dimanche 28 juin 2009

LA VIE EST BELLE *****

A ne pas confondre bien sûr avec "La vie est belle" de Roberto Benigni.

Titre original: It's a wonderful life
Sortie: 1947
Réalisateur: Frank Capra
Avec: James Stewart, Donna Reed, Lionel Barrymore, Henry Travers, H. B. Warner...

George Bailey rêve de parcourir le monde depuis sa plus tendre enfance mais à chaque fois qu'il s'apprête à partir, il y a toujours quelque chose qui l'en empêche. Notamment la reprise de l'affaire familiale "Prêts et constructions" qui permet à des familles sans le sou de devenir propriétaires de leur propre foyer. A la veille de Noël, alors que sa société devient réellement florissante et fait de l'ombre à Henry Potter, le banquier cupide de la ville qui veut la faire fermer, Bailey perd une grosse somme d'argent et pense mettre fin à ses jours. C'est alors que survient un ange, Clarence, en quête de ses ailes, qui va lui faire prendre conscience de l'importance cruciale de son existence.

A la fin de la guerre, Frank Capra, las de l'influence des studios sur ses films crée sa propre société de production, "Liberty films". "La vie est belle" est le premier long-métrage qu'il produit seul, et c'est peut-être la principale raison qui fait de ce film, le meilleur de toute sa prestigieuse filmographie. Aidé par un James Stewart au sommet de son talent, Capra livre un film dont l'influence est encore de mise aujourd'hui. Qui n'a jamais vu, ailleurs que dans ce film, la fameuse scène où l'ange, la veille de Noël, montre au héros ce que son monde serait sans lui. Citons "Family man de Brett Ratner avec Nicolas Cage ou encore le court-métrage de Disney, "Le Noël de Mickey" où Picsou, homme avare et sans scrupules devenait gentil et généreux après avoir rencontré l'esprit de Noël.
"La vie est belle" qui devrait être obligatoire, touche le spectateur directement au coeur et lui fait voir la vie autrement. Le film prônant l'amour, le sacrifice et la générosité au détriment de la cupidité démontre parfaitement que l'argent ne fait définitivement pas le bonheur.
Cette maxime illustrée par des scènes à la limite de la perfection (celle où Mary enfant souffle des mots d'amour à l'oreille sourde de George, celle où tous deux se retrouvent au téléphone avec un ami, puis celle où George fait face pour la première dans sa vie d'adulte à Potter et enfin toutes celles où M. Gower apparaît) trouve son point culminant dans cette scène miraculeuse où le frère de George clôt le film en lui portant un toast: "Un toast à mon grand frère George, l'homme le plus riche de la ville". Capra avait d'ailleurs toujours affirmer que son film n'avait pas été fait pour les professionnels du cinéma mais pour tous ceux qui étaient rejetés par la société. Pour leur dire qu'aucun homme n'était un raté.
"La vie et belle" va au-delà du simple classique, ce film est une leçon de vie brillamment orchestrée. Un des plus beaux films jamais réalisés, si ce n'est le plus beau.





LA-HAUT **** (en avant-première)


Sortie : 27 juillet 2009
De : Pete Doctor et Bob Peterson
Avec les voix : Edward Asner, Jordan Nagai, Bob Peterson, Christopher Plummer, Delroy Lindo,

Carl et Ellie qui se sont rencontrés très jeunes ont une passion commune, l'exploration. Ensemble, ils rêvent de partir à l'aventure et de s'installer près de Paradise Falls (les Chutes du Paradis), en Amérique du Sud mais la vie suit son cours et leur rêve ne se réalise jamais. Jusqu'à ce que Carl, anéanti par la mort de son épouse, et menacé d'expulsion, décide d'accomplir leur vieux projet.

