samedi 25 juillet 2009

WHATEVER WORKS ***

Sortie: 1er juillet 2009
Réalisateur: Woody Allen
Avec: Larry David, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr, Patricia Clarkson, Henry Cavill...

Un vieux scientifique aigri et cynique retrouve un peu la joie de vivre auprès de Melody, une jeune fille un peu bête en cavale qu'il a recueilli.

Qu'il était temps que Woody Allen revienne à New York. Pas que son escapade européenne ait été si désagréable, "Scoop" était assez drôle. Mais loin de la grosse pomme, on avait l'impression que le réalisateur avait quelque peu perdu de sa superbe. Ses comédies bavardes sur le sens de a vie avaient laissé place à des histoires plus pessimistes. Comme si Allen, sans s'en rendre compte, avait le mal du pays. Car de retour à NY, le style si particulier du réalisateur refait surface. "Whatever works", réjouissante petite comédie nous fait renouer avec l'ancien Woody pour notre plus grand plaisir. Qu'il est bon de disserter sans fin tout en marchant dans les rues ensoleillées de NY. Larry David (idéal substitut de Woody) adore ça, et même si son flot de paroles incessant nous saoulent à quelques reprises, ses échanges avec Evan Rachel Wood, sur la chance qui gouverne nos vies notamment, sont drôles, instructifs et donnent à réfléchir. Du pur Allen, en somme. Mais que serait le film sans Patricia Clarkson, absolument savoureuse dans le rôle d'une mère coincée du Sud qui verra toutes ses convictions bouleversées par des rencontres improbables dans la mégalopole la plus excitante.
Espérons que Woody Allen, cet optimiste refoulé, ce cynique qui dissimule son romantisme, ne pense pas à quitter NY de nouveau. C'est une trop grande joie de le retrouver.

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samedi 11 juillet 2009

PUBLIC ENEMIES **

Sortie: 8 juillet 2009
Réalisateur: Michael Mann
Avec: Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, Billy Crudup, Jason Clarke, Giovanni Ribisi, Stephen Graham, David Wenham, Branka Katic...

Années 30, John Dillinger est braqueur de banques. Très doué dans ce domaine, il est nommé ennemi public n°1 par Edgar J. Hoover, le patron du FBI. Dès lors, il sera poursuivi sans relâche par Melvin Purvis récemment nommé directeur du bureau fédéral de Chicago.

La bande annonce de bonne tenue promettait un film de gangsters dans la lignée des grands classiques et la présence de Michael Mann derrière la caméra rassurait (le réalisateur de "Heat", "Collateral" ou encore "Miami Vice" étant un habitué des confrontations bandits-police). Mais finalement point de thriller. Il y a beau avoir des braquages (et encore très peu pour quelqu'un qui en a fait son métier) et de multiples coups de fusils tirés, la réalisation se concentre sur le ressenti et non sur un pur suspense. Dans un premier temps, la déception est grande de ne pas se sentir pris dans l'intrigue. La première partie du film est même presque ennuyeuse. Dillinger braque, Dillinger échappe à la police, Dillinger rencontre Billie Frechette, l'amour de sa vie... Le tout filmé par une caméra numérique spécialement choisi afin de donner plus de réalisme au film. Bref, il ne se passe rien de vraiment excitant (hormis peut-être la scène d'évasion). Puis le bandit commence à jouer de malchance. La roue commence à tourner mais du mauvais sens. Et plus son malheur grandit, plus l'intérêt du spectateur aussi. Purvis prend le dessus et Dillinger est bientôt dépassé malgré son perpétuelle optimisme. La caméra numérique tout autant inutile qu'auparavant est définitivement faite pour les films d'atmosphère et non pas les reconstitutions historiques ou quasi historiques comme peut l'être "Public enemies". La caméra traditionnelle aurait fait meilleur effet. Le public aurait été encore plus émus des belles prestations qui composent le film. Christian Bale, plus mono-expressif que jamais et qui a l'air d'avoir perdu tout charisme ces derniers temps continuent à décevoir. Contrairement à Marion Cotillard et Johnny Depp. Si dans un premier temps, la concentration et la timidité (de jouer avec ) se lisent sur le visage de l'actrice, celle-ci se détend au fur et à mesure et livre au final une très jolie performance. Mais la vraie vedette est Johnny Depp. Ce dernier déploie durant deux heures trente un jeu subtil. E, braqueur élégant et désinvolte, Depp assure, mais c'est en amoureux transi qu'on l'aime le plus. Réellement émouvant, on se demande brusquement pourquoi, personne n'a encore eu l'idée de l'impliquer dans un drame amoureux.
Au final, "Public enemies" ne tient pas ses promesses de film de gangsters. On préférera revoir "Les incorruptibles" de De Palma. Mais Depp sauve en grande partie le film. On semble enfin retrouver l'acteur qui s'était perdu derrière le masque de Sparrow. Espérons que ce retour sera confirmé dans le "Alice in Wonderland" de Tim Burton dans lequel il tiendra le rôle du chapelier fou.

