De : Baz Luhrmann
Avec : Nicole Kidman, Hugh Jackman, David Wenham, Brandon Walters, David Gulpilil...
A la fin des années 30, une aristocrate anglaise arrogante et coincée, Lady Sarah Ashley débarque en Australie pour y retrouver son mari. A peine arrivée, elle découvre qu'il vient de mourir et que son entreprise de bétail risque la faillite. Afin de sauver le peu qu'il lui reste, Sarah s'allie à un convoyeur du nom de Drover. Aidés par de fidèles employés, ils traversent les plaines désertiques pour rejoindre Darwin afin d'y mener 1500 bêtes. Mais une fois en ville, la seconde guerre mondiale vient frapper l'Australie et sceller leur destin.
Baz Luhrmann en rêvait... Projetant depuis plusieurs années de réaliser sa propre fresque historique, il la place naturellement dans son pays natal, l'Australie. Et pour rester en famille, il fait appel à un casting exclusivement australien. Ainsi, il retrouve Nicole Kidman après Moulin rouge tandis que Hugh Jackman remplace admirablement Russel Crowe initialement pressenti dans le rôle du héros. Voulant rester au plus près de la réalité, Luhrmann fait également jouer de véritables Aborigènes, comme Brandon Walters qui joue le petit Nullah, garçon métis auquel Sarah s'attachera ou encore David Gulpilil, danseur et musicien aborigène.
Scindée en deux, Australia permet à Luhmann de nous faire découvrir son pays et de nous en montrer toutes les diverses richesses. Dans la première partie, alors que Sarah apprend à s'adapter à son nouveau mode vie plus rustre, le réalisateur nous donne une leçon de géographie et film en plan large les paysages sauvages et magnifiques de l'Australie. "Faraway Downs", le domaine que Sarah vient sauver de la faillite, semblant perdu dans le désert vient contre-balancer les décors plus accueillants de la seconde partie. Celle-ci située à Darwin, la nature se fait plus exotique, le désert cédant sa place à la mer. Une seconde partie qui est aussi pour Luhrmann, l'occasion de nous donner une petite leçon d'histoire. En effet, enfin acclimatée, Sarah doit faire face à la guerre et aux bombardements de Darwin par les Japonais. Contexte historique mettant également en lumière le sort réservé aux Aborigènes et surtout le scandale des "générations volées".
Si on pense parfois à Pearl Harbor pour tout ce qui relève de l'attaque japonaise, Luhrmann voulant rivaliser avec les plus grands films de l'âge d'or hollywoodien, avoue lorgner du côté du classique qu'est Autant en emporte le vent. C'est vrai qu'on peut trouver quelques points communs aux deux films. Lady Sarah est aussi bourgeoise que Scarlett O'Hara et elle est également prête à tout pour assurer un avenir aux gens auxquels elle tient, et ce en sauvant son domaine (Tara pour Scarlett, et Faraway Downs pour Sarah). Au-delà de la personnalité de son héroïne, Luhrmann la place dans un contexte similaire. La seconde guerre mondiale ne faisant que remplacer la guerre de Sécession.
Une histoire d'amour sur fond de guerre et de paysages fabuleux, la comparaison est vite fait et Luhrmann semble du coup ne pas avoir fait preuve d'une grande originalité. Mais c'est oublier les indéniables qualités de son film. En effet, on sera surpris de constater que l'histoire d'amour n'est pas là où on croit la trouver. Si l'amour est bien au rendez-vous entre le convoyeur et l'aristocrate, c'est la naissance de sentiments maternels chez cette dernière pour un petit aborigène métis nommé Nullah, symbole des générations volées qui touchera le plus le public. Contrairement aux attentes, ce n'est pas l'histoire de Sarah qui constitue le fil rouge du film mais bien celle de Nullah, autour de laquelle les destins des protagonistes se nouent. Kidman a beau être hilarante et émouvante, et Jackman aussi brute que subtile, c'est le très jeune et très prometteur Brandon Walters, la véritable star de ce film.
1 commentaire:
La scène sur la falaise est digne de la descente des gnous dans "le roi lion"! Aussi sensationnelle!!
Mu
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