jeudi 5 janvier 2012

J. EDGAR ** (en avant-première)


Sortie : 11 janvier 2012
De : Clint Eastwood
Avec : Leonardo Dicaprio, Naomi Watts, Armie Hammer, Josh Lucas, Judi Dench, Ed Westwick…

A se demander si on n’aurait pas définitivement perdu Clint Eastwood. Après le décevant Au-Delà, le cinéaste américain paraissait reprendre le droit chemin avec une biographie sur J. Edgar Hoover. Malheureusement le réalisateur de Gran Torino et de Million Dollar Baby semble avoir perdu la main. Il faut dire que le scénario est quelque peu décousu. Le scénariste Dustin Lance Black (oscarisé pour le scénario de Harvey Milk en 2009) se disperse dans ses minutieuses recherches.
J. Edgar Hoover a passé 48 ans à la tête du FBI dont il développa tous les aspects (il fut d’ailleurs un précurseur en matière de police scientifique). Cet ancien bègue aura connu huit présidents et traversé les plus profondes révolutions de l’histoire des Etats-Unis au cours du XXème siècle. Bref, du pain béni pour un auteur. Si Black et Eastwood s’intéressent bien à l’ascension de ce directeur hors du commun et à son ascendant sur les hommes de pouvoir, ils évoquent également sa supposée homosexualité. Bien que de leur temps, les rumeurs allaient bon train sur les relations le liant au numéro 2 du FBI, son fidèle compagnon Clyde Tolson (Armie Hammer, belle étoile montante d’Hollywood depuis The Social Network), se pencher sur cette partie intime de la vie de Hoover frôle parfois le voyeurisme (pourtant ça débutait de manière bien mignonne et innocente). « L’homme le plus important des Etats-Unis » (à l’époque en tout cas) valait mieux que ce biopic incohérent au classicisme limite pompeux. Reste la prestation de Leonardo Dicaprio, comme à son habitude brillant. D’ailleurs seul l’acteur a obtenu une nomination au Golden Globe. Un signe qui ne trompe pas ?

2 commentaires:

Loulou a dit…

Au delà décevant ?? Sur bien des points on peut trouver le film mauvais, mais ce sur quoi il s'attarde est très bien réussi.
La façon de retranscrire la douleur résultante de la perte d'un proche et du deuil qui en suit est remarquable,
Rarement j'ai été aussi ému devant un film que durant la scène de la mort du jumeau, ou des images terribles du tsunami.
Je suis tout à fait d'accord que le personnage de Matt Damon est bancale, que la journaliste est un peu niaise, mais le cœur du film, la mort et les questions qui en résultent sont intelligemment posé, et avec beaucoup d'intimité, tout en gardant cette violence qui peut la caractérisé.

Vincent V a dit…

Tout à fait d'accord. Biopic fastidieux, à la photographie assez laide, mais qui confirme que Eastwood dispose d'une immunité critique à toute épreuve...