussi charmant. Il paraît injuste que l’heureux lauréat du Golden globe du meilleur acteur dans une comédie ne soit pas nominé aux prochains oscars. Peut-être qu’Hollywood contrairement à la presse étrangère, ne lui a pas pardonné ses frasques passées. Jude Law, n’a quant à lui, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Son Dr Watson est moins charismatique que son partenaire. Plus faire-valoir que véritable associé (en même temps, Watson n’a jamais eu d’autre prétention), il est néanmoins essentiel à l’intrigue. Watson incarne l’équilibre d’Holmes. Sans lui, le résident du 221 Baker Street ne serait que l’ombre de lui-même, et il n’y aurait plus personne (de vraiment compétent) pour résoudre les enquêtes. Quant aux connotations qui accompagnent leurs relations, on ne peut parler de véritable homosexualité latente entre les deux hommes. Certes, ils sont plus que des collègues, Holmes emploiera même le terme de frère, mais Holmes et Watson sont simplement les deux faces d’une même pièce. L’un l'allant pas sans l’autre.
Guy Ritchie, en plus de réaliser le buddy movie le plus classe du moment, effectue un dépoussiérage en règle de l’univers de Doyle. Alors oui, on a du mal à imaginer Sherlock Holmes en kung fu fighter mais le tout est si amusant. Et quand c’est le Tarantino anglais qui est aux commandes, il n’y a pas vraiment de quoi s’étonner. Du montage nerveux aux flashbacks énergétiques, de l’humour british subtil au cabotinage incessant, tout transpire le Ritchie. Seul l’époque change.
Les seuls mauvais points sont à attribuer aux rôles féminins. Kelly Reilly et Rachel McAdams ne sont que de jolies plantes vertes sans substance. Même Mark Strong, magnétique à souhait dans les films Mensonges d’Etat et Rock’n’rolla (précédent film de Ritchie), déçoit dans le rôle d’un Lord Blackwood qui peine à faire peur. Surjouant sans grande application, il finit par se faire voler le peu d’aura qu’il lui restait par Robert Downey Jr. Autre aspect négatif, l’intrigue qui n’en est pas vraiment une. Dès les premières minutes, on aura su deviner par nous-mêmes le secret de Blackwood. Ne restant plus qu’à Holmes, tel un Hercule Poirot plus fantaisiste, l’honneur de nous démontrer sa clairvoyance en faisant parler les indices les plus anodins. Le défaut de suspens rallonge le film d’un bon quart d’heure, pourtant une question reste en suspens, venant annoncer une suite.

*nom que les holmésiens donnent à l’ensemble des aventures de Holmes

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