lundi 10 décembre 2012

La critique du HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU **** (en avant-première)


Titre original : The Hobbit : An Unexpected Journey
Sortie : 12 décembre 2012
De : Peter Jackson
Avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Andy Serkis, Richard Armitage, Ken Stott, Graham McTavish, William Kirher, James Nesbitt, Stephen Hunter, Aidan Turner, John Callen, Peter Hambleton, Jed Brophy, Mark Hadlow, Adam Brown, Ian Holm, Elijah Wood, Cate Blanchett, Hugo Weaving, Christopher Lee, Lee Pace...

Bilbon et les 13 nains

Assister à The Hobbit : Un voyage inattendu est une expérience empreinte de nostalgie. Onze ans après la sortie du Seigneur des anneaux : La communauté de l’anneau, nous voilà de retour en Terre du Milieu.
Soixante ans avant que Frodon soit chargé de détruire l’anneau au sein même du Mordor, c’est son oncle Bilbon Sacquet qui fut entraîné par le magicien Gandalf dans une aventure des plus extraordinaires. Le hobbit rejoint un groupe de treize nains dont le leader, Thorin Ecu-de-Chêne, est le prince héritier du royaume d’Erebor. Ensemble, ils se rendent vers la Montagne Solitaire et ses fabuleux trésors, dont Thorin fut jadis dépossédé par le dragon Smaug. En chemin, ils devront affronter orques, ouargues, araignées géantes et autres gobelins.
Après avoir réalisé l’une des plus grandes trilogies de tous les temps*, Peter Jackson retourne aux origines des aventures vécues par Frodon et ses amis en adaptant le premier roman de J. R. R. Tolkien, Bilbon le Hobbit (1937). Attendu au tournant par des millions de fans, le film a pu en décevoir plus d'un mais est diablement excitant.
Destiné à un public jeune, Bilbon le Hobbit a une trame plus simple que celle du Seigneur des anneaux. Résultat : l’émotion y est également moins intense. La reconquête par les nains de leur territoire ne faisant pas le poids face à la lutte du bien contre le mal. Si la portée dramatique est donc moindre dans Le Hobbit : Un voyage inattendu, il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agit d’un premier volet, et qu’il se doit de mettre en place les intrigues et nous présenter des personnages jusque là inédits. Attendons donc la suite des aventures de Bilbon pour qualifier le Hobbit de simpliste. Quant à ces nouveaux visages qu’on appréhendait, on tombe aisément sous leur charme, un peu comme notre première fois devant La communauté de l’anneau. Ne manque plus que l'apparition de Sauron** pour compléter notre bonheur... 
Si la présence de Gandalf (magnifique Ian McKellen), nous donne l’impression d’être en terrain connu, on a aussi le sentiment de connaître Bilbon depuis toujours (être le tonton de Frodon aide beaucoup). Martin Freeman (le Dr Watson dans la série Sherlock) est parfait dans le rôle du hobbit. D’abord quasi bourgeois embourbé dans son petit confort, il se révèle être un grand aventurier dont les nains auraient bien du mal à se passer. Sa rencontre avec Gollum (Andy Serkis), plus schizophrène que jamais, est extrêmement intense. L’apparition de l’Anneau nous pince le cœur, on entre au cœur même de l’œuvre de Tolkien.
Mais le personnage phare de ce nouveau volet reste Thorin. Une énorme surprise si on considère que les nains sont un peu les vilains petits canards en Terre du Milieu. Prince héritier d’un territoire conquis par le féroce dragon Smaug, Thorin est prêt à tout pour récupérer ce qui lui est dû. Alors qu’on pensait devoir attendre l’arrivée de Bard l’archer (Luke Evans qui fera son apparition dans le deuxième volet), il se pourrait bien que Thorin soit le digne successeur d’Aragorn dans le rôle du guerrier ultime. Peter Jackson lui confère une dimension tant lyrique qu’épique et en fait le nain le plus courageux et le plus charismatique de la planète Heroic Fantasy. Il détrônerait presque Tyrion Lannister dans nos cœurs (Peter Dinklage dans Game of Thrones). Richard Armitage qui l’interprète (retenez bien ce nom !) crève l’écran.
Le Hobbit : Un voyage inattendu est une extraordinaire mise en bouche au souffle homérique. Après près de trois heures de film, on en veut encore. C’est beaucoup, beaucoup trop court. Et dire qu’il va falloir attendre un an avant de retrouver Bilbon, Thorin et Gandalf. Patience est mère de toutes les vertus, dit-on. Peter Jackson n’aurait peut être pas dû réveiller notre engouement pour la Terre du Milieu et ses habitants.

*Près de 3 milliards $ au box-office mondial et 17 oscars en tout dont 11 pour Le retour du roi.
**Incarné par le génial Benedict Cumberbatch (déjà partenaire de jeu de Martin Freeman dans la série Sherlock dans laquelle il incarne Sherlock Holmes himself). Les deux acteurs ont d’ailleurs tellement de succès que le tournage de la saison 3 a dû être retardé. On le retrouvera bientôt à l’affiche de Star Trek Into Darkness dans le rôle du vilain Khan.


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