lundi 3 novembre 2008

ROCK'N'ROLLA *** (en avant-première)


Sortie : 19 novembre 2008
De : Guy Ritchie
Avec : Gerard Butler, Tom Wilkinson, Thandie Newton, Mark Strong, Toby Kebbell...

Lenny Cole, grand caïd qui n'a plus rien à prouver, tient tout Londres dans sa main mais l'arrivée en ville d'hommes d'affaires russes véreux remet en cause sa suprématie. Dans le même temps, "La horde sauvage", bande de voyous de la nouvelle génération compte bien prendre les commandes de La City.

Après les désastreux A la dérive et Revolver, Guy Ritchie revient à ses premiers amours : le film de gangsters survoltés. Reprenant des thèmes qui lui sont chers et qui ont fait le succès de ses deux premiers films (à savoir Arnaques, crimes et botanique et Snatch), le cinéaste anglais retrouve du coup le punch de ses débuts. La confiance du producteur Joel Silver aidant, Ritchie repart sur de nouvelles bases accompagné de nouvelles têtes d'affiches. Et cela, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
L'intrigue peut paraître bien des fois, alambiquée mais le montage éclaire sans problème notre lanterne. Celui-ci est, certes, rapide et sans temps morts mais Ritchie maîtrise parfaitement son délirant sujet. Ce dernier a également fait preuve de talent en se munissant d'un casting aussi génial qu'alléchant qui flingue et charrie à tout va. Tous les acteurs sont géniaux. Notamment et surtout Toby Kebbell dans la peau d'un célèbre rocker se faisant passer pour mort et qui se retrouve au centre de toutes les querelles mafieuses.
La bande originale, quant à elle, est juste hallucinante de coolitude. Tout comme le casting, l'histoire, les répliques... Elle est à l'image du titre du film : rock.
On pense à Tarantino, on se dit que le dernier film de Guy Ritchie a des airs d'un Pulp fiction à la sauce britannico-irlandaise. On rit des nombreuses perles scénaristiques, on suit avec attention l'avenir incertain de tous ces voyous attachants mais surtout on ressort de ce film choral et nerveux avec l'envie d'être à son tour un peu plus rock'n'rolla!

lundi 27 octobre 2008

FAUBOURG 36 **

Sorti le: 24/09/08
Réalisateur: Christophe Barratier
Avec: Gérard Jugnot, Kad Merad, Clovis Cornillac, Nora Arnezeder, Pierre Richard, Bernard-Pierre Donnedieu, Maxence Perrin, François Morel, Julien Courbey...

Faubourg parisien, 1936, le Front Populaire vient de se faire élire au gouvernement. Trois chômeurs réinvestissent le music-hall qui les employait afin d'y monter leur spectacle.
Après le succès des "Choristes" (8,5 millions d'entrées), Christophe Barratier était attendu au tournant. Choisissant de nouveau la France passée et la musique comme thèmes, les deux ingrédients qui ont fait le succès de son premier film, Barratier nage en eaux connues et nous concocte un bien joli spectacle.
Les décors, les costumes et la superbe photographie de Tom Stern (un habitué d'Eastwood) rivalisent de beauté. Les prises de vue des faubourgs parisiens sont un pur plaisir pour les yeux (et ce, bien qu'ils soient en préfabriqués). Encore un peu et on se croirait arrivés non loin du "Moulin Rouge".
On peut reprocher au réalisateur la naïveté de son récit, une naïveté déjà présente sur "Les choristes" mais chaque scène est teintée d'une sincérité à laquelle il est difficile de résister.
On se prend au jeu et on se laisse embarquer. Que ce soit Jugnot prêt à tout pour son fils, Merad en quête de la tête d'affiche ou Cornillac, en syndicaliste amoureux, le trois acteurs principaux sont si émouvants qu'il est impossible de ne pas s'attacher. Mais on retiendra surtout Nora Arnezeder, la révélation du film. On l'écouterait chanter sans fin. Et elle forme avec Cornillac, un bien joli couple. Et quel plaisir de voir Julien Courbey enfin sortir de sa banlieue.
Alors Barratier n'en est pas encore au niveau de flamboyance de Baz Luhrmann et son faubourg est un peu trop propre et lisse pour sembler réaliste mais "Faubourg 36" est un pur divertissement. Un plaisir pour les yeux et les oreilles. Il serait dommage de ne pas se laisser bercer par la très belle musique mélancolique de Reinhardt Wagner qui nous replonge dans la vieille France de l'entre-deux guerres.
Tout à fait à l'aise aux commandes d'un film qu'il maîtrise de A à Z, Barratier nous embarque dans cette touchante histoire d'ouvriers français qui se battent pour que le spectacle continue.

bande annonce allociné

samedi 25 octobre 2008

J'IRAIS DORMIR A HOLLYWOOD *** (en avant-première)

Sorti le: 19/11/08
Réalisateur: Antoine de Maximy
Avec: Antoine de Maximy

Invitée par Allociné à l'avant-première de "J'irais dormir chez Hollywood" réalisé par Antoine de Maximy, j'ai eu la chance de partir à la décourte d'une Amérique plus stupéfiante que jamais. Merci encore Allociné.

