vendredi 28 décembre 2007

TOP 2007

1. Zodiac
2. La nuit nous appartient
3. Babel
4. Le royaume
5. Le dernier roi d'Ecosse
6. Blood diamond
7. Un coeur invaincu
8. Je suis une légende
9. Persepolis
10. A la poursuite du bonheur

LA CLEF *

Sorti le: 19/12/07
Réalisateur: Guillaume Nicloux
Avec: Guillaume Canet, Marie Gillain, Vanessa Paradis, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Jean Rochefort...

Eric, 32 ans, voit son existence tranquille bouleversée, le jour où un illustre inconnu lui remet les cendres de son père qu'il n' a jamais connu. Commence alors pour lui, une descente aux enfers.
Il faut s'accrocher, ce film est un sport pour l'esprit.
Dans la première partie du film, on s'en énerverait presque.
On ne comprends rien, le rythme est lent, on passe d'un personnage à l'autre et d'une époque à l'autre en se demandant à chaque scène quel est le lien entre tous ces personnages.
On espère un élément pour nous éclairer. En fait, on est aussi perdu que Canet dans le film, et on suit son parcours en se posant les mêmes questions que lui.
Heureusement que le film a d'ailleurs ce superbe casting, sinon je ne sais pas si le spectateur resterait jusqu'à la fin. On reste vraiement pour eux et pour la révélation finale, pas si ouah que ça, en plus.
Mais quand l'élement qui doit venir nous aider à comprendre arrive, le film change de ton.
Finie la lenteur, elle laisse la place à plus d'action et d'intensité, on se prend au jeu, et on veut suivre Canet jusqu'au bout. Quelques scènes tiennent en haleine mais elles sont trop courtes.
En fait, c'est bien ça le problème du film, les scènes les plus courtes sont les meilleurs et les plus longues, les plus ennuyeuses.
Heureusement il y a les acteurs. C'est un plaisir de retrouver Vanessa Paradis, bien trop rare au cinéma et en plus cette fois-ci dans un bon rôle. Mais c'est surtout Thierry Lhermitte et Josiane Balasko que l'on retient une fois sorti de la salle. Lui est très attachant en père mourrant qui recherche sa fille et elle, très convaincante en flic pro pas si dure que ça. Espérons que cela donne des idées à certains de les voir ainsi dans des registres si différents.
Au final, le film est pas mal malgré de gros défauts de lenteur et de complexité. Sachez que vous allez réfléchir.

http://fr.youtube.com/watch?v=srcbiQPkIQY

dimanche 23 décembre 2007

La critique de JE SUIS UNE LEGENDE ****


Sortie : 19 décembre 2007
De : Francis Lawrence
Avec : Will Smith, Alice Braga, Willow Smith...

Robert Neville, brillant scientifique se retrouve le dernier homme sur terre après qu'une épidémie ait transformée les derniers survivants en monstres sanguinaires moitié zombie, moitié vampire. Neville, étrangement immunisé survit seul avec son chien dans un New-York désert tentant de trouver le vaccin qui mettra fin au virus.

Tiré du célèbre roman éponyme de Richard Matheson, Je suis une légende a déjà été adapté deux fois au cinéma et a inspiré de nombreux romans et films. Il est rare de voir de bonnes adaptations, et il aurait été facile de rater celle-ci. Mais le film est une réussite, l'esprit du livre est fidèlement retranscrit, seuls certains points diffèrent vu les cinq décennies qui séparent le film du roman. Lawrence insuffle une modernité au roman écrit dans les années 50.
Les deux points centraux du livre sont repris. D'abord l'aspect scientifique du vampire, on s'éloigne du mythe pour une approche plus concrète et réaliste et du coup plus effrayante. Il y a également le thème très fort de la solitude brillament interprétée par Will Smith.
Tout au long du film, Neville cherche un vaccin qui mettrait fin au virus qui a transformé les derniers humains survivants en monstres assoiffés de sang. Ces sortes de mutants ne sont pas irréprochables techniquement parlant mais l'agressivité, la rapidité et le manque totale de discernement entre le bien et le mal font d'eux des êtres terrifiants. La solitude, grand thème du livre, pèse de tout son poids à chaque seconde du film. Will Smith incarne celle-ci magistralement. Après À la poursuite du bonheur, il semble qu'il soit définitivement devenu un grand acteur. 
Certaines scènes amusent. En tout cas, elles sont censées le faire car elles ne font que renforcer le sentiment de solitude. Voir Neville plaisanter avec son chien sur son anniversaire ou sur un mannequin qu'il veut draguer ne fait que renforcer le malaise qui le ronge. Tout comme le montage, parfait, qui alterne les scènes de Neville errant seul et des flash-backs sur les derniers instants de sa vie familiale quand tout le monde tentait de s'enfuir. L'alternance entre un New-York désert et un New-York surpeuplé vient appuyer la douleur que ressent Neville. En fait, on pense assister à un énième blockbuster ayant Will Smith pour héros combattant les méchants vampires, mais on assiste simplement à un drame émouvant, puissant qui a su capter toute la force du livre. À noter que si le film est fidèle au livre, il laisse dans ses dernières images, une note d'espoir qui manque cruellement au livre.


