dimanche 28 février 2010

THELMA, LOUISE ET CHANTAL *** (en avant-première)

Sortie: 3 mars 2010
De: Benoît Pétré
Avec: Catherine Jacob, Caroline Cellier, Jane Birkin, Alysson Paradis, Thierry Lhermitte, Michelle Bernier, Arié Elmaleh, Benoît Pétré, Stéphane Metzger, Jean-Pierre Martins...

Trois amies cinquantenaires partent ensemble sur les routes de France pour se rendre au mariage d'un ex.

Premier long-métrage de Benoît Pétré, ce dernier a voulu rendre hommage à sa mère et à ses amies en se concentrant le temps d'un road trip sur le destin de trois femmes cinquantenaires. Un voyage mouvementé au cours duquel elles finiront par mettre leur coeur à nu.
Vendu comme une comédie, le film est plus bien que ça. Certes, on rit souvent mais une constante mélancolie s'en échappe. Mélancolie doublée d'une nostalgie, illustrée par la très jolie BO acoustique de Keren Ann.
On peut dire que Pétré qui réalise, joue et chante même sur son film a payé de sa personne pour faire au mieux et ses choix d'acteurs se révèlent également payants.
Caroline Cellier qui rendrait jalouse n'importe quell fille de vingt ans tente de refouler son spleen en se plongeant dans la luxure. Jane Birkin est quant à elle drôlement émouvante dans le rôle d'une Nelly qui a perdu tous ses moyens. La regarder draguer maladroitement ce garagiste rustre qui fait semblant de ne pas comprendre est tout aussi amusant que douloureux. Mais la star du film est incontestablement Catherine Jacob. Elle est la plus réjouissante, la plus touchante dans la peau de Chantal, la laissée pour compte, l'oubliée de tous, le vilain petit canard de la bande. Quasi abandonnée par un mari toujours absent, elle est sûrement celle qui a le plus besoin de s'évader pour remettre les compteurs à zéro.
Pas la peine d'être de la même génération pour comprendre ses femmes et ressentir la même lassitude. Plus qu'un hommage à sa mère, Pétré signe un hommage aux femmes en général et démontre qu'on est loin d'être fini passé la cinquantaine.

L'ARNACOEUR *** (en avant-première)


Sortie : 17 mars 2010
De : Pascal Chaumeil
Avec : Vanessa Paradis, Romain Duris, Julie Ferrier, François Damiens, Helena Noguerra, Andrew Lincoln, Jacques Frantz,

Alex est un séducteur professionnel. Avec l'aide de sa soeur et de son beau-frère, il transforme un petit-ami en vague souvenir. Mais s'il ne s'attaque jamais aux couples heureux, Alex, criblé de dettes va devoir faire l'impasse sur son principe, le temps d'une mission.

Premier long métrage de Pascal Chaumeil, L'arnacoeur est une excellente surprise. Le scénariste Laurent Zeitoun qui tire l'idée de départ d'une histoire de famille (sa cousine sortait avec un garçon horrible quand il proposa à son oncle d'engager un comédien pour la séduire), signe certainement ici, la comédie romantique française de l'année. Et le fait que Zeitoun se soit également inspiré de New York- Miami de Frank Capra (1934), la première comédie romantique de l'histoire du ciné avec Clark Gable et Claudette Colbert, achève de nous séduire.

CESARS 2010 : palmarès


Nul n'est prophète en son pays! Le dicton ne semble pas s'appliquer à Audiard. La 35ème cérémonie des Césars présidée par Marion Cotillard et présenté par le duo très réussi de Gad Elmaleh et Valérie Lemercier a consacré Un prophète. Neuf fois (encore un et il égalait Le dernier métro et Cyrano de Bergerac). Le bouleversant Welcome aurait mérité plus de reconnaissance. Notons également qu'Isabelle Adjani recevait hier soir son cinquième césar. Un record!