Dixième long-métrage de Pixar et premier à avoir l'honneur d'ouvrir le festival de Cannes, Là-Haut"est certainement l'un des projets Pixar-Disney les plus attendus. L'association de Pete Doctor et de Bob Peterson fait des merveilles. Déjà à l'origine des plus beaux films d'animation (Doctor a réalisé Monstres and co et est l'auteur de l'idée originale de Wall-E tandis que Peterson est le scénariste du Monde de Nemo), ils nous livrent ce qui est certainement le meilleur Pixar réalisé à ce jour. Aussi bien pour les petits que pour les grands, tout le monde y trouvera son compte. Russell, le jeune scout embarqué par hasard dans les aventures de Carl emportera immédiatement l'adhésion des plus jeunes quand Carl sera immédiatement attachant aux yeux des adultes malgré son caractère grincheux.

mardi 23 juin 2009

La critique des BEAUX GOSSES ***

Sortie : 10 juin 2009
De : Riad Sattouf
Avec : Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Alice Tremolières, Julie Scheibling, Noémie Lvovsky, Irène Jacob, Emmanuelle Devos...

Dans un collège de Rennes, les premiers émois amoureux d'Hervé et de Kamel, les meilleurs amis du monde.

En compétition à Cannes 2009 dans la catégorie, la quinzaine des réalisateurs, Les beaux gosses est l'oeuvre de Riad Sattouf, auteur de bandes dessinées à succès dont La vie secrète des jeunes et Retour au collège dont il s'est inspiré pour son film. Se prêtant au rôle de réalisateur pour la première fois, le jeune cinéaste a les honneurs de Cannes et d'une presse dithyrambique. Il faut dire que loin d'embellir ses héros, Sattouf tend à un certain réalisme dont il grossit un maximum les traits afin de faire de ses ados, des loseurs intégraux.
A l'opposé des ados mannequins en mode Paris 16ème de Lol (très drôle mais définitivement pas réaliste), Hervé et Kamel sont presque laids, attardés, se moquent de leurs camarades qui leur rendent la pareille et font face à des parents et à des profs aussi déjantés qu'eux si ce n'est plus...Mais comme on a tous eu un Hervé ou un Kamel dans notre classe (si nous n'avons pas été comme eux, nous-mêmes), ils sont du coup très attachants et on se surprend à les soutenir dans leur quête. Cependant plus doués pour se faire jeter que pour séduire, les deux amis ont bien du mal à trouver ce qu'il cherche, jusqu'à ce qu'Aurore, une des filles les plus populaires de la classe jette son dévolu sur Hervé. Celui-ci aux débuts, loin de comprendre, finit dans ses bras et s'ensuit une série de sketchs voyant un Hervé, maladroit qui doit à la fois, composer avec sa nouvelle petite amie, son meilleur pote amoureux de la meilleure amie d'Aurore, et une mère dépressive et collante. Une mère interprétée par une savoureuse Noémie Lvovsky, aussi folle que son fils (peut-être même plus) mais surtout hilarante grâce à une absence total de tabous et de pudeur.
Les jeunes acteurs sont incroyables, à la fois drôles sans être caricaturaux, et touchants sans tomber dans le mélodrame. Sattouf a eu du flair en les choisissant. Le film est presque trop court, on aimerait voir la suite de leurs aventures, et surtout ils nous donnent envie de (re)lire les bandes dessinées du maître d'oeuvre.
Les beaux gosses est une vraie réussite. Drôle, touchant (surtout vers la fin), réaliste, ce teen movie plus trash que Lol et plus réaliste qu'un American pie livre un portrait de l'ado tel qu'il est réellement. Moche, bête, obsédé, paresseux, mais sur la voie de l'évolution (normal, il a 15 ans).


LASCARS **

Sortie: 17 juin 2009
Réalisateur : Albert Pereira Lazaro et Emmanuel Klotz
Avec les voix de: Vincent Cassel, Izm, Diane Kruger, Fréférique Bel, Omar et Fred, Gilles Lellouche, Hafid F. Benamar, Diam's, Vincent Desagnat, François Levantal, Eric Judor...

