Article écrit dans le cadre d'une revue à laquelle j'ai pu participer au sein de ma prépa journalisme. Le thème était: Israël-Palestine.
Sortie: 2003
De: Eytan Fox
Avec: Ohad knoller, Yousef Sweid, Alon Friedman, Daniela Wircer, Shredy Jabarin, Ruba Blal, Oded Leopold, Zohar Liba, Hussein Yassin Mahajne...
Noam, disquaire, Yali, gérant de café, et Lulu, vendeuse dans une boutique de produits de beauté sont tous trois colocataires à Tel Aviv, très loin des turpitudes du monde. Mais alors que Noam exécute son devoir de réserve pour l’armée en contrôlant au Check Point de Naplouse, il tombe amoureux d’un jeune Palestinien. L’arrivée d’Ashraf va bouleverser le quotidien des trois amis.
« The Bubble » qui donne son titre au film est aussi le surnom donné à Tel Aviv pour son ambiance paisible et tolérante où les jeunes Israéliens vivent retirés, comme protégés des terribles réalités qui assaillent le pays. C’est dans ce lieu branché où fêtes et insouciance font loi qu’évoluent Noam, Yali et Lulu. Yali est d’ailleurs tant attaché à cette atmosphère qu’il refuse de quitter la ville. Un quasi cloitre jugé négativement par certains. Les gens impliqués en politique jugent superficiels et irresponsables ces jeunes voulant vivre à l’européenne sans se préoccuper du reste. Mais Fox qui habite lui-même la ville avec son compagnon explique qu’il ne s’agit pas de fuite mais plutôt d’un moyen de se préserver. Que la « bulle » est avant tout un mécanisme de survie. Mais l’amour à la fois sincère et impossible qui unit Noam et Ashraf remet en cause leur passivité, et le groupe se fait plus actif. D’une rave anti-occupation, à une visite sous de fausses identités à Ashraf en Cisjordanie, tous s’impliquent pour faire tenir ce couple, symbole malgré lui, d’une paix rêvée.
Directement inspiré de « Florentine », un « Friends » version israélienne sur lequel travaillait Eytan Fox, le ton de « The bubble » se veut léger. Jusqu’à la fin, le film ne se départira jamais de cet humour ludique qui pas à pas se nuance pour céder place au drame. Un malheur qu’on sent se profiler et qui sonne comme le glas d’un espoir cultivé tout au long du film. Car si le couple Noam-Ashraf et les aventures sentimentales de leurs amis sont au premier plan, le malaise israélo-palestinien dont ces derniers ont fait abstraction, apparaît au deuxième.
Difficile pour le spectateur de ne pas remarquer la dureté de la vie des soldats israéliens obligés de mettre de côté leurs convictions. Impossible de mettre de côté, la souffrance des Palestiniens humiliés à chaque contrôle au Check Point. Le film nous raccroche sans cesse à ce groupe d’amis, symbole d’acceptation pour finalement laisser les bombes reprendre le dessus. L’explosion finale de la « bulle » résonne d’ailleurs comme l’écho de cette incroyable scène d’ouverture. Alors qu’une jeune Palestinienne est sur le point d’accoucher, Israéliens et Palestiniens oublient un moment qui ils sont et se font solidaires. Mais l’ambulance arrive trop tard, l’enfant mort-né sonne le rappel à la réalité et renvoie chacun à sa place.
Tout aussi optimiste que fataliste, le film ne prend finalement pas parti. Tous comme ces deux peuples ennemis, privés de libertés, écrasés sous l’autorité d’une armée trop rigide ou de groupes terroristes trop puissants.
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