Meilleur film
Un Prophète 
A l'origine
Le concert
Les herbes folles
La journée de la jupe
Rapt
Welcome

Meilleur réalisateur
Jacques Audiard (Un prophète)
Lucas Belvaux (Rapt)
Xavier Giannoli (A l'origine)
Philippe Lioret (Welcome)
Radu Mihaileanu (Le concert)

Meilleur acteur
Tahar Rahim (Un prophète)
Yvan Attal (Rapt)
François Cluzet (A l'origine)
François Cluzet (Le dernier pour la route)
Vincent Lindon (Welcome)

Meilleure actrice
Isabelle Adjani (La journée de la jupe)
Dominique Blanc (L'autre)
Sandrine Kiberlain (Mademoiselle Chambon)
Kristin Scott Thomas (Partir)
Audrey Tautou (Coco avant Chanel)

Meilleur acteur dans un second rôle
Niels Arestrup (Un prophète)
Jean-Hugues Anglade (Persécution)
Joey Starr (Le bal des actrices)
Benoît Poelvoorde (Coco avant Chanel)
Michel Vuillermoz (Le dernier pour la route)

Meilleure actrice dans un second rôle
Emmanuelle Devos (A l'origine)
Aure Atika (Mademoiselle Chambon)
Anne Consigny (Rapt)
Audrey Dana (Welcome)
Noémie Lvovsky (Les beaux gosses)

Meilleur espoir masculin
Tahar Rahim (Un prophète)
Firat Ayverdi (Welcome)
Adel Bencherif (Un prophète)
Vincent Lacoste (Les beaux gosses)
Vincent Rottiers (Je suis heureux que ma mère soit vivante)

Meilleur espoir féminin
Mélanie Thierry (Le dernier pour la route)
Pauline Etienne (Qu'un seul tienne et les autres suivront)
Florence Loiret-Caille (Je l'aimais)
Soko (A l'origine)
Christa Theret (Lol : Laughing Out Loud)

Meilleur premier film
Les beaux gosses  (Riad Sattouf)
Le dernier pour la route (Philippe Godeau)
Espion(s) (Nicolas Saada)
La première étoile (Lucien Jean-Baptiste)
Qu'un seul tienne et les autres suivront (Léa Fehner)

Meilleur scénario original
Un prophète (Jacques Audiard, Thomas Bidegain, Abdel Raouf Dafri et Nicolas Peufaillit)
A l'origine (Xavier Giannoli)
La journée de la jupe (Jean-Paul Lilienfeld)
Welcome (Philippe Lioret, Emmanuel Courcol et Olivier Adam)
Le concert (Radu Mihaileanu et Alain-Michel Blanc)

Meilleure adaptation
Mademoiselle Chambon (Stéphane Brizé et Florence Vignon)
Coco avant Chanel (Anne Fontaine et Camille Fontaine)
Le dernier pour la route (Philippe Godeau et Agnès de Sacy)
Le petit Nicolas (Laurent Tirard et Grégoire Vigneron)
Les herbes folles (Alex Réval et Laurent Herbiet)

Meilleure musique
Le concert (Armand Amar)
Non ma fille, tu n'iras pas danser (Alex Beaupain)
Un prophète (Alexandre Desplat)
Al'origine (Cliff Martinez)
Welcome (Nicola Piovanni)

Meilleur film étranger
Gran Torino (Clint Eastwood)
Avatar (James Cameron)
Harvey Milk (Gus Van Sant)
J'ai tué ma mère (Xavier Dolan)
Panique au village (Stéphane Aubier et Vincent Patar)
Le ruban blanc (Michael Haneke)
Slumdog Millionnaire (Danny Boyle)

Meilleurs costumes
Coco avant Chanel
OSS 117, Rio ne répond plus
Un prophète
Micmacs à tire-Larigot
Coco Chanel et Igor Stravinsky

Meilleurs décors
Un prophète
OSS 117, Rio ne répond plus
Coco avant Chanel
A l'origine
Micmacs à tire-larigot

Meilleur montage
Un prophète
Welcome
A l'origine
Le concert
Les herbes folles

Meilleure photo
Un prophète
Welcome
Coco avant Chanel
A l'origine
Les herbes folles