La critique d'À LA CROISÉE DES MONDES: LA BOUSSOLE D'OR **


Sortie : 5 décembre 2007
De : Chris Weitz
Avec : Dakota Blue Richards, Nicole Kidman, Daniel Craig, Eva Green...

Lyra, jeune orpheline vivant dans un monde parallèle gouverné par une obscure organisation: le Magisterium, se voit remettre une boussole d'or ayant le pouvoir de dire la vérité. Rebelle et indépendante, Lyra rêve de voyages et d'aventures. Le jour où son meilleur ami Roger se retrouve kidnappé, elle décide de partir à sa recherche.

Tiré du premier tome de la trilogie du romancier Philip Pullman, ce film ne démérite pas. On suit les aventures de Lyra avec plaisir, elles donnent même envie de lire les livres et de voir la suite. 
Les critiques littéraires ont toujours opposer l'oeuvre de Pullman aux Chroniques de Narnia de C. S. Lewis. Les Sept tomes de Lewis baignent est une allégorie du christianisme tandis que Pullman se fait le détracteur de l'église opposant la religion à la foi. Le magisterium n'est pas sans rappeler une église chrétienne qui régirait tous les esprits. Dans À la croisée des mondes, c’est une fille qui mène la danse quand dans Le monde de Narnia, les soeurs sont souvent mis en retrait par rapport à leurs frères.
Au final, c'est un bon film d'heroic fantasy parlant de courage sans tomber dans la mièvrerie et visuellement réussi. Sinon Nicole Kidman devrait jouer plus souvent les garces. Elle est superbe dans la peau de Mme Coulter, une femme sans pitié travaillant pour le magisterium.


jeudi 20 décembre 2007

SI C'ETAIT LUI *

Sorti le: 12/12/07
Réalisateur: Anne-Marie Etienne
Avec: Carole Bouquet, Marc Lavoine, Florence Foresti...

Une bourgeoise qui écrit sur les différences sociales voit tout ce qu'elle tenait pour acquis bouleversé par l'arrivée d'un nouveau voisin au bord de la rupture sociale.
Disons-le franchement, c'est le type de film que l'on voit le dimanche soir sur TF1 quand il n'y a vraiment rien d'autre intéressant à la télé.
Le film manque vraiment de consistance. Pourtant les acteurs sont touchants et égals à eux-mêmes.
Foresti est un vrai petit bout de femme, elle est si drôle et attanchante en trentenaire désespérée de trouver un jour l'amour. A chacune de ses apparitions, on sait que cela va être un grand moment.
Carole Bouquet en fait parfois trop mais elle est drôle en bourgeoise pas si coincée que ça qui redécouvre les plaisirs simples.
Quant à Marc Lavoine, on le connaît surtout en tant qu'acteur dans "Le coeur des hommes", et si ce n'est pas encore un Pacino, son jeu très naturel sans artifice passe très bien. Il joue peu mais bien.
C'est dommage que le film soit si peu réussi, le thème de l'amour entre deux personnes de classes sociales différentes entre des mains plus expérimentées aurait pu être un grand long-métrage. Capra en aurait certainement fait un chef-d'oeuvre.
Pourtant si certaines scènes sont ridicules (quand Marc Lavoine compare Carole Bouquet à Julia Roberts dans "Pretty Woman", faudrait pas pousser quand même), d'autres sont vraiment très belles. Dommage qu'elle ne soit pas plus fréquentes. On pense à la scène où Bouquet regarde danser Lavoine avec sa soeur ou celle où les deux protagonistes finissent par se rapprocher sur un canapé... et ces scènes n'étaient pas gagnées car Bouquet et Lavoine ne forment pas vraiment ce que l'on pourrait appeler un couple crédible.
Au final, le film n'est pas assez travaillé et il manque de souffle mais Lavoine y montre une belle sincérité. A voir un soir de pluie (et encore).

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18769300&cfilm=125912.html

jeudi 6 décembre 2007

La critique de IL ETAIT UNE FOIS ***


Sortie : 28 novembre 2007
De : Kevin Lima
Avec : Amy Adams, Patrick Dempsey, James Marsden, Susan Sarandon...

Giselle, jeune fille rêveuse s'apprête à épouser le prince du royaume d'Andalasia, mais c'est sans compter la méchante belle-mère de celui-ci, prête à tout pour accéder au pouvoir. Elle envoit alors Giselle dans le monde réel et sans pitié de Manhattan pour empêcher l'union...