Fort du succès de son émission "J'irais dormir chez vous" diffusée sur France 5, Antoine de Maximy l'adapte sur grand écran. Et après bien des destinations, il ne prend pas peur et s'attaque ni plus ni moins à l'Amérique. Le célèbre voyageur nous livre en un court résumé d'une heure quarante, trois mois d'une traversée mouvementée. Muni de ses trois fidèles caméras, le réalisateur, scénariste et acteur de ce film, part à la découverte du peuple américain essayant de se faire inviter chez eux pour dîner voire même pour dormir, histoire d'apprendre et de nous faire apprendre des autres.
Au son d'une excellente bande originale portée par des classiques américains illustrant chaque Etat, de Maximy part de New-York pour se rendre à Hollywood avec le but de, pourquoi pas, dormir chez une star (on vous laisse découvrir s'il a réussi cet ambitieux projet).
Mais "J'irais dormir à Hollywood" est surtout l'occasion de voir la vraie Amérique. Loin des clichés et des préjugés, de Maximy filme la vérité d'un pays qu'on est décidément loin de connaître malgré ce qu'on pourrait croire. Filmant Etat par Etat, alternant scènes hilarantes, émouvantes et effrayantes (la Nouvelle-Orléans est terrifiante), on ne peut ressortir de ce film que la tête pleine de questions pour Antoine de Maximy. On apprend tant en si peu de temps qu'on a qu'une envie, tout voir du périple de Maximy. Vivement la sortie DVD.
On sort de la salle impressionné par son travail, il abat à lui tout seul le travail de toute une équipe technique. Prenant parfois d'énormes risques, il va au bout de son entreprise pour lui et son public. On se met à souhaiter non pas une suite mais un autre épisode tout aussi long dans un autre pays tant on ressort enrichi d'une telle expérience. On aura jamais eu autant cette impression de pénétrer au coeur de l'Amérique. Une Amérique pauvre, violente et désinformée (il faut voir ce que certains pensent de l'actualité française. C'est à la fois drôle et effrayant!).
Alors allez voir ce film pour rire mais surtout pour découvrir les Etats-Unis avec l'oeil neuf et l'esprit avide de découvertes d'un Antoine de Maximy tout bonnement admirable.

bande annonce allociné

vendredi 24 octobre 2008

CLARA SHELLER (Les deux premiers épisodes de la saison 2)

Sorti le: bientôt sur France 2.
Réalisateur: Alain Berliner sur un scénario de Nicolas Mercier
Avec: Zoé Felix, Patrick Mille, François Vincentelli, Cécile Cassel... (mais aussi Charlotte de Turckeim, Bernard Lecoq, et Annie Duperey...)

Invitée par Allociné à assister à l'avant-première des deux premiers épisodes de la saison 2 organisée par France 2, c'est avec plaisir que le temps d'un article, je disserte sur le cas de "Clara Sheller".

Difficile de donner un second souffle à une série abandonnée par tous ses acteurs partis se consacrer à leur carrière cinématographique. Mais impossible n'est pas français.
On avait laissé Clara Sheller, journaliste de son état, dans les bras de Gilles, son charmant voisin. J.P, le colocataire et meilleur ami gay de Clara se résignant à lui laisser, bon copain. On la retrouve trois ans après toujours avec Gilles et toujours fourrée chez J.P. Mais des soucis professionnels la guettent en la personne d'une nouvelle collègue et Gilles ne supporte plus ses mensonges, conséquence de son manque de maturité.
Nicolas Mercier n'avait pas la tâche facile. La fin de la saison 1 semblait boucler la boucle et difficile d'attirer le public avec de nouveaux visages pour les mêmes personnages.
Mais le scénariste a su conserver la fraîcheur de la première saison, on rit de bon coeur à la maladresse de Clara et aux mésaventures de J.P. Mais si la série est toujours aussi légère et délurée, ça n'empêche pas Mercier d'aborder des thèmes plus graves allant même plus loin que dans la saison 1. Mais le suspens doit rester entier, l'envie de regarder la suite est en tout cas bien palpable. Il faut dire que Mercier est bien aidée par une troupe d'acteurs impeccables. Zoé Felix a la lourde tâche de remplacer Mélanie Doutey, elle en fait parfois trop, sentant sûrement la pression de la reprise sur ses épaules mais elle s'en sort dignement. Elle est drôle, sexy et elle prend à n'en pas douter beaucoup de plaisir à jouer Clara. Mais on ne peut pas parler de ce début de seconde saison sans évoquer les excellents seconds rôles. François Vincentelli remplace sans peine Thierry Neuvic dans le rôle de Gilles, lui conférant une touche plus glamour et le rendant plus sincère mais la meilleure reprise est celle de Patrick Mille. Le rôle de J.P lui va comme un gant, il est tout aussi bon voire même mieux que Frédéric Diefenthal. Les scènes qu'ils partagent avec Edouard Collin, (Brad, bientôt culte) sont hilarantes. Tout comme les apparitions de Charlotte de Turckeim et de Bernard Lecoq, parfaits dans les rôles respectifs de la mère de J.P et le père de Gilles.
"Clara Sheller" n'est pas la série du siècle, dans le genre trentenaire en quête de l'amour, on préférera toujours "Sex and the city" mais c'est rafraîchissant et plein d'humour.

