Titre original : Badlands
Sortie : 4 juin 1975
Resortie : 15 juin 2011
De : Terrence Malick
Avec : Martin Sheen, Sissi Spacek, Warren Oates…
A 25 ans, Kits cultive ses faux airs de James Dean. Et parce qu’il lui fait penser à l’acteur rebelle, Holly, 15 ans, craque pour lui. Le père de cette dernière s’opposant fermement à leur relation, Kits finit par le tuer d’un coup de pistolet. Holly décide malgré tout, de le suivre en cavale.
Peu original sur le fond, Malick l’est par contre sur la forme. Poète dans l’âme, il sait déjà capter la beauté contemplative des paysages. En grand passionné de musique classique, il décide d’illustrer ces derniers avec le Gassenhauer de Carl Orff. Un joli thème qui ressemble étrangement à celui de True Romance (Tony Scott, 1993) dont le scénario est de… Tarantino.
En effet, Hans Zimmer revisite Orff pour Tony Scott et signe au passage l’une des plus belles musiques de cinéma (retrouvez les deux versions un peu plus bas). Miller a peut être influencé Malick, mais c’est ce dernier qui semble avoir le plus inspiré ses pairs. Et puis, il serait dommage de rater le cameo du plus Salinger de tous les réalisateurs. Ça change de l’éternelle photo prise sur le tournage de La ligne rouge.
Alors oui, ce premier film est loin d’égaler le reste de sa filmographie. On est encore loin de la sensualité sauvage des
Moissons du ciel ou de la grâce divine de
The tree of life, mais avant de signer des chefs d’œuvre, on commence bien souvent par un brouillon.
*1958, à Lincoln dans le Nebraska, Charles Starkweather, tue toute la famille de sa petite amie, Caril Ann Fugate (dont sa petite sœur de deux ans). Les deus jeunes vivent six jours dans la maison auprès des corps avant de partir en cavale à travers l’Etat. Ils laissent derrière eux, onze cadavres. Il est exécuté sur la chaise électrique à l’âge de 20 ans, tandis qu’elle est condamnée à la prison à perpétuité (elle est finalement, libérée sur parole après 18 ans de prison). Pourtant, Starkweather était un enfant sans problème et bien élevé. Il devient violent à l’adolescence quand ses camarades commencent à se moquer de lui. Souffrant de jambes difformes, d’une myopie avancée, et d’un trouble de la parole, il est rapidement la risée de son école. Obsédé par James Dean, il le copie en tout point et commence à se rebeller contre ses bourreaux. Le souffre-douleur se mue alors en persécuteur…
"You're so cool" de Hans Zimmer a aussi été reprise par Gus Van Sant dans "A la rencontre de Forrester" (2000)