Annoncé comme une révolution il y a deux ans, la 3D ne serait-elle finalement qu’un gadget bientôt passé de mode ? Retour sur une technique qui fait débat.
Des prix trop excessifs ?
Selon un sondage réalisé par le Film Français* : 82% de spectateurs français trouve injustifiée la hausse du coût d’un ticket de cinéma. Le mécontentement approche 92% quand le prix excède la somme de 11 euros. Mais le budget d’un film réalisé en 3D est beaucoup plus élevé qu’un autre en 2D. Une hausse de 3 euros pourrait donc être légitime. Seulement la plus grande majorité des films ne sont pas tournés en 3D mais sortent tout de même en relief grâce à une conversion 3D effectuée après le tournage, en postproduction (ex: Alice au pays des merveilles, Harry Potter et les reliques de la mort). Une manière économique et opportuniste de surfer sur la mode de la 3D pour se faire de l’argent ? Sûrement quand on apprend de la bouche d’un producteur (souhaitant restant anonyme) qu’une paire ne vaudrait pas plus de 50 cents.
L’épineuse question des lunettes
Près de 20% des personnes supportent mal les images en relief**. De plus, 5% à 15% qui percevraient mal ou pas du tout la 3D. La 3D représenterait-elle un danger par nos yeux ? Selon le Dr Jean-Antoine Bernard, directeur administratif et scientifique de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO), il n’existe aucun danger. Si on ressent un trouble voir des maux de tête, ce n’est pas la 3D qui est à remettre en cause mais notre vue elle-même : « Pour restituer le relief de la 3D, le cerveau exagère l’écart entre les deux yeux. Il suffit que les yeux souffrent d’un défaut méconnu pour qu’ils se retrouvent incommodés mais des yeux dont la vue serait parfaite ou bien corrigée ne peuvent en aucun cas être gênés ». L’ophtalmologiste ajoute : « La 3D n’est pas plus dangereuse que de regarder la télé pendant plusieurs heures. Elle n’entraînera pas plus de dégâts qu’une fatigue visuelle. De plus, il n’existe aucune preuve que la 3D soit un danger pour la vue ». Dans ce sens, le relief pourrait même servir de révélateur. Selon l'Association américaine d'optométrie (AOA), la 3D permettrait de dépister des troubles de la vue et donc de faciliter le travail des ophtalmologistes. Pourtant le ministère de l’Education nationale qui souhaiterait introduire le relief dans l’enseignement scolaire pilote actuellement un programme destiné à cerner les problèmes liés à la 3D.