Générique
Extrait (Clara et J.P à une exposition des sculptures de Gilles)

jeudi 16 octobre 2008

LA LOI ET L'ORDRE *

Sorti le: 08/10/08
Réalisateur: Jon Avnet
Acteurs: Robert De Niro, Al Pacino, Carla Gugino, John Leguizamo, Curtis Jackson...

Alors qu'ils se rapprochent de la retraite, deux flics coéquipiers et meilleurs amis, se lancent sur la piste d'un serial killer. Les victimes de ce dernier étant des criminels à peine libérés, on pense bientôt que le meurtrier recherché est un policier.
Al Pacino et Robert De Niro rêvaient de jouer ensemble depuis de nombreuses années. Frustrés de ne partager aucune scène dans le second volet du "Parrain" et de n'être réunis que le temps d'une scène dans "Heat" de Michael Mann, les deux acteurs prennent un grand plaisir à pouvoir enfin se donner la réplique.
Jon Avnet réalise donc le souhaiter de ces deux monstres sacrés du cinéma américain et par là même, celui d'un large public. Nul besoin d'être un cinéphile avisé pour désirer assister à cette rencontre au sommet.
Prenant un plaisir non dissimulé, De Niro et Pacino nous en donnent, semblant avoir fait ça toute leur vie. C'est drôle et même presque touchant de les voir se soutenir, se vanner, ou se prendre la tête comme de vieux amis. Mais si on ne ressort pas frustrés quant à leur duo, le scénario est d'une platitude extrême. Le cast est cool (même Curtis "50 cent" Jackson est crédible) mais l'intrigue est une grande plaisanterie, on la croirait tout droit sortie d'une série policière type "New York, section criminelle" (et encore même les scénarios de ce type de série sont de meilleurs qualités). Et que dire de la fin, plus que prévisible!
Quant à voir Pacino en flic cool calmant le nerveux De Niro, c'est intéressant mais insuffisant. Dommage que le script n'ait pas été à la hauteur des acteurs.
Il n'y a pas grand chose à dire de plus. L'histoire est bateau et sans relief mais ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir de si grands acteurs réunis sur le même écran donc on va quand même le voir.

bande annonce allociné

mercredi 15 octobre 2008

VICKY CRISTINA BARCELONA **

Sorti le: 08/10/09
Réalisateur: Woody Allen
Avec: Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem, Penelope Cruz...

Vicky s'apprête bientôt à vivre la vie tranquille qu'elle a toujours rêvée d'avoir auprès de son fiancée. Avant de franchir le pas, elle part en vacances en Espagne avec son amie Cristina, plus instable en amour toujours en quête de soi-même. A Barcelone, elles rencontrent un peintre catalan qui bouleverse leurs conceptions respectives de l'amour.
Faisant se confronter deux visions opposées de l'amour, la cérébrale contre la passionnée, Woody Allen ne fait que poursuivre le travail déjà entamé depuis de longues années. Si le sujet est intéressant, il est difficile d'accrocher avec le contexte dans lequel il le place.
Le célèbre réalisateur semble s'être entiché de l'Europe au point de ne plus vouloir la quitter. Après Londres, c'est Barcelone qui devient le théâtre de ses nouvelles réflexions sur l'amour. Mais l'Espagne paraît moins seoir au réalisateur que les pays anglo-saxons. Si après avoir fait le tour de New-York, Londres faisait souffler un vent de fraîcheur sur sa filmographie, la ville catalane, si jolie soit-elle, n'était peut-être pas le bon choix. Véritable carte postale, le film nous fait découvrir les belles régions espagnoles (sublime parc Güell conçu par Gaudi), et la joie d'y vivre mais le pays ibérique ne vaut pas la grosse pomme ou La City pour s'épancher sur les pensées névrosées d'artistes paumés. Woody Allen, l'intellectuel à lunettes, l'auteur new-yorkais par excellence, ne trouve pas sa place au sein de la fougue espagnole. Il disserte philosophiquement là où il devrait laisser éclater son côté sanguin.
Europe rimant avec Scarlett Johansson, l'actrice retrouve Allen pour un troisième film. Cette dernière et ses partenaires ne sont coupables d'aucune fausse note. Ce sont de véritables personnages made in Woody Allen, névrosées jusqu'à la moelle mais on aurait aimer sentir le feu brûler en eux. Surtout quand on passe ses vacances dans un lieu si latin. Seul le rôle de Pénélope Cruz définitivement meilleure en Europe qu'aux USA, parvient à nous faire vivement réagir.
Bavard, drôle (comme "Scoop"), cynique (moins que "Match point" quand même)... "Vicky Cristina Barcelona" réunit tous les ingrédients d'un bon film de Woody Allen mais la sauce ne prend pas. Il est peut-être temps pour le réalisateur d'arrêter ses escapades européennes et de rentrer à la maison. Il y a sûrement un coin de NY qu'il ne nous a pas fait visiter.

bande annonce allociné

lundi 6 octobre 2008

PRESIDENTS MADE IN HOLLYWOOD

Documentaire de 52 minutes réalisé par Ch arles Antoine de Rouvre, et écrit par Jacques Braunstein et Clovis Goux.
Diffusé sur TCM (Turner Classic Movies) (canal 108 sur la TNT)

Invitée le jeudi 2 octobre par TCM, j'ai eu la chance de voir ce documentaire en avant-première dans les locaux même de la chaîne. Merci encore pour cette invitation, TCM.

