lundi 25 avril 2011

L'AGENCE ****

Titre original : The Adjustment Bureau
Sortie : 23 mars 2011
De : George Nolfi
Avec : Matt Damon, Emily Blunt, Michael Kelly, Anthony Mackie, Terence Stamp, John Slattery...

L'amour dans la peau

Blade Runner, Total Recall, Minority Report… Les œuvres de Philip K. Dick adaptées sur grand écran, n’ont jamais rien eu de grandes histoires d’amour. Il faut dire que l’écrivain américain féru de science-fiction, n’était pas un spécialiste du genre. Pourtant, le temps d’une nouvelle (Adjustment Team), sans se départir de son obsession pour le fantastique et les complots, il s’y est essayé.
David est promis à un grand avenir politique mais le jour où il rencontre Elise, il connaît sa première défaite électorale. L’agence (un groupe d’anges chargé de vous guider sur la bonne voie) vient lui expliquer qu’il doit renoncer à cet amour s’il veut un jour mettre les pieds à la Maison Blanche. C’est le plan que le "Patron" a dessiné pour lui. David fuit alors avec Elise, l’agence aux trousses.
Agent d’assurance dans le roman original, David devient un politicien prometteur pour le film. Matt Damon qui n’avait jamais interprété un personnage aussi romantique fait preuve d’un charisme insoupçonné, aidé par une voix tendre et juste qu'on s’étonne de ne pas avoir remarquée avant. Emily Blunt (Elise) le complète à merveille. Enjouée et malicieuse, on craque pour son personnage de danseuse contemporaine. On s’identifie sans peine à ces deux héros plus réalistes que l’histoire dans laquelle ils évoluent. 
Ludique et captivant dans sa première partie (les têtes à têtes entre Blunt et Damon sont magiques), L’agence fait preuve d'invraisemblances sur sa fin. Matt Damon poursuivi à travers tout New York par des anges chapeautés façon "Mad Men"… On a du mal à y croire. Mais le tout a beau être prévisible et quelque peu naïf, on prend beaucoup de plaisir (non coupable) devant cette romance contre laquelle même le grand "Patron" ne peut rien.


vendredi 22 avril 2011

CANNES 2011 : le jury

Du 11 au 22 mai, un jury de 8 membres auront la tâche d'élire la palme d'or 2011.


LE JURY


Président du jury

ROBERT DE NIRO

Acteur, Réalisateur et Producteur américain
De Niro est l'un des acteurs les plus connus de sa génération. Il est souvent passé par Cannes où "Taxi Driver" de Martin Scorsese remporta la Palme d'Or en 1976.


MARTINA GUSMAN

Actrice et Productrice argentine
Productrice de "Voyage en famille", elle a également joué sous la direction de son mari, Pablo Trapero (notamment dans "Leonora" qui lui vaudra un Oscar argentin)


NANSUN SHI

Productrice chinoise
Co-créatrice du studio Cinema City & Films Co, elle a également co-fondé la maison de production Film Workshop Co. Ltd. qu'elle dirige avec son époux, le réalisateur Tsui Hark.


UMA THURMAN

Actrice, Scénariste et Productrice américaine
Habituée du Festival, elle se rend connue du grand public en 1994 avec "Pulp Fiction" de Quentin Tarantino qui obtint la Palme d'Or cette année-là.


LINN ULLMANN

Ecrivain et Critique littéraire norvégien
Fille du cinéaste Ingmar Bergman et de l'actrice Liv Ullmann, son troisième roman "Miséricorde" a obtenu le Reader's Prize et est considéré comme l'un des dix meilleurs romans de l'année 2002.


OLIVIER ASSAYAS

Réalisateur français
"Les destinées sentimentales", "Demonlover" ou "Clean" l'ont fait connaître mais son plus grand succès est sans aucun doute "Carlos". Projeté l'année dernière au Festival, le film a valu le César du meilleur espoir masculin à son acteur principal, Edgar Ramirez.


