dimanche 19 décembre 2010

LE MONDE DE SOFIA


Somewhere, quatrième réalisation et deuxième scénario original de Sofia Coppola, sort le 5 janvier 2011. A cette occasion, le magazine Trois Couleurs diffusé dans tous les cinémas MK2, a décidé de consacrer un hors série à la fille de Francis.
Plus qu’une analyse pointue, Hollywood Princess dissèque littéralement l’univers de la réalisatrice. Son style est décortiqué et étudié sous toutes les coutures.
Débutant par une interview de Sofia, la suite reprend tous les sujets que cette dernière aborde. De la structure en miroir au thème de l’enfermement qui caractérisent tous ses films, la cinéaste moins perdue que ses héroïnes, se livre sur les différentes aspirations qui font son style. Impossible ainsi de faire l’impasse sur son père. Influencé par ce géant auprès duquel elle a pu se former, elle a pourtant su s’en émanciper, créant sa propre signature cinématographique.
Mais le magazine revient surtout sur les différents aspects du cinéma de la fille prodige. Un cinéma tout aussi désenchanté que trendy où la mode, la musique, et même la photo s’allient pour créer un univers gouverné par de jeunes gens languissants, qui traînent leur peine dans des cités aussi fantasques que mélancoliques.
Difficile également de passer à côté de cet important portfolio qui met en parallèle les quatre œuvres de Sofia, suivi d’un autre catalogue de photos, cette fois-ci consacré aux gens et aux œuvres qui l’ont influencé (le tout commenté par Harris Savides, son chef opérateur).
Mais le clou de ce dossier plus que complet, n’est pas la présentation évidente de sa célèbre famille, ni la redécouverte de Stephen Dorff trop longtemps abîmé dans de sombres séries B, mais un long reportage sur le château Marmont. Passage obligatoire pour toute star de Los Angeles qui se respecte. Trois Couleurs nous fait pénétrer dans cet endroit mythique pourtant peu connu dont on découvre l’histoire et les légendes.
Ce Hollywood Princess donne définitivement envie d'aller voir Somewhere, dernier Lion d’Or à la Mostra de Venise. 



Le hors-série consacré à Sofia Coppola est en vente dans tous les bons kiosques de France ainsi que sur Amazon

mercredi 15 décembre 2010

GOLDEN GLOBES AWARDS 2011: les nominations

Katie Holmes, Josh Duhamel et Blair Underwood ont révélé, le mardi 14 décembre, la liste des nominés de la 68e édition des Golden Globes Awards.
La cérémonie aura lieu le 16 janvier prochain.

Meilleur film dramatique
Black Swan
The Fighter
Inception
The King’s Speech
The Social Network

Meilleur film
Alice aux pays des merveilles
Burlesque
The kids are All Right
Red
The Tourist

Meilleur acteur dans un film dramatique
Jesse Eisenberg (The Social Network)
Colin Firth (The King’s Speech)
James Franco (127 heures)
Ryan Gosling (Blue Valentine)
Mark Wahlberg (The Fighter)

Meilleure actrice dans un film dramatique
Halle Berry (Frankie & Alice)
Nicole Kidman (Rabbit Hole)
Jennifer Lawrence (Winter's Bone)
Natalie Portman (Black Swan)
Michelle Williams (Blue Valentine)

Meilleur acteur dans un film comique ou musical
Johnny Depp (Alice au Pays des Merveilles)
Johnny Depp (The Tourist)
Paul Giamatti (Barney's Version)
Jake Gyllenhaal (Love and others drugs)
Kevin Spacey (Casino Jack)

Meilleure actrice dans un film comique ou musical
Annette Bening (The Kids Are All Right)
Anne Hathaway (Love and other drugs)
Angelina Jolie (The Tourist)
Julianne Moore (The Kids Are All Right)
Emma Stone (Easy A)

Meilleur second rôle masculin
Christian Bale (The Fighter)
Michael Douglas (Wall Street : l'argent ne dort jamais)
Andrew Garfield (The Social Network)
Jeremy Renner (The Town)
Geoffrey Rush (The King’s Speech)

Meilleur second rôle féminin
Amy Adams (The Fighter)
Helena Bonham Carter (The King’s Speech)
Mila Kunis (Black Swan)
Melissa Leo (The Fighter)
Jacki Weaver (Animal Kingdom)

Meilleur réalisateur
Darren Aronofsky (Black Swan)
David Fincher (The Social Network)
Tom Hooper (The King’s Speech)
Christopher Nolan (Inception)
David O. Russell (The Fighter)

Meilleur scénario
Danny Boyle (127 heures)
Lisa Cholodenko et Stuart Blumberg (The Kids Are All Right)
Christopher Nolan (Inception)
David Seidler (The King’s Speech)
Aaron Sorkin (The Social Network)

Meilleure chanson originale
Burlesque (Bound to you)
Burlesque (You haven't see the last of me)
Country Strong (Coming home)
Le Monde de Narnia : L'Odyssée du Passeur d'aurore (There's a place for us)
Raiponce (Tangled) (I see the light)

Meilleure musique originale
Alexandre Desplat (The King's Speech)
Danny Elfman (Alice au Pays des Merveilles)
A.R. Rahman (127 heures)
Trent Reznor (The Social Network)
Hans Zimmer (Inception)

Meilleur film d'animation
Moi, moche et méchant
Dragons
L' Illusionniste
Raiponce
Toy Story 3

Meilleur film étranger
Biutiful
Amore (Io sono l'Amore)
Le Concert
Kray
Haeven, in a better world

Meilleure Série Dramatique
Boardwalk Empire (HBO)
Dexter (Showtime)
The Good Wife (CBS)
Mad Men (AMC)
The Walking Dead (AMC)

Meilleure Série Comique
Glee
The Big C
The Big Bang Theory
Nurse Jackie
Modern Family
30 Rock

Meilleure Mini-Série ou Téléfilm
Carlos (Canal+)
The Pacific (HBO)
Pillars of the Earth (Starz)
Temple Grandin (HBO)
You don't know Jack (HBO)

Meilleure Actrice dans une Série Dramatique
Julianna Margulies (The Good Wife)
Elizabeth Moss (Mad Men)
Piper Perabo (Covert Affairs)
Katey Sagal (Sons of Anarchy)
Kyra Sedgwick (The Closer)

Meilleur Acteur dans une Série Dramatique
Steve Buscemi (Boardwalk Empire)
Jon Hamm (Mad Men)
Hugh Laurie (Dr House)
Bryan Cranston (Breaking Bad)
Michael C. Hall (Dexter)

Meilleure Actrice dans une Série Comique ou Musicale
Toni Collette (United States of Tara)
Edie Falco (Nurse Jackie)
Laura Linney (The Big C)
Tina Fey (30 Rock)
Lea Michele (Glee)

Meilleur Acteur dans une Série Comique ou Musicale
Alec Baldwin (30 Rock)
Steve Carell (The Office)
Thomas Jane (Hung)
Matthew Morrison (Glee)
Jim Parsons (The Big Bang Theory)

Meilleure Actrice dans une Mini-Série ou un Téléfilm
Hayley Atwell (Les Piliers de la Terre)
Claire Danes (Temple Grandin)
Judi Dench (Cranford)
Romola Garai (Emma)
Jennifer Love Hewitt (The Client List)