43 présidents se sont succédés à la tête des Etats-Unis depuis sa naissance en 1776. Le cinéma américain a dès ses débuts exploité cette figure emblématique dans ses films. Quasiment absent des écrans français (quel autre film que "Président" de Lionel Delplanque a pour héros le chef d'état?), Hollywood fait régulièrement du leader des USA, le héros de ses longs-métrages.
Tour à tour, héros de sa nation, bon père de famille, politicien corrompu... Le cinéma a plus d'une fois mis en scène les différentes facettes de cet homme hors du commun.
Pourquoi ce personnage politique déserte-t-il le cinéma français? Peut-être faut-il y voir les conséquences de nos Histoires si différentes? Si la France a connu, subi et aboli la monarchie, l'Amérique n'a jamais été gouvernée par un roi. Le président américain est le seul représentant de la puissance publique qui se rapproche le plus d'un souverain pour le peuple américain. La France a fait le deuil et ne souhaite plus revoir ce genre de dirigeant, les Américains ont semble-t-il des besoins divergents. Peut-être peut-on y voir la raison de sa forte présence au cinéma.
A l'approche des élections présidentielles américaines, ce documentaire réalisé en partenariat avec TCM retrace chronologiquement la représentation de ce chef d'état dans les films d'Hollywood. Plusieurs questions sont posées. Quel rôle joue la Mecque du cinéma dans la vision qu'a le public du président des Etats-Unis? A-t-elle le pouvoir de faire pencher la balance en faveur de l'un des candidats?
N'oublions pas qu'Hollywood comme toutes les cités mères du cinéma est une entreprise. Une industrie qui fabrique du rêve, certes mais qui reste tout de même une entreprise. En faisant du président, un héros à l'éloquence sans égal (tout le monde se souvient de la tirade de Bill Pullman dans "Independance day"), un travailleur actif toujours accompagné de ses conseillers, un homme charismatique, souvent âgé à l'image d'un bon père de famille sincère et aimant, Hollywood fabrique du rêve. Et transforme un acteur en président que le peuple américain rêverait d'avoir.
S'approprier cette puissance publique est aussi l'opportunité pour le cinéma américain de narrer l'histoire d'un de ses personnages récurrents, celui du self made man. Le bon américain moyen arrivé aux cimes du pouvoir à force de travail, et de persévérance.
Le documentaire relate tout ça. On en ressort éclairé sur la vision qu'ont les Américains de leur président. Il est toutefois dommage que le documentaire ne s'intéresse pas à l'avis des étrangers tout aussi concernés par la politique américaine. Il aurait été également très intéressant qu'il développe les coulisses, la face cachée du chef d'état. Le documentaire ne fait qu'aborder le côté obscur de l'homme politique pour tout de suite se recentrer sur son aspect patriarcal. C'est regrettable dans la mesure où il est peut-être l'homme le plus puissant du monde. Mais peut-être qu'un format plus long aurait permis de traiter ce sujet.
Difficile de faire la liste de tous les films mettant en scène le président des Etats-Unis tant il y en a. Mais à l'heure où on attend la sortie de "W", le nouveau film d'Oliver Stone, qui relate la vie de George W. Bush d'avant son élection, il y a fort à parier que ce haut politicien n'est pas prêt de déserter les écrans.

Résumé et présentation du thème + liste de tous les intervenants sur le site TCM


Les diffusions du documentaire:
vendredi 17 octobre à 23h30 /
jeudi 23 octobre à 19h45 /
lundi 27 octobre à 19h45 /
mercredi 29 octobre à 23h50 /
samedi 1er novembre à 20h45 /
dimanche 2 novembre à 19h45.


Bande annonce du documentaire



Trouvez ici, le lien vers la liste des films traitant des présidents made in Hollywood, diffusés tout au long du mois d'octobre (si vous n'êtes pas abonné à la chaîne TCM, profitez qu'elle soit en clair durant tout le mois).

ENTRE LES MURS ****

Sortie : 24 septembre 2008
De : Laurent Cantet
Avec : François Bégaudeau, Franck Keita, Esmeralda Ouertani, Rachel Régulier, Boubacar Touré, Wei Huang, Louise Grinberg, Carl Nanor...

