mercredi 12 octobre 2011

THE ARTIST **** (en avant-première)


Sortie : 12 octobre 2011
De : Michel Hazanavicius
Avec : Jean Dujardin, Bérénice Béjo, Uggy, John Goodman, James Cromwell, Malcolm McDowell, Penelope Ann Miller...

Silence, on tourne !

D’abord annoncé hors compétition au dernier Festival de Cannes, The Artist a finalement rejoint la compétition officielle seulement une semaine après avoir été achevé. Un choix audacieux mais payant, Jean Dujardin étant reparti avec la Palme d’interprétation masculine sous le bras. Robert De Niro, alors président du jury, a même avoué qu’il aurait bien donné la Palme d’or au film mais qu’il n’a pas pu en raison de l’interdiction des doubles prix.
1927, Hollywood(land), à deux ans de la grande dépression, les gens fréquentent les salles de cinéma à la recherche d’un peu de rêve et de paillettes. La star mondiale George Valentin tombe amoureux de la jeune et pétillante Peppy Miller et l’aide à lancer sa carrière. Alors que l’avènement du parlant sonne celui de Peppy, George voit son statut de célébrité déclinée. Par orgueil, il refuse qu’on l’aide et tombe dans la dépression.
A l’heure où la 3D risque de devenir la norme, Michel Hazanavicius fait le pari de revenir aux sources même du cinéma. Un film muet en noir et blanc. Le réalisateur d’OSS 117, Le Caire nid d’espions (qui réunissait déjà ses deux acteurs principaux) délaisse l’humour absurde pour nous plonger dans une époque où les stars avaient pour nom Marie Pickford, Douglas Fairbanks ou Rudolph Valentino. Une époque où le cinéma n’avait nul besoin d’artifices pour faire rêver le public. Hazanavicius s’approprie ces ingrédients d’un autre temps (visage multi-expressif sur une musique tendance années folles, le tout agrémenté de quelques cartons en guise de dialogues) et y ajoute une touche « Âge d’or d’Hollywood ». Car si le réalisateur français dit s’être inspiré des films de Murnau ou de Fritz Lang, The Artist fait surtout penser à Chantons sous la pluie. A l’instar de Gene Kelly et Debbie Reynolds, Jean Dujardin et Bérénice Béjo font connaissance sur les plateaux. Mais la comparaison s’arrête là. The Artist tient plus du drame que de la comédie.
Jean Dujardin est impeccable dans le rôle de la star déchue. Il est la preuve vivante qu’on peut commencer à Graine de stars et un jour remporter la plus haute distinction dont puisse rêver un comédien. Impossible n’est pas français. En tout cas, il n’est pas Jean Dujardin. Mais la comédie tourne vite au drame. Jean Dujardin dans son registre habituel au début du film devient magistral dans la seconde partie. Il mérite amplement son prix cannois, n’en déplaise à ses détracteurs. On aurait aimé que Bérénice Béjo en remporte un aussi. L’actrice française, anti-bimbo par excellence, n’a jamais été aussi magnifique et rayonnante. Impossible également d’oublier Uggy, le fidèle compagnon à quatre pattes de George Valentin. Le lauréat de la « Palm Dog » (qui, comme son nom l'indique, récompense la meilleure prestation canine) a une alchimie incroyable avec Jean Dujardin. Il faut le voir pour le croire mais l’adorable Jack Russell qu’on dirait tout droit sorti du traumatisant Mon chien Skip est meilleur acteur que certains de nos congénères.        
Les cinéphiles biberonnés au cinéma parlant auront peut être du mal à résister à 1h40 de muet. Voir Dujardin crier ou pleurer en silence peut s’avérer quelque peu frustrant. Mais passé ce moment, on ne retient que le meilleur. The Artist n’est peut être pas le chef d’œuvre tant annoncé mais le vibrant hommage à un cinéma presque oublié que Michel Hazanavicius et ses acteurs tentent de réhabiliter. Magique !


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