Meilleur Acteur dans une Mini-Série ou un Téléfilm
Idris Elba (Luther)
Ian McShane (Les Piliers de la Terre)
Al Pacino (You don't know Jack)
Dennis Quaid (Special Relationship)
Édgar Ramírez (Carlos)

Meilleure Actrice de second rôle dans une Série, une Mini-Série ou un Téléfilm
Hope Davis (The Special Relationship)
Jane Lynch (Glee)
Kelly MacDonald (Boardwalk Empire)
Julia Stiles (Dexter)
Sofia Vergara (Modern Family)

Meilleur Acteur de second rôle dans une Série, une Mini-Série ou un Téléfilm
Scott Caan (Hawaii Five-O)
Chris Colfer (Glee)
Chris Noth (The Good Wife)
Eric Stonestreet (Modern Family)
David Strathairn (Temple Grandin) (téléfilm)

vendredi 10 décembre 2010

HARRY BROWN *** (en avant-première)

Sortie: 12 janvier 2011
Réalisateur: Daniel Barber
Avec: Michael Caine, Emily Mortimer, Charlie Creed-Miles, Liam Cunningham, Jack O’Connell, David Bradley, Ben Drew…

Harry Brown, ancien marine vient de perdre sa femme. Alors qu’il ne lui reste plus que Leonard, son meilleur ami, celui-ci se fait assassiner par des jeunes de cité. Fatigué par la violence qui a envahi son quartier, Harry décide de se venger.

Pour son premier long-métrage, Daniel Barber dresse le portrait d’une Grande-Bretagne populaire gangrenée par la violence. Il y met en scène un Michael Caine de retour dans le quartier de son enfance. En effet l’acteur est né et a vécu non loin du tournage. Les gangs, il connaît. D’ailleurs, il en avait intégré un. Et l’armée, il en fit également partie. Michael Caine semblait donc prédestiné à incarner « Harry Brown ».
Excédé par cette jeunesse hors de contrôle que même la police n’intimide plus, le retraité décide de passer à l’action. On pourrait débattre durant des heures de ses procédés mais comment ne pas le soutenir face à des ados qui n’ont aucune limite.
« Harry Brown » n’est pas le premier film à traiter de ce sujet. Déjà en 2007, "This Is England" y faisait référence à travers le prisme du néonazisme.
Après 50 ans de carrière et 77 ans au compteur, qui d’autre que Michael Caine peut se vanter de tenir encore le haut de l’affiche ? D’ « Alfie », le séducteur, au psychiatre psychopathe de « Pulsions », l’acteur a un peu près tout expérimenté. Il excelle une fois de plus « Harry Brown ». Face à lui, Emily Mortimer. L’actrice anglaise interprète une inspectrice dévouée à son travail. Incarnation de la légalité et de la morale, elle perce vite à jour la vendetta orchestrée par Brown. Malgré l’opposition évidente des deux personnages, elle tendra à se diminuer tout au long du film. Si celui-ci a tendance à faire pencher la balance du côté de la loi du talion, le spectateur reste cependant libre de se forger sa propre opinion.
Thriller avant d’être une satire sociale, le film est toutefois ancré dans la réalité. Alors que des vidéos de passages à tabac circulent sans peine sur le net, « Harry Brown », sans être un tueur sans foi, ni loi, n’est que le reflet de notre société qui usée par une violence quotidienne, presque banalisée, atteint le point de non retour.

dimanche 5 décembre 2010

HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - Partie 1 **


Sortie : 24 novembre 2010
De : David Yates

Avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Ralph Fiennes, Tom Felton, Alan Rickman, Bonnie Wirhgt, Robbie Coltrane, Helena Boham-Carter, Jason Isaacs, David Thewlis, Clémence Poésy, Brendan Gleeson, Bill Nighy, Rhys, Ifans...

Voldemort est de retour pour de bon. Alors que celui dont on ne doit pas prononcer le nom et ses mangemorts raflent moldus et tout opposant, Harry Potter et ses amis partent à la recherche des horcruxes afin de les détruire.

Adaptation du dernier tome des aventures de Harry Potter, inutile de présenter l’apprenti sorcier et son univers. Si vous n’avez pas grandi avec, vous avez dû néanmoins, suivre ses aventures sur grand écran. Toujours réalisé par David Yates, pire réalisateur de toute la saga, celui-ci s’est tout de même amélioré depuis Le prince de sang-mêlé. Ce dernier qui désavouait complètement le travail de J. K. Rowling est à jeter aux oubliettes. Cette première partie de Harry Potter et les reliques de la mort n’est pas le meilleur chapitre de l’heptalogie, mais au moins, on n’est pas déçu.
Sombre, intelligent, plus adulte, on sent qu’on est passé à un tout autre niveau, et malheureusement, qu’on se rapproche de la fin. Fidèle au livre sans toutefois l’égaler, le film ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles. La violence minimisée dans les opus précédents est cette fois-ci plus présente. Le trio plus que jamais complémentaire, devant affronter le maître du mal et ses sbires, impossible de dissimuler leur cruauté. Ralph Fiennes, peu effrayant à son arrivée, incarne enfin un Voldemort inquiétant. Son inhumanité envers humains et sang-mêlés n’est pas sans rappeler une certaine époque de notre Histoire. Difficile de ne pas rapprocher la conduite de Voldemort et de ces rafleurs à celle du nazisme (la scène d’introduction, est à cet égard, parfaite).
Daniel Radcliffe, Emma Watson, et Rupert Grint qui incarnent pourtant Harry, Hermione, et Ron depuis maintenant 10 ans, en font parfois trop. Bouches ouvertes, regards affolés… Après six années passées à Poudlard, on attendait plus de self-control de leur part. Radcliffe est finalement celui qui s’en sort le mieux. Dommage que Jason Isaacs et Tom Felton, charismatiques à souhait en mangemorts tourmentés, ne soient pas plus présents à l’écran. Le film aurait gagné en subtilité et intensité.
Deux films pour un livre. On pense immédiatement à une affaire d’argent. A première vue, aucun intérêt à diviser, un roman très court. Finalement, la décision est cohérente. Le livre recèle tant d’informations et de détails indispensables à la bonne compréhension de l’intrigue, qu’un seul et unique film n’est absolument pas suffisant.
Si Yates n’atteint pas une seule fois le niveau des quatre premiers films où le mot magie prenait tout son sens, son exploitation des paysages est par contre excellente. Contempler nos trois héros dans ces contrées désertiques et hostiles nous fait réaliser à quel point ils peuvent être seuls et vulnérables. Restent les livres. Irremplaçables, même par la plus belle des adaptations. Aucun réalisateur ne pourra un jour rendre compte du talent ensorcelant de J. K. Rowling.


vendredi 26 novembre 2010

MONSTERS **** (en avant-première)



Sortie: 1er décembre 2010
Réalisateur: Gareth Edwards

Avec: Whitney Able, Scoot McNairy…

Six ans après qu’une sonde de la NASA se soit écrasée au Mexique, libérant sur terre des particules de vie extra-terrestre, une partie du pays est désertée par la population et mise en quarantaine. Un photographe est prié par son patron d’escorter sa fille à travers la zone dévastée jusqu’à la frontière américaine.