Lauréat de la Palme d'or au 61ème Festival de Cannes, Entre les murs relate l'année scolaire d'un prof de français enseignant dans un collège difficile de Paris dans une classe de quatrième. Sean Penn, président du jury a dit avoir voulu récompenser le film qui s'inscrirait le plus dans l'actualité. Si l'ambiance, les jeunes et leur langage... sont plus que jamais d'actualité, le thème du film est universel et intemporel. Car avant toute chose, c'est de communication que le réalisateur entend parler. Et en matière de nuances dans le dialogue, la langue de Molière est la reine. Après deux heures de joutes verbales entre le prof et ses élèves, on ne sait toujours pas si le film méritait une telle récompense (même si dans un élan de chauvinisme, on est bien heureux de cette récompense), mais Laurent Cantet n'aurait pas obtenu ce prix suprême, qu'Entre les murs resterait un excellent film.
Réalisateur définitivement porté sur le social (on se souvient de Ressources humaines), Laurent Cantet filme toute une année scolaire avec tout ce qui la compose (contrôles, réunions de profs, rencontres parents-professeurs, conseils de classe...) sans jamais prendre le parti de qui que ce soit. La caméra se promène du prof à l'élève les filmant sur un pied d'égalité. François Bégaudeau comme chaque élève est d'un naturel confondant (des perturbateurs au fond de la classe aux filles à la tchatche incontrôlable). Ultra-réaliste, le film flirte souvent avec le documentaire, l'adaptation du livre éponyme de François Bégaudeau aidant (réellement prof en dehors des plateaux, ce dernier sait donc de quoi il parle). L'insolence des jeunes dépasse souvent les limites mais on ne peut s'empêcher de s'attacher à certains, plus têtes de mules que méchants. Cantet n'oubliant pas de préciser tout en subtilité, qu'ils ne sont que des ados en quête de reconnaissance, des ados errant dans une société peu aidante et démunis face à des parents qui laissent le plus gros travail de l'éducation au prof. Mais si le réalisateur fait la part belle aux élèves, il livre surtout avec Entre les murs, une ode au métier de professeur. On ressort du film plein de compassion pour le corps enseignant et spécialement pour ce genre de profs à la patience maintes fois éprouvée, mettant leur vocation au banc d'essais chaque jour de cours. On rit de certains échanges, le prof ne déméritant pas face à sa classe en matière de répartie. On s'émeut du destin de certains élèves. Les scènes des autoportraits (idée tout bonnement géniale) nous dévoile toutes les conséquences néfastes de l'absence de dialogue entre les gens. Celui de Wei est le plus touchant et le plus révélateur. Cantet, en plus d'avoir permis à la France de remonter sur la plus haute marche du podium à Cannes, nous livre son film le plus réussi ayant su faire s'accorder la fougue d'une trentaine de jeunes survoltés et la passion d'un prof de français qui ne décroît jamais.

mercredi 1 octobre 2008

HARCELES **

Sorti le: 01/09/08
Réalisateur: Neil LaBute
Avec: Samuel L. Jackson, Patrick Wilson, Kerry Washington...

Un jeune couple qui cherche à fonder un foyer s'installe dans un quartier tranquille de Californie. Aux premiers abords, le voisinage semble sympathique, mais leur voisin flic de son état, désapprouvant leur relation interraciale, devient de plus en plus agressif. Le conflit éclate entre eux alors que la ville s'enflamme étouffant sous un soleil de plomb.
Samuel L. Jackson, le roi de la cool attitude, en flic psychopathe. Voilà, la seule bonne raison valable de se déplacer.
Un homme blanc et une femme noire s'aiment mais leur voisin noir ne le supporte pas, cette relation lui rappelant les blessures de son passé. Le thème central du film était bien intéressant, le scénario osait traiter du racisme de manière différente. Et surtout ne plus cantonner Samuel L. Jackson dans le rôle du mec funky dans lequel il semblait de plus en plus s'enfermer. Mais ce scénario qui commençait si bien tombe très vite dans les clichés et au terme de la moitié du film, une fois que les accrochages entre voisins montent crescendo, la fin ne fait plus de doutes et tue le peu de suspens qui restait. Le film en devient long et le spectateur n'attend qu'une chose que le couple et leur psychopathe de voisin en décousent une bonne fois pour toute.
Neil LaBute essaye tant bien que mal de donner vie à une histoire convenue. A défaut de rendre intéressante la destinée des trois protagonistes, il saura se servir des décors. Placer le conflit de voisinage dans une petite bourgade pavillonnaire bien tranquille permet d'accentuer le caractère psychopathe de Jackson. Et la vue que ce quartier offre sur la Californie en flammes renforce
la tension qui monte entre les différents protagonistes au fil que les minutes passent.
Mais les décors et le sujet du film ne suffissent pas pour passionner le public. Seul les acteurs impliqués convainquent, Samuel L. Jackson très impressionnant, en tête.

bande annonce allociné

mardi 23 septembre 2008

MIRRORS **

Sorti le: 10/09/08
Réalisateur: Alexandre Aja
Avec: Kiefer Sutherland, Paula Patton, Amy Smart, Mary Beth Peil...

