mardi 9 août 2011

LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES **** (en avant-première)


Titre original : Rise of the Planet of the Apes
Sortie : 10 août 2011
De : Rupert Wyatt
Avec : James Franco, Andy Serkis, Freida Pinto, John Lithgow, Brian Cox, Tom Felton, David Oyelowo…

Il faut rendre à César ce qui est à César

Jeune scientifique, Will expérimente un traitement sur des chimpanzés pour vaincre la maladie d’Alzheimer dont est atteint son propre père. Il découvre bientôt que son remède a des effets secondaires. En effet, ce dernier développe l’activité cérébrale des singes. César, progéniture de son sujet le plus prometteur, est le premier à faire preuve d’intelligence. Will le recueille et l’élève. Mais trahi par les humains, il se soulève et devient le leader de la révolution.
Lancé par Peter Jackson avec Le seigneur des anneaux, confirmé par James Cameron avec Avatar, la motion capture gagne du terrain dans nos salles de ciné. Même Steven Spielberg s’y est mis. Il a intégralement réalisé Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne avec cette nouvelle technique. Cette méthode a beau, gagner en qualité, on reste sceptique. De là à imaginer la disparition pure et simple des acteurs… Mais quand une préquelle de La planète des singes est annoncée, difficile de discuter, la motion capture semble s’imposer. On a du mal à imaginer des acteurs la jouer à l’ancienne et revêtir de simples masques. Et comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, La planète des singes : Les origines feraient presque de nous des partisans farouches du procédé.
Après Gollum et King Kong (mais avant le capitaine Haddock), Andy Serkis, spécialiste de la motion capture et éternel second rôle, en interprète cette fois-ci un premier : César, héros de cette fresque simiesque. Car là où le film innove comparé à l’original, c’est que l’histoire n’est pas racontée selon le point de vue de l’homme, mais selon celui de l’animal. Oubliez James « j’en fous le moins possible » Franco ou Freida « Je suis jolie mais je ne sers à rien » Pinto, le véritable héros de cet épisode, c’est lui. De la naissance de César à son soulèvement, Serkis est de tous les plans. Seul le magnifique John Lithgow est aussi émérite, le diabolique Trinity de Dexter se mue en vieil homme malade et attachant.
Caché derrière ses capteurs, Serkis délivre une performance incroyable. On pense beaucoup à Elephant man de David Lynch. Le réalisateur avoue d’ailleurs s’en être inspiré. Comme Joseph Merrick, César est mis au banc de la société car trop différent. Et comme lui, on aimerait qu’il se mette à crier : « Je ne suis pas un {singe}, je ne suis pas un animal, je suis un être humain, je suis un homme ». Le talent de l’acteur associé au travail de la Compagnie Weta Digital (déjà à l’origine d’Avatar et du Seigneur des anneaux) donne un résultat hallucinant, proche de la perfection. Au début des années 2000, le comité des Oscars avait refusé une nomination à Serkis à cause de la nature virtuelle de Gollum, espérons que l’idée fera son chemin pour 2012.
Outre l’exploit du comédien, notons celui de Rupert Wyatt. Alors que le réalisateur n’en est qu’aux balbutiements de sa carrière (La planète des singes : Les origines n’est que son second film. Son premier, Ultime évasion n’est lui, jamais sorti en France), il fracasse la porte d’entrée d’Hollywood à coup de blockbuster intelligent et poignant. Tim Burton (responsable du navrant remake du film de Franklin J. Schaffner) devrait en prendre de la graine.




Démonstration de motion capture:

3 commentaires:

Cinéman a dit…

Critique intéressante, mais vous en dites trop peu : quid du scénario (surprenant, linéaire) ? quid de l'action (y en a-t-il assez, s'ennuie-t-on) ? quid de l'émotion (personnages attachants ?) ? Merci de nous en dire plus !

selenie a dit…

Les acteurs sont tous excellents tout comme les superbes effets spéciaux. La grosse réussite reste le rythme toujours sur une bonne vitesse de croisière sans omettre une petite et progressive montée en puissance. Ca reste très efficace et une bonne surprise même si je ne serais pas aussi dithyrambique que la plupart. 15/20

cavavin a dit…

J'avoue que la motion capture m'a bluffé avec des scènes assez incroyables pour du cinéma de singes, quant à l'histoire simplement se dire que les singes sont comme les japonais ils copient l'homme et sa science en beaucoup mieux... Un film qui vaut votre monnaie de singe.