Après les excellents Cloverfield, et District 9, difficile de ne pas être sceptique devant « Monsters ». Le titre ne laisse pas vraiment place au mystère et la bande annonce enfonce le clou. Hollywood, lassé de sa phase vampires, se réfugie dans une valeur sûre, les aliens. Ces derniers ont toujours fait, il est vrai, le bonheur du box-office. Sauf que Gareth Edwards nous rappelle qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Plus un moyen qu’une fin, ces mystérieux Monsters ne sont qu’un prétexte pour le réalisateur qui préfère se pencher sur l’âme humaine.
Road-trip fantastique sur fond de jungle mexicaine dévastée, on suit le parcours initiatique de Sam et Andrew. Outre un rapprochement évident entre ces deux jeunes gens que tout oppose (Scoot McNairy et Whitney Able sont tous deux irréprochables), Edwards glorifie et défend une nature martyrisée par l’homme aussi aveugle qu’ignorant. Combattant une créature qu’il ne cherche jamais à connaître, il ravage aussi bien territoire que population tandis que les pays voisins (impossible de ne pas penser à la politique protectionniste des Etats-Unis) se referment sur eux-mêmes.
Loin du blockbuster dont on nous fait la pub, Monsters est une fable écologiste et pacifiste qui nous surprend à chaque instant. De la poésie de Terrence Malick au scènes haletantes d’un Spielberg (le film réserve quelques moments de pur suspens), il n’y a qu’un pas. Edwards a su prendre à contre-pied toutes les attentes. En plus de signer une très jolie histoire d’amour subtilement amenée, qui vit son apothéose lors d’une scène finale de toute beauté, il livre un OVNI cinématographique qui laisse bouche bée.

jeudi 18 novembre 2010

DATE LIMITE **

Sortie: 10 novembre 2010
Réalisateur: Todd Phillips
Avec: Robert Downey Jr, Zach Galifianakis, Jamie Foxx, Michelle Monaghan, Danny Mc Bride, Juliette Lewis...

Peter est à des milliers de kilomètres de sa femme prête à accoucher. Après une altercation avec Ethan, aspirant acteur, ils se font tous deux éjecter de l'avion censé les mener à Los Angeles. Ils finissent par partager une voiture pour s’y rendre.

Todd Phillips ne semble plus pouvoir se passer de Zach Galifianakis. Alors que la suite de « Very Bad Trip », le film le plus hilarant de ces dernières années, est en plein tournage, le réalisateur met de nouveau l’acteur en tête d’affiche. Et ce n’est pas pour nous déplaire.
A la fois, buddy et road movie, « Date Limite » nous propose un duo inédit qui fonctionne plutôt bien. Ce qui n’empêche pas de ressortir du film, un peu déçu. En effet, les scènes les plus drôles sont dans la bande annonce. Du coup, aucune surprise à l’arrivée. On tourne vite en rond.
En tout cas, Robert Downey Jr semble ravi de travailler avec Zach Galifianakis. Si leur relation se serait dernièrement détériorée*, l’acteur a l’air très admiratif de l’humoriste. Plutôt crédible dans la peau d’un « Sherlock Holmes » adulescent, il est ici complètement dépassé par le génie comique de Galifianakis. Plus habitué aux drames qu’aux comédies, il en fait des tonnes pour tenter d’égaler son partenaire sans jamais y parvenir. Par contre, on adore voir cet ancien toxicomane déclarer qu’il n’a jamais touché à la drogue de sa vie. Auto dérision ultime!
Mais Galifianakis est définitivement la star de ce film. Drôle et touchant (et ce même dans les situations les plus ridicules), il est incompréhensible qu’il ne soit pas plus connu. Vivement la suite de « Very Bad Trip », qu’il soit enfin consacré star mondiale, comme il se doit.

*Un différend à propos d'une éventuelle participation de Mel Gibson dans la suite de « Very Bad Trip » aurait envenimé leur relation. Robert, adepte des secondes chances, n'aurait pas apprécié l'opposition de Zach et du reste de l'équipe à son cameo.

vendredi 12 novembre 2010

LA PRINCESSE DE MONTPENSIER **


Sortie: 3 novembre 2010
Réalisateur: Bertrand Tavernier
Avec: Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Gaspard Ulliel, Raphaël Personnaz, Grégoire Leprince-Ringuet, Michel Vuillermoz, Florence Thomassin...

1562. Marie de Mézières est folle amoureuse d’Henri de Guise mais son père décide de la marier avec Philippe de Montpensier. Après leur mariage, ce dernier appelé par le roi, la confie à son bon ami, le comte de Chabannes. Il ne tarde pas, lui aussi, à être séduit par la jeune femme. Mais Marie n'a pas oublié de Guise. Enjeu de rivalités amoureuses auxquelles viendra s'ajouter par la suite, le duc d'Anjou, le frère du roi, Marie à force de passion, se perdra.

Après un thriller au cœur du bayou de la Nouvelle-Orléans avec Dans la Brume électrique, Bertrand Tavernier retourne aux films de costume. La princesse de Montpensier, sélectionné en compétition officielle au dernier festival de Cannes (où il n’a rien remporté), est une adaptation de la nouvelle éponyme de Madame de la Fayette (1662). Vie romancée de personnages ayant réellement existé (quoique Marie semble être une pure invention), Madame de la Fayette, féministe avant l’heure, y décrit à travers l’histoire d’une passion, la liberté entravée des femmes de son époque.
Difficile pour Bertrand Tavernier de choisir celle qui interprétera cette femme au destin bridé. Il a finalement porté son choix sur Mélanie Thierry. Césarisée pour Un dernier pour la route, l’actrice française qui a donc le vent en poupe en ce moment, est plutôt crédible dans la peau de Marie. Mais elle ne se contente que du strict minimum. Elle est bien belle et douce, mais tant que le tout manque cruellement de fougue. Pendant que Gaspard Ulliel (Henri de Guise), lui, déborde de passion, son animalité croissant avec les années, Mélanie Thierry aurait dû s’adjaniser davantage.
Ses partenaires masculins s’en sortent par contre à merveille. Ainsi, Grégoire Leprince-Ringuet (croisé dans La princesse de Clèves, également une adaptation de Madame de la Fayette) assure dans le rôle du mari trompé et jaloux. Ulliel est, quant à lui, dans son élément. Tandis que Raphaël Personnaz (le duc d’Anjou) est la révélation du film. Heureusement que le jeune comédien est là pour relever le ton accablé du film, de sa jovialité et de son charisme. Mais tout du long, on a d’yeux pour que Lambert Wilson. L’acteur auréolé du succès du très récent Des hommes et des dieux, doit être dans une période prolifique. Tour à tour, pygmalion, protecteur, amoureux platonique, père de substitution de la jeune Marie, le comte de Chabannes est le plus admirable et le plus sincère de tous ses prétendants. Wilson est tout bonnement magnifique. On ne lui connaissait pas cet aura si romantique.
La princesse de Montpensier serait d’un académisme ennuyeux selon certains. Peut-être. Mais le dernier Tavernier vaut tout de même le détour. Un rappel de la place de la femme au XVIème siècle ne peut pas faire de mal et Lambert Wilson est plus touchant que jamais.

dimanche 7 novembre 2010

L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE ***

Sortie: 3 novembre 2010
Réalisateur: Eric Lartigau
Avec: Romain Duris, Maina Foïs, Niels Arestrup, Catherine Deneuve, Branka Katic...