Il est courageux pour Disney de se moquer de lui-même, c'est sans doute la première fois qu'il use d'auto-dérision. Ainsi Giselle est un condensé des princesses les plus naïves, ce qui renforce son côté crédule lors de son arrivée dans la jungle new-yorkaise.
Le film commence en dessin animé pour introduire les personnages du royaume enchanté. On a même droit à une chanson bien stupide mais qui reste en tête des heures durant. On se dit cool, on va pouvoir se moquer de Disney et qui plus est, avec son consentement, mais une fois Giselle transportée dans notre monde, on se laisse embarquer et on est victime une nouvelle fois du charme de Disney qui a l'art de réveiller nos meilleurs sentiments.
Ce n'est pas le meilleur film de l'année mais qu'est-ce que ça fait du bien. Le film enchaîne les scènes drôles où Giselle découvre le monde. Elle passerait presque pour une cinglé mais sa constante bonne humeur envahit les esprits. Amy Adams est vraiment convaincante en princesse crédule. Elle fait vivre à son personnage une jolie progression, on la voit s'adapter tout en subtilité au monde qui l'entoure tout en le bonnifiant. Rappelons quand même que l'actrice n'est pas une débutante, elle avait même été nominée aux oscars pour son rôle dans Junebug, resté inédit en France. Quel chemin parcouru depuis Sexe intentions 2. James Marsden joue très bien les princes abrutis. Espérons qu'un jour, il trouve enfin le rôle de sa vie, il a trop tendance à jouer les seconds rôles mielleux. La vraie surprise du film, c'est un Patrick Dempsey parfait de justesse. On oublie la fadeur du docteur Shepperd de Grey's anatomy pour découvrir un acteur touchant dans ce rôle de père célibataire qui ne veut plus croire en un amour sincère et durable. L'immense talent de Susan Sarandon est quant à lui sous-exploité. On ne la reconnaît même pas sous tout cet attirail. Le film aurait certainement gagné en épaisseur si le réalisateur avait forcé sa noirceur. Il serait devenu moins enfantin.
Preuve que nous sommes en présence d'un film Disney. Il a beau jouer le jeu de l'auto-dérision, le naturel revient au galop, et le film nous offre une fin digne des contes de fées. Mais le papa de Mickey nous livre sans en rendre compte une belle comédie romantique qui a su éviter le piège de la miévrerie. On passe sans conteste un joli moment et on ressort du film, enchanté.


dimanche 2 décembre 2007

LES FEMMES DE SES REVES **

Sorti le: 28/11/07
Réalisateur: Peter et Bobby Farelly
Avec: Ben Stiller, Michelle Monaghan, Malin Akerman, Jerry Stiller...

Un quadra célibataire Eddie se marie avec une charmante femme Lila, six semaines après leur rencontre mais leur lune de miel tourne au cauchemar quand sa femme se dévoile sous un autre jour et qu'Eddie rencontre la vraie femme de ses rêves.
Ce n'est pas le film du siècle, mais qu'est-ce qu'on rit.
On ne se lassera décidément jamais de Ben Stiller, "Le" comique américain. Il sera à jamais cet éternel célibataire maladroit drôle et touchant.
Michelle Monaghan remplit très bien sa fonction de belle à conquérir. Elle n'accomplit rien d'exceptionnel mais il n'y a rien n'à redire non plus.
La vraie révélation du film reste Malin Akerman, géniale en folle hystérique que Stiller épouse une semaine trop tôt.
Les Farelly n'y vont pas de main morte avec elle, lui faisant enchaîner des scènes bien embarassantes. Les scènes où elle fait l'amour avec Ben Stiller resteront dans les annales.
Les scènes graveleuses s'enchaînent comme dans tous les films des Farelly mais comme à chaque fois, ça passe car on n'oublie jamais que ce ne sont que de simples comédies.
Le film est tout de même moins bon que "Mary à tout prix", il faut dire que les Farelly ont déboulé au cinéma en mettant la barre très haute, mais le film se laisse voir. On passe un très bon moment. Et si la fin est quelque peu abusé, le plus important est d'avoir pendant plus d'une heure trente, rit un bon coup.
Au final, frères Farelly + Stiller = une heure trente de drôlerie salace.

http://fr.youtube.com/watch?v=pv9BW9pK6ew

ACROSS THE UNIVERSE **

Sorti le 28/11/07
Réalisateur: Julie Taymor
Avec: Evan Rachel Wood, Jim Sturgess, Joe Anderson, Dana Fuchs, Martin Luther, TV Carpio...

Jude, docker anglais part en Amérique retrouver son vrai père.
Une fois arrivé là-bas, il rencontre un jeune riche je m'en foutiste Max qui l'embarque avec lui mener la grande aventure à New-York. Ils sont bientôt rejoints par la jeune soeur de Max, Lucy.
L'idée du film est de conter l'histoire d'une bande de jeunes dans les années 60 sous forme d'une comédie musicale ne reprenant que des chansons des Beatles. Chansons interprétées par les acteurs eux-mêmes et choisis pour leur capacité à chanter le groupe mythique.
Cela donne un joli conte chanté par des personnages tous attanchants et dont la vie se trouve bouleversée par la guerre du Vietnam qui vient cerner leur joie de vivre et la douce vie des années 60.
Les chansons des Beatles sont remises au goût du jour, elles sont soient plus rocks ou soit plus romantiques, mais jamais, en aucun cas, elles ne sont dénaturées. C'est même en les écoutant chantées par d'autres personnes, qu'on se rend compte de la puissance du répertoire de ce groupe. Les thèmes universels de leur chansons pouvant toucher tout le monde, on comprend mieux l'engouement de l'époque pour ces quatres garçons dans le vent.
Dans le film, les chansons s'imbriquent entre elles très naturellement reliant les scènes les une aux autres. Scènes jouées par des acteurs qui se débrouillent tous très bien. Mais on ne retient que Joe Anderson qu'on devrait bientôt revoir, il capte la caméra à merveille. Il est dommage qu'on ne voit pas et qu'on n'entende pas plus Martin Luther, on écouterait sa voix durant des heures.
Evan Rachel Wood s'en tire pas mal vu son rôle très lisse, elle est quelque peu sous-exploitée, on la préférera dans un rôle plus torturé. Rappelons son énorme performance dans "Thirteen".
Quant à Jim Sturgess, sa voix justement très Beatles (il aurait très bien pu faire partie du groupe) vient compenser ses quelques fautes de jeu. Il a quelque fois tendance à vouloir en faire trop.
Si le film dans son ensemble rend un bel hommage aux Beatles, certaines scènes subliment plus que d'autres certaines chansons. Ainsi, on retiendra surtout un "Let it be" version gospel qui bouleverse lors de funérailles, un "I want to hold your hand" divinement chanté par TV Carpio, et un "Oh Darling" qui vient illustrer un rupture plutôt rock.
Mais on retiendra surtout un "All you need is love" sublime qui clôture la fin du film et qui définit en quelques secondes ce qu'il a voulu nous conter en deux heures.
A noter que certains protagonistes portent le nom de titres des Beatles. Enfin de compte ce sont véritablement eux, les héros du film.

