mardi 15 avril 2008

THE EYE *


Sortie : 9 avril 2008
De : Xavier Palud et David Moreau
Avec : Jessica Alba, Alessandro Nivola, Parker Posey...

Après une transplantation de la cornée, une jeune femme se met à voir des fantômes. Au début, terrorisée, elle finit par rechercher la cause de ses visions afin d'y échapper.

Remake du film The eye des Hong-Kongais Danny et Oxide Pang, on se demande pourquoi les Américains persistent à refaire en moins bien ce qui a déjà été fait. Le film commence comme Sixième sens et finit comme un mauvais épisode la série Medium pour dire le niveau de frayeur. On doit sursauter une fois et encore! Entre horreur et enquête sur l'origine des visions de son héroïne, le film aurait dû choisir. Il se perd à force de balancer entre les deux.
Le film aurait gagné en qualité s'il nous avait fait entrer au plus près de son sujet, en nous faisant vivre de façon plus crue ce qu'elle pouvait voir. Difficile de parler d'un film qui lui-même ne nous parle pas.
Les deux réalisateurs français Xavier Palud et David Moreau semblaient pourtant promettre. Dans la famille des réalisateurs français exportés à Hollywood, on redemande Alexandre Aja qui a su réussir là, où Palud et Moreau ont échoué, à savoir réaliser le remake d'un film d'horreur presque oublié, faire peur tout en faisant passer un message. Attendons, le prochain film de ces deux réalisateurs afin de savoir si The eye est une faute de parcours ou si Ils était une exception.
Notons l'effort de Jessica Alba. On est encore loin de Meryl Streep, mais il y a des progrès de faits par rapport à ces films précédents. Il semblerait qu'elle veuille enfin s'éloigner des rôles de bimbos qui constituaient jusque là sa filmographie. 


samedi 12 avril 2008

DISCO *

Sorti le : 02/04/08
Réalisateur: Fabien Onteniente
Avec: Franck Dubosc, Samuel Lebihan, Emmanuelle Béart, Abbes Zahmani, Gérard Depardieu, Isabelle Nanty...

Un chômeur d'une quarantaine d'années vivant encore chez sa mère se remet à l'heure du disco. Il fait revivre son ancien groupe les Bee Kings afin de gagner un concours de danse. L'enjeu: les vacances qu'il n'a jamais pu offrir à son fils.
Plus sincère que "Camping" mais moins percutant que "Trois zéros", on est encore loin du chef-d'oeuvre pour Fabien Onteniente. Le réalisateur avec son acolyte humoriste Franck Dubosc choisit le disco alors que le monde renfile ses habits les plus rocks. Choix risqué, d'autant plus que le scénario n'est pas des plus réussis. De toute façon, il ne semble même pas en avoir la prétention, ce qui est bien tout le problème.
Le film ne se préoccupe que de Dubosc qui nous sert du Dubosc. Attention, il va finir par user, si ce n'est pas déjà fait. Reste tout de même une évidente sincérité dans son jeu. On sent l'homme qui rajeunit de vingt ans et qui revit sa jeunesse. Néanmoins, il est dommage que le film ne se soit pas plus préoccupé des autres acteurs qui méritaient tout autant de voir leur personnage étoffé. Le film nous laisse sur notre faim. Il manque quelque chose, on se dit que ce n'est pas fini. Peut-être est-ce justement dû à ces rôles laissés de côté?
Reste néanmoins quelques scènes qui retiennent l'intention dont une avec une Isabelle Nanty très en forme. Il faut la voir insulter Depardieu en se donnant des airs de duchesse!
Notons également la très forte prestation des acteurs lors des scènes de danse. C'est qu'ils n'ont plus vingt ans quand même! Dubosc et Zahmani se débrouillent comme des chefs mais Lebihan envahit l'écran, il est le meilleur des trois, on ne voit que lui!
Un film inoffensif qui ne fait pas rire à gorge déployée mais qui fait taper du pied. Les gens qui voyaient déjà le disco mort lors de son arrivée n'ont jamais eu aussi tort. Car si trente ans après, le disco est toujours vivant, il ne risque pas de disparaître de sitôt. On ressort chantonnant se voyant danser dans un studio 54 ressuscité et se promettant de revoir rapidement "La fièvre du samedi soir" qui reste la référence inégalable. N'est pas travolta et Bee Gees qui veut.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18804912&cfilm=112170&hd=1.html