JUDE LAW

Acteur et Producteur anglais
Sorti de l'ombre avec "Bienvenue à Gattaca" et "EXistenZ", l'acteur prend définitivement son envol avec "Le talentueux M. Ripley". Depuis il enchaîne, films d'auteur et blockbusters hollywoodiens, avec succès.


MAHAMAT SALEH HAROUN

Réalisateur tchadien
Premier réalisateur tchadien de l'histoire, son film "Un homme qui crie" a remporté le Prix du Jury lors du dernier Festival.


JOHNNIE TO

Réalisateur et Producteur chinois
Le maître du Polar asiatique a découvert la croisette en 2004 avec "Breaking News" alors hors-compétition. L'année suivante, il est sélectionné en compétition officielle avec "Election". En France, il est surtout connu pour avoir réalisé "Vengeance" avec Johnny Hallyday.

jeudi 14 avril 2011

CANNES 2011 : la sélection officielle


Le jury n'a pas encore été dévoilé mais on sait néanmoins qu'il sera présidé par l'acteur américain, Robert de Niro. Mélanie Laurent sera, quant à elle, maîtresse de cérémonie lors de l'ouverture et de la fermeture de la 64e édition du festival, qui se déroulera du 11 au 22 mai 2011.

LA PIEL QUE HABITO

Espagne

Sortie: prochainement
De: Pedro Almodóvar
Avec: Antonio Banderas, Marisa Paredes, Elena Anaya...
> Le choc entre le puissant qui abuse et le survivant qui résiste...


THE TREE OF LIFE
Etats-Unis

Sortie: 18 mai 2011
De: Terrence Malick
Avec: Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain...
> Jack vient de perdre son frère cadet, il se remémore son enfance difficile entre sa mère accaparée par ses frères et un père autoritaire souvent absent.


DRIVE
Danemark

Sortie: prochainement
De: Nicolas Winding Refn
Avec: Ryan Gosling, Bryan Cranston, Carey Mulligan...
> Un cascadeur d'Hollywood découvre que sa tête est mise à prix


THIS MUST BE THE PLACE
Italie

Sortie: prochainement
De: Paolo Sorrentino
Avec: Sean Penn, Frances McDormand, Eve Hewson...
> Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. La mort de son père, avec lequel il avait coupé les ponts, le ramène à New York. Il décide de poursuivre, à travers l'Amérique, la vengeance qui hantait son père.


WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN
Australie

Sortie: inconnue
De: Lynne Ramsay
avec: Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller...
>
Une mère intelligente et bien éduquée fait de son mieux pour élever un enfant qu'elle n'a jamais désiré. Mais bientôt ce fils se révèle instable, difficile à contrôler et destructeur. D'abord responsable de l'échec du couple parental, il passe ensuite à l'acte: massacrer à l'arbalète les élèves de son lycée.



HABEMUS PAPAM

Italie

Sortie: 7 septembre 2011
De: Nanni Moretti
Avec: Michel Piccoli, Nanni Moretti, Margherita Buy...
> Tout juste élu, un Pape est en proie au doute.


LE HAVRE
Finlande

Sortie: 9 novembre 2011
De: Aki Kaurismäki
Avec: André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin


MELANCHOLIA
Danemark

Sortie: 19 octobre 2011
De: Lars Von Trier
Avec: John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg
> Alors qu'un couple célèbre leur mariage, une planète nommée Melancholia menace de percuter la terre.


LA SOURCE DES FEMMES
France

Sortie: 2 novembre 2011
De: Radu Mahaimeanu
Avec: Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Zinedine Soualem, Sabrina Ouazani...
> Dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la tradition impose aux femmes d'aller chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb. Leïla, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.


LE GAMIN AU VELO
Belgique

Sortie: 18 mai 2011
De: Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avec: Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier, Olivier Gourmet...
>
Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l'amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère.



POLISSE

France

Sortie: 19 octobre 2011
De: Maïwenn
Avec: Karin Viard, Marina Foïs, Joey Starr, Nicolas Duvauchelle...
> Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs)


PATER
France

Sortie: prochainement
De: Alain cavalier
Avec: Vincent Lindon


L'APOLLONIDE
France

Sortie: prochainement
De: Bertrand Bonello
Avec: Adèle Haenel, Hafsia Herzi, Jasmine Trinca...