http://fr.youtube.com/watch?v=UQREyminTDo

samedi 1 décembre 2007

LA NUIT NOUS APPARTIENT ****


Sorti le: 28/11/07
Réalisateur: James Gray
Avec: Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall Eva Mendes...

Bobby mène des jours heureux auprès de sa fiancée Amada tout en gérant une boîte de nuit à succès qui appartient à la mafia russe. Mais les problèmes se font sentir quand il doit choisir entre cette mafia et la police pour laquelle travaille son père et son frère Joseph.
Le film commence comme "les affranchis", dans le luxe, la drogue et les filles faciles mais à la différence du film de Scorsese, le faste laisse la place à une véritable tragédie shakespearienne.
Le pitch du film parait simple, on pourrait se dire, on a vu ça une centaine de fois mais il traite d'un thème très intéressant et merveilleusement interprétée par Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg: les relations fraternels.
Au départ tout oppose les deux frères, chacun travaillant pour deux mondes en guerre mais les circonstances font qu'ils se retrouvent et constatent qu'ils ne sont pas si différents que ça. Ils s'aiment malgré toutes leurs différences.
Mark Wahlberg (qui interprète le frère flic) reste dans la veine du film policier après "les infiltrés" mais ici, son rôle est plus étoffé et on peut enfin se rendre compte de son talent. Il ne cesse de progresser de film en film. Tout ira bien s'il reste à l'écart de films tel "Shooter".
Et Joaquin Phoenix. Que dire à part qu'il est un acteur plus qu'incroyable, ce qu'il ne cesse de contester. Il est le héros de ce film jouant dans toutes les meilleures scènes, notamment celle de la course-poursuite, et celle où il s'infiltre chez les dealers russes, le suspens est à son comble, on cesse de respirer tant que ce n'est pas fini. Mais la scène la plus émouvante est celle où il va voir son frère à l'hôpital. On voit alors tout le passé de Phoenix défilé dans ses yeux. D'ailleurs toutes les scènes où Phoenix joue avec Wahlberg sont extrêmement puissantes, Phoenix pensant certainement à son propre frère disparu.
Robert Duvall n'est pas très présent à l'écran mais sa grandeur et son expérience planent le temps de ses scènes. Il est parfait dans le rôle de ce père ne cherchant qu'une chose: réunir sa famille auprès de lui.
Parlons enfin de la première scène du film qui a beaucoup fait parler d'elle. Elle est particulièrement osée. Il est même incroyable que les Américains si puritains l'aient laissé passer. Elle pourrait choquer mais non, "Heart of Glass" de Blondie et l'alchimie liant Phoenix et Mendes rendant la scène très romantique, enfin de compte.
Eva Mendes est d'ailleurs très bien dans le film, ça la change de tous ses rôles précédents inutiles et qui ne pouvaient que la desservir (sauf peut-être celui dans "Training Day"). Encore une fois elle joue le rôle d'une potiche mais elle est ici une potiche intelligente et attachante rendant le personnage de Phoenix encore plus émouvant. Il semble qu'elle ait enfin pris le bon chemin des studios.
Au final, le scénario est peut-être classique, mais il donne un grand film grâce à d'excellents acteurs sublimés par une belle réalisation.

http://fr.youtube.com/watch?v=dDYojQC9VoI

samedi 24 novembre 2007

CHANTONS SOUS LA PLUIE *****

Sorti en: 1953
Réalisateur: Stanley Donen, Gene Kelly.
Acteurs: Gene Kelly, Donald O'Connor, Debbie Reynolds, Jean Hagen, Cyd Charisse...

