mardi 24 mars 2009

CYPRIEN ***



Sortie : 25 février 2009
De : David Charhon
Avec : Elie Semoun, Léa Drucker, Stanislas Stocker, Catherine Deneuve, Vincent Desagnat, Elisa Tovati, Mouloud Achour, Jean-Michel Lahmi...

Cyprien, geek employé au service informatique d'un grand magazine de mode est la risée de tous ses collègues. Jusqu'au jour où le destin met entre ses mains, un déodorant capable de le rendre attrayant. Cyprien en profite pour vivre tout ce qu'il n'a jamais pu faire.

Fort du succès de ses petites annonces, Elie Semoun adapte sur grand écran le vie imaginée de son personnage préféré, Cyprien, le bigleux qui aime les blondes à fortes poitrines. Tout aussi caricatural en salles mais plus attachant, Cyprien, est loin d'être aussi mauvais que la plupart des médias le prétendent. Certes, ce n'est pas la comédie de l'année mais on rit de bon coeur et le ton parfois exagéré n'empêche pas le spectateur d'être interpellé (comme on a pu l'être avec Le diable s'habille en Prada, Ugly Betty, ou encore Le destin de Lisa) par la critique d'une société de consommation sans pitié vis à vis de ceux qui ne rentrent pas dans la norme. Basé sur les apparences, le monde d'aujourd'hui est derrière la farce d'Elie Semoun, vivement critiqué par ce dernier. La rivalité entre Cyprien, le "no life" et Stanislas (le directeur artistique du magazine pour lequel travaille Cyprien: excellent Laurent Stocker) illustre parfaitement la dualité de deux mondes obligés de cohabiter. Au final, n'est pas le plus ridicule celui qu'on croit.
Autre raison d'aimer Cyprien, en plus du combat qu'il mène contre les préjugés, celle de découvrir un "loser" finalement très proche de nous. Les jeunes d'une vingtaine d'années seront particulièrement touchés par ce nerd et sa bande de potes. Car sans forcément partager leur mode de vie, on a les mêmes références culturelles. Finalement, on a tous quelque chose en nous de Cyprien.


lundi 16 mars 2009

WELCOME ****

Sorti le: 11 mars 2009
Réalisateur: Philippe Lioret
Avec: Vincent Lindon, Firat Ayverdi, Audrey Dana...

Un professeur de natation se prend d'affection pour un jeune réfugié Kurde de 17 ans déterminé à traverser la Manche afin de rejoindre l'Angleterre et sa fiancée.
Après le succès de "Je vais bien, ne t'en fais pas", Philippe Lioret nous revient avec une histoire tout aussi intimiste mais plus ancrée dans l'actualité.
Bien plus qu'un film aux allures de drame presque familial, "Welcome" est avant tout un pamphlet subtile sur le traitement réservé aux réfugiés en France, notamment dans le Nord. Insérant sa critique du gouvernement au sein de sa bouleversante histoire, Lioret dépeint la France d'aujourd'hui tout en l'assimilant à celle d'hier. Ainsi, l'aide aux réfugiés est proscrite, et les gens peuvent risquer jusqu'à la prison, juste pour en avoir hébergé un. Le rapprochement avec la seconde guerre mondiale n'est pas très loin.
Certainement le meilleur film français de ce début d'année, il est certain que "Welcome" ne sera pas oublié lors des prochains Césars (même si c'est un peu trop tôt pour le dire). Vincent Lindon, plus émouvant que jamais trouve ici, son meilleur rôle. Terrassé par le départ de sa femme, il prend rapidement tous les risques pour aider le jeune Bilal, tout d'abord pour impressionner son épouse active auprès des réfugiés puis par pure affection. Quant au jeune Firat Ayverdi (Bilal), stupéfiant de justesse pour ses débuts au cinéma, il est sans aucun doute la révélation de l'année (et cette fois-ci, il n'est pas trop tôt pour l'affirmer).
Impossible de sortir indemne de ce film magnifique. Et même si jamais une note positive ne vient éclairer ce sombre récit réaliste, on est pourtant touché par la solidarité, la générosité, la compassion et la grâce dont ce film est constamment imprégné.

bande annonce allociné

vendredi 13 mars 2009

JE L'AIMAIS ** (en avant-première)

Sorti le: 6 mai 2009
Réalisateur: Zabou Breitman
Avec: Daniel Auteuil, Mari-José Croze, Florence Loiret-Caille...