lundi 7 avril 2008

DEUX SOEURS POUR UN ROI ***




Titre original : The Other Boleyn Girl
Sortie : 2 avril 2008
De : Justin Chadwick
Avec : Eric Bana, Natalie Portman, Scarlett Johansson, Kristin Scott Thomas...

Au XVIème siècle, la cour d'Angleterre est le théâtre de la lutte des soeurs Boleyn. Toutes deux poussées par leur père et leur oncle, elles tentent d'obtenir les faveurs du roi Henry VIII qui se détourne de son épouse, la reine Catherine d'Aragon qui ne peut lui donner de fils.

le réalisateur télé, Justin Chadwick, ne s'en sort pas trop mal pour un premier film. Même Deux soeurs pour un roi rappelle par certains côtés un soap à la Dynastie (le titre français n'ai de pas), il a le mérite de tenir en haleine. L'histoire romancée de ces deux soeurs, victimes de leurs ascendants en mal de richesses est vraiment intéressante. On prend un certain plaisir à suivre les aventures d'alcôves des soeurs Boleyn tout en en apprenant plus sur les raisons de leur fin tragique.
Eric Bana, trop lisse dans la peau de l'ignoble Henry VIII, est supplanté par Natalie Portman et Scarlett Johansson qui portent brillamment le film sur leurs frêles épaules. Portman est parfaite en peste arriviste et le film sublime sa beauté mais elle est concurrencée par une Johansson plus romantique que jamais dans la peau de la soeur vertueuse et obéissante. Les deux actrices, pourtant physiquement si différentes, parviennent à donner à leur relation de soeurs, une dimension à la fois belle et tragique. Deux soeurs pour un roi décrit une période charnière de l'histoire d'Angleterre mais il est avant tout, le portrait touchant d'une fratrie aux mains de parents avides de pouvoir. 
Si le film se laisse voir et est de qualité, on préférera tout de même revoir l'excellente série The Tudors plus riche d'enseignements où Jonathan Rhyes Meyers et Nathalie Dormer forment un couple magnétique. Finalement pourquoi s'embêter à imaginer des récits inédits quand l'histoire recèle de scénarios si passionnants.

jeudi 3 avril 2008

À BORD DU DARJEELING LIMITED ***


Sortie : 19 mars 2009
De : Wes Anderson
Avec : Adrien Brody, Owen Wilson, Jason Schwartzman, Angelica Huston...

Trois frères qui ne se sont pas revus depuis la mort de leur père se retrouvent lors d'un voyage en train en Inde. L'occasion pour eux de faire le point sur leur vie respective.

Brody, Wilson et Schwartzman forment un trio épatant. On pourrait vraiment croire qu'ils sont frères vu les vacheries qu'ils s'envoient tout en ne cessant jamais de s'aimer. On ressent le plaisir qu'ils prennent à jouer ensemble et apportent une vraie intensité à leur personnages. Wilson surprend avec cette tristesse latente qu'il essaye de dissimuler derrière une organisation excessive, Brody bouleversé par la mort de son père nous émeut en se questionnant sur sa propre paternité, et Schwartzman, accro à son ex-petite-amie, est touchant dans son addiction.
De formidables acteurs incarnant trois frères qui n'ont pas fini de faire le deuil de leur père dont ils portent encore les bagages, qui ont vu leur mère les laisser seuls face à ce drame et qui réalisent qu'ils ne peuvent finalement, compter que sur eux-mêmes.
Anderson dépeint tout en douceur et avec humour, les rapports fraternels de trois jeunes adultes en manque de repères parentaux effrayés de foncer si vite vers le monde adulte. Anderson signe ici son meilleur film. S'il continue de traiter le thème de la famille, il se fait avec À bord du Darjeeling Limited plus lyrique aidé par un trio d'acteurs impeccable.


jeudi 6 mars 2008

THERE WILL BE BLOOD ****

Sorti le : 27/02/08
Réalisateur: Paul Thomas Anderson
Avec: Daniel Day-Lewis, Paul Dano...