La comédie musicale a toujours été un genre cinématographique très prolifique. Mais deux oeuvres majeurs dominent à mon sens le genre. Il y a d'abord "West Side Story", la comédie musicale dramatique et "Chantons sous la pluie", la comédie musicale drôle et caustique.
Il m'est toujours difficile de comprendre pourquoi les Oscars l'ont boudé pour lui préférer deux ans plus tôt "Un Américain à Paris, très grande oeuvre s'il en est mais beaucoup plus mielleuse.
"Chantons sous la pluie" est un film qu'il est impossible de ne pas aimer. Tout y est parfait, ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui encore, il est toujours aussi apprécié.
Le film nous plonge dans les coulisses d'Hollywood lors du passage du muet au parlant. Le couple phare de l'époque est alors Don Lockwood et Lina Lamont. Mais si lui n'a aucun problème pour jouer avec un texte, il en est tout autrement pour elle. La pauvre Lina(Jean Hagen) a une horrible voix et ne se souvient jamais de l'emplacement du micro. Don (Gene Kelly), n'en peut plus de jouer avec elle et se met en quête d'une autre partenaire qu'il trouve en la personne de Debbie Reynolds. Au début réticente, cette dernière ne met pas longtemps avant de tomber sous le charme de Lockwood.
Ce film est à l'image des comédies musicales de John Waters mais en mieux, c'est à dire qu'il agit sur vous tel un anti-dépresseur. "Singin' in the rain" et "Good morning" (deux exemples parmi d'autres) redonnerait le sourire aux plus malheureux d'entre nous. Kelly, il est vrai est un maître en la matière, c'est un danseur exceptionnel qui sait allier classicisme et modernité sans jamais nous faire tomber dans les affres de l'ennui. Car une danse trop classique et répétitive peut très bien nous y mener. Si la scène de Kelly sous la pluie est culte, rien ne vaut celle où il danse avec Cyd Charisse, plus sensuelle que jamais (le fantasme de la femme en vert), et certainement la meilleure danseuse de cette époque (rappelons sa prestation dans "La danse inachevée").
Et Donald O'Connor, quelqu'un arrive-t'il à expliquer ses acrobaties? A chaque saut périlleux sur le mur, un mélange de stupéfaction et d'admiration nous gagne. Et la chanson "Make 'em laugh" est un pur bol d'air frais.
Debbie Reynolds (qui est également la maman de Carrie Fisher pour info) apporte quant à elle, une touche de romantisme, la chanson "Would you" est là pour le prouver.
(Cette merveilleuse chanson d'amour était déjà dans le film de 1936 avec Clark Gable et Jeannette McDonald: "San Francisco). Mais elle n'est pas la présence féminine la plus marquante. Que serait le film sans Jean Hagen qui nous livre à elle toute seule les scènes les plus hilarantes du film. Tellement hilarantes qu'on en pleurait. Dommage qu'elle ne soit pas plus reconnue que ça. Elle ne cesse d'enchaîner les maladresses pour notre plus grand bonheur et ce n'est pas Kelly qui l'aide à se dépétrer de ses petits malheurs.
Ce film n'est à rater sous aucun prétexte car il est sur la liste des films à voir obligatoirement.
Et ne vous laissez pas rebuter par le fait que ce soit un film de l'âge d'or car vous rateriez ce qui pourrait peut-être devenir un de vos films référénces.

http://fr.youtube.com/watch?v=bkEvy-9yVyQ (chantons sous la pluie)
http://fr.youtube.com/watch?v=FW02c5UNGl0 (make 'em laugh)
http://fr.youtube.com/watch?v=7pHiyKUC0T8 (good morning)
http://fr.youtube.com/watch?v=7YWBOfsXsDA (la femme en vert)

vendredi 9 novembre 2007

LE DERNIER GANG ***

Sorti le 31/10/07
Réalisateur: Ariel Zeitoun
Acteurs: Vincent Elbaz, Sami Bouajila, Clémence Pésy, Gilles Lellouche, Pascal Elbé...

Années 70, Simon et sa bande de potes de Belleville décident de braquer des banques pour s'offrir la belle vie. Mais ce qui était au départ, un simple divertissement bien payé se transforme rapidement en un jeu dangereux. Après avoir bien rigolé, le gang doit composer entre leur vie de famille et la police à leurs trousses.
On ne peut pas dire que ce soit le chef-d'oeuvre du genre mais on passe un moment fort sympathique avec ce groupe d'amis dont on suit avec amusement les péripéties.
Le film ne démérite pas, il est peut-être un peu long et peut quelques fois sonner faux mais il a cette force qui est de nous faire épouser la cause de ces anti-héros.
C'est un réel plaisir de trouver Vincent Elbaz en tête d'affiche. On l'a cantonné bien trop longtemps aux rôles de seconds couteaux qui auraient pu mener sa carrière tout droit aux oubliettes. Mais c'était sans compter ce film qui fait de lui, un acteur sur lequel il faudra désormais compter.
Clémence Poésy est très belle et très juste, elle apporte au film la touche de féminité et d'émotion qui aurait pu lui manquer. Elle et Elbaz forment un très joli couple dont est exclu toute mièvrerie. Malheureusement on ne voit pas assez Sami Bouajila et Pascal Elbé qui nous avaient habitués à plus de présence dans leurs précedents films mais leur trop grande absence est compensée par un Vincent Elbaz qui porte tout le film sur ses épaules.
Gilles Lellouche est une vraie tête à claques dans la peau d'un flic têtu et obsessionnel voulant la peau d'Elbaz. Si ce n'est pas du tout agréable de le voir dans ce type de rôles, ça prouvera au moins qu'il est capable de jouer un homme antipathique et buté. Cela peut toujours être bon pour sa carrière.
Le film est loin d'être parfait mais les personnages sont attachants nous entraînant avec eux dans leur vie trépidante. On rit avec eux de leurs bêtises et on les suit dans leur descente progressive vers les enfers du banditisme. Les regardant grandir, passer du stade naïf au stade plus difficile qu'est la réalité du monde des adultes fait de règles dont ils ne mesuraient pas les conséquences. Le tout bercé par une BO qui reprend les chansons cultes des années 70 à l'image de la chanson "anti-social" de Trust qui est la parfaite synthèse de cette histoire de potes qui n'ont pas su s'arrêter à temps.