Avec l’adaptation libre mais fidèle du livre éponyme de Douglas Kennedy, Eric Lartigau change de registre. Réalisateur de « Mais qui a tué Pamela Rose » ou « Prête moi ta main », le compagnon de Marina Foïs donne cette fois dans le genre dramatique. Paul Exben (Romain Duris), avocat réputé et passionné de photographie, tue par accident l'amant de sa femme. Il décide alors de se faire passer pour mort et de fuir au loin. Une occasion pour lui de s'adonner à sa passion et d'enfin vivre sa vie.
Critique acerbe de l’Amérique bien pensante, Kennedy a refusé cinq offres de transposition avant d’accepter celle du réalisateur français. Si ce dernier installe l’intrigue en Europe au lieu de l’Amérique d’origine, il ne trahit pas un instant le caractère acéré de la plume du New Yorkais. Ainsi Lartigau joue le jeu et dénonce les travers de la petite bourgeoisie française. Mais c’est surtout la seconde partie du film axée sur la fuite de Paul qui nous intéresse le plus. Après la découverte de son talent comique monstre dans « L’arnacoeur », Romain Duris se montre ici tout en nuance. L’acteur, certainement le meilleur de sa génération, est aujourd’hui âgé de 38 ans. Il semble enfin en avoir fini avec ces rôles de trentenaires puérils et avoir gagné en maturité. Six ans après « De battre mon cœur s’est arrêté », il retrouve son partenaire Niels Arestrup. Dans « L’homme qui voulait vivre sa vie », ce monstre sacré du cinéma français, incarne une véritable chance pour le personnage de Duris. On adore également Branka Katic, actrice serbe solaire qu’il ferait bon de voir davantage.
Au final, ce long-métrage ne restera pas dans les annales mais c’est un joli film sur le thème de la rédemption qui mérite d’être vu. La réalisation de Lartigau, tout comme la totalité du casting, est à la fois sobre et juste. Jamais grandiloquent, « L’homme qui voulait vivre sa vie », est un de ces films où l'on ne se permet pas de craquer à l'image du héros. On retient son souffle jusqu'à la fin, touché par la destinée de cet homme torturé, voué à vivre dans la peur toute sa vie.

vendredi 5 novembre 2010

SCOTT PILGRIM vs THE WORLD **

Sortie: 1er décembre 2010
Réalisateur: Edgar Wright
Avec: Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Anna Kendrick, Ellen Wong, Kieran Culkin, Jason Schwartzman, Chris Evans, Brandon Routh...

Premier film du britannique Edgar Wright sans ses complices de « Shaun of the Dead » (à savoir Simon Pegg et Nick Frost), « Scott Pilgrim v. s. The world » est l’adaptation des six comic books de la série de Bryan Lee O’Malley.
Scott a 22 ans et est bassiste dans un groupe de rock amateur. Un soir, il croise le regard de Ramona Flowers et tombe immédiatement amoureux d’elle. Mais pour avoir le droit de sortir avec elle, il devra combattre et vaincre ses sept ex-petits amis.
« Encore une transposition de comic », critiqueront certains. Oui, mais cette fois-ci, elle ne se prend pas du tout au sérieux. Dans la lignée de l’excellent « Kick Ass », Hollywood continue de privilégier les jeunes geeks maladroits, héros presque malgré eux. Toutefois, les membres de la Ligue des justiciers ne sont pas prêts de disparaître de nos écrans. En effet, une flopée de collants est prochainement attendue. Entre « The Green lantern », « Captain America » ou encore « Superman » (repris en main par Zack Snyder), les défenseurs de la veuve et de l’orphelin restent les chouchous du public.
Mais le pouvoir geek étant actuellement en place, difficile de faire sans eux (même David Fincher a cédé à la mode avec succès avec « The Social Network »). En même temps, la Mecque du cinéma l’aura bien compris, s’identifier à Michael Cera, ou autres Jesse Eisenberg, est plus facile. Finalement, « Scott Pilgrim… » ne fait que répondre à la demande.
Construit sur un rythme vif, empreint d’un esprit comic à chaque scène, le nouveau film de Wright est fun et délirant. C’est un pur moment de divertissement doté d’un casting plutôt réussi. Michael Cera, déçoit cependant. Il est toujours aussi cool mais les acrobaties de l’acteur ne séduisent pas. En outre, le rôle de l’ado timide et gauche, c’était bien mignon au début mais il serait temps pour lui de passer à la vitesse supérieure. Tel son collègue Jesse Eisenberg (Mark Zuckerberg chez Fincher) qui a désormais une bonne longueur d’avance. Pourtant l’acteur avait amorcé un début d’évolution avec « Be Bad » (rappelez-vous de François, le double maléfique du héros), mais il n’a pas encore su transformer l’essai. Du coup, il se fait piquer la vedette par tous ses petits camarades de jeu. Excepté par Mary Elizabeth Winstead qui n’a jamais été aussi fade.
Par contre, on adore Kieran Culkin, dans la peau de Wallace, le colocataire gay. Ainsi qu’Anna Kendrick en sœur trop inquisitrice… Mais c’est Jason Schwartzman (Gideon, un des ex de Ramona) qui remporte la palme. Touchant en Louis XVI chez sa cousine Sofia Coppola (« Marie-Antoinette »), l’acteur qui alterne entre films indépendants, séries (« Bored to death ») et musique (Coconuts Records, juste génial), a définitivement le métier dans le sang.
Brandon Routh emporte également tous nos suffrages. Devenu célèbre après le trop sérieux et raté « Superman returns », son incarnation de Todd, bassiste benêt et végétalien, nous fait découvrir une autre facette de son jeu.
Mais, soyons sérieux. « Scott Pilgrim… » est loin d’atteindre le niveau de « Kick ass » mais on rit durant deux heures des péripéties de son héros. Et au final, c’est tout ce qui compte.

samedi 23 octobre 2010

PICTURE ME ***

"Le journal vérité d'un top model"
Sortie: 20 octobre 2010
Réalisateur: Sara Ziff et Ole Schell
Avec: Sara Ziff, Ole Schell, Sena Cech, Caitriona Balfe, Karl Lagerfeld, Heather Marx...

Repérée à 14 ans par un photographe, à la sortie de son école, Sara Ziff enchaîne rapidement défilés et séances photos pour les plus grands noms de la mode. Une fois bien intégrée dans la profession, elle et son petit ami se mettent à filmer son quotidien. Si au départ, ses vidéos se font innocentes, sa caméra perce vite à jour les dérives du milieu.

