samedi 28 novembre 2009

2012 **



Sortie : 11 novembre 2009
De : Roland Emmerich
Avec : John Cusack, Amanda Peet, Chiwetel Ejiofor, Thandie Newton, Danny Glover, Oliver Platt, Woody Harrelson, Thomas McCarthy, Beatrice Rosen, Jimi Mistry, Zaltko Buric... 2012.

Cela fait maintenant trois ans que les gouvernements du monde entier cache la terrible vérité à leur peuple. Le monde entier est voué à disparaître. Alors après qu'un fou reclus dans un parc l'apprend à Jackson Curtis, petit romancier de science-fiction, et que la terre se met à trembler, ce dernier fera tout pour sauver sa famille.

Roland Emmerich, prolifique réalisateur allemand de blockbusters (Independence day, Stargate, Godzilla, Le jour d'après...) s'empare de la prophétie maya, à savoir la fin du monde en 2012 et récidive dans son genre préféré. Mais 2h40, n'est-ce pas un peu long, même pour la fin du monde? Eh bien non. Pas une seconde. Car les différentes bandes annonces ne mentaient pas, le spectateur a droit à du grand spectacle. Les effets spéciaux sont tout simplement époustouflants. Tellement déments même, que malgré le scénario un tantinet invraisemblable, on y croirait presque. Emmerich parfaitement conscient de traiter d'un thème actuel ne cesse de nous rappeler que l'histoire ne se déroule pas dans un monde imaginaire et multiplie les références à notre quotidien pour nous ramener à notre propre réalité. Ainsi, on croise tout au long du film des figures qui nous sont familières : une pseudo Angela Merkel, un gouverneur californien au fort accent autrichien, la reine Elisabeth II, un président afro-américain incarné par Danny Glover... Bref, on est chez nous et c'est avec appréhension qu'on suit le parcours des différents personnages digne d'un patchwork mondial. On adore retrouver Chiwetel Ejiofor en géologiste à la fibre humaniste prononcé. L'acteur à l'aise dans tous les genres devrait quand même prendre des cours de discours fédérateurs avec Bill Pullman (président dans Independence day). Mais l'idée la plus brillante est celle d'avoir choisi John Cusack. Fils spirituel de Tom hanks, on ne peut rêver mieux pour sensibiliser le spectateur. Parfait dans la peau d'un père de famille divorcé en proie aux difficultés de la vie, il est le type lambda par excellence (ça ne se voit pas mais ceci est un compliment). Emmerich préfère avec 2012 délaisser les leçons faciles sur notre comportement écologique (on ne note aucune mention des termes de réchauffement climatique) pour mieux nous mettre face à notre manque de générosité et de compassion.


TWILIGHT - Chapitre 2 : TENTATION *

Titre originale : New Moon
Sortie : 18 novembre 2009
De : Chris Weitz
Avec : Robert Pattinson, Kristen Stewart, Taylor Lautner, Ashley Green, Peter Facinelli, Michael Sheen, Dakota Fanning, Billy Burke...

Voyant que sa relation avec Bella la met en danger, Edward décide de la quitter. Sombrant dans une profonde dépression, la jeune femme retrouve un peu de joie de vivre auprès de Jacob, son meilleur ami. Mais Edouard qui, la croyant morte a décidé de faire découvrir au monde sa véritable nature. Jacob tente de dissuader Bella de le rejoindre pour l'en empêcher.

Heureusement que personne n'a jamais comparé les amoureux de Twilight à Roméo et Juliette car quand on entend Robert Pattinson déclamer du Shakespeare avec tant de platitude, on se dit qu'il ferait un très mauvais Roméo. Et ce, malgré le sang anglais qui coule dans ses veines. Diminuant les minauderies et laissant plus de place à l'action, Tentation nous permet de garder les yeux ouverts devant ce deuxième chapitre long de deux heures... Cause de cette quasi absence d'assoupissement, l'arrivée de loup-garous presque crédibles. Mais Stephenie Meyer ayant la détestable manie de tout mettre à sa sauce mormon, ces lycans n'en sont pas vraiment. Ne vous attendez surtout pas à   des monstres hurlant à la mort sous la pleine lune mais juste à de splendides loups un peu plus grands que la moyenne qui peuvent se transformer à leur guise. Autre bon point gâché, le clan des Volturi, sorte de famille royale dans le monde des vampires. Leurs interprètes, parmi lesquels Michaël Sheen, Dakota Fanning, et Jamie Campbell Bower, parviennent grâce à leurs beautés froides à leur apporter une dangereuse sensualité. Si on est encore très loin de Dracula, ils ressembleraient presque à des vampires. Dommage que Meyer aseptise à ce point tous ses monstres. Jamais des vampires et des loup-garous n'auront été aussi peu effrayants.

samedi 14 novembre 2009

JENNIFER'S BODY **



Sortie : 21 octobre 2009
De : Karyn Kusama
Avec : Megan Fox, Amanda Seyfried, Johnny Simmons, Adam Brody, J. K. Simmons, Kyle Gallner...