Daniel Plainview, parti de rien mais à l'ambition dévorante, parvient à se faire une place au sommet dans le monde du pétrole.
Son entreprise prospère déjà quand il acquière de nouvelles terres sur les conseils d'un jeune homme mystérieux qui se présente sous le nom de Paul Sunday. Une fois sur place, Plainview devra composer avec ses propres démons et avec le prétendu frère jumeau de Paul, Eli, un jeune prêtre aussi torturé que lui.
L'association de Paul Thomas Anderson et de Daniel Day-Lewis semble tellement évidente qu'on se demande pourquoi elle ne s'est pas faite plutôt. En Effet, les deux hommes tournent peu mais c'est pour mieux nous servir à chaque fois d'incroyables performances.
Daniel Day-Lewis (oscar amplement mérité) est comme à son habitude, habité par son personnage. Et ici, il n'était pas de tout repos. Daniel Plainview, un homme aux ambitions démesurées détestant autrui et manipulant tout son entourage pour parvenir à ses fins. Même son fils adoptif qu'il aime pourtant sincèrement, fera les frais de sa haine qui ne cesse de s'accroître au fil des années, au fil de son ascension.
Son arrivée au village sera l'occasion pour lui de se confronter à un jeune homme tout aussi arriviste, le jeune Eli Sunday. Interprété par le formidable Paul Dano (déja vu dans "Little Miss Sunshine"), le jeune prêtre se met en scène tout au long du film et utilise la foi des gens pour se faire également un nom. Sous ses airs de prêcheur sans reproches, se cache en réalité, un garçon matérialiste qui ne cesse de parler d'argent à Plainview.
Le film recèle de qualités. La BO est juste extraordinaire, elle se marie parfaitement aux scènes, elle est aussi angoissante que le héros du film, aussi somptueuse que le paysage sauvage qui sert de décors au film. Parlons de la mise en scène juste époustouflante, ces scènes où on peut voir le pétrole jaillir de sous la terre sont vraiment impressionnantes.
Mais que serait donc le film sans ses deux acteurs incroyables que sont Day-Lewis et Dano, leurs confrontations tout au long du film pleines de tension et de regards qui en disent longs valent le détour.
Il est tellement dommage que le film n'ait pas été plus récompensé car Paul Thomas Anderson nous offre ici plus qu'un film. C'est une grande fresque à laquelle on assiste, une fresque aussi inoubliable qu'un "Géant" de George Stevens.
Ce film est instantanément un classique et restera à n'en pas douter un des meilleurs films de cette décennie.

http://fr.youtube.com/watch?v=f3THVbr4hlY&feature=related

mardi 4 mars 2008

PARIS **


Sortie : 20 février 2008
De : Cédric Klapisch
Avec : Romain Duris, Juliette Binoche, Fabrice Luchini, Mélanie Laurent, Julie Ferrier, Albert Dupontel, Gilles Lellouche...

Un jeune homme tombe gravement malade et se met soudain à réfléchir sur le sens de la vie. Une occasion pour lui de se pencher sur la sienne mais surtout sur celle des autres.

Film chorale, Paris, nous plonge dans la vie de personnages aux aspirations et aux préoccupations différentes mais dont chaque journée est un combat. Klapisch sait très bien rendre ses instants de vie, ces moments d'intimité. Romain Duris y est meilleur que jamais, loin de son rôle de célibataire trentenaire qui devenait lassant. Ses scènes avec Juliette Binoche sont les meilleures du film.

jeudi 21 février 2008

JUMPER 0

Sorti le: 20/02/08
Réalisateur: Doug Liman
Avec: Hayden Christensen, Jamie Bell, Samuel L. Jackson, Rachel Bilson...