Lauréat du prix "Leonardo’s Horse" au dernier Festival du Film International de Milan, "Picture me" ne devait être au départ qu'un journal intime sous format vidéo. Mais après cinq années, la caméra à la main, Sara Ziff et son compagnon Ole Schell, se sont aperçus de la richesse des images récoltées. Impossible de ne pas rendre le tout public.
« Picture me » n’est pas le premier documentaire consacré au monde de la mode. Déjà l’année dernière "The September Issue" dévoilait les coulisses du Vogue américain en suivant Anna Wintour dans l’élaboration d’un numéro. Plus dynamique, celui-ci ne souffrait d’aucune longueur contrairement au documentaire de Ziff et Schell. Mais c’est bien le seul défaut de l’œuvre de ces deux amateurs pleins de bonne volonté. Car si "Picture me" peut parfois s’avérer un peu brouillon, les témoignages chocs de certaines collègues de Ziff, délivrés en toute intimité, retiennent l’attention.
Il faut tout de même l’avouer, dans un premier temps, on n’apprend pas grand-chose. Les mannequins prendraient de la cocaïne pour tenir, seraient victimes d’anorexie, et seraient très loin d’être majeures pour certaines. Ah bon ! Tout ça, on le sait déjà, ces problèmes ayant fait le tour de la planète. Mais quand la colocataire de Sara, Sena se confie, le ton prend une toute autre tournure. Sous ses airs candides, le top ne l’est certainement plus. Alors, oui, le métier de mannequin paye. Mais c’est oublié qu’on doit rembourser l’agence qui ne dépense pas un centime pour vos déplacements, vos books, ou votre hébergement… On rencontre des personnages incroyables aussi, de grands stylistes, de grands photographes… Sauf qu’on redescend vite de son nuage quand un de ces derniers tentent d’abuser sexuellement de vous.
Une autre jeune fille violée par un célèbre photographe a, elle, par crainte de voir sa carrière voler en éclats, supplié Ziff de supprimer la séquence où elle révèle le nom de son agresseur. Pour dire !
Sara Ziff, a, elle, repris le chemin de l’école. Elle étudie les sciences politiques à l’université de Columbia. Elle continue de poser pour des amis mais milite cependant pour améliorer les conditions de vie des mannequins.
"The september issue" était peut être plus glamour et ludique. Mais Ziff, avec trois bouts de ficelles, va plus loin. Elle ose s’attaquer à la face cachée de ce monde d’apparences et donne pour la première fois la parole aux mannequins. Porte manteaux pour couturiers, créatures de rêves pour magazines, Sara Ziff nous rappelle qu’elles sont avant tout faites de chair et de sang, et surtout de sentiments.

mercredi 20 octobre 2010

BURIED ** (en avant-première)

Sortie: 3 novembre 2010
De: Rodrigo Cortes
Avec: Ryan Reynolds, et avec les vois de Robert Paterson, José Luis Garcia Perez, Samantha Mathis...

Paul Conroy n'a que 90 minutes pour refaire surface. Pris en otage et enterré vivant par ses ravisseurs irakiens, il ne dispose que d'un briquet, d'un portable et d'un couteau pour s'en sortir.

Présenté au festival de Sundance puis à celui de Toronto, "Buried" a également été en compétition à Deauville où il a reçu le prix de la critique internationale. Il est seulement le second film de Rodrigo Cortes connu pour sa multitude de courts-métrages (« Le concurrent » étant celui le plus primé de l’histoire).
Ni une catastrophe, ni le film révolutionnaire tant attendu, "Buried" a au moins le mérite de nous tenir en haleine. Malheureusement, on ne s’identifie jamais vraiment au personnage de Paul Conroy, mais on se préoccupe tout de même assez de son sort pour suivre avec sérieux son épopée souterraine. Jouant sur la peur universelle d’être enterré vivant, ce huis clos claustrophobe distille suspens et angoisse une heure trente durant. A mesure que son briquet et son portable faiblissent, on se rappelle qu’il n’a que peu de temps devant lui pour s’en sortir. On se met finalement à compter les secondes avec lui.
Ryan Reynolds pensait trouver ici son meilleur rôle (ce qui n’était pas difficile vu sa filmographie) mais du tout du long, il ne fait que tenter de nous prouver qu’il n’est pas un acteur sans intérêt. Peine perdue. Sans véritable partenaire pour lui donner la réplique (non, une conversation téléphonique ne compte pas), l’acteur brasse du vent. Essaye encore !
Au final, "Buried" se révèle surtout être, non une profonde, mais une intéressante réflexion sur la gestion des otages et le dévoiement de certains patrons. En gros, Cortes vous explique qui se bougera pour vous si vous vous retrouvez un jour au fond du trou.

vendredi 1 octobre 2010

THE SOCIAL NETWORK **** (en avant-première)



Facebook, ton univers impitoyable

Sortie : 13 octobre 2010
De : David Fincher
Avec : Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield, Rooney Mara...

Octobre 2003, Mark Zuckerberg vient de se faire plaquer par sa petite amie. Blessé et éméché, il met alors en ligne le site Facemash où il faut voter pour la plus jolie fille d’Harvard. Saturant le réseau de la fac, Mark suscite l’admiration mais également la controverse. Repéré par trois étudiants qui ont besoin d’un programmateur pour lancer leur idée de réseau social uniquement destiné à l’université, il se lance dans l’aventure et crée Facebook de son côté.

500 millions de membres pour une valeur de 33 milliards de dollars selon Forbes. Voilà ce que représente Facebook. Et son créateur, n'est pas en reste, Mark Zuckerberg étant le plus jeune milliardaire au monde se plaçant même devant Steve Jobs (créateur d’Apple). Adapté de l’essai de Ben Mezrich, The accidental billionaires (titré La revanche d'un solitaire en France), The social network reprend la trame du livre. Ainsi Zuckerberg aurait piqué l'idée du réseau social à Cameron et Tyler Winklevoss, deux étudiants éminents qui ne pouvaient le créer par eux-mêmes.
Partant de ce fait, non avéré, David Fincher réalise un portrait qui se prend au final pour une véritable tragédie grecque. Qui aurait pu imaginer que ce geek qui se balade en claquettes-short en hiver deviendrait un jour milliardaire. Pourvu d'une confiance en lui absolue et d'une intelligence qui frise le génie, Zuckerberg épris de revanche fera de réels sacrifices pour parvenir à la reconnaissance sociale tant convoitée. En effet, Eduardo Saverin, protagoniste le plus méconnu mais certainement le plus intéressant, fera les frais de son ambition. Seul vrai ami de Zuckerberg, Saverin devient à sa demande son associé et co-fonde Facebook avec lui. Zuckerberg à l'informatique et Saverin aux finances, le réseau social s’étend bientôt au-delà de Harvard et touche les plus grandes universités européennes. Devenu mondial, le site intéresse de près Sean Parker. Entrepreneur précoce et malin, ce dernier convainc de riches investisseurs de s'engager auprès de Zuckerberg qui finit par sacrifier son ami Saverin au profit de son nouveau partenaire.

mardi 28 septembre 2010

MANGE PRIE AIME **

Titre original: Eat, Pray, Love
Sortie: 22 septembre 2010
De: Ryan Murphy
Avec: Julia Roberts, Richard Jenkins, Javier Bardem, Billy Crudup, Viola Davies, James Franco...