Jennifer, la bombe locale de la ville, est victime d'un rituel qui tourne mal. A l'issue de celui-ci, elle est possédée par une créature démoniaque et doit dès lors se nourrir de chair humaine afin de survivre. Seule sa meilleure amie Needy, fait le lien entre le changement de comportement de Jennifer et la succession de corps d'hommes sans vie et mutilés retrouvés au sein de la ville.

A l'instar de Sam Mendes qui vient de réaliser son anti-Noces rebelles avec le très réussi Away we go, Diablo Cody, la nouvelle scénariste star vient de signer son anti-Juno. Film de série plus généreux en gore qu'en peur, Jennifer's body n'est pourtant pas dépourvu de fond. Ultra-féministe, le film donne la part belle aux femmes. Les hommes étant responsables de la nouvelle condition de Jennifer, celle-ci les mange pour survivre. Quand on sait ensuite que le scénariste est une scénariste et que le réalisateur est une réalisatrice, le doute n'est plus permis quand aux ambitions de ce film.
Karyn Kusama (Girlfight, Aeon Flux) s'en sort avec les honneurs mais on attendra la sortie de Paranormal activity pour avoir peur (en tout cas, c'est ce qui est promis). Quant aux acteurs, si tout le monde s'extasie devant Megan Fox, on préférera le personnage d'Amanda Seyfried (Needy). Pas plus vieille que sa partenaire, elle est déjà bien plus expérimentée. Jennifer a beau donné son nom au titre, Needy est la vraie héroïne du film. Pour ceux qui ne parviendraient pas à les départager, la plus grosse surprise du film est de toute façon, Adam Brody. En cherchant certainement à s'éloigner du personnage qui le fit star (Seth Cohen dans Newport Beach), il est étonnant dans son rôle de pseudo-rocker cupide, prêt à tout pour obtenir gloire et fortune. 

samedi 7 novembre 2009

LE CONCERT ***

Sortie: 4 novembre 2009
Réalisateur: Radu Mihaileanu
Avec: Mélanie Laurent, Aleksei Guskov, Dimitry Nazarov, Valeri Barinov, François Berléand, Miou-Miou, Lionel Abelanski...

Dans les années 70, Brejnev, le dirigeant de l'URSS se méfiant des intellectuels et notamment des juifs, interdit à ces derniers d'exercer un quelconque art. Dans "Le concert", Andreï Filipov, le plus grand chef d'orchestre russe décide de ne pas obéir et est alors stoppé en pleine représentation par son propre manager fidèle du régime soviétique. Filipov et ses amis sont licenciés et vivent toujours trente ans plus tard de petits expédients, plein d'amertume. Ayant l'occasion de prendre sa revanche, Filipov n'hésite pas et entraîne ses amis musiciens injustement chassés de leur orchestre à Paris afin de terminer le concerto de Tchaïkovsky qu'on ne les a pas laissé achever.

Mihaileanu aurait pu signer un chef d'oeuvre avec un tel scénario mais « Le concert » tire ses légers défauts de toutes ses qualités. Alors qu'on adore la naïveté des russes quand il redécouvre Paris s'imaginant retrouver tout ce qu'ils y avaient laissé il y a trente ans, on aimera moins les clichés que le réalisateur français pourtant d'origine roumaine n'aura pas su éviter. Car si les Russes se tiennent plutôt tranquilles en Russie, ils se lâchent une fois à Paris. La ville lumière devient aussitôt pour eux un terrain de jeu et d'affaires. Un reprend contact avec un ami communiste pour rétablir le parti à la tête de la France puis un autre tente de vendre son caviar au noir... Bref, ils ne dérogent pas à la réputation du tempérament slave mais ce qui est très drôle et au final également un peu poussif. Quand au secret, celui censé nous tenir en haleine tout au long du film, il se révèle une fois révélé, quelque peu mièvre et ce malgré toute la portée historique qu'il peut dégager. Mais malgré ses très légères fausses notes, « Le concert » doit être vu, absolument. Car si Mihaileanu est inégal dans sa réalisation, le fameux « concert » qui vient clore le film est d’une intensité rarement vu. Aleksei Guskov, inconnu en France mais immense star en Russie est touchant en illustre musicien déchu qui regagne sa place. Tandis que Mélanie Laurent, qui aura appris le violon pendant trois mois pour ce rôle, est juste époustouflante. Celle qui avait déjà volé la vedette aux plus grands dans "Inglourious Basterds" est en passe de devenir la plus grande des actrices françaises. Espérons que les Etats-Unis ne nous la dérobent pas tout de suite. L’alchimie de ses deux acteurs aux parcours si différents, illustrée par l’échange de leurs regards lourds de sens et mêlée à l’incomparable musique de Tchaïkovsky finit de nous convaincre que nous venons d’assister à un grand film.