Sortie : 21 mars 2012
De : Gary Ross
Avec : Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth, Josh Hutcherson, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Lenny Kravitz, Donald Sutherland, Stanley Tucci, Wes Bentley, Toby Jones, Isabelle Furhman, Jack Quaid, Alexander Ludwig, Jacqueline Emerson, Amandla Stenberg, Dayo Okeniyi…
Morituri te salutant
Du pain et des jeux ! Avec son histoire de jeux romains modernes, Suzanne Collins a squatté le top 10 des meilleures ventes de livres 160 semaines de suite aux Etats-Unis (30 millions d’exemplaires de la trilogie ont depuis été vendus dans le monde). Impossible pour les studios de passer à côté d’une franchise aussi lucrativement prometteuse qu’Hunger Games. Après le monde de la magie avec Harry Potter et les amours hésitantes d’une humaine coincée entre un faux suceur de sang et un loup-garou plus chien que lycan de Twilight, Hollywood relègue au placard le surnaturel et mise sur le futur dystopique.
A Panem, le Capitole fait régner la tyrannie grâce aux Hunger Games. Chaque année lors de la moisson, 24 ados (entre 12 et 18 ans) sont choisis au hasard dans chacun des 12 districts pour aller s’entretuer dans une arène conçue à cet effet. Quand sa petite sœur est désignée, Katniss décide de prendre sa place. A l’issue des jeux, celle qu’on surnomme « la fille de feu » inspire malgré elle une révolution.
Il est dit partout qu’Hunger Games est le nouveau Twilight. Ou comment comparer l’incomparable. Les deux films sont bien des adaptations de best-sellers destinées aux ados mais ça s’arrête là. Des dérives de la télé-réalité au régime totalitaire en passant par un zeste de grande dépression et de mythologie grecque*, la captivante trilogie de Suzanne Collins ne se limite pas au jeu du triangle amoureux. Hunger Games, c’est un peu comme si Laura Ingalls enfermée dans un camp de concentration était sélectionnée pour participer à un Battle Royale sous l’œil des caméras façon Running Man. Autrement dit une critique acerbe et politique des potentielles dérives du présent par le prisme du futur. Là où Stephenie Meyer nous conte une histoire d’amour contrariée, Collins nous relate les balbutiements d’un soulèvement initié par une ado qui ne veut pas entendre parler d’amour. Le pseudo triangle amoureux dans lequel l’héroïne s’empêtre n'est qu’une intrigue secondaire censée alléger l’atmosphère oppressante de ces jeux romains modernes où le « pain » ne sera bientôt plus suffisant pour calmer les esprits.
Il est dit partout qu’Hunger Games est le nouveau Twilight. Ou comment comparer l’incomparable. Les deux films sont bien des adaptations de best-sellers destinées aux ados mais ça s’arrête là. Des dérives de la télé-réalité au régime totalitaire en passant par un zeste de grande dépression et de mythologie grecque*, la captivante trilogie de Suzanne Collins ne se limite pas au jeu du triangle amoureux. Hunger Games, c’est un peu comme si Laura Ingalls enfermée dans un camp de concentration était sélectionnée pour participer à un Battle Royale sous l’œil des caméras façon Running Man. Autrement dit une critique acerbe et politique des potentielles dérives du présent par le prisme du futur. Là où Stephenie Meyer nous conte une histoire d’amour contrariée, Collins nous relate les balbutiements d’un soulèvement initié par une ado qui ne veut pas entendre parler d’amour. Le pseudo triangle amoureux dans lequel l’héroïne s’empêtre n'est qu’une intrigue secondaire censée alléger l’atmosphère oppressante de ces jeux romains modernes où le « pain » ne sera bientôt plus suffisant pour calmer les esprits.
Pour un roman aussi peu facile à adapter, Gary Ross (Pleasantville, Pur Sang, la légende de Seabiscuit) s’en sort relativement bien. Et ce en restant extrêmement fidèle au livre. Les légères digressions opérées (la révolte du district 11 ou la mort de Seneca Crane) passent même pour nécessaires puisqu’elles permettent de se préparer à la suite (contrairement au roman qui préfère nous laisser le loisir de l’imaginer). Le casting est lui une réussite complète. Jennifer Lawrence (Winter’s Bone, X-Men, le commencent) incarne à la perfection la boudeuse et entêtée Katniss. Future star en puissance, elle est si solaire qu’elle fait de l’ombre à ses partenaires. Pourtant excellents. Woody harrelson n’est peut être pas aussi éméché qu’Haymitch mais tout aussi attachant. Et si on ne parle pas encore de la Team Peeta (Josh Hutcherson) ou de la Team Gale (Liam Hemsworth), ça ne saurait tarder. Le reste des tributs ne déméritent pas. On aurait adoré voir Alexander Ludwig et Isabelle Fuhrman dans la suite. Leurs personnages respectifs, les rageux Cato et Clove étant les parfaits exemples de ce que le Capitole peut engendrer de plus monstrueux. Tout comme l’innocence sacrifiée des jeunes et déchirantes Primrose (Willow Shields) et Rue (Amandla Stenberg), est porteuse d’espoir et de rébellion (à l'instar l’opiniâtreté de Katniss).
Bien évidemment, le film est bien édulcoré par rapport au livre (il a même été censuré de 7 secondes en Angleterre pour éviter une interdiction au moins de 16 ans), mais il y a au moins du sang (Dieu merci, Disney ne produit pas). L’œuvre de Suzanne Collins reste toutefois dix fois plus violente que sa transposition ciné. On espère que la suite sera aussi, voir plus, fidèle et ne tombera pas dans le piège de la love story.
*En souvenir de la mort de son fils, Minos, Le roi de Crète, envoie chaque année 7 garçons et 7 filles dans le labyrinthe de Dédale pour servir de déjeuner au Minotaure. Une tradition morbide à laquelle Thésée met un terme en tuant le minotaure avant de s’enfuir grâce au fil d’Ariane.
5 commentaires:
Totalement d'accord !! Ravie de voir que beaucoup ont malgré tout apprécier l'adaptation ! J'ai adhéré pour ma part !
Tu pourras trouver mon avis sur croquemovies.blogspot.com !! A bientôt !!
Difficile de pas aimer ce film quand on est fan des livres. Je suis d'accord avec toi quand tu dis que les digressions au livre (comme ce qui se passe autour des jeux) sont de qualité. Vraiment je ne m'attendais pas à une aussi bonne adaptation. je suis souvent déçue quand un de mes livres préférés est transposé au ciné.
Non d'une pipe!
Tu écris drôlement bien!
Bof, je n'ai pas adhéré du tout pour ma part, tellement c'est édulcoré et fade...
On le sait depuis Winter's Bone, Jennifer Lawrence est formidable. Elle est pour beaucoup dans la réussite du film, qui est pour moi une agréable surprise.
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