Un inspecteur démis de ses fonctions après une bavure trouve un nouveau travail afin de reprendre sa vie en main. Il devient veilleur de nuit dans un immense magasin ravagé par un incendie quelques années plus tôt et laissé depuis à l'abandon. Mais le job se révèle moins tranquille qu'il n'y paraît. L'énorme bâtisse abrite des miroirs qui lui laissent voir des choses terrifiantes.
Il serait injuste et mal venu de comparer "Mirrors" avec le chef d'oeuvre qu'est "La colline a des yeux" (n'ayons pas peur des mots!). Malheureusement, le remake du film de Wes Craven a laissé une telle empreinte qu'on ne peut faire autrement. Alexandre Aja attendu au tournant avait la pression pour ce nouvel opus. Apparemment, il ne l'a qu'à moitié supportée. "Mirrors" n'est pas un désastre en soi mais le réalisateur à force de vouloir confirmer sa place parmi les nouveaux réalisateurs sur lesquels il faudra désormais compter, use et abuse des bonnes choses. Du coup, il transforme malgré lui, les points forts de son long-métrage en faiblesses.
Ainsi, le compositeur Javier Navarrete (déjà auteur de la merveilleuse musique du "Labyrinthe de Pan") livre une partition qui n'est pas à la hauteur de son talent. Le thème du film, qui fait d'ailleurs, bizarrement pensé à celui de "L'Exorciste" est trop utilisé tout au long du film et agit comme un point de repère avec lequel on peut se préparer aux scènes les plus effrayantes. Or le silence paraît plus propice à ce genre de films atmosphériques.
Autre point fort détourné, Kiefer Sutherland loin d'être mauvais tente vainement de nous faire oublier Jack Bauer. On croit à sa peine et il est même bon lors des scènes de famille mais le choix d'un casting anonyme aurait été plus judicieux. Si l'identification était totale dans "La colline a des yeux", elle est ici inexistante.
Jamais le public ne se sent impliqué dans cette histoire de démon qui hante des miroirs. Histoire d'ailleurs bien compliquée dans laquelle on aurait préféré plus de réalisme. L'excès de paranormal dans la dernière partie du film tue même le peu d'intérêt qu'avait le spectateur. Il faut voir les dernières scènes où Sutherland affronte un démon ayant des faux airs de la petite Regan possédée dans "L'exorciste" (encore! A croire qu'Aja voulait lui rendre hommage ou bien, peut-être était-il en panne d'inspiration?). Ne parlons pas de la scène finale incompréhensible frisant le ridicule. On a parfois l'impression d'assister à un double-épisode de "Supernatural", pour dire!
Les ratés sont grands mais le film n'en est pas pour autant une catastrophe. "Mirrors" reste un film d'horreur et en tant que tel, il remplit plutôt bien sa mission. Ainsi, certains moments sont même terrifiants. A s'en cacher les yeux derrière ses mains et à relever ses pieds sur son siège. Le jeu des miroirs, thème original, est très bien exploité et la scène dont on entend tant parler, celle où Amy Smart se décroche elle-même la mâchoire est d'un gore absolu (peut-être la plus réussie du film). L'actrice n'a que trois scènes mais sa dernière marquera pendant longtemps l'histoire du cinéma d'horreur.
Finalement, si le film tient ses promesses en matière de peur, espérons qu'Aja s'en sorte mieux avec son prochain film (ce sera encore un remake, celui de "Piranhas"). Plus de réalisme ne ferait pas de mal. Aja a prouvé par le passé et grâce au génial "La colline a des yeux" que le survival lui sied mieux que le genre fantastico-horrifique.

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dimanche 14 septembre 2008

MAMMA MIA **

Sorti le: 10/09/08
Réalisateur: Phyllida Lloyd
Avec: Meryl Streep, Pierce Brosnan, Colin Firth, Stellan Skarsgard, Amanda Seyfried, Dominic Cooper, Julie Walters, Christine Baranski...

Sophie, 20 ans va se marier sous peu. Elle qui n'a jamais connu son père, découvre qu'elle a trois pères potentiels en lisant le journal intime de sa mère. Elle décide de les inviter à son mariage afin de savoir lequel est son véritable géniteur. Mais son entourage ne se doute de rien.
A la base, comédie musicale à succès de Broadway reprenant les plus célèbres chansons d'Abba pour illustrer l'histoire d'une jeune fille et de sa mère, Hollywood s'est emparé de cette poule aux oeufs d'or. Le film devrait largement dépasser les trente millions de spectateurs qui ont déjà vu la pièce. Et ainsi permettre à ceux qui ne l'ont pas vu de rattraper leur retard.
Reprenant les clefs du succès, le trio de femmes à l'origine du spectacle ont la charge d'adapter la pièce. Ainsi, la scénariste Catherine Johnson, la réalisatrice Phyllida Lloyd et la productrice Judy Craymer rempilent côté cinéma. Seuls le casting a changé. Fini les artistes de Broadway, place aux valeurs sûres d'Hollywood pour assurer le show. Meryl Streep qui avait déjà prouvé quelques prouesses vocales dans "The last show" de Robert Altman joue la mère aux trois amants avec une joie non dissimulée. Chargée de chanter la majorité des chansons, elle n'a pas une voix exceptionnelle mais celle-ci suffit pour revisiter les tubes d'Abba. Si Amanda Seyfried est la meilleure dans la catégorie chant, il vaut mieux que Pierce Brosnan ne tente pas de se reconvertir dans la chanson.
Le film est un peu long pour une comédie musicale, deux heures. Et il cumule les défauts. Les acteurs ne font pas la part entre le cinéma et Broadway et adoptent un jeu très théâtral. Leurs perpétuelles grimaces finissent par être lourdes. Mais la musique d'Abba donne la pêche, les chansons cultes du groupe sont le seul véritable intérêt du film. Et s'il fallait ne donner qu'une seule bonne raison d'aller voir "Mamma Mia", la dernière scène qui atteint des sommets d'hilarité en serait une excellente.
C'est par moment ridicule, parfois vraiment kitch mais c'est toujours adorable.

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LA FILLE DE MONACO **

Sorti le: 20/08/08
Réalisateur: Anne Fontaine
Avec: Fabrice Luchini, Roschdy zem, Louise Bourgoin...