ONCE UPON A TIME IN ANATOLIA
Turquie

Sortie: inconnue
De: Nuri Bilge Ceylan
Avec: Yılmaz Erdoğan, Taner Birsel, Ahmet Mümtaz Taylan...
> L'histoire d'un médecin vivant dans la steppe anatolienne.


HANEZU NO TSUKI
Japon

Sortie: inconnue
De: Naomi Kawase
Avec: ...


FOOTNOTE
Israël

Sortie: inconnue
De: Joseph Cedar
Avec: ...


SLEEPING BEAUTY
Australie

Sortie: inconnue
De: Julia Leigh
Avec: Emily Browning
> Un récit érotique et troublant sur une étudiante qui se retrouve prise dans le milieu de la prostitution. Sa spécialité est de dormir, sous l'effet de drogue; les hommes peuvent lui faire n'importe quoi, elle ne s'en souvient pas le lendemain.


KARA-KIRI : DEATH OF A SAMURAÏ
Japon

Sortie: prochainement
De: Takashi Miike
Avec: ...


MICHAEL
Autriche

Sortie: prochainement
De: Markus Schleinzer
Avec: Michael Fuith, David Rauchenberger, Gisela Sacher...
> Un récit érotique et troublant sur une étudiante qui se retrouve prise dans le milieu de la prostitution. Sa spécialité est de dormir, sous l'effet de drogue; les hommes peuvent lui faire n'importe quoi, elle ne s'en souvient pas le lendemain.

THE ARTIST
France
Sortie: 11 octobre 2011
De: Michel Hazanavicius
Avec: Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell...
> Hollywood, 1927. Une jeune actrice connaît l'ascension tandis qu'une star du muet décline à l'apparition du cinéma parlant.

dimanche 3 avril 2011

NUMERO QUATRE ** (en avant-première)


Titre originale : I Am Number Four
Sortie : 6 avril 2011
De : D. J. Caruso
Avec : Alex Pettyfer, Dianna Agron, Teresa Palmer, Timothy Olyphant, Callan McAuliffe, Jake Abel…

Numéro 1 en clichés

Un ado, en exil sur terre, est menacé par de dangereux extra-terrestres. Alien de son état, il tente de se fondre dans le décor du lycée d’une petite ville américaine. Alors qu’il se fait un ami, vit son premier amour et découvre ses premiers pouvoirs, ses ennemis se rapprochent dangereusement.

La fin approche pour Harry Potter et Twilight. Les studios conscients du manque à gagner, veulent répéter l’histoire de ces grands succès commerciaux en pariant sur de nouveaux héros. Le sympathique Percy Jackson et le voleur de foudre n’ayant pas réussi à s’imposer, Hollywood retente sa chance en misant sur un gentil, mais sexy extra-terrestre.
Comme les films précités, Numéro Quatre est tiré d’un roman. Celui de Pittacus Lore, qui est en fait deux écrivains, Jobie Hughes et James Frey (une suite, Le pouvoir des Six est en cours d’écriture). Et comme toute saga adolescente romantico-fantastique portée à l’écran, le film ne rend pas justice au livre, accumulant les clichés.
Le scénario constitue sans doute le pire du pire de Numéro Quatre (quand on apprend que ce sont les auteurs de Smallville qui en sont à l’origine, on est plus vraiment surpris). Deux espèces extra-terrestres ennemies s’affrontent sur une Terre menacée... Mouais ! Sans parler d’incohérences et de dialogues ahurissants : « Nous n’aimons pas comme les humains. Nous, quand nous aimons, c’est pour l’éternité ». En une phrase, le nouveau film de D. J. Caruso (Paranoiak) réussit à battre trois années de niaiseries twilightiennes.
Autre déception, les rôles dévolus aux actrices du film. Dianna Agron est bien jolie mais insipide. On la préfère dans Glee, en cheerleader sainte-nitouche, plutôt que dans le rôle de la blonde à sauver des griffes du méchant. Dommage que pour ses premiers pas au cinéma, elle hérite de celui de la potiche encombrante. Sa collègue ne relève pas le niveau. Teresa Palmer n’est pas crédible une seule seconde en numéro six. Une badass en moto, venue porter secours à son compatriote.
Les scénaristes ont clairement privilégié les rôles masculins, sans toutefois faire preuve d’originalité. L’adorable Callan McAuliffe, souffre-douleur du lycée, est drôle et touchant (dommage que Flipped de Rob Reiner, son premier film, n’ait toujours pas, et n’aura certainement pas, de date de sortie en France). Alex Pettyfer est, quant à lui, plutôt surprenant. Alors qu’il aurait pu jouer à outrance sur son physique, l’acteur, découvert dans Alex Rider : Stormbreaker, fait preuve d’un talent insoupçonné. A lui maintenant, de choisir de meilleurs rôles. Mais vu son prochain film, Beastly, ce n’est pas encore gagné.
Outre ce duo d’acteurs attachant, on se prend au jeu grâce à l’action qui occupe une bonne partie du film. Les scènes musclées et les effets spéciaux de qualité, nous tiennent éveillés de bout en bout (on notera également une scène de train fantôme particulièrement réussie). Et nous donne à la sortie de la salle, l’impression d’avoir passé un super moment.