Adaptation du best-seller d’Elizabeth Gilbert, Eat, Pray, Love (One Woman’s Search for Everything across Italy, India, and Indonesia), “Mange, Prie, Aime” marque le retour de Julia Roberts sur nos écrans. Cantonnée aux seconds rôles depuis quelques années, la star a choisi de revenir sur le devant de la scène avec le récit autobiographique d’une quadragénaire en quête d’un nouveau départ à travers le monde après un douloureux divorce.
Manger en Italie, prier en Inde, et aimer à Bali. Tel est le programme de l’héroïne (les étapes ont d’ailleurs été tournées chronologiquement). Bref, autrement dit, une série de clichés et de cartes postales. On aimerait détester une telle avalanche de mièvrerie et enfin trouver à redire sur Julia Roberts. Mais non, il n’y a rien à faire. Elle est un soleil à elle toute seule et nous piège à chacun de ses sourires. Et puis peu importe que le film use et abuse des poncifs du genre. Quel mal y’a-t-il à vouloir reprendre les rênes de sa vie ? Liz Gilbert s’est juste risquée à faire ce que beaucoup d’autres n’oseraient. Alors oui, on mange des pâtes et on boit des capuccinos en Italie, on prie dans un beau temple en Inde et personne n’a l’air réellement pauvre et on trouve l’amour à Bali car paraît-il là-bas c’est ce qui se fait de mieux. Mais au final, on finit par les apprécier tous ces stéréotypes et on a comme une furieuse envie de lire le livre après coup. Il faut dire que Ryan Murphy dont ce n’est que le deuxième film et qui est accessoirement le créateur de « Nip/Tuck » et « Glee », a un sens de l’image et de la mise en scène à tomber. Oui car avouons-le, tous ces paysages ont beau être dignes de cartes postales, les cartes postales en questions sont assez époustouflantes. En fait, on aimerait bien nous aussi partir en quête de son équilibre à l’autre bout de la terre, dans ces petits coins de paradis. Julia Robert, complètement ébranlée par le tournage, a même fini par se convertir à l’hindouisme. On ira peut être pas jusque là. Le film est bon mais pas tant que ça non plus. Par contre, on se laisserait bien tenter par une petite pause dolce farniente, quelques minutes de méditation et des vacances à Bali. En attendant, il y a toujours le chinois au coin de la rue. Bon allez, « Attraversiamo ! »

dimanche 26 septembre 2010

LES PETITS MOUCHOIRS ** (en avant-première)

Sortie: 20 octobre 2010
De: Guillaume Canet
Avec: François Cluzet, Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Benoît Magimel, Jean Dujardin, Laurent Lafitte, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Anne Marivin, Louise Monot, Joël Dupuch...

Comme chaque été, une bande de potes partent tous ensemble en vacances au Cap Ferret. Mais cette année, un membre du groupe manque à l’appel.

Hospitalisé, il y a quelques années, Guillaume Canet n’aura vu que deux personnes sur tout un mois d’août. Partant de ce fait personnel, le réalisateur a par la suite étoffé son scénario. Non pas en faisant de ce troisième long-métrage, un film autobiographique mais un patchwork d’expériences vécues, pour la plupart, par ses amis. Film de potes dans la veine de « Un éléphant, ça trompe énormément » ou « Les copains d’abord », Canet a réuni une grande partie de ses amis pour interpréter les différents personnages. Ainsi on retrouve sa compagne Marion Cotillard, Jean Dujardin qu’il connaît depuis les bancs de l’école, Benoît Magimel avec qui il a commencé à l’âge de 17 ans, son camarade de jeu François Cluzet, ou encore Anne Marivin et Gilles Lellouche dans son entourage depuis une bonne dizaine d’années. Le tournage s’est donc déroulé dans la bonne humeur, la confiance étant établie dès le départ entre chacun. Une confiance qui n’a cependant pas empêché Canet de devoir rappeler à l’ordre ses petits camarades, la bonne ambiance prenant parfois le dessus sur le travail. Après ses premiers pas derrière la caméra avec « Mon idole », la confirmation d’un talent certain avec « Ne le dis à personne », Canet prend son envol avec ce nouveau film. « Les petits mouchoirs » écrit en cinq mois par ce dernier, est son oeuvre la plus personnelle et sûrement la plus émouvante. Hormis une fin larmoyante dont on aurait pu se passer, le scénario est très travaillé. Ecrit au rythme de la musique, cette dernière occupe une place essentielle et ce sont d’ailleurs les scènes sans dialogue qui sont les plus saisissantes.
Quant aux acteurs, tous sans exception font honneur à l’écriture de Canet. Parmi les stars à l’affiche, on retiendra surtout l’hilarant Laurent Lafitte, François Cluzet, juste génial en maniaque névrosé, Jean Dujardin, bouleversant, et Gilles Lellouche qui se bonifie avec le temps. Concernant Marion Cotillard, on ne répétera jamais assez que ses plus beaux rôles sont français.
Cependant, ils se font tous voler la vedette le temps d'une scène par un acteur amateur mais vrai ostréiculteur, Joël Dupuch, chez qui Canet va régulièrement manger des huîtres.
Sur le plan technique, on préférera cependant « Ne le dis à personne » dont la réalisation est plus aboutie, mais côté émotion « Les petits mouchoirs » remporte la palme. Canet plus que jamais inspiré et investi, nous incite à nous exprimer, à nous libérer de ces petits mouchoirs qui recouvrent nos craintes injustifiées. Bref, à relativiser cet enfer qu’est les autres.





Merci à Guillaume Canet et à Gilles Lellouche pour leur gentillesse, leur humour et leur disponibilité. Et surtout merci encore mille fois à Allociné.

lundi 20 septembre 2010

LE DERNIER EXORCISME **

Titre original : The last exorcism
Sortie : 15 septembre 2010
De : Daniel Stamm
Avec : Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr, Louis Herthum, Caleb Landry Jones, Tony Bentley,

Alors que le révérend Cotton Marcus se fait suivre par une équipe de documentaristes, à qui il avoue procéder à de faux exorcismes, il est appelé au chevet de Nell qu'il pense atteinte de troubles psychiatriques. Mais la jeune fille est réellement possédée.