Meilleur son
Le concert
Welcome
Un prophète
A l'origine
Micmacs à tire-larigot

Ci-dessus, les quatre grands gagnants de la soirée (de gauche à droite et de haut en bas: Jacques Audiard, Tahar Rahim, Isabelle Adjani et Mélanie Thierry)


mardi 23 février 2010

BAFTAS 2010 : palmarès

(cliquer sur la photo pour l'agrandir)

La cérémonie des BAFTAS awards 2010 (British academy of film and television arts), qui a eu lieu hier, a rendu son verdict. Voici les heureux lauréats :

Bafta d'honneur
Vanessa Redgrave

Meilleur film
Avatar
Une éducation
Démineurs
Precious
In the air

Meilleur film britannique
Une éducation
Fish tank
In the loop
Moon
Nowhere boy

Meilleur réalisateur
James Cameron (Avatar)
Neill Blomkamp (District 9)
Lone Scherfig (Une éducation)
Kathryn Bigelow (Démineurs)
Quentin Tarantino (Inglourious Basterds)

Meilleur nouveau talent (réalisateur, scénariste, producteur)
Lucy Bailey, Andrew Thompson, Elizabeth Morgan Hemlock, David Pearson (réalisateurs et producteurs) _ Mugabe and the White African
Eran Creevy (scénariste et réalisateur) _ Shifty
Stuart Hazeldine (scénariste et réalisateur) _ Exam
Duncan Jones (réalisateur) _ Moon
Sam Taylor-Wood (réalisateur) _ Nowhere Boy

Meilleur scénario original
Very bad trip
Démineurs
Inglourious basterds
A serious man
Là-Haut

Meilleur scénario adapté
District 9
Une éducation
In the loop
Precious
In the air

Meilleur acteur
Jeff Bridges (Crazy Heart)
George Clooney (In the air)
Colin Firth (A single man)
Jeremy Renner (Démineurs)
Andy Serkis (Sex and drugs and rock'n'roll)

Meilleure actrice
Carey Mulligan (Une éducation)
Saoirse Ronan (The lovely bones)
Gabourey Sidibe (Precious)
Meryl Streep (Julie and Julia)
Audrey Tautou (Coco avant Chanel)

Meilleur acteur dans un second rôle
Alec Baldwin (Pas si simple)
Christian McKay (Me and Orson Welles)
Alfred Molina (Une éducation)
Stanley Tucci (The lovely Bones)
Christoph Waltz (Inglourious Basterds)

Meilleure actrice dans un second rôle
Anne-Marie Duff (Nowhere boy)
Vera Farmiga (In the air)
Anna Kendrick (In the air)
Mo’Nique (Precious)
Kristin Scott Thomas (Nowhere boy)

Meilleur nouveau talent
Kristen Stewart
Nicholas Hoult
Carey Mulligan
Jesse Eisenberg
Tahar Rahim

Meilleur film d’animation
Coraline
Fantastic Mr Fox
Là-Haut

Meilleure musique
Avatar
Crazy Heart
Fantastic Mr Fox
Sex and drugs and rock'n'roll
Là-Haut

Meilleur film étranger
Etreintes brisées
Coco avant Chanel
Un prophète
Le ruban blanc
Morse

Meilleure photographie
Avatar
District 9
Démineurs
Inglourious Basterds
La route

Meilleur montage
Avatar
District 9
Démineurs
Inglourious Basterds
In the air

Meilleurs décors
Avatar
District 9
Harry Potter et le prince de sang-mêlé
L’imaginarium du docteur Parnassus
Inglourious Basterds

Meilleurs costumes
Bright star
Coco avant Chanel
Une éducation
A single man
Victoria, les jeunes années d’une reine

Meilleur son
Avatar
District 9
Démineurs
Star Trek
Là-Haut

Meilleurs effets spéciaux
Avatar
District 9
Harry Potter et le prince de sang-mêlé
Démineurs
Star Trek

