mercredi 27 mai 2009

GOOD MORNING ENGLAND ***

Sortie: 6 mai 2009
Réalisateur: Richard Curtis
Avec: Bill Nighy, Rhys Ifans, Philip Seymour Hoffman, Nick Frost, Kenneth Brannagh, Jack Davenport, Tom Sturridge, Gemma Aterton, January Jones, Emma Thompson...

1966, Carl, jeune ado qui vient de se faire renvoyer de son pensionnat, va vivre quelques temps avec son parrain sur ordre de sa mère. Or ce dernier n'est autre que le patron de Radio rock, la plus populaire des radios pirates. Emise depuis un bateau qui vogue en mer du Nord, elle réunit toute une bande de DJs décalés mais passionnés qui rassasient de rock'n'roll, 24 heures sur 24, les oreilles des Anglais quand les radios officielles n'en diffusent que quarante-cinq minutes par jour.
Producteur de "Quatre mariages et un enterrement", de "Coup de foudre à Notting Hill" et également réalisateur de "Love actually", Richard Curtis a le chic pour mettre notre moral au beau fixe. Ces films anti-dépression divertissent, mettent la pêche, émeuvent, et ne frôlent, même jamais le guimauve, avec des sujets qui s'y prêtent toujours, pourtant. "Good morning England" n'échappe pas à la patte du cinéaste. Si chaque nation a ses particularités en terme de cinéma, il semble que le cinéma anglais soit le seul qui puisse être à la fois si simple, drôle, émouvant et irrévérencieux à la fois ("Looking For Eric" en est un autre bel exemple, en ce moment). Se détachant de la comédie romantique pour nous faire découvrir le vent de liberté insufflé par le rock'n'roll dans les années 60, Curtis n'en est pas moins à l'aise, aidé par une troupe d'acteurs exceptionnelle. Chaque personnage est immédiatement attachant. Que ce soit, Dr Dave, le truculent de la bande, Simon, le romantique, Gavin, le surdoué prétentieux, Mark, le playboy silencieux ou Quentin, le chef charismatique... Ils ont beau tous être, très différents, il y aurait comme un vide si un seul manquait à l'appel. Les spectateurs auront bien sûr, leur préféré, mais tout le monde ne pourra qu'apprécier, le jeune Carl, jeune innocent et inexpérimenté à travers lequel on découvre le Radio Rock et son équipage. Quant aux ennemis jurés des porte-paroles de la liberté musicale, ils sont détestables à souhait. Kenneth Brannagh est parfait en ministre prêt à tout pour couler les radios pirates. Avec ses airs de nazi, il est à mille lieux du résistant allemand qu'il interprétait dans "Walkyrie". Dommage cependant que son jeune collègue, Jack Davenport, n'ait pas succombé à la folie ambiante. Ce rebondissement tant espéré n'arrive jamais. Il aurait pourtant ajouter un peu de piment au film et serait venu renforcer ses propos libertaires. Autre minuscule bémol au film, sa durée. 2H15, c'est un poil long quand même.
En tout cas, "Good Morning England" nous donne une folle envie de faire un tour dans les années 60. Décennie qui aurait plus mérité que les années 20, le surnom d' "années folles" tant les moeurs se débrident. Bien plus qu'un film sur le rock'n'roll, Richard Curtis signe un hommage à la musique. Elle fait plus qu'adoucir les moeurs, le plus éternel des arts est synonyme de liberté, et sans liberté, il n'y aurait pas de plaisir (preuve en est faite par deux scènes de repas de Noël mémorables).

BANDE ANNONCE ALLOCINE
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