Sortie: 12 janvier 2011
Réalisateur: Daniel Barber
Avec: Michael Caine, Emily Mortimer, Charlie Creed-Miles, Liam Cunningham, Jack O’Connell, David Bradley, Ben Drew…
Harry Brown, ancien marine vient de perdre sa femme. Alors qu’il ne lui reste plus que Leonard, son meilleur ami, celui-ci se fait assassiner par des jeunes de cité. Fatigué par la violence qui a envahi son quartier, Harry décide de se venger.
Pour son premier long-métrage, Daniel Barber dresse le portrait d’une Grande-Bretagne populaire gangrenée par la violence. Il y met en scène un Michael Caine de retour dans le quartier de son enfance. En effet l’acteur est né et a vécu non loin du tournage. Les gangs, il connaît. D’ailleurs, il en avait intégré un. Et l’armée, il en fit également partie. Michael Caine semblait donc prédestiné à incarner « Harry Brown ».
Excédé par cette jeunesse hors de contrôle que même la police n’intimide plus, le retraité décide de passer à l’action. On pourrait débattre durant des heures de ses procédés mais comment ne pas le soutenir face à des ados qui n’ont aucune limite.
« Harry Brown » n’est pas le premier film à traiter de ce sujet. Déjà en 2007, "This Is England" y faisait référence à travers le prisme du néonazisme.
Après 50 ans de carrière et 77 ans au compteur, qui d’autre que Michael Caine peut se vanter de tenir encore le haut de l’affiche ? D’ « Alfie », le séducteur, au psychiatre psychopathe de « Pulsions », l’acteur a un peu près tout expérimenté. Il excelle une fois de plus « Harry Brown ». Face à lui, Emily Mortimer. L’actrice anglaise interprète une inspectrice dévouée à son travail. Incarnation de la légalité et de la morale, elle perce vite à jour la vendetta orchestrée par Brown. Malgré l’opposition évidente des deux personnages, elle tendra à se diminuer tout au long du film. Si celui-ci a tendance à faire pencher la balance du côté de la loi du talion, le spectateur reste cependant libre de se forger sa propre opinion.
Thriller avant d’être une satire sociale, le film est toutefois ancré dans la réalité. Alors que des vidéos de passages à tabac circulent sans peine sur le net, « Harry Brown », sans être un tueur sans foi, ni loi, n’est que le reflet de notre société qui usée par une violence quotidienne, presque banalisée, atteint le point de non retour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire