mardi 15 avril 2008

THE EYE *


Sortie : 9 avril 2008
De : Xavier Palud et David Moreau
Avec : Jessica Alba, Alessandro Nivola, Parker Posey...

Après une transplantation de la cornée, une jeune femme se met à voir des fantômes. Au début, terrorisée, elle finit par rechercher la cause de ses visions afin d'y échapper.

Remake du film The eye des Hong-Kongais Danny et Oxide Pang, on se demande pourquoi les Américains persistent à refaire en moins bien ce qui a déjà été fait. Le film commence comme Sixième sens et finit comme un mauvais épisode la série Medium pour dire le niveau de frayeur. On doit sursauter une fois et encore! Entre horreur et enquête sur l'origine des visions de son héroïne, le film aurait dû choisir. Il se perd à force de balancer entre les deux.
Le film aurait gagné en qualité s'il nous avait fait entrer au plus près de son sujet, en nous faisant vivre de façon plus crue ce qu'elle pouvait voir. Difficile de parler d'un film qui lui-même ne nous parle pas.
Les deux réalisateurs français Xavier Palud et David Moreau semblaient pourtant promettre. Dans la famille des réalisateurs français exportés à Hollywood, on redemande Alexandre Aja qui a su réussir là, où Palud et Moreau ont échoué, à savoir réaliser le remake d'un film d'horreur presque oublié, faire peur tout en faisant passer un message. Attendons, le prochain film de ces deux réalisateurs afin de savoir si The eye est une faute de parcours ou si Ils était une exception.
Notons l'effort de Jessica Alba. On est encore loin de Meryl Streep, mais il y a des progrès de faits par rapport à ces films précédents. Il semblerait qu'elle veuille enfin s'éloigner des rôles de bimbos qui constituaient jusque là sa filmographie. 


samedi 12 avril 2008

DISCO *

Sorti le : 02/04/08
Réalisateur: Fabien Onteniente
Avec: Franck Dubosc, Samuel Lebihan, Emmanuelle Béart, Abbes Zahmani, Gérard Depardieu, Isabelle Nanty...

Un chômeur d'une quarantaine d'années vivant encore chez sa mère se remet à l'heure du disco. Il fait revivre son ancien groupe les Bee Kings afin de gagner un concours de danse. L'enjeu: les vacances qu'il n'a jamais pu offrir à son fils.
Plus sincère que "Camping" mais moins percutant que "Trois zéros", on est encore loin du chef-d'oeuvre pour Fabien Onteniente. Le réalisateur avec son acolyte humoriste Franck Dubosc choisit le disco alors que le monde renfile ses habits les plus rocks. Choix risqué, d'autant plus que le scénario n'est pas des plus réussis. De toute façon, il ne semble même pas en avoir la prétention, ce qui est bien tout le problème.
Le film ne se préoccupe que de Dubosc qui nous sert du Dubosc. Attention, il va finir par user, si ce n'est pas déjà fait. Reste tout de même une évidente sincérité dans son jeu. On sent l'homme qui rajeunit de vingt ans et qui revit sa jeunesse. Néanmoins, il est dommage que le film ne se soit pas plus préoccupé des autres acteurs qui méritaient tout autant de voir leur personnage étoffé. Le film nous laisse sur notre faim. Il manque quelque chose, on se dit que ce n'est pas fini. Peut-être est-ce justement dû à ces rôles laissés de côté?
Reste néanmoins quelques scènes qui retiennent l'intention dont une avec une Isabelle Nanty très en forme. Il faut la voir insulter Depardieu en se donnant des airs de duchesse!
Notons également la très forte prestation des acteurs lors des scènes de danse. C'est qu'ils n'ont plus vingt ans quand même! Dubosc et Zahmani se débrouillent comme des chefs mais Lebihan envahit l'écran, il est le meilleur des trois, on ne voit que lui!
Un film inoffensif qui ne fait pas rire à gorge déployée mais qui fait taper du pied. Les gens qui voyaient déjà le disco mort lors de son arrivée n'ont jamais eu aussi tort. Car si trente ans après, le disco est toujours vivant, il ne risque pas de disparaître de sitôt. On ressort chantonnant se voyant danser dans un studio 54 ressuscité et se promettant de revoir rapidement "La fièvre du samedi soir" qui reste la référence inégalable. N'est pas travolta et Bee Gees qui veut.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18804912&cfilm=112170&hd=1.html

lundi 7 avril 2008

DEUX SOEURS POUR UN ROI ***




Titre original : The Other Boleyn Girl
Sortie : 2 avril 2008
De : Justin Chadwick
Avec : Eric Bana, Natalie Portman, Scarlett Johansson, Kristin Scott Thomas...

