Sortie : 23 novembre 2011
De : Andrew Niccol
Avec : Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Cillian Murphy, Alex Petyyfer, Vincent Kartheiser, Olivia Wilde, Matthew Bomer, Johnny Galecki…
« L’âge de cristal » (mal) revisité
Après la recherche d'une « perfection génétique » dans Bienvenue à Gattaca, et les dérives de la télé réalité dans The Truman Show, Andrew Niccol signe un troisième film d’anticipation avec Time Out. Dans un futur proche, le temps a remplacé l’argent. Génétiquement modifiés, les hommes ne vieillissent plus après l’âge de 25 ans. Mais à partir de là, il faut « gagner » du temps pour pouvoir rester en vie. Pendant que les riches peuvent vivre des siècles, les plus pauvres luttent pour quelques jours voire quelques minutes de plus. Un centenaire offre à un jeune pauvre tout le siècle qui lui reste. Ce dernier fuit alors son quartier malfamé pour rejoindre la zone la plus riche et y faire sa révolution. Allégorie de la crise économique et de l’obsession de certains et de certaines à vouloir repousser les dégradations infligées par le temps, autant le dire tout de suite Time Out déçoit. Le film n’est pas à la hauteur de sa formidable idée de base complètement sous-exploitée par un réalisateur qu’on a connu plus inspiré.
Les rumeurs de plagiat viennent enfoncer le clou. En effet, l’écrivain Harlan Ellison a remis en question l’originalité du scénario et a accusé Niccol de s’être inspiré de son roman : "Repent, Harlequin!" Said the Ticktockman ("Repens-toi, Arlequin !" dit Monsieur Tic-Tac) publié en 1965. L’histoire est une critique satirique d’un futur dystopique où le temps est strictement contrôlé. Tout le monde doit y vivre ses journées selon un calendrier extrêmement précis et être en retard est un crime. Le gardien du temps (« the Master Timekeeper ») vérifie que chacun respecte son emploi du temps jusqu’à ce qu’un homme prénommé Everett décide de résister. Finalement la justice a tranché et a jugé la corrélation entre les deux œuvres suffisante pour obliger Andrew Niccol à faire figurer le nom de l’écrivain au générique. Une décision judiciaire déjà rendue contre James Cameron pour Terminator, Harlan Ellison affirmant que le réalisateur d’Avatar s’était largement inspiré des épisodes « Demon with a Glass Hand » et « Soldier » écrit pour la série Au delà du réel.
Il n’empêche que Time Out se regarde sans déplaisir. Et ce, grâce à une équipe de jeunes acteurs prometteurs, très bien choisie. Après une année 2011 tournée vers la comédie (Bad Teacher, Sexe entre amis), Justin Timberlake poursuit son ascension hollywoodienne en tournant son tout premier film d’action. Sans être grandiose, ou médiocre, le chanteur rend son personnage Will Salas, sympathique et attachant. On le préfère toutefois dans un drame à l'instar de The Social Network qui lui permet d’exploiter au mieux son indiscutable potentiel. Le reste de la distribution est quasi parfaite. En tête, Cillian Murphy (28 jours plus tard, The Dark Knight). Dans la peau du fameux gardien du temps, il est le plus intrigant de tous les protagonistes. On adore également Vincent Kartheiser, aussi génial que dans Mad Men en millionnaire tête à claques. Le trailer laissait présager un film d’anticipation palpitant. Finalement Time Out se révèle ni formidable, ni mauvais. Juste un bon divertissement qui reste en surface là où Bienvenue à Gattaca (film aussi parfait que le patrimoine génétique de ses personnages) était nettement plus abouti.
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