Tony Merguez et José Frelate, la dream team du ghetto, rêvent de partir en vacances mais arnaqués par l'agence de voyages, ils se retrouvent obligés de rester à la cité tout l'été. Afin de partir pour de bon, ils tentent par tous les moyens de se renflouer mais quand Tony décide de jouer les Tony Montana, les choses tournent mal.
Crées par Alexis Dolivet, Laurent Nicolas, Numéro 6, Cap1, Lucien Papalu et Izm (qui prête également sa voix à José Frelate), "Les lascars", avant d'être le film qu'on connaît aujourd'hui, est une série d'animation constituée d'épisodes d'une minute environ et racontant le quotidien de jeunes de banlieue. La série, enfin porté à l'écran après des années d'essais infructueux, est remise entre les mains d'Albert Pereira Lazaro et Emmanuel Klozt, tout droit sortis de l'école des gobelins pour son adaptation ciné. Les deux réalisateurs procèdent à un mélange de 2D et de 3D du meilleur effet. Le ton visuel du film dans un premier temps déroutant, rend le dessin ultra vivant et du coup, prenant. Bon point également pour le scénario. Jamais stigmatisés, les jeunes de cités sont toujours décrits de manière drôle et positive. Ces derniers toujours la vanne et le sourire à la bouche ont le don pour se retrouver dans des situations cocasses dont ils se sortent avec originalité et grand bruit. Quant auxdits jeunes, ils n'y en a pas un pour rattraper l'autre, mais leur confiance en eux leur confère une touche de sympathie. Ainsi, il y a d'abord Tony (Vincent Cassel est impeccable et s'en donne à coeur joie), le banlieusard qui ne rate jamais une occasion de se fourrer dans des embrouilles et son meilleur pote José (Izm) plus raisonné mais qui supporte toujours les conséquences des fautes de Tony. Autour d'eux gravitent d'autres personnages tout aussi burlesques et drôles. Notamment Manuella, la petite amie envahissante de Tony qui finit par le harceler (Fréférique Bel est parfaite, lui conférant toute la folie qu'elle a pu trouver en elle), Zoran, le caïd de la cité (Gilles Lellouche tout comme le dessin est tout bonnement impressionnant), Momo, le jeune délinquant qui se rêve cinéaste (Hafid F. Benamar a su rendre ce jeune aussi attachant que tête à claques), et enfin Narbé et Sammy, les deux frimeurs du quartier qui se vantent trop vite (Omar et Fred sont définitivement inimitables). Bref, une grosse bande de banlieusards dont, on ne rit pas à gorge déployée mais dont on prend plaisir à suivre les malencontreuses aventures. Et le film est à ne surtout pas rater pour son dénouement final juste hilarant. Frelate et Merguez rappant "le petit bonhomme vert", c'est prendre la banlieue à contre-pied, c'est de la pure autodérision, c'est du pur bonheur.

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samedi 20 juin 2009

SUNSHINE CLEANING ***

Sortie: 10 juin 2009
Réalisateur: Christine Jeffs
Avec: Amy Adams, Emily Blunt, Alan Larkin, Jason Spevack, Steve Zahn, Mary Lynn Rajskub, Clifton Collins Jr...

Norah et Rose Lorkowski sont respectivement serveuse et femme de ménage. La première se faisant renvoyer et la seconde devant trouver un job mieux payé afin d'assurer des études à son fils, elles décident de monter une entreprise de nettoyage de scènes de crime. Les deux soeurs hantées par la mort de leur mère alors qu'elles étaient encore jeunes filles parviennent grâce leur entreprise de nettoyage à faire le ménage dans leur vie. Cessant de s'encombrer de tout ce qui les empêche d'avancer, elles repartent dans la vie de bon pied, même si cette dernière ne fait rien pour leur faciliter la tâche. Les producteurs de "Little Miss Sunshine" reviennent avec un nouveau petit bijou. Plus triste que leur premier film, "Sunshine cleaning" est également plus adulte mais les mêmes thèmes sont repris. Ainsi, on retrouve des personnages très travaillés et ultra attachants meurtris par la vie et qui grâce, à leur famille et à l'espoir qu'ils en tirent, prennent un nouveau départ. Un scénario donc sans faute, des personnages auxquels on peut facilement s'identifier, et des acteurs exceptionnels qui font de "Sunshine cleaning", une petite merveille qui mériterait d'avoir autant de succès que Little Miss Sunshine". Des acteurs en effet merveilleux. Tous habitués des petites productions indépendantes, chacun à leur manière insuffle à leur personnage une part d'humanité qui nous touche en plein coeur. Alan Larkin devrait jouer dans du Woody allen tant son ton plaintif cache un mal de vivre qui ressemble à celui du célèbre réalisateur New Yorkais. Emily Blunt, aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame ne vole définitivement pas tout le succès dont elle fait l'objet. Quant à Clifton Collins Jr nous rebute par son aspect marginal (qu'il n'a pas en réalité), et finalement nous fait craquer par sa gentillesse et sa générosité sans borne. Mention pour finir, à Amy Adams, fabuleuse dans ce rôle de mère courage qui ne se laisse jamais abattre malgré la malchance qui la poursuit. Ce petit bout de femme toujours à fleur de peau dégage une force de vivre incroyable. La scène de réconciliation qu'elle partage avec Emily Blunt est d'une rare émotion.

