De : Laurent Cantet
Avec : François Bégaudeau, Franck Keita, Esmeralda Ouertani, Rachel Régulier, Boubacar Touré, Wei Huang, Louise Grinberg, Carl Nanor...
Lauréat de la Palme d'or au 61ème Festival de Cannes, Entre les murs relate l'année scolaire d'un prof de français enseignant dans un collège difficile de Paris dans une classe de quatrième. Sean Penn, président du jury a dit avoir voulu récompenser le film qui s'inscrirait le plus dans l'actualité. Si l'ambiance, les jeunes et leur langage... sont plus que jamais d'actualité, le thème du film est universel et intemporel. Car avant toute chose, c'est de communication que le réalisateur entend parler. Et en matière de nuances dans le dialogue, la langue de Molière est la reine. Après deux heures de joutes verbales entre le prof et ses élèves, on ne sait toujours pas si le film méritait une telle récompense (même si dans un élan de chauvinisme, on est bien heureux de cette récompense), mais Laurent Cantet n'aurait pas obtenu ce prix suprême, qu'Entre les murs resterait un excellent film.
Réalisateur définitivement porté sur le social (on se souvient de Ressources humaines), Laurent Cantet filme toute une année scolaire avec tout ce qui la compose (contrôles, réunions de profs, rencontres parents-professeurs, conseils de classe...) sans jamais prendre le parti de qui que ce soit. La caméra se promène du prof à l'élève les filmant sur un pied d'égalité. François Bégaudeau comme chaque élève est d'un naturel confondant (des perturbateurs au fond de la classe aux filles à la tchatche incontrôlable). Ultra-réaliste, le film flirte souvent avec le documentaire, l'adaptation du livre éponyme de François Bégaudeau aidant (réellement prof en dehors des plateaux, ce dernier sait donc de quoi il parle). L'insolence des jeunes dépasse souvent les limites mais on ne peut s'empêcher de s'attacher à certains, plus têtes de mules que méchants. Cantet n'oubliant pas de préciser tout en subtilité, qu'ils ne sont que des ados en quête de reconnaissance, des ados errant dans une société peu aidante et démunis face à des parents qui laissent le plus gros travail de l'éducation au prof. Mais si le réalisateur fait la part belle aux élèves, il livre surtout avec Entre les murs, une ode au métier de professeur. On ressort du film plein de compassion pour le corps enseignant et spécialement pour ce genre de profs à la patience maintes fois éprouvée, mettant leur vocation au banc d'essais chaque jour de cours. On rit de certains échanges, le prof ne déméritant pas face à sa classe en matière de répartie. On s'émeut du destin de certains élèves. Les scènes des autoportraits (idée tout bonnement géniale) nous dévoile toutes les conséquences néfastes de l'absence de dialogue entre les gens. Celui de Wei est le plus touchant et le plus révélateur. Cantet, en plus d'avoir permis à la France de remonter sur la plus haute marche du podium à Cannes, nous livre son film le plus réussi ayant su faire s'accorder la fougue d'une trentaine de jeunes survoltés et la passion d'un prof de français qui ne décroît jamais.
1 commentaire:
J'ai trouvé quelques longueurs à ce film... mais dans l'ensemble pas mal.. Après à savoir si il méritait une palme d'or je n'sais pas.
Mais certains passages m'ont vraiment rappeler l'époque Collège.
A voir une fois c'est sure ....
J'me demande comment ce film à été traduit, car c'est un film bien Français alors en Anglais qu'est ce que ça donne ? Ca me tenterait de voir la version English, ça doit surement donner autre chose.
Bravo pour ton super blog Tiffany.
Ingrid
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