Sortie : 2 mars 2011
De : Mark Romanek
Avec : Carey Mulligan, Keira Knightley, Andrew Garfield, Charlotte Rampling, Sally Hawkins, Isobel Meikle-Small, Charlie Rowe, Ella Purnell…
Kathy, Ruth et Tommy passent toute leur enfance à Hailsham, un pensionnat réputé, mais très particulier. Devenus jeunes adultes, ils découvrent qu’ils sont des clones, conçus afin de faire don de leurs organes.
« Meilleur roman de la décennie », « L’un des meilleurs romans modernes jamais écrits »… Faisons confiance au très sérieux Time magazine pour se donner une idée de l’oeuvre de Kazuo Ishiguro. « Never Let Me Go » (« Auprès de moi toujours » en français) n’est pas le premier roman de l’écrivain porté à l’écran. « Les vestiges du jour » avait été adapté au cinéma par James Ivory en 1993 avec Emma Thompson et Anthony Hopkins dans les rôles principaux.
Certains comparent l’adaptation de « Never Let Me Go » à « The Island ». Le film de Michael Bay, étant sorti en 2005, tout comme le roman d’Ishiguro, difficile de dire qui s’est inspiré de qui. Peu importe. Le thème du clonage habite les deux histoires, mais le traitement diffère. Quand « The Island » n’est qu’un blockbuster de plus, sans âme, et très oubliable, « Never Let Me Go » se révèle beaucoup plus subtile.
Fidèle au livre, Mark Romanek (« Photo Obsession », 2002) adopte le même angle que l’écrivain. Le clonage n’est en aucun cas le thème principal de l’histoire. Il n’est qu’un prétexte pour mieux aborder la valeur de la vie humaine et l’indifférence de la société qui grandit vis à vis d’elle. Ishiguro dit lui-même que son histoire traite avant tout de l’amitié, de l’amour et de ce que vous choisissez de faire du temps qui vous est imparti.
Keira Knightley et Andrew Garfield sont merveilleux mais Carey Mulligan les surpasse. Après « Une éducation », elle confirme qu’elle est une future grande.
Les acteurs, qui interprètent leurs personnages plus jeunes, sont également formidables et physiquement très ressemblants.
La réussite du film doit d’ailleurs beaucoup au talent des comédiens. L’histoire est en effet déjà vue et convenue. Le spectateur, à l’instar de Kathy, Ruth et Tommy, est résigné. Peu d’espoir émerge de ce monde parallèle où tout le monde se contente de suivre la destinée qui lui a été choisie. Le but de Ishiguro et Romanek étaient de faire réfléchir le public. Objectif atteint. On ressort la tête pleine de questions : pourquoi ne se rebellent-ils pas contre le système ? Pourquoi ne s’enfuient-ils pas ? Un tel système pourrait-il un jour exister? Ruth se plaint de son sort, Tommy a l’espoir, à la toute fin de s’en libérer, mais jamais ils ne passent aux actes. La dure réalité les rattrape. Seule Kathy ne nourrit pas d’espoir vain.
Seul réel défaut du film, l’accumulation de cartes postales de la verte campagne anglaise. On finit par se lasser de tant de clichés. Ces images tristes et poétiques sont censées nourrir la mélancolie qui habite « Never Let Me Go ». Mais celle déployée, par les acteurs, suffisait amplement.
Never let me go (interprété par Judy Bridgewater. Voix de Jane Monheit)
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