Meilleur maquillage
Coco avant Chanel
Une éducation
L’imaginarium du docteur Parnassus
Nine
Victoria, les jeunes années d’une reine

lundi 22 février 2010

VALENTINE'S DAY **

Sortie : 17 février 2010
De : Garry Marshall
Avec : Ashton Kutcher, Jennifer Garner, Jessica Biel, Jamie Foxx, Anne Hathaway, Topher Grace, Bradley Cooper, Julia Roberts, Eric Dane, Queen Latifah, Patrick Dempsey, Jessica Alba, Emma Roberts, Taylor Swift, Taylor Lautner, Shirley MacLaine, Hector Elizondo...

Les rencontres, les ruptures, les retrouvailles et les désillusions d'un groupe de Californiens le jour de la Saint-Valentin.

A l'occasion de la saint-valentin, Hollywood nous livre sa comédie romantique version choral. Une première pour l'empire du cinéma. Sucrée et mielleux, on pouvait s'attendre au pire mais Marshall sauve les meubles, grâce un casting comme on en voit peu. On retiendra de toute la troupe, les adorables Ashton Kutcher et Jennifer Garner sur qui se focalise l'histoire. Eric Dane et Bradley Cooper méritent également le détour. La polémique* concernant leurs personnages est justifiée mais bien que discriminatoire, ce traitement assure quelques surprises qui font du bien au film. L'intrigue relative à Julia Roberts permet également de ne pas lâcher le film. La diva des plateaux et la terreur des journalistes dans la vraie vie, est alternativement froide, drôle puis émouvante lors de cette fin plutôt inattendue.

vendredi 12 février 2010

PERCY JACKSON ET LE VOLEUR DE FOUDRE ***

Titre original : Percy Jackson and the lightning thief
Sortie : 10 février 2010
De : Chris Columbus
Avec : Logan Lerman, Alexandra Daddario, Brandon T. Jackson, Pierce Brosnan, Uma Thurman, Sean Bean, Catherine Keener, Rosario Dawson, Steeve Coogan, Melina Kanakaredes, Kevin McKidd...

Après avoir découvert qu'il descend du dieu grec Poséidon, un jeune homme est chargé malgré lui de faire cesser une guerre entre dieux. Il est alors embarqué dans une suite d'aventures où il rencontrera certaines des plus grandes figures mythologiques.

En 2005, le premier tome de la saga Percy Jackson (qui en compte désormais cinq) est publié. Depuis si son succès est moindre en France, les aventures de cet ado qui découvre qu'il est un demi-dieu bat tous les records aux Etats-Unis. Après avoir testé l'histoire sur les élèves de sa classe, l'auteur Rick Riordan s'est mis à collectionner les prix. Le « New York Times » l'a même classé en tête des meilleures ventes de livre (près de cinq millions d'exemplaires ont été vendus). Même si on est loin de l'hystérie mondiale déclenchée par Harry Potter ou Twilight, la performance de cette fiction qui s'appuie sur la mythologie grecque n'a pas échappé aux producteurs.
Réalisé par le réalisateur Chris Columbus, déjà aux commandes des deux premiers opus d'Harry Potter, le cinéaste ne signe cependant pas une pâle copie de ses précédentes oeuvres. Si on peut chipoter sur quelques similitudes a(une fille et deux garçons composent le trio héroïque, Percy comme Harry découvre sa véritable identité et tout un monde merveilleux qu'il ne soupçonnait pas...), Percy Jackson est cependant plus pop que son collègue magicien. Ado presque blasé, il ne s'étonne même pas d'être un demi-dieu. Alors qu'on l'accuse d'avoir volé l'éclair de Zeus, et que sa mère humaine est faite prisonnière par Hadès, il traverse les Etats-Unis afin de retrouver des boules magiques qui lui permettront de revenir en un seul morceau des enfers. D’un road trip au volant d'un break sur du ACDC à une envoûtante fiesta à Las Vegas sur fond de Lady Gaga... rien à voir avec Potter. Même Grover, le satyre chargé de protéger Percy a un humour bien plus gras que celui encore très naïf de Ron. Mais si Percy se révèle plus cool et moins torturé qu’Harry, il apparaît du coup également moins profond. J.K. Rowling fait endurer à son héros les plus sombres adversités, tandis que Percy vainc toujours avec une déconcertante facilité les plus terribles créatures mythologiques. Méduse, et l'hydre de Lerne, respectivement battues avec difficulté par Persée et Hercule, faiblissent au bout de cinq minutes devant l'ado (demi-dieu depuis moins de deux semaines).
Mais peu importe que Percy Jackson ne soit pas autant travaillé qu’Harry. On ne s'ennuie pas une seule seconde durant ces deux heures d'action insensées et grisantes. De Steve Coogan, complètement improbable en Hadès version rock star à Rosario Dawson dans la peau d'une Perséphone nymphomane, les acteurs participent au délire collectif avec des effets spéciaux tout à fait crédibles. Et si certains auraient préféré une version plus fidèle à la mythologie, Le choc des titans sort le 7 avril 2010.