vendredi 1 avril 2011

HELL DRIVER *

Titre original: Drive Angry
Sortie : 23 mars 2011
De : Patrick Lussier
Avec : Nicolas Cage, Amber Heard, William Fichtner, Billy Burke, David Morse...

Boulevard de l'ennui

Réchappé des enfers, Milton est prêt à tout pour sauver sa petite fille, des mains de dangereux fanatiques. Lui-même poursuivi par un envoyé du diable, il est aidé par une barman à la main leste.

Aurait-on définitivement perdu Nicolas Cage ? « Sailor & Lula », « 8 mm », « Leaving Las Vegas », « Snake Eyes », « Lord of War »… Tant de chefs d’œuvre dont on ne reconnaît plus le héros. Criblé de dettes (il doit des millions au fisc américain. Conséquence de placements hasardeux), l’acteur a, apparemment, perdu toute capacité à reconnaître un bon film. Et pourtant on lui pardonne à chaque fois. Malgré une succession de navets et des rôles de plus en plus caricaturaux, Cage continue de bouffer l’écran.
Ça n’empêche pas qu’on s’ennuie ferme devant ce « Hell driver ». Le film ne semble jamais vouloir finir. Au début, on s’enthousiasme pour ce road-movie irrévérencieux où sang et sexe font bon ménage, mais courses-poursuites après courses-poursuites, le film lasse. L’excitation retombe.
On pense beaucoup à « Grindhouse », les voitures de « Boulevard de la mort » mixées au gore de « Planète terreur ». Deux séries B assumées, exécutées de main de maître par deux réalisateurs expérimentés. « Hell Driver » se rapproche malheureusement plus de la série Z. On ne peut cependant reprocher à Lussier de prendre Tarantino et Rodriguez comme modèles, il n’a sans doute pas eu les moyens de son ambition.
Il est par contre très doué niveau 3D. On a cette étrange impression d’être au cœur du film. Ça change du pseudo relief auquel on a droit d’habitude. Dommage que le montage un peu trop nerveux (le comble pour un ancien monteur) et les effets spéciaux ratés s’associent mal à la technique. Pensez à prendre rendez-vous chez votre ophtalmo a la fin de la séance.
Au final, « Hell Driver » est globalement barbant. Reste une 3D incroyable, et Amber Heard, sublime.

mardi 29 mars 2011

SUCKER PUNCH ***


Sortie : 30 mars 2011
De : Zack Snyder
Avec : Emily Browning, Vanessa Hudgens, Abbie Cornish, Jena Malone, Jamie Chung, Carla Gugino, Scott Glenn, Jon Hamm…