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jeudi 4 juin 2009

VERY BAD TRIP **** (en avant-première)



Titre original : The hangover
Sortie : 24 juin 2009
De : Todd Phillips
Avec : Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis, Justin Bartha, Heather Graham...

Quatre amis partent en virée à Las Vegas pour fêter l'enterrement de vie de garçon de l'un d'eux. Mais le lendemain de la fête, le futur marié a disparu et les trois autres ne se souviennent plus de rien. Ils partent alors à la recherche de leur meilleur ami et tentent de reconstituer les évènements de la veille.

A première vue, Hangover (ou gueule de bois en français) ne promettait pas, d'être plus qu'une divertissante comédie aussi vite vue qu'oubliée. Une sorte de mauvais remake de Very bad things. Mais c'était sans compter, la présence derrière la caméra de Todd Phillips. Habitué des films de potes, il est en terrain conquis, maîtrisant parfaitement les ficelles humoristiques du style potache de ce genre de films. Phillips affiche d'emblée sa marque de fabrique en 2000 avec Road Trip qui suivait déjà les aventures d'un groupe de copains parti en vadrouille. Suivront Retour à la fac et Starsky et Hutch (peut-être un peu trop parodique pour être pleinement réussi). Si Very bad trip reste dans la lignée du reste de son travail, il marque un tournant dans l'oeuvre de Phillips. En effet, l'humour y est plus adulte. Fini les ados obsédés et bonjour aux hommes mariés ou sur le point de l'être. Le réalisateur s'est si éloigné des teenagers que le film va parfois très loin, trop loin pour des spectateurs âgées de moins de 12 ans. Mais ce bémol sera le seul fait au film car d'une durée d'une heure trente, on en passe une heure à pleurer de rire. Ce patchwork de scènes délirantes est juste hilarant. Et ce grâce à des acteurs quasi inconnus du grand public mais dignes des plus grands humoristes américains. Si Bradley Cooper joue facilement le beau gosse sûr de lui toujours prêt pour la moindre bêtise, on lui préférera Ed Helms, le coincé à lunettes pour lequel ce week-end se révèlera une libération mais surtout Zach Galifianakis, l'adulte immature. L'acteur naviguait jusque là entre seconds rôles et séries éphémères, parions que Very bad trip le fera rentrer dans la cour des comiques les plus populaires. Sans lui, le film n'aurait certainement pas la même saveur. Ne ratez pas ce film hilarant qui voit un quatuor de potes essayer de recoller les morceaux d'une nuit. Reste une mystérieuse poule d'origine inconnue. Mais comme on dit : what happens in Vegas stays in Vegas!

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lundi 1 juin 2009

JUSQU'EN ENFER ***

Titre original: Drag me to hell
Sortie: 27 mai 2009
Réalisateur: Sam Raimi
Avec: Alison Lohman, Justin Long, Lorna Raver, Deelip Rao, David Paymer, Reggie Lee...