mercredi 10 février 2010

SHERLOCK HOLMES ***

Sortie: 10 janvier 2010
Réalisateur: Guy Ritchie
Avec: Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Kelly Reilly...

Alors que Sherlock Holmes provient à faire arrêter Lord Blackwood, il s'enferme rue Baker Street pour bouder son meilleur ami et cher collègue, le docteur Watson qui déménage avec l'intention de se marier. Mais peut-être la surprenante résurrection de Blackwood sera-t-il le moyen pour Holmes de convaincre son ami de rester auprès de lui.

Crée en 1887 par l’écrivain écossais Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes fut de multiples fois porté à l’écran. Le canon* adapté dans son intégralité ou presque, le réalisateur anglais Guy Ritchie préféra filmer une histoire originale tout en puisant dans l’œuvre de Doyle pour les caractères des personnages.
Sherlock Holmes, détective consultant pour Scotland Yard est joué avec brio par Robert Downey Jr. L’acteur qui revient de loin conforte sa résurrection effectuée avec Iron Man. Il est parfait dans la peau de ce geek victorien un brin autiste. Ne supportant pas d’être bousculé dans ses habitudes, se battant avec plaisir comme pour exorciser une douleur intérieure, il est également blagueur, séduisant et d’une perspicacité presque terrifiante. Jamais Sherlock Holmes n’aura été aussi charmant. Il paraît injuste que l’heureux lauréat du Golden globe du meilleur acteur dans une comédie ne soit pas nominé aux prochains oscars. Peut-être qu’Hollywood contrairement à la presse étrangère, ne lui a pas pardonné ses frasques passées. Jude Law, n’a quant à lui, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Son Dr Watson est moins charismatique que son partenaire. Plus faire-valoir que véritable associé (en même temps, Watson n’a jamais eu d’autre prétention), il est néanmoins essentiel à l’intrigue. Watson incarne l’équilibre d’Holmes. Sans lui, le résident du 221 Baker Street ne serait que l’ombre de lui-même, et il n’y aurait plus personne (de vraiment compétent) pour résoudre les enquêtes. Quant aux connotations qui accompagnent leurs relations, on ne peut parler de véritable homosexualité latente entre les deux hommes. Certes, ils sont plus que des collègues, Holmes emploiera même le terme de frère, mais Holmes et Watson sont simplement les deux faces d’une même pièce. L’un l'allant pas sans l’autre.
Guy Ritchie, en plus de réaliser le buddy movie le plus classe du moment, effectue un dépoussiérage en règle de l’univers de Doyle. Alors oui, on a du mal à imaginer Sherlock Holmes en kung fu fighter mais le tout est si amusant. Et quand c’est le Tarantino anglais qui est aux commandes, il n’y a pas vraiment de quoi s’étonner. Du montage nerveux aux flashbacks énergétiques, de l’humour british subtil au cabotinage incessant, tout transpire le Ritchie. Seul l’époque change.
Les seuls mauvais points sont à attribuer aux rôles féminins. Kelly Reilly et Rachel McAdams ne sont que de jolies plantes vertes sans substance. Même Mark Strong, magnétique à souhait dans les films Mensonges d’Etat et Rock’n’rolla (précédent film de Ritchie), déçoit dans le rôle d’un Lord Blackwood qui peine à faire peur. Surjouant sans grande application, il finit par se faire voler le peu d’aura qu’il lui restait par Robert Downey Jr. Autre aspect négatif, l’intrigue qui n’en est pas vraiment une. Dès les premières minutes, on aura su deviner par nous-mêmes le secret de Blackwood. Ne restant plus qu’à Holmes, tel un Hercule Poirot plus fantaisiste, l’honneur de nous démontrer sa clairvoyance en faisant parler les indices les plus anodins. Le défaut de suspens rallonge le film d’un bon quart d’heure, pourtant une question reste en suspens, venant annoncer une suite.