Girl Power

« Un film d’évasion au sens propre comme au sens figuré ». C’est ainsi que Zack Snyder décrit Sucker Punch. Après la mort de sa mère et de sa petite sœur, Babydoll est placée par son beau-père en hôpital psychiatrique. Sur place, elle se lie à quatre autres jeunes filles. Ensemble, elles décident de s’échapper. Une quête de liberté fantasmée qui laisse place à un délire visuel détonnant.
Inception sort de ce film ! Snyder est clairement influencé par l’œuvre de Christopher Nolan. Si Babydoll atterrit dans un asile, il est vite remplacé par un cabaret au terme d'une superbe intro. Mais la prison dorée dans laquelle elle s’imagine évoluer, laisse rapidement place à un monde entièrement dévasté par la guerre. C’est dans cet univers, nourri par l’imagination de la jeune fille, qu’elle et ses nouvelles amies, doivent récupérer cinq objets indispensables à leur libération. Leur épopée n’est alors plus qu’un prétexte pour une série de batailles épiques, rythmées par une bande son aussi rageuse que le film*. La première d’entre elles, est certainement la plus impressionnante. Emily Browning qui met la pâtée à trois samouraïs géants, ça vaut le coup d’œil. Même les agaçants ralentis, dont Snyder adore nous abreuver à chacune de ses réalisations, enchantent. Loin de tuer l’action dans l’œuf, comme sur Watchmen ou 300, elles mettent en valeur l’ardeur des filles au combat.
Seul petit hic, à force d’effets spéciaux, on se croirait dans un jeu vidéo. Référence que Snyder ne renie d’ailleurs pas. Il dit avoir construit le film sur cette base, chaque objet trouvé permettant de passer au niveau suivant. L’idée se tient mais devient vite lassante. C’est là que le film bascule. Sans rompre avec l’action qui nous a initialement attiré en salle, on découvre un Zack Snyder féministe dans l’âme.
Ses actrices mangiesques ont beau se battre en petite tenue à l’aide de robots kawai (c’est fou ce qu’Emily Browning peut faire penser à Sailormoon), le film fait la part belle à l’émancipation des femmes. Forcées à se prostituer, séquestrées par des hommes misogynes, elles tentent de se libérer de cette oppression, avec les moyens du bord.
Snyder lie alors action et morale, aidé par un casting plutôt saisissant. Pendant que Vanessa Hudgens et Jaimie Chung font presque de la figuration, Emily Browning est promue, premier rôle avec Babydoll (Sucker Punch est son premier gros film depuis Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire). Si elle assure les scènes musclées, la jeune actrice peroxydée pour l’occasion, est moins crédible côté émotion. A son arc, on comptera une mono-expression. A côté de Jena Malone et d’Abbie Cornish, difficile de faire le poids. Les deux actrices, qui incarnent deux sœurs, sont les plus expérimentées des cinq et visiblement les plus talentueuses.
Malone retrouve le devant de l’écran après quelques sombres seconds rôles immérités. Elle est épatante dans le rôle de Rocket toujours enthousiaste et pleine d’espoir. Cornish est, elle, Sweet Pea, la grande sœur, lucide et protectrice, mais aussi pleine de colère et de ressentiment refoulés. Gracieuse dans Bright Star, elle est le pilier de Sucker Punch, elle est habitée de cette force qui apporte au film une toute autre dimension. Elle pique la vedette à toutes ses copines.
Sucker Punch, première oeuvre originale pour le cinéaste, n’est pas le meilleur film de tous les temps, mais à ce jour, le plus intéressant de Snyder. Cet été, celui-ci travaillera sur une nouvelle adaptation. Le reboot de Superman. On compte sur lui pour faire mieux que le très raté Superman Returns. Espérons également que Christopher Nolan (à la production) fasse adopter à son collègue, un style un poil plus nuancé.

*L'intro du film s'ouvre sur une reprise acoustique et onirique de Sweet Dreams d'Eurythmics. Un cover exécuté par Emily Browning, elle-même. Elle chante d'ailleurs deux autres chansons sur la bande originale du film. La jeune actrice n'est pas la seule à avoir prêté sa voix. Carla Gugino et Oscar Isaac interprètent un duo pour l'occasion.

samedi 12 mars 2011

TRUE GRIT ****



Sortie : 23 février 2011
De : Ethan et Joël Coen
Avec : Jeff Bridges, Matt Damon, Hailee Steinfeld, Josh Brolin, Barry Pepper...

Roman-feuilleton en 1968 puis roman à part entière, True Grit de Charles Portis, est adapté pour la seconde fois au cinéma. En 1969, Henry Hathaway en tournait une première version avec John Wayne dans le rôle-titre, 100 dollars pour un shérif. 1870. Mattie Ross a 14 ans, elle vient de perdre son père. Il a été abattu pour deux pièces d’or par son employé, Tom Chaney. Le tueur, réfugié en territoire indien, Mattie engage le marshall, Rooster Cogburn, pour le traquer. C’est un alcoolique notoire mais il est connu pour ne jamais rien lâcher. Chaney étant déjà recherché par le texas ranger, Labeouf, ils décident tous trois de joindre leurs forces pour le retrouver. 
Depuis qu’il a remporté l’Oscar du meilleur acteur pour Crazy Heart, Jeff Bridges renoue avec le succès. Toujours présent sur les écrans mais absent sur les affiches, il retrouve un regain de notoriété bien mérité. Un second come-back qui rappelle le premier (l’acteur réapparaissait sur le devant de la scène en 1998 avec The Big Lebowski. Déjà des frères Coen). Le mois dernier, on ne voyait que lui dans Tron Legacy. Aujourd’hui, il relève le défi de succéder à John Wayne. Si ce dernier remporta le seul Oscar de sa carrière pour ce rôle, Bridges a raté de peu son deuxième. Peu importe. Nul besoin d’une quelconque récompense pour noter qu’il incarne à la perfection, le cow-boy le plus bourru et le plus attachant, de l’histoire du western. On aimerait tous pouvoir compter sur un Rooster Cogburn, véritable père de substitution pour Mattie Ross. La véritable héroïne de True Grit est brillamment interprétée par Hailee Steinfeld. Pour un premier rôle au cinéma, c'est une révélation. Du haut de ses 14 ans, elle tient la dragée haute à plus expérimenté qu'elle. Très coquette en réalité, elle n’a pas eu peur d’abandonner tout apparat pour jouer l’insolente et culottée, Mattie. Matt Damon vient, quant à lui, compléter le trio. Il est étonnant dans la peau de Laboeuf. Débarrassé de son image de gendre parfait, et délivré de Jason Bourne, l’acteur trouve un rôle à sa mesure. Meilleur ennemi de Cogburn, et de Mattie, il leur devient vite indispensable. Comme à nous. 
Les frères Coen sont loin des comédies noires et burlesques qui ont fait leur succès. Mais très à l’aise, ils réalisent le meilleur western depuis Impitoyable (Clint Eastwood, 1992) et leur meilleur film, tout court. Les cow-boys chevauchant à tout rompre dans le désert, les longues et froides nuits au coin du feu, les colts qui détonent, le bandit sale et puant qui crache et menace… Tout y est. Ou presque. Ne manquait plus qu’un virevoltant pour parfaire le décor. Seul défaut constaté, ce saut dans le temps final, inutile. Une ellipse sans laquelle True Grit, aurait été de toute beauté.


vendredi 4 mars 2011

NEVER LET ME GO ***

Sortie : 2 mars 2011
De : Mark Romanek
Avec : Carey Mulligan, Keira Knightley, Andrew Garfield, Charlotte Rampling, Sally Hawkins, Isobel Meikle-Small, Charlie Rowe, Ella Purnell…

Kathy, Ruth et Tommy passent toute leur enfance à Hailsham, un pensionnat réputé, mais très particulier. Devenus jeunes adultes, ils découvrent qu’ils sont des clones, conçus afin de faire don de leurs organes.