Le jeune David découvre qu'il a le pouvoir de se téléporter, il est un jumper. Dès lors, il décide d'en profiter et de se construire une plus belle vie. Mais c'était sans compter sur les Paladins, une mystérieuse confrérie qui poursuit les jumpers afin de les exterminer.
Ce film se loupe sans grand regret, autant l'attendre un dimanche soir pluvieux sur TF1.
Si vous avez vu la bande-annonce, vous avez vu le film.
Doug Liman échoue une fois de plus après "Mr et Mrs Smith" dans sa tentative de nous refaire un film aussi énergique que "La mémoire dans la peau". Il faut dire qu'il n'est pas aidé par un scénario d'une platitude à faire peur.
On ne nous donne aucune information sur la genèse des jumpers ou des paladins. Mais il a été prévu que ce film fasse l'objet d'une trilogie, peut-être aurons-nous plus de renseignements au prochain épisode. En même temps, on ne trépigne pas d'impatience à retrouver cette histoire et ses héros.
Hayden Christensen doit avoir (allez, soyons gentil!) une bonne scène dans le film. "Jumper" n'est pas du niveau de "Star Wars", il est certain qu'il vaut mieux que ça.
Samuel L. Jackson joue comme d'habitude, à croire que sa palette de jeu est plus que limitée. A chaque film, il nous ressort la même chose. Qu'il est loin le temps d'"Amistad" ou de "Pulp Fiction".
Quant à Rachel Bilson, n'en parlons pas, c'est consternant, elle se croit dans un épisode de "Newport Beach", et tente en vain de nous faire croire qu'elle sait jouer. Son rôle se cantonne à celui de la jeune fille que le héros doit sauver, la question est de savoir si elle est capable de jouer autre chose.
Jamie Bell s'en sort mieux que les autres avec le peu d'armes qu'il a. Son jeu agressif et impétueux nous sort un peu de la torpeur dans laquelle nous plonge le film. C'est le seul qu'on a envie de revoir (mais dans un autre type de film ou alors mieux écrit!)
On ne s'endort pas comme on pourrait s'endormir devant "No country" mais on s'ennuie pareil!
Bref, passez votre chemin, il y a suffisamment de films en salles pour échapper à ce blockbuster sans relief.

http://fr.youtube.com/watch?v=k6vWfG-Ckns

samedi 16 février 2008

CLOVERFIELD ****



Sortie : 06/02/08
De : Matt Reeves
Avec : Michael Stahl-David, Jessica Lucas, Mike Vogel, Lizzy Caplan, T.J. Miller, Odette Yustman...

Alors qu'un jeune cadre fête son départ au Japon avec ses amis, la ville de New-York est attaquée par un monstre semant mort et destruction sur son passage.

Après avoir fait un buzz énorme sur le net façon Blair Witch, ça sentait le déjà vu. Finalement la surprise est bonne. C'est même simplement inoui! Pour parler vulgairement, ce film est juste une bombe! 
Si le film débute par la fin, pas grave, ça ne gâche rien, on savoure chaque scène. Les premières scènes de destruction sont terrifiantes. La référence au 11 septembre est facile, même les protagonistes du film ne manqueront pas de faire remarquer. Un défaut à noter : il est parfois trop facile de verser dans le sentimentalisme, ce qui ne l'empêche pas toutefois d'être efficace du début à la fin. Les effets spéciaux sont plus que réalistes, les rebondissements s'enchaînent, et le manque d'information quant à la cause de cette apocalypse ne fait que renforcer la peur qui nous prend.
Les images tournées façon "fait maison avec ma caméra numérique" est juste l'idée qui fait toute la différence. Sur Blair Witch, cela faisait brouillon, mais sur Cloverfield, on nous plonge simplement en enfer (la scène dans le tunnel du métro est horrifique). Quant au monstre, oubliez tous ceux que vous avez pu voir avant, car celui-là décroche avec mention la palme du plus effrayant. Le film à voir absolument, efficace dans tous ses aspects. Dommage que tous les blockbusters ne soient pas aussi bons.