Chloé vient de se faire quitter par son mari. Fortement affectée, son beau-père Pierre qui la considère comme sa fille, l'emmène passer quelques jours dans sa maison de campagne pour qu'elle se repose. Alors que Chloé s'enfonce dans sa tristesse, Pierre finit par lui raconter son grand amour pour lequel il n'a pas osé tout quitter.
Zabou Breitman définitivement portée sur l'amour décide avec "Je l'aimais", après deux scénarios originaux ("Se souvenir des belles choses" et "L'homme de sa vie") d'adapter le roman éponyme d'Anna Gavalda. Son univers étant proche du sien, la réalisatrice ne prenait pas trop de risques. Sauf peut-être celui de tomber dans le piège du mélo, piège dans lequel de trop nombreux films sont tombés.
Mais la portée du film allant au delà de la simple romance, Breitman ne tombe pas dedans même s'il s'en est fallu de peu. Cet adultère n'est après tout, qu'un prétexte pour soulever une des questions récurrente chez tout couple: que faire si le grand amour nous tombe dessus alors que l'on est marié? Faut-il tout quitter ou s'obliger à respecter ses voeux du mariage? Vaut-il mieux être la maîtresse passionnément aimée mais esseulée ou l'épouse officielle mais trompée?
Zabou Breitman nous donne sa réponse dans ce film au démarrage lent et laborieux mais touchant dans son interprétation. Auteuil et Croze, personnages centraux autour desquels des destins se nouent forment un couple assez réaliste. On frôle le mielleux et on est loin de la pureté qui caractérisait son premier film ("Se souvenir des belles choses") mais les sujets existentielles du film auxquels chacun peut être confronté et le raffinement des dialogues nous convainquent de la solidité de l'oeuvre. Et enfin et surtout, Daniel Auteuil toujours aussi impeccable finit de nous séduire. La scène finale illustrant les deux amants en tout bout de route est particulièrement touchante. On s'émeut de la douleur de Pierre qui revit cette profonde mais triste passion. Le film se termine alors sous forme de morale qui redonne de l'élan à la belle-fille délaissée et donne au spectateur une bonne dose de matière à discuter.

bande annonce allociné

dimanche 8 mars 2009

MARLEY ET MOI ***


Titre original : Marley & Me
Sortie : 4 mars 2013
De : David Frankel
Avec : Jennifer Aniston, Owen Wilson, Alan Larkin, Eric dane, Kathleen Turner...

John et Jenny Grogan, tout juste jeunes mariés emménagent sous les cocotiers de la Floride dans une nouvelle demeure avec un nouveau travail. Le temps passant, Jenny ressent de plus en plus l'envie d'être mère, John pas encore prêt, décide sur les conseils d'un ami de lui offrir un chien. Un adorable petit labrador nommé Marley qui ne sera pas de tout repos.

Véritable succès aux Etats-Unis, il n'est pas étonnant de voir ce second long-métrage de David Frankel après "Le diable s'habille en Prada", réunir autant de spectateurs. Adapté du best-seller méconnu Marley et moi, mon histoire d'amour avec le pire chien du monde écrit par le vrai John Grogan, cette attendrissante histoire n'est que l'illustration du célèbre dicton qui nous dit de ne pas nous fier aux apparences. Loin de n'être qu'une simple comédie, l'arrivée de Marley dans la vie du couple est surtout l'occasion de se glisser au sein de celui-ci sur une période longue de quinze ans et d'en suivre tous les bonheurs et toutes les épreuves que la vie lui impose. Enfants, sacrifice, amitié, travail... Tous les thèmes y sont et tous y sont traités avec subtilité et réalisme.
Autre bon point du film, son couple star, Jennifer Aniston et Owen Wilson réunis pour la première fois. Ne surjouant jamais, les deux acteurs livrent une interprétation toujours juste et touchante. Le public peut complètement s'identifier à eux. Encore plus si le spectateur a eu la chance de vivre sous le même toit qu'un animal. Emouvant sans jamais en faire trop, Marley et moi est une bien belle surprise. Touchant au coeur (peut-être aussi parce-qu'il s'agit d'une histoire vraie), il y a fort à parier que Marley réussira à se faire adopter par les spectateurs du monde entier.