mercredi 27 juin 2012

La critique de STARBUCK *** (en avant-première)


Sortie : 27 juin 2012
De : Ken Scott
Avec : Patrick Huard, Julie Le Breton, Antoine Bertrand, Dominic Philie, Marc Bélanger, Igor Ovadis, David Michael, Patrick Martin, David Giguère, Sarah-Jeanne Labrosse…

"Kaliss" mais quel film "crampant"!*

Le débat a secoué les Etats-Unis il y a quelques mois : faut-il lever l’anonymat des donneurs de sperme ? C’est cette question que Ken Scott aborde dans Starbuck**. Le droit de l’enfant prime-t-il sur le droit à l’anonymat ? Pour traiter de ce sujet, le réalisateur et scénariste québécois s’est inspiré de ce fait divers US où un donneur se découvrait père de 350 enfants. Dans Starbuck, David Wosniak apprend qu’il en a 533 suite à une série de dons effectuée il y a plus de vingt ans. Une partie de sa progéniture désireuse de connaître son identité lance une procédure pour faire lever l’anonymat qui le protège. Le quadra hésite à se dévoiler ayant déjà bien du mal à digérer la grossesse surprise de sa petite amie. Mais quand il reçoit une enveloppe avec les profils des 142 demandeurs, il ne peut s’empêcher d’y jeter un oeil. Résultat : il finit par rendre visite à quelques uns de ses enfants sans toutefois révéler son vrai nom.
Sélectionné dans plusieurs festivals dont le Festival d’Alpe d’Huez (où il a remporté le Prix spécial du jury, le prix d’interprétation masculine et le coup de cœur masculin), Starbuck a cartonné au Canada à sa sortie en juillet 2011. Aux Etats-Unis, Dreamworks prépare déjà le remake avec Vince Vaughn dans la peau du héros. Mais pourquoi se priver de l’original ? Ce film ode à la famille (on ne la choisit pas mais on ne peut pas s’en passer) est une comédie à ne surtout pas rater. Patrick Huard est génial dans la peau de ce vieil adulescent de Starbuck. On s’y attache immédiatement. C’est à la fois drôle et tendre de le voir pérégriner d’enfant en enfant à la recherche d’un sens à cette paternité inattendue. De la toxico au gay en passant par le gothique et l’handicapé, les rejetons de Wosniak répondent tous à un stéréotype bien précis mais curieusement, loin d’être rebutant, ces clichés amusent plus qu’autre chose et permettent surtout à leur père biologique de se découvrir une fibre paternelle jusque là inexistante. Après on pourra reprocher à Ken Scott d’avoir imaginé des personnages tous très/trop gentils (pas un qui ne soit dénué de bons sentiments). Le cinéaste devait avoir peur de passer à côté du sentiment de feel-good movie. Outre le héros, on adore également son avocat et accessoirement meilleur ami (Antoine Bertrand), père débordé par quatre enfants, qui voit en la défense de David l’opportunité de se faire un nom dans le métier. C’est aussi l’occasion de compléter ses connaissances en expressions québécoises. On ne va pas mentir, les spécificités de cette langue sont pour beaucoup dans nos fous rires et à la manière d’un film du Splendid, certains dialogues devraient bientôt devenir cultes. 

*Putain, quel film tordant!

**Pour ceux qui se demanderaient d’où vient le pseudo Starbuck, il n’a rien à voir avec la multinationale de café. C’est en réalité le nom que portait un taureau canadien légendaire : Hanoverhill Starbuck. Ce dernier a engendré plus de 200 000 filles, 209 fils et 400 petit-fils durant sa période d’activité qui a duré de mai 1979 à septembre 1998.

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