Si Le projet Blair Witch et Cloverfield survendaient le concept de caméra embarqué, Le dernier exorcisme intègre le principe sans s'en vanter. Du coup, la caméra devient vraiment l’unique point de vue du spectateur et on se laisse embarquer dans une histoire intimiste qui parvient à se passer de gros effets. L'élément le plus terrifiant du film étant cette authentique ferme de la Louisiane profonde. Un seul angle étant adopté, on est sur les nerfs à chaque franchissement de portes. Mais de là à avoir peur...! On est ici aussi terrifié que par la version de William Friedkin. C'est à dire, pas du tout (si, si, L'exorciste a mal vieilli). Mais la dernière production d'Eli Roth sort cependant du lot. Si Esther reste le dernier film le plus flippant en date, Le dernier exorcisme ne démérite pas. Et ce, grâce à un scénario bien ficelé. Le tout a beau être du déjà vu, l'opposition entre fanatiques religieux qui veulent à tout prix que Nell soit possédée et ceux plus pragmatiques, insuffle au film un vrai suspens. Nell, n'est-elle qu'une innocente un peu dérangée ou a-t-elle réellement besoin d'un exorcisme? Impossible de démêler le vrai du faux jusqu'à la fin. Les secrets de famille et autres faux-semblants finissant de rendre le tout confus.
Les acteurs, tous parfaits, aident également à nous mettre le doute. L'excellent Patrick Fabian (Cotton Marcus), faux prédicateur mais vrai psychologue et la stupéfiante et très souple, Ashley Bell (Nell), sont tellement attachants, qu'on n'hésite pas un instant à faire pencher la balance de leur côté. Comment une gamine aussi adorable peut-elle être possédée?
La fin délirante, limite "WTF!", nous rappelle à l'ordre. Ah oui, c'est vrai, on est venu voir un film d'horreur. Cependant, il reste abusivement interdit au moins de seize ans. Car au final, Le dernier exorcisme n'est rien d'autre qu'un bon thriller déguisé pour mieux dénoncer les dérives du système clérical. En gros, on nous explique comment les pasteurs et autres prédicateurs sont de simples escrocs qui n'en veulent qu'à notre argent. Du coup, le fameux exorcisme du titre passe à la trappe. En attendant, on n'est pas prêt de poser un pied à la Nouvelle-Orléans. On ne sait jamais!

THE RUNAWAYS ***

Sortie: 15 septembre 2010
De: Floria Sigismondi
Avec: Kristen Stewart, Dakota Fanning, Michael Shannon, Riley Keough, Scout Taylor-Compton, Stella Maeve, Alia Shawkat...

1975, Joan Jett est déjà en pourparlers pour former son propre groupe de rock quand son producteur rencontre Cherie Currie. Le courant passe très vite entre les deux jeunes filles. Les Runaways sont nées.

Essentiellement centré sur une Cherie Currie rattrapée par le star-system (Floria Sigismondi s'inspire d'ailleurs de son autobiographie), le film se révèle être bien plus qu'une biographie. Véritable portrait de deux ados rebelles en quête de gloire, la réalisatrice nous conte leur ascension puis leur déchéance sans jamais les juger. Tout ça au son d'une BO énergisante en parfait accord avec l'ambiance feutrée. De "Hollywood" à l'atomique "Cherry bomb" (peut-être le plus gros succès du groupe), on regrette de ne pas avoir eu vingt ans en 1975.
Les deux héroïnes à mille lieues de l'univers "Twilight" offrent un jeu ardent. Dakota Fanning épate dans un rôle complètement inédit. Oubliez l'adorable fillette de "Man on fire" ou de "Mon nom est Sam", elle est aujourd'hui une ado qui en veut. Mais sa collègue lui pique la vedette. On ne voit que Kristen Stewart, plus charismatique que jamais. Si certains pensent que le rôle de Bella lui collera à la peau, elle prouve ici qu'il n'en sera rien.
Notons également la brillante prestation de Michael Shannon (pour mémoire, l’unique intérêt des "Noces rebelles"). L'acteur continue une discrète mais solide carrière. Il excelle dans la peau de Kim Fowley, producteur abusif mais génial des années 70 (on lui doit notamment d'avoir découvert les Stooges et Kiss).
L'adolescence de Currie et Jett arrosée de sexe, de drogues et d'auto-destruction paraît finalement sage à l'écran mais suffisamment à la dérive pour nous donner un aperçu de ce qu'est réellement la rock'n'roll attitude. The runaways n'ont été qu'une étoile filante dans le monde du show-business. Et pourtant ces filles avant-gardistes pourraient encore aujourd'hui en remontrer à certains qui tentent vainement de se prendre pour des rockstars.
A noter la présence au générique de Riley Keough, la petite-fille du King. Difficile de faire plus rock!

jeudi 16 septembre 2010

TWELVE *


Sortie : 8 septembre 2010

De : Joël Shumacher
Avec : Chace Crawford, Curtis Jackson, Emma Roberts, Rory Culkin, Ellen Barkin...

Ruiné après la mort de sa mère, White Mike quitte son école privée et prisée de l'Upper East Side pour en devenir le dealer.

Adapté du roman éponyme et quasi autobiographique de Nick McDonnell, Twelve bénéficiait a priori d'un bon sujet. Certainement fervent lecteur de Bret Easton Ellis, l'auteur de 17 ans relate la déchéance de la jeunesse dorée américaine qui se fourvoie dans les drogues et le sexe.
Mais Joel Shumacher (qui tente en vain de nous faire croire qu'il est plus qu'un réalisateur d'action movies) rend le tout, long, lent, ennuyeux, et bien trop bavard. La voix off (assurée par Kiefer Sutherland) est complètement dispensable, on aurait préféré qu'il se taise et nous apprécier le jeu d'un Chace Crawford motivé. En effet, ce dernier, cherchant à se débarrasser de l'étiquette Gossip Girl, s'est choisi un rôle à contre-emploi. Crédible, on découvre que le registre dramatique sied très bien à l'acteur. Mais il serait peut être temps qu'il quitte l'Upper East Side. Si le quartier est plus perverti que dans la série, on retrouve le même style de protagonistes, en plus mal fagotés. Finalement, Crawford ne s'est pas encore réellement défait des habits de Nate Archibald.C'est un personnage dit secondaire qui lui pique la vedette. On adore Rory Culkin, le petit frère de Malcauley, qui organise des soirées pour la jeune société, et se fait manipuler malgré lui par des pouffes en recherche de gloire éphémère. Il se fait même brutalisé par son grand frère quelque peu dérangé (c'est d'ailleurs ce dernier qui finira lors d'une scène plutôt mémorable à nous sortir d'une proche léthargie). Il est le seul personnage auquel on s'attache véritablement.Bref, Shumacher rate complètement le coche. Le film tourné en seulement 23 jours bâcle le traitement de son sujet. Et la fin faussement moraliste finit de gâcher le film. 

dimanche 12 septembre 2010

FESTIVAL de DEAUVILLE 2010 : palmarès

Emmanuelle Beart et les membres de son jury (Jeanne Balibar, Lucas Belvaux, Faouzi Bensaïdi, Christine Citti, Fabrice du Welz, Tony Gatlif, Denis Lavant, Abderrahmane Sissako) ont rendu leur verdict. Palmarès de la 36ème édition du festival de Deauville:

GRAND PRIX

"MOTHER AND CHILD" de Rodrigo Garcia
Avec Annette Benning, Naomi Watts, Kerry Washington, Samuel L. Jackson...
Sortie: 27 octobre 2010
> Il y a 35 ans, Karen alors âgée de 14 ans n'a pas eu d'autres choix que d'abandonner son enfant. Elizabeth, sa fille, est aujourd'hui une grande avocate qui n'a jamais ressenti le besoin de retrouver sa mère biologique jusqu'au jour où elle apprend qu'elle est enceinte.


PRIX DU JURY EX AEQUO


"WINTER'S BONE" de Debra Granik
Avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser...
Sortie: 3 novembre 2010
> Une jeune fille de 16 ans part à la recherche de son père poursuivi par la police. Si elle ne prouve pas sa mort ou qu'elle ne parvient pas à l'obliger à se rendre devant les tribunaux ,elle risque de perdre la maison familiale et de se retrouver avec ses jeunes frères et soeurs à la rue.