http://fr.youtube.com/watch?v=Eu9dEtLDo4k

samedi 3 novembre 2007

LE ROYAUME ****


Titre original : The Kingdom
Sortie : 31 octobre 2007
De : Peter Berg
Avec : Jamie Foxx, Jennifer Garner, Chris Cooper, Jason Bateman, Ashraf Barhom...

Un attentat perpétré en Arabie Saoudite sur une zone résidentielle où vivent des ressortissants américains fait 100 morts et plus de 200 blessés. Une équipe du FBI parvient, malgré la réticence de la diplomatie américaine, à être envoyée sur place pour débusquer le cerveau de l'attaque.

La bande-annonce laissait entrevoir un énième film sur les relations conflictuelles entre l'Amérique et le Moyen-Orient mais on se retrouve face à bien plus que ça. L'intrigue est presque simpliste, mais le film se révèle être un vrai cours d'histoire géopolitique. Un film politique non dénué d'émotion néanmoins. Le casting parfait. Jamie Foxx et Jennifer Garner n'ont jamais été aussi bons. Cette dernière loin de remporter nos suffrages avec Daredevil ou 30 ans sinon rien, se révèle être une actrice formidable. Avec son atmosphère de reportage façon "caméra embarquée", Le royaume est d'un réalisme troublant. On s'y croirait presque dans ce thriller qui échappe miraculeusement à tout manichéisme. 

mercredi 17 octobre 2007

THIS IS ENGLAND ***


Sortie : 10 octobre 2007
De : Shane Meadows
Avec : Thomas Turgoose, Stephen Graham, Andrew Shim, Vicky McClure...

Eté 1983, en Angleterre. Shaun, petit garçon sans ami et en mal de père depuis sa mort à la guerre des Malouines, sympathise avec une bande de skinheads. Si au départ, la belle vie commence pour lui, tout change après l'arrivée d'un skinhead plus âgé et plus violent qui s'impose comme le chef du groupe.

This is England est deux films en un. Tout d'abord, on suit le parcours de Shaun, jeune garçon isolé qui finit dans sa quête d'affection à faire de mauvaises rencontres. Puis on en découvre plus sur l'Angleterre de Margaret Thatcher. Une Angleterre triste, industrielle où les jeunes se marginalisent afin de se rebeller contre le gouvernement. Le réalisateur qui s'est inspiré de sa propre enfance pour réaliser le film nous apprend alors qu'il y avait deux types de skinheads. Ceux issus du mouvement raggae pas méchants pour deux ronds, passant juste leur vie à se retrouver pour fumer, boire et écouter de la musique (la bande avec qui Shaun sympathise est de ce type là). Mais il y a un deuxième genre de skinheads, ceux-là même que la majorité des gens connaissent, appelés également néo-nazis (Stephen Graham est bien inquiétant dans la peau de ce chef violent et raciste).
Thomas Turgoose qui incarne l'enfant nous livre un sacré numéro. C'est impressionnant pour un jeune de son âge. Il se brûle les ailes à force de vouloir trop vite grandir et se rapproche du chef teigneux voyant en lui le père qu'il a perdu.
This is England ne recèle pas de personnages franchement attachants mais il mérite d'être vu rien que pour son apport historique sur fond de musique d'enfer.


dimanche 14 octobre 2007

UN SECRET **

Sorti le: 03/10/07
Réalisateur: Claude Miller
Acteurs: Patrick Bruel, Cécile de France, Ludivine Sagnier, Julie Depardieu, Mathieu Almaric...

François, petit garçon s'invente un frère plus vaillant que lui. Devenu adolescent, il découvre la véritable histoire de ses parents et un secret qui bouleversa bien des vies.
A la vue de la bande-annonce, on s'attend à une histoire d'amour belle et tragique sur fond de seconde guerre mondiale mais en fin de compte, le film est subtile et les non-dits des personnages en disent plus longs que n'importe quelle réplique fleuve.
Bruel, (très juste) tombe amoureux de Cécile de France (parfaite) alors qu'il se marie avec Ludivine Sagnier (détestable et incompréhensible de minutes en minutes) puis tout ce petit monde évolue en pleine seconde guerre mondiale sous le regard bienveillant de Julie Depardieu, la grande amie de la famille.
Le secret qui donne son titre au film donne le ton. Tout tourne autour de lui. Si on peut deviner ce qu'il concerne, on ne peut deviner qui il concerne et c'est cela qui fait l'ampleur de son horreur.
Indescriptible, incompréhensible, impardonnable, bouleversant...
La shoah , on ne la voit pas mais on la sent telle une épée de Damoclès sur la tête des personnages, menace constante qui donne un poids au jeu des acteurs tout en intériorité.
Le film n'est pas parfait, y'en a t-il un seul d'ailleurs? Peut-être est-il parfois un peu mielleux mais l'histoire est forte, d'autant qu'elle s'inspirent de faits réels.
A noter, la superbe photographie, chaque image est un enchantement pour les yeux. Mention aussi pour les costumes et les décors, on se croirait vraiment dans les années 40.

http://fr.youtube.com/watch?v=JtxJTTGGCRk

mercredi 10 octobre 2007

LES GOONIES *****

Cette critique sera purement subjective.

