lundi 19 novembre 2012

La critique de THERESE DESQUEYROUX * (en avant-première)


Sortie : 21 novembre 2012
De : Claude Miller
Avec : Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Stanley Weber, Catherine Arditi, Isabelle Sadoyan, Francis Perrin…

Arsenic et vieilles dentelles

Apparemment les Thérèse ont une certaine propension au meurtre dans la littérature française. Si celle d’Emile Zola (Thérèse Raquin, 1867) réussit son coup, ce n’est pas le cas de l’héroïne de François Mauriac (Thérèse Desqueyroux, 1927). Pleine de passion refoulée, cette dernière pense trouver dans le mariage un moyen de mettre de l’ordre dans sa tête. Mais son mari Bernard l’ennuie. Sans vraiment le préméditer, elle se met alors à l’empoisonner pour se débarrasser de lui.
On a connu le réalisateur de L’effrontée, Garde à vue et Mortelle Randonnée plus inspiré. Malade durant le tournage, Claude Miller aujourd’hui décédé, a certainement sans le vouloir, teinté son film d’une mélancolie lourde et soporifique. Insupportable dans le rôle de Thérèse, Audrey Tautou n’a jamais été aussi mauvaise. Elle se fait piquer la vedette par ses partenaires bien plus attachants. Gilles Lellouche, pas vraiment habitué aux drames, s’en sort plutôt bien dans la peau de Bernard dont la bonhomie sympathique compense la beauferie et nous le fait préférer à Thérèse. On adore particulièrement le personnage d’Anne, la sœur de Bernard, interprétée par Anaïs Demoustier. La jeune actrice est un véritable vent de fraîcheur et incarne la véritable passion dont Audrey Tautou parle vainement. En fait, c’est son destin à elle qu’on aurait aimé suivre et pas celui de Thérèse dont le spectateur se détache instantanément. Finalement celle-ci est une sorte de cousine éloignée de Madame Bovary. Ces deux figures littéraires sont aussi exaspérantes l’une que l’autre, à se plaindre sans cesse de leur vie confortable et bien rangée. Et encore l’héroïne de Gustave Flaubert parvient à se trouver un amant, ce qui la rend un peu plus intéressante que sa consœur. Présenté hors compétition au dernier Festival de Cannes, Thérèse Desqueyroux est malheureusement un film long et fade dont on se passe sans difficulté. On préfère retourner voir Twilight.


Aucun commentaire: