mardi 23 juin 2009

La critique des BEAUX GOSSES ***

Sortie : 10 juin 2009
De : Riad Sattouf
Avec : Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Alice Tremolières, Julie Scheibling, Noémie Lvovsky, Irène Jacob, Emmanuelle Devos...

Dans un collège de Rennes, les premiers émois amoureux d'Hervé et de Kamel, les meilleurs amis du monde.

En compétition à Cannes 2009 dans la catégorie, la quinzaine des réalisateurs, Les beaux gosses est l'oeuvre de Riad Sattouf, auteur de bandes dessinées à succès dont La vie secrète des jeunes et Retour au collège dont il s'est inspiré pour son film. Se prêtant au rôle de réalisateur pour la première fois, le jeune cinéaste a les honneurs de Cannes et d'une presse dithyrambique. Il faut dire que loin d'embellir ses héros, Sattouf tend à un certain réalisme dont il grossit un maximum les traits afin de faire de ses ados, des loseurs intégraux.
A l'opposé des ados mannequins en mode Paris 16ème de Lol (très drôle mais définitivement pas réaliste), Hervé et Kamel sont presque laids, attardés, se moquent de leurs camarades qui leur rendent la pareille et font face à des parents et à des profs aussi déjantés qu'eux si ce n'est plus...Mais comme on a tous eu un Hervé ou un Kamel dans notre classe (si nous n'avons pas été comme eux, nous-mêmes), ils sont du coup très attachants et on se surprend à les soutenir dans leur quête. Cependant plus doués pour se faire jeter que pour séduire, les deux amis ont bien du mal à trouver ce qu'il cherche, jusqu'à ce qu'Aurore, une des filles les plus populaires de la classe jette son dévolu sur Hervé. Celui-ci aux débuts, loin de comprendre, finit dans ses bras et s'ensuit une série de sketchs voyant un Hervé, maladroit qui doit à la fois, composer avec sa nouvelle petite amie, son meilleur pote amoureux de la meilleure amie d'Aurore, et une mère dépressive et collante. Une mère interprétée par une savoureuse Noémie Lvovsky, aussi folle que son fils (peut-être même plus) mais surtout hilarante grâce à une absence total de tabous et de pudeur.
Les jeunes acteurs sont incroyables, à la fois drôles sans être caricaturaux, et touchants sans tomber dans le mélodrame. Sattouf a eu du flair en les choisissant. Le film est presque trop court, on aimerait voir la suite de leurs aventures, et surtout ils nous donnent envie de (re)lire les bandes dessinées du maître d'oeuvre.
Les beaux gosses est une vraie réussite. Drôle, touchant (surtout vers la fin), réaliste, ce teen movie plus trash que Lol et plus réaliste qu'un American pie livre un portrait de l'ado tel qu'il est réellement. Moche, bête, obsédé, paresseux, mais sur la voie de l'évolution (normal, il a 15 ans).


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