NO COUNTRY FOR OLD MEN *


Sortie : 23 janvier 2008
De : Joel et Ethan Coen
Avec : Josh Brolin, Javier Bardem, Tommy Lee Jones, Woody Harrelson...

Un soudeur texan trouve une mallette pleine de billets lors d'une excursion dans le désert américain. Dès lors, un dangereux psychopathe le pourchasse afin de reprendre possession de l'argent mais le shérif local est sur ses traces.

Quelle déception! On aimerait crier au chef d'oeuvre mais la magie n'apparaît jamais. Pourtant l'histoire de base tenait la route et les frères Coen n'ont plus rien à prouver comme tous les acteurs sur qui le monde du cinéma a l'habitude de compter. Mais durant deux heures, on lutte pour suivre, pour trouver un intérêt à cette histoire. Javier Bardem, si magnifique dans Mar Adentro n'a rien de terrifiant ici. En même temps, le plus grand criminel de tous les temps serait tout aussi ridicule avec une coupe pareille.
Peut-être est-il assez convaincant dans sa froideur et son sang-froid pourtant mis à rude épreuve par ce soudeur solitaire et sans peur. Tommy Lee Jones fait du Tommy Lee Jones, sans plus, on ne ressent aucune réelle implication de sa part. Seul Josh Brolin est impeccable en cow-boy texan. Il étonne par sa ténacité et sa combativité face à ce meurtrier sanguinaire et sans âme jouant la vie de ses victimes à pile ou face.
Le scénario était là, la personnalité des protagonistes étaient là, les acteurs et les réalisateurs étaient là, mais ça n'a pas suffit vraisemblablement. Restent des scènes plutôt haletantes, entre un Josh Brolin rusant pour ne pas se faire découvrir et un Javier Bardem glaçant dans son envie insatiable de mort.


mercredi 13 février 2008

JUNO ***



Sortie : 6 février 2008
De : Jason Reitman
Avec : Ellen Page, Michael Cena, Jennifer Garner, Jason Bateman, J.K Simmons...

A16 ans, Juno se retrouve enceinte de son meilleur ami. Elle décide de faire adopter le bébé et se met en quête du couple idéal.

Star de cette comédie noire, Juno nous paraît dans un premier temps bien tête à claques. Puis force est de constater qu'on s'attache à cette ado qui ne fait qu'enterrer ses angoisses sous sa gouaille d'enfer. Ellen Page, véritable révélation du film, se fait presque voler la vedette. Michael Cena, l'improbable géniteur en short jaune, est formidable. Il devrait envahir nos écrans dans peu de temps. Les geeks, faiseurs de succès en ce moment, ont trouvé leur roi. Mais il suffit que Jennifer Garner, en état de grâce, fasse son apparition pour éclipser les deux ados. Pourtant pas si excellente que ça à la base, l'actrice paraît transfigurée. Déjà dans Le Royaume, elle faisait preuve d'un talent certain. Antipathique au début de Juno à force de nous parler de bébés, elle gagne toute notre sympathie en fin de film quand son mari (Jason bateman) se révèle d'une immaturité insupportable. Avec son premier scénario, Diablo Cody (blogueuse et ancienne stripteaseuse) met la barre très haute. Tandis que le réalisateur Jason Reitman (Thank you for Smoking) devrait rapidement refaire parler de lui.

dimanche 10 février 2008

LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON ****

Sorti le: 16/01/08
Réalisateur: Mike Nichols
Avec: Tom Hanks, Julia Roberts, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams...