« Meilleur roman de la décennie », « L’un des meilleurs romans modernes jamais écrits »… Faisons confiance au très sérieux Time magazine pour se donner une idée de l’oeuvre de Kazuo Ishiguro. « Never Let Me Go » (« Auprès de moi toujours » en français) n’est pas le premier roman de l’écrivain porté à l’écran. « Les vestiges du jour » avait été adapté au cinéma par James Ivory en 1993 avec Emma Thompson et Anthony Hopkins dans les rôles principaux.
Certains comparent l’adaptation de « Never Let Me Go » à « The Island ». Le film de Michael Bay, étant sorti en 2005, tout comme le roman d’Ishiguro, difficile de dire qui s’est inspiré de qui. Peu importe. Le thème du clonage habite les deux histoires, mais le traitement diffère. Quand « The Island » n’est qu’un blockbuster de plus, sans âme, et très oubliable, « Never Let Me Go » se révèle beaucoup plus subtile.
Fidèle au livre, Mark Romanek (« Photo Obsession », 2002) adopte le même angle que l’écrivain. Le clonage n’est en aucun cas le thème principal de l’histoire. Il n’est qu’un prétexte pour mieux aborder la valeur de la vie humaine et l’indifférence de la société qui grandit vis à vis d’elle. Ishiguro dit lui-même que son histoire traite avant tout de l’amitié, de l’amour et de ce que vous choisissez de faire du temps qui vous est imparti.
Keira Knightley et Andrew Garfield sont merveilleux mais Carey Mulligan les surpasse. Après « Une éducation », elle confirme qu’elle est une future grande.
Les acteurs, qui interprètent leurs personnages plus jeunes, sont également formidables et physiquement très ressemblants.
La réussite du film doit d’ailleurs beaucoup au talent des comédiens. L’histoire est en effet déjà vue et convenue. Le spectateur, à l’instar de Kathy, Ruth et Tommy, est résigné. Peu d’espoir émerge de ce monde parallèle où tout le monde se contente de suivre la destinée qui lui a été choisie. Le but de Ishiguro et Romanek étaient de faire réfléchir le public. Objectif atteint. On ressort la tête pleine de questions : pourquoi ne se rebellent-ils pas contre le système ? Pourquoi ne s’enfuient-ils pas ? Un tel système pourrait-il un jour exister? Ruth se plaint de son sort, Tommy a l’espoir, à la toute fin de s’en libérer, mais jamais ils ne passent aux actes. La dure réalité les rattrape. Seule Kathy ne nourrit pas d’espoir vain.
Seul réel défaut du film, l’accumulation de cartes postales de la verte campagne anglaise. On finit par se lasser de tant de clichés. Ces images tristes et poétiques sont censées nourrir la mélancolie qui habite « Never Let Me Go ». Mais celle déployée, par les acteurs, suffisait amplement.


Never let me go (interprété par Judy Bridgewater. Voix de Jane Monheit)

lundi 28 février 2011

OSCARS 2011 : Palmarès


James Franco et Anne Hathaway ont assuré le minimum syndical. On s'attendait à ce que ce duo jeune, drôle et charmant s'en donne à coeur joie mais sûrement stressés par l'ampleur de l'évènement, les deux acteurs n'ont pas su égaler Hugh Jackman. Meilleur présentateur de la cérémonie à ce jour (il avait présenté les Oscars en 2009).

Meilleur film
127 heures
Black Swan
Fighter
Inception
Tout va bien, The Kids Are All Right
Le Discours d'un roi
The Social Network
Toy Story 3
True Grit
Winter's Bone

Meilleur réalisateur
Darren Aronofsky (Black Swan)
Joel Coen & Ethan Coen (True Grit)
David Fincher (The Social Network)
Tom Hooper (Le Discours d'un roi)
David O. Russell (Fighter)

Meilleur acteur
Javier Bardem (Biutiful)
Jeff Bridges (True Grit)
Jesse Eisenberg (The Social Network)
Colin Firth (Le Discours d'un roi)
James Franco (127 heures)

Meilleure actrice
Annette Bening (Tout va bien, The Kids Are All Right)
Nicole Kidman (Rabbit Hole)
Jennifer Lawrence (Winter's Bone)
Natalie Portman (Black Swan)
Michelle Williams (Blue Valentine)

