dimanche 27 mai 2012

DARK SHADOWS **


Sortie : 9 mai 2012
De : Tim Burton
Avec : Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Helena Boham-Carter, Chloë Moretz, Bella Heathcote, Johnny Lee Miller, Jackie Earle Haley, Gulliver McGrath, Christopher Lee, Alice Cooper…

Adaptation du soap fantastico-comique diffusé par ABC du 1966 à 1971, Dark Shadows est la 8ème collaboration entre Tim Burton et Johnny Depp. Au XVIIIème siècle, Barnabas Collins est amoureux de Josette mais l’amant d’Angélique. Déshonorée, celle-ci jette un sort au couple. La jeune femme se suicide tandis que Barnabas devient un vampire et est enterré vivant. Il est libéré par hasard deux siècles plus tard en 1972. Aux côtés de ses descendants, il s’adapte à cette nouvelle époque alors qu’Angélique apprend son retour.
Fini le bon temps où Tim Burton faisait office de marginal, le temps où il portait sa poésie sur grand écran. L’exposition qui lui est consacré à la Cinémathèque française (jusqu’au 5 août) a beau nous rappeler ses plus belles oeuvres, on a peine à imaginer qu’il puisse un jour y revenir. Dark Shadows n’est qu’une sympathique comédie à voir un jour de pluie. Est-ce vraiment ce qu’on attend du cinéaste ? C’en est presque affligeant. Surtout que la trame du film que Burton traite délibérément de manière comique aurait pu donner un formidable conte funèbre dont il a le secret.
Côté Casting, les femmes remportent la palme. On adore Chloë Moretz en pleine crise d’ado, Helena Boham Carter dans la peau d’une psy névrosée et Eva Green (en mode La mort vous va si bien) dans le rôle de la diabolique mais touchante Angélique. Le personnage de cette amoureuse éconduite pleine de haine vengeresse est la preuve qu’il reste encore en Burton un certain lyrisme. Johnny Depp incarne lui un vampire peu crédible. Il paraît qu’il s’était mis au régime pour interpréter le filiforme suceur de sang. Un régime ? Ah bon! Pourtant Barnabas est plutôt joufflu pour un soi-disant mort-vivant. Si l’acteur n’est pas au mieux de sa forme, il s’efforce néanmoins de nous faire oublier Jack Sparrow (même si quelques rictus malheureux le trahissent). En fait depuis Sweeney Todd, on ne lui avait pas connu mieux.
Alors Burton est-il vraiment fini ? C’est désormais la question qu’on se pose à chacun de ses films pour reprendre espoir au suivant. On se fera une idée de la santé cinématographique du cinéaste (en pleine perdition ?) le 31 octobre prochain avec la sortie de Frankenweenie (un petit garçon ressuscite son chien après qu’il soit renversé par une voiture). Le court-métrage live de 1984 devient un film réalisé en images de synthèse. On a hâte de voir ça !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

pas du tout d'accord depuis big fish voir sweeny todd c'est un des meilleurs film si vous croiyer que burton c'est edward aux mains d'argent mieux vaut
plus aller voir ses films

Vincent V a dit…

Totalement d'accord. Le cinéma de Burton est totalement sur-évalué (et maintenant muséifié !) au regard de ces dernières productions bien ordinaires. Il faut avoir l'honnêté de le reconnaitre.

Anonyme a dit…

Je trouve ta critique assez juste, mais pas assez sévère. Je trouve que c'est véritablement honteux pour un artiste aussi talentueux que Burton de se prostituer, de sombrer dans ce formatage perpétuel teinté de je-m'en-foutisme. Pourtant je fais partie de ceux qui l'ont défendu non sans mauvaise-foi jusqu'à Sweeney Todd, là où d'autres moins indulgents s'arrêtaient à Sleepy Hollow. A croire qu'il a oublié toute son énergie carnavalesque, tout son humour déjanté et son amour de la série B pour, au mieux, livrer des pastiches consensuels, faciles et sans âme à ses prétendus fans gothico-décérébrés. (cf Dark Shadows) Mais ce qui me tue dans tout ça, c'est que le public et la critique le confortent dans sa déchéance. J'espèrais très sincèrement que, loin des caméras, Burton était conscient que son Alice au Pays des Merveilles était une immondice impardonnable. Quand je vois Dark Shadows et qu'il sort bientôt une version long-métrage d'un moyen métrage absolument parfait tel quel, je me dis qu'en fait, non, il est juste devenu un tâcheron à la solde d'un public médiocre et de producteurs sans goûts ni scrupules. Imagine que Terry Gilliam fasse la même connerie ?