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mercredi 8 juillet 2009

TRANSFORMERS 2, LA REVANCHE *

Titre original : Transformers: Revenge of the fallen
Sortie : 24 juin 2009
Réalisateur : Michael Bay
Avec : Shia Labeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Tyrese Gibson, John Turturro, Ramon Rodriguez, Isabel Lucas...

Le premier était déjà presque de trop. Le deuxième l'est réellement. Après deux heures trente de soupirs d'exaspération, la libération se fait enfin. Que ce soit Shia Labeouf ou Megan Fox, les deux jeunes acteurs, comme tous leurs collègues ne parviennent pas à sauver le film et à nous tirer d'un inexorable ennui. Le scénario, pâle copie du premier opus (les gentils Autobots tentent de sauver l'humanité en combattent de nouveau les méchants Decepticons), ne recèle pas la moindre originalité. Alors les effets spéciaux sont éblouissants comme les previews et autres trailers le laissaient présager mais les 46 robots développés (au lieu des 14 dans le précédent opus) ont beau nous en mettre plein la vue, ce n'est vraiment pas suffisant pour nous coller à notre siège. Jamais ces aliens de métal ne sont attachants, ni même énervants. En matière de robots énervés, on n'a pas encore fait mieux que Terminator.

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mercredi 1 juillet 2009

WEST SIDE STORY ****

Sortie : 1961
Réalisateur : Robert Wise
Avec : Natalie Wood, Richard Beymer, George Chakiris, Rita Moreno, Russ Tamblyn…

Années 60, dans le West Side de NY, les Sharks, bande d’immigrés Portoricains et les Jets, groupe d’Américains, s’affrontent régulièrement mais leurs relations conflictuelles s’aggravent quand Maria, sœur de Bernado, chef des Sharks et Tony, copain des Jets tombent amoureux.

Adaptation ciné du spectacle de Broadway crée en 1957, mai surtout version moderne de la plus célèbre pièce de Shakespeare « Roméo et Juliette, « West Side Story » remporta 10 oscars l’année de sa sortie dont celui du meilleur film, et meilleur réalisateur.
Remettant la comédie musicale au goût du jour tout en lui conférant pour la première fois, une portée dramatique, le film de Wise est aujourd’hui une référence en la matière. Agrémentée de chorégraphies symbolisant la violence des combats, les chansons sont également devenues mythiques. Que ce soit la portée sociale de « America », l’allégresse de « I feel Pretty », le romantisme de « Tonight » et de « Maria » ou l’espérance d’un bonheur futur dans « Something’s coming », chaque chanson vaut les dialogues d’un scénario, chaque chanson nous en apprend un peu plus sur les personnages et la société dans laquelle ils vivent. Car si « West Side Story » est un « Roméo et Juliette » version latine et sixties, il est ég alement l’illustration des difficultés d’intégration des hispano-américains lors de cette décennie.
En afférant à son film un contexte social, Wise l’éloigne définitivement du type des musicals précédents et crée un nouveau genre malheureusement peu repris par la suite.
Autre point fort du film, ses parfaits seconds rôles. Si Natalie Wood et Richard Beymer forment un beau couple (leur rencontre dans une boîte du quartier est définitivement l’un des plus beaux coups de foudre filmé au cinéma), leurs partenaires (George Chakiris, Rita Moreno et Russ Tamblyn) moins la tête dans les nuages et directement impliqués dans le conflit, sont en fin de compte plus attachants. Cela explique sans aucun doute pourquoi Chakiris (Bernardo, chef des Sharks qui avait tenu le rôle de Riff dans la version théâtrale) et Moreno (épouse de Bernardo) ont obtenu les oscars des meilleurs seconds rôles quand Wood et Beymer n’ont pas été récompensés. Mais la palme revient à Rita Moreno. Exceptionnelle, cette dernière vous arrache le cœur. Perdant son amour à cause de celui naissant entre Tony et Maria, elle finit par pardonner et même aider. En vain.
Comédie musicale sur fond social renouvelant le genre et illustration supplémentaire que « Roméo et Juliette » est certainement l’histoire la plus propice à l’adaptation, « West Side Story » est un film à voir absolument.

Plus d'infos sur ce film

Vidéo de « America »
Vidéo de « I feel Pretty »
Vidéo de « Maria »
Vidéo de « Tonight »
Vidéo de « Something’s coming »