Au début des années 80, la guerre froide gronde. Alors que l'Afghanistan est aux prises avec l'armée soviétique, la richissime Joanne Herring appelle à l'aide le député de la deuxième circonscription du Texas, Charlie Wilson.
Ce député, aimant les femmes et la fête, se démène et réussit à créer une alliance surprenante entre Israël, l'Egypte, et le Pakistan qui parviendra à aider les Afghans à chasser les Russes.
Attention, ce film est tirée d'une histoire vraie, Charlie Wilson et son histoire ont réellement existé. Et sa vie et son oeuvre politique est passionnante.
Si au début, on a du mal à suivre, l'intrigue étant compliquée (il y a tellement de noms et de pays en jeu!), Charlie Wilson est si drôle, si attachant qu'on le suit allègrement dans toutes ses pérénigrations sans se poser de questions et peu à peu tout devient limpide. Et enfin de compte ce n'est pas si compliquée que ça, surtout quand le professeur est aussi clair que Mike Nichols.
Une fois les eujeux mis au clair, on se prend au jeu de toutes ces manoeuvres politiques et on contemple sans déplaisir les coulisses du pouvoir.
C'est à la fois très excitant et très vexant de voir jusqu'où les dirigeants peuvent se jouer de nous. Le film nous dévoilant une part de vérité, on ne veut pas en perdre une miette.
Et qui d'autre que Tom Hanks pour interpréter cet homme politique si peu conventionnel qui réalise ses projets à force de persuasion et de convictions. Charlie Wilson est admirable et Tom Hanks l'est tout autant. Encore une fois et même si on le savait déjà, il prouve qu'il est le meilleur acteur vivant. Le film repose sur ses épaules même si les seconds rôles et il y en a pas mal sont tous excellents. Nichols s'est payé le haut du panier. Julia Roberts est peu présente à l'écran mais elle est éblouissante dans la peau de cette femme semblable à Charlie Wilson, pleine de certitudes, et d'ambition.
C'est un excellent film à ne surtout pas manquer. C'est instructif et intéressant, mieux qu'un vrai cours de géopolitique. C'est un grand scénario, et pourquoi chercher à créer de toutes pièces une captivante intrigue quand la réalité vous en propose de meilleures encore.

http://fr.youtube.com/watch?v=zupSm0fnG1Y

SWEENEY TODD **



Titre original : Sweeney Todd - The Demon Barber of Fleet Street
Sortie : 23/01/08
De : Tim Burton
Avec : Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Alan Rickman, Timothy Spall...

15 années après que le juge Turpin l'ait injustement condamné à la prison et lui ai prit femme et enfant, le barbier Benjamin Barker revient se venger sous les traits de Sweeney Todd aidé par sa voisine Mrs Lovett secrètement amoureuse de lui. Sweeney Todd décime toutes les têtes qui passent dans son salon en attendant que celle du juge Turpin vienne à lui tandis que Mrs Lovett récupère les corps pour agrémenter ses tourtes de viande fraîche.

Depuis leur première collaboration sur Edward aux mains d'argent (peut-être le meilleur de Johnny Depp), l'association Burton + Depp a tendance à rimer avec chef-d'oeuvre. En tout cas en ce qui concerne leurs trois premiers films: Edward, Sleepy Hollow et surtout Ed Wood, car si Charlie et la chocolaterie et Les noces funèbres sont des films plutôt bons, ils ne se hissent pas au niveau des précédents. Alors quand on nous annonce qu'ils reviennent pour un sixième long-métrage, on attend, on scrute...
Il n'y a rien à redire quant à l'aspect technique du film. Les décors, les costumes, la façon de filmer ce Londres si sombre, si terrifiant... tout cela correspond parfaitement à l'univers burtonien. Mais le film a quelque chose de décevant. S'il est adapté d'une comédie musicale à succès, le film aurait gagné en intensité et sérieux à ne pas s'embarrasser de chansons même si tous les acteurs choisis chantent tous très justement. Il n'y a pas à critiquer la musique et les chansons mais elles font perdre au film toute la noirceur qui aurait dû le caractériser.
Reste un Johnny Depp excellent comme toujours. Fini les pitreries dans la piraterie, il est ici à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter. En plus de très bien chanter (c'est à se demander pourquoi il ne l'a pas fait plutôt), son jeu fait de l'ombre à celui des autres. On ne voit que lui, on n'entend que lui, il est un parfait et magnétique Sweeney Todd aussi attachant dans le désespoir qui le ronge que terrifiant dans sa quête de vengeance.
Au final si le film pêche par excès de musique, Sweeney Todd reste un très beau conte baroque nous narrant l'histoire d'un homme profondément meurtri d'avoir perdu les êtres qu'il aimait le plus au monde et que le chagrin et le désir de revanche transforme en monstre sanguinaire.

