Sortie: 3 novembre 2010
Réalisateur: Eric Lartigau
Avec: Romain Duris, Maina Foïs, Niels Arestrup, Catherine Deneuve, Branka Katic...
Avec l’adaptation libre mais fidèle du livre éponyme de Douglas Kennedy, Eric Lartigau change de registre. Réalisateur de « Mais qui a tué Pamela Rose » ou « Prête moi ta main », le compagnon de Marina Foïs donne cette fois dans le genre dramatique. Paul Exben (Romain Duris), avocat réputé et passionné de photographie, tue par accident l'amant de sa femme. Il décide alors de se faire passer pour mort et de fuir au loin. Une occasion pour lui de s'adonner à sa passion et d'enfin vivre sa vie.
Critique acerbe de l’Amérique bien pensante, Kennedy a refusé cinq offres de transposition avant d’accepter celle du réalisateur français. Si ce dernier installe l’intrigue en Europe au lieu de l’Amérique d’origine, il ne trahit pas un instant le caractère acéré de la plume du New Yorkais. Ainsi Lartigau joue le jeu et dénonce les travers de la petite bourgeoisie française. Mais c’est surtout la seconde partie du film axée sur la fuite de Paul qui nous intéresse le plus. Après la découverte de son talent comique monstre dans « L’arnacoeur », Romain Duris se montre ici tout en nuance. L’acteur, certainement le meilleur de sa génération, est aujourd’hui âgé de 38 ans. Il semble enfin en avoir fini avec ces rôles de trentenaires puérils et avoir gagné en maturité. Six ans après « De battre mon cœur s’est arrêté », il retrouve son partenaire Niels Arestrup. Dans « L’homme qui voulait vivre sa vie », ce monstre sacré du cinéma français, incarne une véritable chance pour le personnage de Duris. On adore également Branka Katic, actrice serbe solaire qu’il ferait bon de voir davantage.
Au final, ce long-métrage ne restera pas dans les annales mais c’est un joli film sur le thème de la rédemption qui mérite d’être vu. La réalisation de Lartigau, tout comme la totalité du casting, est à la fois sobre et juste. Jamais grandiloquent, « L’homme qui voulait vivre sa vie », est un de ces films où l'on ne se permet pas de craquer à l'image du héros. On retient son souffle jusqu'à la fin, touché par la destinée de cet homme torturé, voué à vivre dans la peur toute sa vie.
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