jeudi 7 janvier 2010

LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE *** (en avant-première)

Encore un énorme merci à Allociné!

Titre original: The princess and the frog
Sortie: 27 janvier 2010
Réalisateur: Ron Clements et John Musker
Avec les voix de: Anika Noni Rose (Tiana), Bruno Campos (Naveen), Keith David (Dr Facilier), Jennifer Cody (Charlotte), Jim Cummings (Ray), Michael Leon Wooley (Louis), Oprah Winfrey (la mère de Tania), Terrence Howard (le père de Tania)...

Le prince Naveen transformé en grenouille après avoir été dupé par le maître des ombres doit embrasser une princesse afin de retrouver forme humaine. Mais il se méprend et embrasse Tiana, une jeune serveuse qui rêve de son propre restaurant. Leur baiser la fait se transformer à son tour en batracien. Tous deux partent alors à la recherche de mama Odie, maîtresse vaudou afin de se faire désenvoûter.

Depuis l'échec de "La ferme se rebelle" en 2004, Disney s'était exclusivement concentré sur des films en images de synthèse. Mais si le charmant "Ratatouille" et le splendide "Wall-E" ont su conquérir le public, la 2D manquait. Même John Lasseter, l'ancien directeur artistique de Pixar la regrettait. Alors quand ce dernier fut nommé directeur des studios d'animation de la Walt Disney Company, il s'employa à lui redonner vie.
Ainsi naquit "La princesse et la grenouille". Et pour une reprise, c'est une reprise.
S'inscrivant dans la veine des grands classiques de la maison tout en se démarquant par son ton plus moderne, le dernier Disney est une franche réussite. Tous les ingrédients des studios sont bien présents mais légèrement dépoussiérés.
Fini les princesses blanches colombes en proie à de méchantes belles-mères. Place à une belle serveuse afro-américaine, aux parents aimants, qui tente de s'offrir son propre restaurant en économisant le moindre sou. Tiana est loin de siffler en travaillant. Et elle ne demande pas non plus qu'un prince vienne la délivrer. Elle préfère œuvrer jour et nuit pour son rêve. D'ailleurs, le prince en question n'est plus vraiment charmant. Naveen, arrogant et gâté pourri, s'est fait couper les vivres par ses parents qui souhaitent le voir changer d'attitude. On retrouve ce même réalisme dans le contexte choisi. Point de royaumes imaginaires ici, c'est la Nouvelle-Orléans des années folles qui a été élue pour cadre. A ce choix, répond certains éléments, certes peu évoqués mais manifestes. Ainsi, Tiana a beau être l'amie de l'hilarante Charlotte, la fille la plus riche de la ville, elle travaille tout de même pour elle (Difficile d'échapper aux politiques ségrégationnistes dans les années 30). Et que dire de ces premières images suivant Tiana enfant et sa mère rentrer dans leur quartier populaire en passant devant les plus belles villas. Les images parlent d'elles-mêmes. Le ton est résolument plus adulte mais Disney n'a rien perdu de sa magie. Les réalisateurs Ron Clements et John Musker (aux mêmes postes sur "La petite sirène" et "Aladdin") s'en sont assurés. Outre Tiana et Naveen, plein de bagou et de bons sentiments, s'améliorant au contact de l'autre, on retrouve des seconds rôles dignes de la tradition Disney. Dr Facilier, le maître des ombres, est un maléfique sorcier qui ne lâchera rien jusqu'à la fin. Ce dernier, qui n'est pas sans rappeler Jaffar, est néanmoins moins terrifiant qu'une Ursula ou que n'importe quelle belle-mère. Disney s'adoucirait-il avec le temps? "Blanche-Neige" est toujours et de loin le plus terrifiant. Quant aux amis de nos deux héros transformés en grenouilles, Louis, le crocodile inoffensif et Ray, l'émouvante luciole sont dévoués et attachants. Ray nous fera même verser une larme.
Autre tradition renouvelée: la bande originale. Qui dit 2D, dit chansons. Les personnages se remettent à chanter et à danser. Et comme c'est la Nouvelle-Orléans qui est en toile de fond, impossible de ne pas rendre hommage au jazz. D'ailleurs difficile de ne pas reconnaître Louis Armstrong derrière le crocodile trompettiste et Ray Charles derrière la mélodieuse luciole. Les scénaristes avouent même s'être inspirés de Gene Kelly pour Naveen et de Michael Jackson pour le Dr Facilier.
Il est trop tôt pour dire si une des créations musicales de Randy Newman sortira du lot et sera chantée des années durant comme l'est encore "Partir là-bas" ou "Ce rêve bleu", mais ça swingue trop pour ne pas avoir envie de tout réécouter.
En somme, "La princesse et la grenouille" est à n'en pas douter, un futur classique. Un traditionnel Disney empreint des valeurs chères aux studios qui ont su toutefois rafraîchir le tout. Disney aura à jamais ce talent de toujours nous émerveiller, de raviver à chaque fois l'enfance qui est en nous. Vivement le prochain 2D.

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