vendredi 18 janvier 2008

INTO THE WILD ****


Sortie : 9 janvier 2008
De : Sean Penn
Avec : Emile Hirsch, Catherine Keener, Vince Vaughn, Jena Malone, Kristen Stewart, Marcia Gay Harden, William Hurt...

Christopher McCandless, fraîchement diplômé abandonne tout ce qui constitue sa vie pour partir à la découverte de la nature et de sa vérité.

Sean Penn nous livre ici son film le plus sensible et le plus abouti. Emile Hirsch, déja très bon dans ses précédents films (Girl next door, Alpha Dog), est ici incroyable, portant le film sur ses épaules du début à la fin. Les scènes qu'Emile Hirsch partagent avec Catherine Keener (qu'on ne voit définitivement pas assez) et celles avec Hal Holbrook sont d'une grande émotion. Mais ce sont dans les trentes dernières minutes du film, que sa transformation physique et que son jeu sont tout bonnement remarquables. Il fait alors penser à un Tom Hanks non pas perdu sur une île déserte mais rattrapé par la nature.
Car si le film suit le parcours de cet homme peu ordinaire, c'est également un plaidoyer pour la nature qui jèterait preque le documentaire d'Al Gore aux oubliettes. Les paysages que Sean Penn prend le temps de filmer sont d'une beauté extraordinaire, on redécouvre notre planète. Mais il filme également sa dangerosité. Car la nature est aussi belle que sauvage et Christopher McCandless à force de trop vouloir s'y mêler s'y perdra.
Le film peut parfois être long et sa dimension chrétienne peut vite lasser mais on ne regrette pas d'être allé le voir pour la beauté de tous ces paysages filmés par un Sean Penn énamouré de notre bonne vieille Terre et pour un Emile Hirsch dont la carrière s'annonce sous les meilleurs auspices.


samedi 12 janvier 2008

GONE BABY GONE ***


Sortie : 26 décembre 2007
De : Ben Affleck
Avec : Casey Affleck, Michelle Monaghan, Morgan Freeman, Ed Harris...

Un jeune détective et sa fiancée sont engagés pour aider la police à retrouver une fillette mystérieusement disparue. Son enquête le mènera à la découverte d'une terrible vérité qui bouleversera la vie des personnes touchant l'affaire de près ou de loin.

Ben Affleck devrait arrêter le métier d'acteur et se consacrait corps et âme à celui de réalisateur. Il avait déjà prouvé ses talents de scénariste avec son ami de toujours Matt Damon avec Will Hunting mais maintenant il faudra également compter sur lui en tant que cinéaste. Si le Gone Baby Gone est moins abouti que le Mystic River de Clint Eastwood adapté du même auteur Dennis Lehane, le premier film de Ben Affleck est un très bon thriller.

vendredi 11 janvier 2008

La critique de REVIENS MOI **


Sortie : 9 janvier 2008
De : Joe Wright
Avec : Keira Knightley, James McAvoy, Saoirse Ronan, Romola Garai, Vanessa Redgrave...

Le mensonge d'une petite fille fantasque contrarit les amours de sa soeur aînée avec le fils de la domestique qui finit en prison par sa faute.

Tirée du roman Expiation de Ian McEwan, le film se voit attribuer un titre mielleux qui ne lui rend pas service. Il aurait mieux fallu garder le mot expiation qui symbolise plus nettement le thème central du film. Car Reviens-moi est vendu comme une histoire d'amour, ce qu'elle est, mais elle est avant tout l'histoire d'une petite fille qui par un terrible mensonge gâche la vie des personnes qu'elle aime, qui se rendra compte trop tard de la portée de ses paroles et qui cherchera toute sa vie à s'en faire pardonner.