Sortie : 29 février 2012
De : Sean Durkin
Avec : Elizabeth Olsen, Christopher Abbott, Brady Corbet, Hugh Dancy, John Hawkes, Sarah Paulson…
Lost in translation
En voilà une qu’on n’attendait pas. Aux antipodes de ses grandes sœurs*, la cadette de la famille Olsen formée dans des écoles de théâtre à New York et Moscou s’est vivement fait remarquer aux derniers Festivals de Cannes et de Sundance. Il faut dire qu’Elizabeth Olsen est excellente dans son premier film Martha Marcy May Marlene. Dommage que celui-ci ne le soit pas. Après avoir vécu près de deux ans de sexe et d’eau fraîche dans une secte, Martha se réfugie chez sa sœur en mode vacances dans les Hamptons. Persuadée d’être pourchassée par son ancien clan, elle sombre dans la paranoïa où réalité et illusion se confondent.
Avec ses airs de petite maison dans la prairie et son ambiance Instagram, on aimerait presque aller passer un quelques jours en compagnie de Patrick et de ses « amis ». Enfin jusqu’à ce que ce chef de bande se révèle être un pervers amateur de jeunes vierges. Le paradis onirique tourne vite au cauchemar salace. Tirée d’une histoire vraie et du court-métrage Mary Last Seen (déjà de Sean Durkin), on aurait pu trouver intéressante la reconstruction de Martha tourmentée qui balance entre fantasme et vérité. Surtout que le film a de multiples qualités : Elizabeth Olsen joue parfaitement la névrosée tiraillée entre l’envie de s’en sortir et celle de retrouver son gourou, son partenaire John Hawkes (Winter’s Bone) est troublant de dangerosité, et si on ne se risque pas à juger la secte de Durkin réaliste, on note néanmoins qu’elle évite toute caricature. Mais à force de se vouloir cérébral, Martha Marcy May Marlene nous prend la tête. Mauvais signe : on s’ennuie dès le début du film. Parce que la jeune Olsen et ses collègues ont beau nous offrir de jolies prestations, leurs problèmes existentiels nous indiffèrent très rapidement. Bref, la sauce ne prend pas. Vivement la sortie de Silent House, film d’horreur concept tourné en une seule prise où Elizabeth Olsen tente d’échapper à une maison renfermant un lourd secret. Ça devrait être nettement plus excitant.
*Ashley et Mary-Kate Olsen : jumelles révélées par La fête à la maison et aujourd’hui à la tête de quatre lignes de vêtements.
1 commentaire:
Je ne connaissais pas ce film, et grâce à votre blog je viens de le découvrir. Quand je lis votre texte, je ne peux qu’être d’accord avec vous que ce film manque de quelque chose. Il semble incomplet et pourrait bien laisser le cinéphile sur sa faim.
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