Un brillant avocat doit séjourner à Monaco pour travailler sur une affaire délicate. Il y fait la connaissance d'une miss météo envahissante qui ne connaît aucune limite. L'histoire prend une mauvaise tournure. Pourtant le garde du corps dont on l'a affublé l'avait prévenu.
Faisant partie de la catégorie des comédies dramatiques qu'Anne Fontaine affectionne de réaliser, "La fille de Monaco" ne vaut que pour son trio d'acteurs.
Vaudeville dramatique, le film aurait peut-être gagné à être plus ludique et plus clair. Le personnage de Luchini parle parfois pour ne rien dire et celui de Zem est trop mutique pour que le spectateur puisse tout saisir.
Heureusement que le casting bien improbable sur le papier mais dont l'alchimie est évidente à l'écran est là pour assurer le spectacle.
Fabrice Luchini semble beau reprendre le même rôle à chaque film, sa verve savante fait toujours merveille. Roschdy Zem, parfait en être froid et cynique qui cache son jeu mériterait mieux qu'un énième second rôle. Quant à Louise Bourgoin, elle étonne. L'ancienne miss météo de Canal+ prend le risque de se voir cantonner aux rôles de pouffes manipulatrices. Espérons que les producteurs et autres réalisateurs sauront voir au-delà de cette image et lui donneront la chance d'aller plus loin. Très présente dans le film, elle donne de sa personne et de son corps pour ses premiers pas au cinéma. Elle décoiffe littéralement Luchini, énerve Roschdy Zem. Bref, elle ne laisse personne indifférent.
Malgré ce bon casting, le film peut sembler long et brouillon. La confusion des sentiments des protagonistes gagne le spectateur qui sort de la salle plein de questions.

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mercredi 3 septembre 2008

CHRISTOPHER ATKINS

Cet article instigué par ma chère amie Cécile lui est dédicacée.

Boucles blondes. Corps d'éphèbe. Bouille juvénile. Christopher Atkins faisait fantasmer la plupart des jeunes filles au début des années 80. Rien ne semble pourtant le différencier de ses anciens collègues mais contrairement à eux, Atkins fait encore aujourd'hui l'objet de sites et de blogs entretenus par la descendance desdites jeunes filles.
Trois films peuvent expliquer la pérennité de son souvenir. Le célèbre "Lagon bleu", témoin de ses amours naissants avec Brooke Shields, "The Pirate movie", petite comédie musicale où il partage la vedette avec la non moins culte Kristy McNichol et enfin, "A night in heaven" où jeune étudiant stripteaseur, il séduit une de ces profs.
"A night in heaven" au pitch invraisemblable est peut-être le film qui illustre le mieux l'image que les gens ont aujourd'hui gardé d'Atkins. Un jeune apollon blond au charme ravageur. Son striptease digne de celui de Basinger dans "Neuf semaine et demi" bouleverse sa professeur désemparée de voir son mari s'éloigner d'elle et la fait succomber. On est très loin du sex-appeal de Richard Gere dans "American Gigolo" ou encore dans "Officier et gentlemen" mais Atkins est bon élève. Toutefois le film tire sur la longueur et le sujet est peu passionnant. On préférera rire et chanter devant "The pirate movie", charmante comédie musicale qui lui permet de pousser la chansonnette avec Kristy McNichol. Celle-ci incarne une jeune fille qui s'évanouit et rêve qu'elle tombe amoureuse d'un jeune homme (Atkins) lié par un promesse au roi des pirates. Le film peut paraître ridicule dans un premier temps mais le kitch et la fantaisie de celui-ci peut se justifier car après tout, nous sommes dans un rêve donc tout est permis. L'humour y est bon enfant malgré les nombreuses allusions et sous-entendus que les acteurs multiplient.
Quant au compositeur Terry Britten, il a bien travaillé. Les chansons restent en tête et mettent de bonne humeur. On est loin d'une grande comédie musicale à la Broadway, type "Hairspray" ou "Grease" mais certaines chansons, notamment la première ("Victory" entonné par l'ensemble des pirates) ne déméritent pas face à ces grands musicals. Cette comédie nous réserve vraiment de bons moments, notamment ceux mettant en scène Ted Hamilton, hilarant en roi des pirates à l'égo surdimensionné et incapable face à l'adolescent inexpérimenté qu'incarne Atkins.
Mais le meilleur film d'Atkins et le plus connu reste "Le lagon bleu". L'insouciance d'Atkins et de Brooke Shields est d'une pureté rafraichissante. Les deux acteurs aussi beaux que complices interprètent deux jeunes livrés à eux-mêmes sur une île déserte suite à un naufrage. On assiste alors à leur apprentissage de la vie, tous deux vierges de tout savoir. Le film bercé par une très jolie musique de Basil Poledouris nous plonge dans une douce mélancolie mêlant à la fois innocence et sensualité. Le film peut paraître naïf mais il ne fait que réinterpréter la fameuse histoire de Paul et Virginie.
Si Atkins continue de tourner, il n'a pas fait carrière comme certains jeunes ados de son époque. Peut-être la faute à son jeu parfois trop théâtral mais il est certain que les filles continueront longtemps à fantasmer. Peut-être cette fois-ci par la faute de ces boucles blondes qui le distinguent de tous les autres jeunes de sa génération.

mardi 2 septembre 2008

THE DARK KNIGHT Le chevalier noir ****


Titre original : The Dark Knight
Sortie : 13 août 2008
De : Christopher Nolan
Avec : Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckart, Michael Caine, Morgan Freeman, Maggie Gyllenhaal, Gary Oldman...

