dimanche 14 décembre 2008

MENSONGES D'ETAT ***


Titre original : Body of lies
Sortie : 5 novembre 2008
De : Ridley Scott
Avec : Leonardo Dicaprio, Russell Crowe, Mark Strong, Golshifteh Farahani...

Agent secret travaillant pour le compte de la CIA, Roger Ferris est envoyé en Jordanie afin de capturer un des principaux chefs de file du terrorisme. Sur place, il tente de s'assurer le soutien du directeur des services de renseignements jordaniens mais les directives douteuses de son propre supérieur, Ed Hoffman, basé à Washington, lui compliquent la tâche.

Marquant la quatrième collaboration de Ridley Scott et de Russell Crowe et la deuxième de ce dernier avec Leonardo Dicaprio, Mensonges d'Etat aborde le sujet sensible du terrorisme. Se basant sur un roman éponyme de David Ignatius, journaliste au "Washington Post" (Body of lies), le film décrit sans langue de bois les méthodes d'espionnage des services secrets américains.
Le film très réaliste aurait pu égarer le spectateur mais l'intrigue très complexe est, fort heureusement limpide avec un minimum d'attention. Lorgnant du côté du Royaume (l'excellente surprise de 2007), le scénario fait état de notre actualité, il lui manque néanmoins l'intensité du film de Peter Berg. Seule une éprouvante scène de torture nous fera agripper nos mains aux accoudoirs. Mais c'est que Mensonges d'Etat prend le temps de se concentrer sur ses personnages pour mieux nous révéler toute l'ambiguïté des relations de l'agent et de son patron. Le peu de scènes qui les réunit sont savoureuses. Crowe n'est jamais aussi bon que quand il est dirigé par un Ridley Scott inspiré (on est loin de la splendeur de Gladiator mais on est également loin du désastreux Une grande année. Le duo réitère dans le polar réussi après American gangster). L'acteur aux répliques jubilatoires joue avec les nerfs d'un Dicaprio prêt à exploser, les deux hommes se respectent tout en se défiant et le jeu des acteurs est formidablement complice. Leurs scènes communes sont un pur régal.
Mais la révélation du film n'est autre que Mark Strong. Déjà hypnotisant dans Rock'n'rolla de Guy Ritchie, l'acteur éblouit l'écran de son évident charisme. Son rôle, pas si évident de chef des services secrets jordaniens, fait de lui le personnage le plus ambigu du film et du coup, le plus passionnant. On adore également l'actrice iranienne, Golshifteh Farahani, d'une beauté incroyable. 
Mensonges d'Etat ne révolutionnera pas le cinéma traitant de terrorisme mais c'est plaisant de suivre une bonne intrigue jouée par de bons acteurs dirigés par un bon réalisateur.

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