Au XVIème siècle, la cour d'Angleterre est le théâtre de la lutte des soeurs Boleyn. Toutes deux poussées par leur père et leur oncle, elles tentent d'obtenir les faveurs du roi Henry VIII qui se détourne de son épouse, la reine Catherine d'Aragon qui ne peut lui donner de fils.

le réalisateur télé, Justin Chadwick, ne s'en sort pas trop mal pour un premier film. Même Deux soeurs pour un roi rappelle par certains côtés un soap à la Dynastie (le titre français n'ai de pas), il a le mérite de tenir en haleine. L'histoire romancée de ces deux soeurs, victimes de leurs ascendants en mal de richesses est vraiment intéressante. On prend un certain plaisir à suivre les aventures d'alcôves des soeurs Boleyn tout en en apprenant plus sur les raisons de leur fin tragique.
Eric Bana, trop lisse dans la peau de l'ignoble Henry VIII, est supplanté par Natalie Portman et Scarlett Johansson qui portent brillamment le film sur leurs frêles épaules. Portman est parfaite en peste arriviste et le film sublime sa beauté mais elle est concurrencée par une Johansson plus romantique que jamais dans la peau de la soeur vertueuse et obéissante. Les deux actrices, pourtant physiquement si différentes, parviennent à donner à leur relation de soeurs, une dimension à la fois belle et tragique. Deux soeurs pour un roi décrit une période charnière de l'histoire d'Angleterre mais il est avant tout, le portrait touchant d'une fratrie aux mains de parents avides de pouvoir. 
Si le film se laisse voir et est de qualité, on préférera tout de même revoir l'excellente série The Tudors plus riche d'enseignements où Jonathan Rhyes Meyers et Nathalie Dormer forment un couple magnétique. Finalement pourquoi s'embêter à imaginer des récits inédits quand l'histoire recèle de scénarios si passionnants.

jeudi 3 avril 2008

À BORD DU DARJEELING LIMITED ***


Sortie : 19 mars 2009
De : Wes Anderson
Avec : Adrien Brody, Owen Wilson, Jason Schwartzman, Angelica Huston...

Trois frères qui ne se sont pas revus depuis la mort de leur père se retrouvent lors d'un voyage en train en Inde. L'occasion pour eux de faire le point sur leur vie respective.

Brody, Wilson et Schwartzman forment un trio épatant. On pourrait vraiment croire qu'ils sont frères vu les vacheries qu'ils s'envoient tout en ne cessant jamais de s'aimer. On ressent le plaisir qu'ils prennent à jouer ensemble et apportent une vraie intensité à leur personnages. Wilson surprend avec cette tristesse latente qu'il essaye de dissimuler derrière une organisation excessive, Brody bouleversé par la mort de son père nous émeut en se questionnant sur sa propre paternité, et Schwartzman, accro à son ex-petite-amie, est touchant dans son addiction.
De formidables acteurs incarnant trois frères qui n'ont pas fini de faire le deuil de leur père dont ils portent encore les bagages, qui ont vu leur mère les laisser seuls face à ce drame et qui réalisent qu'ils ne peuvent finalement, compter que sur eux-mêmes.
Anderson dépeint tout en douceur et avec humour, les rapports fraternels de trois jeunes adultes en manque de repères parentaux effrayés de foncer si vite vers le monde adulte. Anderson signe ici son meilleur film. S'il continue de traiter le thème de la famille, il se fait avec À bord du Darjeeling Limited plus lyrique aidé par un trio d'acteurs impeccable.