dimanche 9 décembre 2012

La critique d'ARBITRAGE ** (en avant-première) (spoilers)


Sortie : 12 décembre 2012
De : Nicholas Jarecki
Avec : Richard Gere, Susan Sarandon, Brit Marling, Tim Roth, Nate Parker, Laetitia Casta…

L’argent ne dort jamais

Puissant magnat new-yorkais, Robert Miller (Richard Gere) tente de dissimuler une fraude tandis qu’un flic s’entête à le faire tomber pour la mort de sa maîtresse. Le premier film de Nicholas Jarecki nous embarque dans le monde de la finance et de ses faux semblants.

LES PLUS

Susan Sarandon : Si Richard Gere trouve l’un de ses meilleurs rôles avec Arbitrage (son personnage complexe et ambigu lui permet de nous montrer l’éventail de son talent), Susan Sarandon envoie tout le monde au tapis lors d'une des dernières scènes du film. L'épouse jusque là fidèle, se retourne contre son mari et bouleverse tout ce que ce dernier avait réussi à mettre en place. Elle incarne à la perfection la "Biatch" ultime doublée d'une mère louve prête à tout pour protéger sa fille (la solaire et toute en retenue Brit Marling), victime collatérale des actes de son père.

Nate Parker : cet acteur de 33 ans vu dans The Great Debaters, Le Secret de Lily Owens et bientôt Red Tails, vole la vedette à tous ses partenaires (oui même à Susan Sarandon et Richard Gere réunis). Son personnage embarqué malgré lui dans les magouilles de Robert Miller est vraiment touchant. Dans ce film rempli de flics corrompus, de financiers escrocs, et d’épouses déloyales, c’est finalement l’ancien voyou des cités qui est le plus honnête. Nate Parker est si bon qu’on aimerait qu’il soit de  toutes les scènes. Et le Meilleur Espoir masculin américain est…

LES MOINS

Nicholas Jarecki dit ne pas s’être inspiré de Bernard Madoff. Et bien, il aurait peut être dû. Robert Miller est plus sympathique que Bernie et sa soi-disante escroquerie n’en est pas vraiment une puisqu’elle n’est pas dans le but de s’enrichir en appauvrissant les autres mais dans celui de sauver son entreprise et le travail de ses employés. L’intrigue d’Arbitrage a beau baigner dans le milieu des affaires, on est loin de La firme ou de Wall Street plus crus dans leur dénonciation des dérives du monde de la finance.

Tim Roth et Laetitia Casta : Le héros de la série Lie to Me incarne un policier obsédé par l’idée de prouver que Robert Miller a tué sa jeune maîtresse. Sauf que l’acteur ne s’appelle pas Carl Lightman ici, et il devient vite agaçant. Difficile d’interpréter un flic lambda après avoir joué un psychologue expert en détection de mensonges. On aimerait bien voir Tim Roth faire preuve du don de synergologie de Lightman pour qu'il réalise enfin qu’il a faux sur toute la ligne. La fameuse amante de l’homme d’affaires new-yorkais incarnée par Laetitia Casta (ni bonne, ni mauvaise, juste insignifiante) a simplement joué de malchance.

BILAN : Les excellents Richard Gere, Susan Sarandon et Nate Parker compensent le cruel manque d’ambition de ce polar financier aux faux airs de pamphlet.


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