Christine dans l'espoir de décrocher le poste de vice-directrice de la banque dans laquelle elle travaille, refuse d'accorder le prolongement de son prêt à une vieille dame. Celle-ci pour se venger jette un sort à la jeune femme.
Sélectionné en compétition officielle à Cannes, "Jusqu'en enfer" signe le retour à ses premiers amours de Sam Raimi après une longue incursion dans les films de commandes (citons entre autres, "Mort ou vif", la trilogie "Spiderman"...). Auteur de multiples films d'horreur dont la trilogie "Evil Dead" (peut-être l'oeuvre la plus connue de son époque horrifique), Raimi prouve avec ce nouveau film qu'il n'a rien perdu de sa patte si particulière. Spécialiste des films d'horreur si drôles qu'ils sont à la limite de la parodie ("Evil Dead 2" en est sûrement l'exemple le plus flagrant), le réalisateur réussit l'exploit de continuer dans cette voie tout en renouvelant sa marque de fabrique grâce à des effets spéciaux bien plus réalistes que dans les années 80. Finalement "Jusqu'en enfer" est aussi drôle que les premiers films de Raimi mais plus effrayant en raison d'une technique plus élaborée. Le film ne terrifie pas au point d'en faire des cauchemars mais on se surprend à sursauter. Raimi semble avoir voulu mettre l'accent sur la partie comique du film mais il l'aura agrémenté de scènes particulièrement écoeurantes. Alison Lohman fait du coup l'objet de toute notre admiration pour avoir supporté ces moments réellement infects. L'actrice reprend avec brio le rôle qui devait à l'origine revenir à Ellen Page ("Juno", "Hard Candy") mais qui ne put honorer son engagement pour cause d'emploi du temps surchargé. Lohman qui fut plutôt discrète depuis "Big fish" et "La vérité nue" est impeccable dans le registre de la comédie horrifique. Elle à la fois drôle et crédible dans la peau d'une scream queen qui pour une fois n'est pas une potiche. Car la potiche du film est ici, le compagnon de l'héroïne (pauvre Justin Long qui mérite pourtant mieux). Raimi en réalisant un film d'horreur drôle, en inversant les rôles et en clôturant son film sur une fin non consensuelle, brise les codes comme dans le temps. Comme quoi, il est parfois bon de se tourner vers le passé.

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ETREINTES BRISEES ***

Titre original: Los Abrazos rotos
Sortie: 20 mai 2009
Réalisateur: Pedro Almodovar
Avec: Penelope Cruz, Lluis Homar, Jose Luis Gomez, Blanca Portillo, Tamar Novas, Ruben Ochandiano...

Mateo Blanco est réalisateur et également scénariste mais tous ses scripts, il les signe Harry Caine, double professionnel. A l'occasion de son nouveau film "Filles et valises", il engage une aspirante actrice, Magdalena dont il tombe follement amoureux. Mais l'amant de celle-ci, Ernesto Martel, riche homme d'affaires n'accepte pas que Lena puisse en aimer un autre.
En compétition officielle à Cannes, Pedro Almodovar est reparti bredouille. Fait rarissime pour le réalisateur espagnol, qui s'il n'a jamais eu la palme, n'est jamais reparti sans un prix. C'est d'autant plus regrettable que ces "Etreintes brisées" est certainement l'un de ses plus beaux films.
A part dans le dernier Woody Allen ("Vicki Cristina Barcelona") qui lui valut l'oscar de la meilleur actrice dans un second rôle, le talent de Pénélope Cruz est complètement sous-exploité dans les pays anglo-saxons. Mais Almodovar, éternellement amoureuse de son actrice fétiche, sait lui confier des rôles à la hauteur de son jeu. La passion qu'elle insuffle à Lena permet à Lluis Homar qui interprète le réalisateur avec qui elle trompe son amant, de composer un personnage profondément émouvant. Ce dernier atteint de cécité après un accident qui coûta la vie à Lena, n'utilise plus que le nom de Harry, celui de Mateo lui rappelant trop sa bien-aimée disparue. Mais le fait de raconter son histoire d'amour brisée au fils de sa meilleure amie, fait renaître Mateo et lui permet d'achever son deuil. Lluis Homar est sans aucun doute le meilleur acteur du film. Et si Almodovar est connu pour écrire de beaux rôles féminins, il nous prouve une nouvelle fois encore (après "La mauvaise éducation") qu'il sait également écrire de très beaux personnages pour les hommes. Les jeux d'Homar et Cruz s'imbriquent l'un dans l'autre (aidés par de très bons seconds rôles, notamment josé Luis Gomez, presque touchant quand il découvre la tromperie de Lena sur pellicule) et permettent d'illustrer le scénario d'un Almodovar toujours aussi subtil que fougueux. Reprenant ses thèmes fétiches (la jalousie, les secrets enfouis qui ne demandent qu'à être révélés, l'hommage rendu au cinéma...), Pedro signe un film 100% Almodovar avec un certain romantisme qu'on lui connaissait peu. L'histoire est simple mais belle, les acteurs vraiment émouvants et la musique comme les décors et les costumes si vifs viennent renforcer l'intensité de cette étreinte brisée.

BANDE ANNONCE ALLOCINE
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