Batman a beau avoir trouvé un allié de poids en la personne du procureur Harvey Dent, Gotham et sa pègre ne lui laisse aucun répit. En plus de devoir composer avec le Joker, psychopathe qui ne rêve que de chaos et d'anarchie, Batman tente de redorer son image auprès des habitants de la ville qui ne voient en lui qu'un hors-la-loi.

Après le succès de Batman begins, la barre était haute pour Christopher Nolan. Mais ce dernier la dépasse allègrement avec ce second opus. Lui et son frère, Jonathan Nolan livrent un scénario d'une incroyable qualité. Si Burton, réalisateur des tous premiers Batman avec Michael Keaton dans le rôle titre, donnaient des couleurs de bande dessinée à ses films n'hésitant pas à être kitch et gothique, les Nolan prennent très au sérieux toute la mythologie du super-héros et développent au maximum tous les personnages clés de son univers. Ainsi, si le premier opus se concentrait sur Bruce Wayne et les raisons qui le poussent à devenir Batman, sa suite met l'accent sur les méchants de l'histoire. Au final, ce sont véritablement eux les héros du film. Les personnages du Joker et d'Harvey Dent sont si bien écrits que celui de Batman paraît presque fade à côté. On s'en lasse vite. Christian Bale totalement dépassé par les interprétations d'Heath Ledger et d'Aaron Eckart n'a jamais été aussi peu charismatique. Le regretté Heath Ledger dans le rôle du Joker livre une incroyable performance qui lui vaudra d'être récompensé à titre posthume par l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Loin de la caricaturale et égocentrique interprétation de Jack Nicholson, il est à la fois drôle et terrifiant dans le rôle du Joker, et ne tombe jamais dans le ridicule, ni même ne le frôle. Mais c'est surtout par Aaron Eckart que Bale se fait piquer la vedette. Ce dernier trouve ici l'un de ses meilleurs rôles. Le film a beau s'appeler The Dark Knight, c'est l'histoire d' Harvey Dent qui nous est contée. Découvrir sa rayonnante personnalité et le voir basculer du mauvais côté, se transformer en double-face est vraiment passionnant.
Quant à l'action, elle est bien présente. C'est tout de même un film de super-héros qu'on vient voir. Certaine scènes ne déméritent pas face aux plus efficaces action movies, celle d'un camion qui subit un looping intégral en pleine rue est notamment très impressionnante. Mais les quasi deux heures trente de film sont surtout l'occasion d'assister à la dernière et géniale interprétation d'Heath Ledger en passe de devenir culte.

lundi 1 septembre 2008

TROPA DE ELITE (troupe d'élite) **

Sorti le : 03/09/08
Réalisateur: José Padilha et James D'Arcy
Avec: Wagner Moura, Caio Junquera, André Ramiro, Fernanda Machado...

Les forces de police courantes étant corrompues, les troupes d'élite du BOPE (bataillon des opérations spéciales de police) sont seules pour combattre les trafiquants de drogue dans les favelas de Rio. Situation que le capitaine Nascimento ne supporte plus. Afin de se retirer auprès de sa femme enceinte de leur premier enfant, il se met en tête de rechercher son successeur. Neto et Matias, deux amis d'enfance aux caractères bien différents sont ses deux favoris.
Lauréat de l'ours d'or du festival de Berlin en 2008, le film livre sans fard un portrait cynique et réaliste du métier de policier à Rio. Métier qu'il ne fait pas bon d'exercer de nos jours tant la violence et la criminalité se sont accrues.
Interdit aux moins de 16 ans, le film contient quelques scènes intenses dénonçant la violence à laquelle le BOPE est confrontée et doit se livrer pour mener à bien ses opérations. On peut certainement voir dans l'attribution de l'ours d'or à "Troupe d'élite", le désir par Berlin de conforter cette dénonciation et ce au détriment de "There will be blood", autre grand favori du festival.
Wagner Moura, interprète du capitaine Nascimento, est l'homme du film. Tiraillé entre son désir de retraite paisible et son devoir de policier, il met sa vie en danger à chaque seconde pour son métier. Le voir se livrer à des interrogatoires chocs en pleine favela et mettre à bouts de nerfs des prétendants à son titre en pleine formation met en lumière son jeu brut et nerveux.
Quant aux deux principaux prétendants, nos sentiments pour eux sont aussi différents que leurs personnalités s'opposent. Si Neto, le casse cou à la gâchette facile laisse froid tant sa seule volonté est d'abattre des trafiquants, Matias est nettement plus attachant. Voir ses idéaux partir en fumée au contact de la favela et des jeunes brésiliens aux idées tranchées sur la police peut se révéler dur mais la réalité n'est pas autre.
"Troupes d'élite" est au final un bon film qui vaut le coup d'oeil qui tire même du côté du documentaire mais on est bien loin du chef d'oeuvre de Fernando Meirelles "La cité de Dieu" qui lui, nous plonge au coeur de la favela.
Le grand mérite de "Troupe d'élite" sera de nous faire découvrir, l'autre côté du miroir, le quotidien toujours tendu et difficile de la police spéciale de Rio.

bande annonce allociné