*nom que les holmésiens donnent à l’ensemble des aventures de Holmes

dimanche 7 février 2010

SHUTTER ISLAND **** (en avant-première)

Sortie : 24 février 2010
De : Martin Scorsese
Avec : Leonardo Dicaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Jackie Earle Haley, Max Von Sydow, Ted Levine, Patricia Clarkson...

Le marshall Teddy Daniels et son nouveau collègue vont enquêter sur la mystérieuse disparition d'une patiente à Shutter island, une île servant à la fois d'asile et de pénitencier. Très vite, les deux policiers suspectent l'établissement de ne pas être aussi moral qu'il le prétend.

Quatrième film réunissant Martin Scorsese et Leonardo Dicaprio (cf. "Gangs of NY", "Aviator", et "Les infiltrés"), et troisième adaptation d'un roman de Dennis Lehane (cf. "Mystic river" et "Gone baby gone"), "Shutter island" réunit tous les éléments du thriller psychologique. A moins d'avoir lu l'oeuvre de Lehane, impossible de démêler le vrai du faux dans cette histoire tortueuse. Notre tête fourmille de questions, deux heures quinze durant. Jusqu'à la révélation finale, difficile de déceler quelques indices sur la vérité, et même celle-ci une fois faite, on doute toujours de ce que l'on voit, de ce que l'on dit. Le rythme est haletant jusqu'à la dernière seconde. La folie environnante et cette île isolée digne d'un "Dix petits nègres", n'aident pas à faire retrouver surface à la réalité qui semble noyée sous des couches successives de mensonges.
Leonardo Dicaprio, l'acteur surdoué de sa génération, devrait finalement remporter son oscar tant attendu l'année prochaine. Portant le film sur ses épaules, il est le point de repère du spectateur. On le suit dans ses moindres déplacements, et chacune de ses déclarations est prise pour parole d'évangile, ce qui finalement n'aide pas non plus pour tenter de deviner la chute.
Ben Kingsley se sert de son flegme britannique pour tout obscurcir. Ne parlons pas de Max Von Sydow et de Ted Levine, parfaits dans les rôles respectifs d'un psychiatre et d'un maton-chef qui ont tout l'air de nazis vieillissants.
Mais le personnage le plus troublant reste celui de Michelle Williams. Dolores, la défunte femme de Teddy, le hante dans ses rêves. Sa présence quasi fantomatique est plus parlante que mille autres indices. Que de chemin parcouru depuis "Dawson".
Scorsese signe ici son film le plus lynchien (l'incompréhension en moins, aucune question n'étant laissée sans réponse). "Shutter island" fait partie de ses films à revoir une seconde fois, histoire de boucler la boucle, car quand on y repense, tous les preuves étaient là.

mardi 2 février 2010

OSCARS 2010 : les nominations


Les nominations ont été annoncés ce matin par Anne Hathaway et Tom Sherak, le président de l'Académie. La cérémonie aura lieu le 7 mars et sera présentée par le duo inédit, Steve Martin et Alec Baldwin.