"THE MYTH OF THE AMERICAN SLEEPOVER" de David Robert Mitchell
Avec Claire Sloma, Marlon Morton, Amanda Bauer, Brett Jacobsen...
Sortie: aucune date de sortie pour le moment
> Maggie, Rob, Claudia et Scott vivent leurs derniers instants de l'été. L'occasion de multiplier les expériences...


REVELATION CARTIER
(Le jury était présidé par le réalisateur et scénariste Manuel Pradal et se composait de la réalisatrice Emma Luchini, et des comédiens, Jonathan Lambert, Roxane Mesquida, et Sébastien Thiery)

"HOLY ROLLERS (Jewish connection)" de Kevin Asch
Avec Jesse Eisenberg, Justin Bartha...
Sortie: 23 février 2010
> New York, fin des années 90, des milliers de pilules d'ecstacy arrivent d'Amsterdam par le biais de Juifs orthodoxes, mules à leur insu. Sam, 20 ans, accepte d'en faire partie sans hésitation séduit par l'argent facile.


CRITIQUE INTERNATIONALE


"BURIED" de Rodrigo Cortes
Avec Ryan Reynolds
Sortie: 3 novembre 2010
> Paul, entrepreneur américain, pris en otage en Irak se retrouve enterré. Dans le coffre en bois qui lui sert de cercueil, il ne dispose que de 90 minutes et d'un portable à moitié rechargé pour s'en sortir.

vendredi 10 septembre 2010

PIRANHA 3D ***

Sortie: 1er septembre 2010
De: Alexandre Aja
Avec: Steven R. Mcqueen, Jessica Szohr, Elizabeth Shue, Adam Scott, Kelly Brook, Jerry O'Connell, Riley Steele, Ving Rhames, Christopher Lloyd, Richard Dreyfuss, Eli Roth...

En plein springbreak à Lake Victoria, un tremblement de terre ouvre une faille sous le lac de la ville libérant des milliers de piranhas affamés.

Après le très cathartique "La colline a des yeux" et le décevant "Mirrors", Alexandre Aja poursuit son ascension à Hollywood avec sa propre interprétation d'attaques de piranhas. Si le "Piranha II" (1981) de James Cameron a marqué les esprits (le réalisateur devait d'ailleurs faire une apparition), Aja déclare s'être plus inspiré de la version de Joe Dante de 1978.
A défaut d'avoir pu faire jouer Cameron, le réalisateur français a pu compter sur un caméo (un peu frustrant) de Richard Dreyfuss. Guest-star beaucoup plus logique que le cinéaste tant l'ombre des "Dents de la mer" plane tout au long du film. D'Elizabeth Shue (trop rare sur les écrans) qui endosse les habits de Roy Scheider au massacre collectif en bord de mer, les poissons mangeurs d'hommes d'Aja nous rappellent sans cesse le traumatisant Bruce* (la musique inquiétante de John Williams en moins). Pourtant, Aja dit avoir surtout pensé aux "Gremlins" (autre oeuvre de Joe Dante) durant le tournage afin d'équilibrer au mieux horreur et humour. Mais on a beau cherché, point de piranha aussi adorable que Guizmo. D'ailleurs, il n'y a qu'à se remettre en mémoire, l'affiche des "Dents de la mer" (cliquez ici pour la voir) afin de constater que celle de "Piranha 3D" y fait explicitement référence.
Fort de tous ces modèles, Aja avait alors toutes les clés en main pour nous signer un film gore et surtout fun. Mission réussie. Malgré la censure des frères Weinstein qui ont coupé douze minutes du film craignant qu'il ne puisse être destiné à un large public, "Piranha 3D" est le long-métrage le plus sanguinolent vu depuis un certain temps (depuis "La colline a des yeux", peut être). Les victimes de ces tueurs marins prennent clairement un bain de sang. Un carnage enjolivé par une 3D impeccable. Même Cameron (encore lui) ne pourrait pas en dire autant de son "Avatar".
Autre réussite du film, avoir placer l'intrigue lors du springbreak. Passer la société américaine au vitriol étant une des occupations préférées d'Aja, le réalisateur n'allait pas manquer de faire basculer cette semaine de débauche en véritable enfer. En effet, s'il se fait plus léger ici que dans "La colline a des yeux" (où il dézinguait au propre comme au figuré les conséquences désastreuses de la politique nucléaire des Etats-Unis), le ton est plus que jamais caustique. C'est assez ironique de voir une jeunesse américaine hautaine et superficielle, prendre une leçon de vie par plus petits qu'elle. Aja s'amuse et nous amuse. Peu importe au final quel message mordant il tente de faire passer, on passe une heure trente à rire angoissé de cette boucherie hyper réaliste. On n'est toutefois pas prêt de remettre un pied dans l'eau.

*Bruce était le surnom donné par Steven Spielberg au requin mécanique de son film.

mardi 7 septembre 2010

KABOOM *** (en avant-première)

Sortie: 6 octobre 2010
De: Gregg Araki
Avec: Thomas Dekker, Juno Temple, Haley Bennett, Roxane Mesquida, Chris Zylka, Kelly Lynch...

Smith, sexuellement "non déclaré", voit sa vie étudiante bouleversé lors d'une soirée. Sur le chemin du retour, il assiste à l'assassinat d'une jeune fille rousse dont il rêve toutes les nuits. De mystérieux évènements ne cessent alors de se produire autour de lui.

Mal aimé aux Etats-Unis où ses histoires extravagantes très sensuels passent mal auprès d'une critique trop moraliste, Gregg Araki semble avoir trouvé un public plus tolérant en Europe. Pour preuve, le réalisateur s'est vu remettre un prix au dernier festival de Cannes. "Kaboom" non sélectionné mais présenté hors compétition a reçu la première Queer Palm (une "palme gay" venant récompenser un réalisateur contribuant aux questions lesbiennes, gays, bi ou trans).
Après le très sérieux "Mysterious Skin" (2004), Araki préfère continuer sur sa lancée et rester dans la même veine ludique que "Smiley Face" (2007). Seul le spleen mélancolique d'une jeunesse perdue qui se jette à corps perdu dans le sexe subsiste. Thème d'ailleurs de prédilection pour le cinéaste de 51 ans depuis "The doom generation".
"Kaboom" n'y échappe donc pas mais traite le tout avec un humour ravageur. On ne s'ennuie pas une seule seconde devant cette comédie aux allures de farce. Thomas Dekker, invisible dans le dernier "Freddy", est parfaitement à l'aise dans l'univers d'Araki. Il est aussi, il faut le dire, épaulé par une équipe de choc et énergisante. Ainsi, on adore Thor, son benêt de coloc hilarant, l'insolence de Stella, sa meilleure amie, et surtout la fraîcheur de son amante, London, la parfaite Juno Temple. Avec eux, nous basculons au fur et à mesure que l'intrigue progresse dans une folle frénésie jubilatoire. Presque absurde. On ressort avec l'impression d'avoir assisté à une grosse blague. Oui, mais à une très bonne blague! Gregg Araki n'est pas le fils spirituel de John Waters pour rien.