Sorti en: 1985
Réalisateur: Richard Donner
Acteurs: Sean Astin, Corey Feldman, Josh Brolin, Anne Ramsey, Robert Davi, Joe Pantaliano...

Mickey, garçon d'une dizaine d'années est le leader de la bande des "Goonies". Alors que l'homme le plus riche de la ville veut racheter toutes les maisons du quartier, la bande décide de partir à la recherche du trésor du célèbre pirate Willy le borgne, afin de rester chez eux. Mais c'est sans compter les Fratellis, famille de bandits intéréssée aux trousses des enfants qui en savent trop.
"Les Goonies" déchire. Il n'y a rien de critiquable dans ce film.
Il a bercé mon enfance et la votre pour certains d'entre vous. Depuis, je le revois fréquemment (deux à trois fois par an), histoire de ne jamais oublier toutes ses scènes et répliques cultes.
Réalisé par Richard Donner ("Superman"...), scénarisé par Chris Columbus ("Harry Potter..."...) et produit pas le génial Steven Spielberg (pas la peine de citer un de ses films), le film recèle de référence aux films qui faisaient un tabac à l'époque et qui sont devenus depuis des classiques.
Ainsi on peut y remarquer des allusions à "Superman", aux "Gremlins", à "James Bond", à "Indiana Jones", aux "dents de la mer"... et j'en passe.
Tous les personnages sont formidables et attachants, on a qu'une envie, les rejoindre et appartenir à la bande des Goonies. Il faut dire qu'elle est très éclectique cette bande: Mickey le leader asthmatique, Brent le grand frère sportif, Choco le trop gourmand, Bagou le tchatcheur, Data le génie en herbe, Andy la pom-pom girl, Steph la meilleur amie. Tous ces enfants à la personnalité différente mais unis contre les Fratellis, des gangsters plus idiots que méchants.
Les jeunes acteurs comme les plus vieux s'amusent et ça se voit, ça ne rend le film que meilleur.
"Les goonies" est un film qui ravira l'enfant qui sommeille en nous tous. Qui n'a jamais rêvé de partir à la chasse aux trésors?
C'est un des films les plus drôles que j'ai vu, d'ailleurs si vous le regardez assez souvent et avec attention, vous pourrez vous apercevoir qu'il n'y a pas une scène qui ne soit pas drôle (Bagou qui parle espagnol, Choco et Cinoque, Choco qui fait le bouffi bouffon ou qui raconte les frasques de sa jeunesse, la mère Fratelli exaspérée par tous ces enfants dont les siens...) . Chaque minute est culte et cool, tout comme la musique de Cindy Lauper qui rajeunit les plus vieux d'entre nous.
Sachez également, et là, j'en viens à un point très important, c'est le film au monde qu'il faut absolument regarder en VF. Les répliques sont trop cools pour ne pas s'en souvenir.
Un film à consommer sans modération.

Pour des extraits, ils sont pas mal et et en VF sur dailymotion mais rien ne vaut le film en entier.
Je vous conseille de l'acheter en DVD, vous ne le regretterez pas.

jeudi 4 octobre 2007

UN COEUR INVAINCU ***

Sorti le: 19/09/07
Réalisateur: Michael Winterbottom
Acteurs: Angelina Jolie, Dan Futterman...

