mardi 23 octobre 2012

La critique du JOUR DES CORNEILLES *** (en avant-première)


Sortie : 24 octobre 2012
De : Jean-Christophe Dessaint
Avec : Jean Reno, Lorent Deutsch, Isabelle Carré, Claude Chabrol, Bruno Podalydès, Chantal Neuwirth, Patrick Ligardes, Philippe Uchan...

L'enfant sauvage

L’enfant sauvage est un thème qui a déjà fait ses preuves au cinéma. On pense au film de François Truffaut sorti en 1970 ou à Tarzan, héros crée en 1912 par Edgar Rice Burroughs (également père de John Carter) qui fut décliné de toutes les façons possibles et inimaginables. Adaptation du roman homonyme pour adulte de l’écrivain québécois Jean-François Beauchemin, Le jour des corneilles ne fait pas autant parler que les deux personnages précités. Dommage car le premier film de Jean-Christophe Dessaint (qui avait participé au Chat du Rabbin) vaut vraiment le déplacement. Le fils Courge vit au milieu de la forêt peuplée de gentils fantômes avec son père qui lui interdit d’en sortir sous peine de disparaître dans l’autre monde. Mais un jour ce dernier se blesse. Son fils n’a pas d’autre choix que de sortir du bois pour le sauver. Il découvre alors que l’autre monde est en fait habité.
Grand succès au Festival d’Annecy en juin dernier, la principale qualité du Jour des corneilles est de nous replonger dans une époque aujourd’hui malheureusement quasi révolue : celle du dessin animé fait à la main. La méthode old school plus touchante et mélancolique qu’un effet numérique fait toujours autant d’effet et teinte le film d’un lyrisme surnaturel joliment amené. Le tout sur la très jolie musique de Simon Leclerc. Si on s’attache rapidement aux personnages dont le petit Courge (Lorant Deutch) et sa copine Manon (Isabelle Carré), c’est le personnage du père qui est le plus marquant. La voix grave et profonde de Jean Reno rend cet homme aigri aussi effrayant qu’émouvant. Le final féérique achevant de faire du père Courge le véritable héros de ce conte fantastique.
Devant Le jour des corneilles, on a l’impression d’être au chaud sous sa couette un chocolat chaud à la main et de tourner une page du roman d’origine à chaque image. Plus qu’un retour en enfance, un pur moment de poésie.

1 commentaire:

dasola a dit…

Bonsoir, je dois écrire un billet sur ce film très bientôt. C'est une belle histoire d'amour et d'émancipation. Le fils de Courge avec ses trois poils sur le "caillou" est attachant. J'ai trouvé l'image et les couleurs très belles. Bonne soirée.