Tout le monde connaît Daniel Pearl et le destin tragique qui a été le sien. Mais qui pouvait prétendre connaître les coulisses de cette histoire. Le film nous fait découvrir sa femme, Marianne Pearl, également journaliste, et alors enceinte de cinq mois, s'engageant corps et âme dans les recherches.
On y découvre une femme, hors du commun, tenant debout par la foi et pour l'amour qu'elle porte à son mari.
Angelina Jolie, n'a jamais vraiment eu à prouver ses talents d'actrice, elle ne fait ici que les confirmer. Elle est exceptionnelle dans ce film, jouant sans fard et se mettant à nue.
Il est sûre que le fait d'être amie avec Marianne Pearl et d'avoir été enceinte pendant le tournage l'a aidé à nous livrer une prestation aussi émouvante.
Il est probable, aussi, qu'elle ait l'oscar, Angelina Jolie est une de ses actrices qui remporte le prix à chaque nomination, mais qui s'en plaindrait.
Il y a "la scène" qui fait toute la différence. Quand Marianne Pearl apprend la mort de son mari après avoir tant espérée, son cri de désespoir vous prend aux tripes. Edith Piaf hurlant la perte de son Cerdan dans "La môme", fait piètre figure à côté.
Les seconds rôles n'en sont pas moins excellents, chaque acteur nous touche par la sincérité qu'il apporte à son jeu. Cette histoire terrible et vraie ne laisse personne indifférent.
On réalise aussi que si Marianne Pearl a su tenir, c'est grâce à un entourage qui lui a toujours apporté un indéfectible soutien.
Il y a un moyen de saisir la portée d'un film, il suffit d'écouter la salle, de s'imprégner de son atmosphère pendant les instants de silence. Ici, on aurait pu entendre une mouche volée.
Le silence était absolue, comme si chacun le ventre serré retenait sa respiration tant l'émotion était palpable.
On ira pas crier au chef-d'oeuvre, mais ce film est merveilleux, car il est à la fois, triste et beau.
Triste car il existe en ce monde des personnes bien monstrueuses pour s'attaquer à un homme dont le simple crime est d'avoir voulu exercer son métier.
Et beau car il y a aussi dans ce monde des personnes magnifiques prêtes à s'entraider pour sauver la vie d'un seul homme.
Le film peut paraître manichéen mais il est juste une parfaite description de notre réalité.
De plus, le film est un véritable thriller, on en oublie presque qu'on connaît déjà la fin, on espère comme Marianne Pearl et ses amies qu'elle retrouvera son mari.
Et il permet également de porter un regard bienveillant sur ce métier autant fantastique que dangereux qu'est le journalisme. Daniel Pearl en a payé de sa vie.


http://fr.youtube.com/watch?v=o0tJtPEil2U

mercredi 3 octobre 2007

L'AGE DES TENEBRES *

Sorti le: 26/09/07
Réalisateur: Denys Arcand
Acteurs: Marc Labrèche, Diane Kruger, Emma De Caunes...

Attention, bande-annonce limite mensongère.
On s'attend à un film drôle de bout en bout et on assiste au désespoir d'une homme qui n'aime pas sa vie. Faut dire aussi que n'importe qui à sa place serait loin d'être heureux.
Jean-Marc Leblanc, fonctionnaire au Québec, est mariée à une femme, reine d'une agence immobilière qui passe sa vie collée à son portable et a deux filles qui soupçonnent à peine son existence. Alors, il passe sa vie à fantasmer sur la gloire et les femmes qu'il n'a pas.
On pense que ses rêves prendront une place importante dans le film or ils se font trop rares et pas assez drôles. Mention toutefois à son fantasme qui le fait se déplacer dans la regrettée émission "tout le monde en parle", l'apparition d'Ardisson et de Laurent Baffie est drôle et caustique (l'annulation de cette émission, la meilleur du PAF est une pure hérésie).
Marc Labrèche, l'acteur principal du film est toutefois plein de justesse dans la peau de ce droopy en mal d'amour et de compréhension. Il est considéré comme le Gad Elmaleh québecquois. Et si le film aurait pu être plus drôle, la vie de cet homme nous touche toutefois. Car qui n'a jamais rêvé d'une autre vie.
Denys Arcand finit ainsi sa trilogie sur les crises existentielles de l'homme après "le déclin de l'empire américain" et "les invasions barbares".
Encore une fois, n'allez pas voir ce film si vous vous sentez déprimé, le long-métrage donnant une vision pas très joyeuse de l'existence humaine ou plutôt de la crise de la quarantaine.
Car finalement, c'est de ce-là qu'il s'agit. Le film décrit les frustrations d'un homme qui n'a pu acquérir ce qu'il désirait.
Reste Diane Kruger, éblouissante en fantasme récurrent. Elle ne cesse de rayonner dans ses films successifs donnant de l'ampleur à ses personnages; mais où est le réalisateur qui lui donnera enfin le rôle de sa vie?
Et ce sera toujours un plaisir d'écouter du Rufus Wrainwright, un pur génie de la musique (merci pour la bande-son).

voir allocine pour la BA

99 FRANCS **


Sortie : 26 août 2007 
De : Jan Kounen
Avec : Jean Dujardin, Patrick Mille, Jocelyn Quivrin, Vahina Giocante, Elisa Tovati...

Fan de Beigbeder, vous ne serez pas déçu. Octave (Jean Dujardin incroyable), grand publicitaire cocaïné et arrogant décide de saboter sa propre campagne de pub après avoir pris conscience du monde superficiel dans lequel il vivait. Jan Kounen (Doberman, Blueberry...) délaisse la violence physique pour plus de psychologie et nous entraîne dans un monde déjanté et limite psychédélique mais malheureusement bien réel. A l'instar de ces ellipses qui peuvent parfois nous laisser totalement perdus mais qui sont la clé de 99 francs  reflétant le monde d'Octave. A ne pas rater : les scènes de réunion brain-storming qui prennent des airs de western cher à Kounen. On aime également celle où Octave et Charlie (Jocelyn Quivrin) créent une pub en moins de quelques minutes sous les yeux médusés de Jeff (Patrick Mille touchant) leur supérieur trop gentil. Il faut dire aussi que Beigbeder a un sens de la formule qui tue. Comédie satirique, 99 francs nous jette en pleine face la cruelle réalité de notre monde. Si la prise de conscience vous passe au dessus, alors allez le voir pour un Jean Dujardin bien loin du Loulou de France 2.