Meilleur acteur dans un second rôle
Christian Bale (Fighter)
John Hawkes (Winter's Bone)
Jeremy Renner (The Town)
Mark Ruffalo (Tout va bien, The Kids Are All Right)
Geoffrey Rush (Le Discours d'un roi)

Meilleure actrice dans un second rôle
Amy Adams (Fighter)
Helena Bonham Carter (Le Discours d'un roi)
Melissa Leo (Fighter)
Hailee Steinfeld (True Grit)
Jacki Weaver (Animal Kingdom)

Meilleur scénario original
Another Year (Mike Leigh)
Fighter (Scott Silver, Paul Tamasy et Eric Johnson)
Inception (Christopher Nolan)
Tout va bien, The Kids Are All Right (Lisa Cholodenko et Stuart Blumberg)
Le Discours d'un roi (David Seidler)

Meilleure adaptation
127 heures (Danny Boyle et Simon Beaufoy)
The Social Network (Aaron Sorkin)
Toy Story 3 (Michael Arndt, John Lasseter, Andrew Stanton et Lee Unkrich)
True Grit (Joel Coen et Ethan Coen)
Winter's Bone (Debra Granik et Anne Rosellini)

Meilleure musique
127 heures (A.R. Rahman)
Dragons (John Powell)
Inception (Hans Zimmer)
Le Discours d'un roi (Alexandre Desplat)
The Social Network (Trent Reznor et Atticus Ross)

Meilleure chanson
127 heures ("If I Rise" - A.R. Rahman, Rollo Armstrong et Dido)
Country Strong ("Coming Home" - Bob DiPiero, Tom Douglas, Hillary Lindsey et Troy Verges)
Raiponce ("I See the Light" - Alan Menken et Glenn Slater)
Toy Story 3 ("We Belong Together" - Randy Newman)

Meilleure photographie
Black Swan (Matthew Libatique)
Inception (Wally Pfister)
Le Discours d'un roi (Danny Cohen)
The Social Network (Jeff Cronenweth)
True Grit (Roger Deakins)

Meilleurs décors
Alice au Pays des Merveilles (Robert Stromberg et Karen O'Hara)
Harry Potter et les reliques de la mort - partie 1 (Stuart Craig et Stephenie McMillan)
Inception (Guy Hendrix Dyas, Larry Dias et Douglas A. Mowat)
Le Discours d'un roi (Eve Stewart et Judy Farr)
True Grit (Jess Gonchor et Nancy Haigh)

Meilleurs costumes
Alice au Pays des Merveilles (Colleen Atwood)
Amore (Antonella Cannarozzi)
Le Discours d'un roi (Jenny Beavan)
La Tempête (Sandy Powell)
True Grit (Mary Zophres)

Meilleur montage
127 heures (Jon Harris)
Black Swan (Andrew Weisblum)
Fighter (Pamela Martin)
Le Discours d'un roi (Tariq Anwar)
The Social Network (Kirk Baxter et Angus Wall)

Meilleur montage sonore
Inception (Richard King)
Toy Story 3 (Tom Myers et Michael Silvers)
Tron l'héritage (Gwendolyn Yates Whittle et Addison Teague)
True Grit (Skip Lievsay et Craig Berkley)
Unstoppable (Mark P. Stoeckinger)

Meilleur son
Inception (Lora Hirschberg, Gary Rizzo et Ed Novick)
Le Discours d'un roi (Paul Hamblin, Martin Jensen et John Midgley)
Salt (Jeffrey J. Haboush, William Sarokin, Scott Millan et Greg P. Russell)
The Social Network (Ren Klyce, David Parker, Michael Semanick et Mark Weingarten)
True Grit (Skip Lievsay, Craig Berkley, Greg Orloff et Peter F. Kurland)

Meilleurs maquillages
Barney's Version (Adrien Morot)
Les Chemins de la liberté (Edouard F. Henriques, Greg Funk et Yolanda Toussieng)
Wolfman (Rick Baker et Dave Elsey)

Meilleurs effets visuels
Alice au Pays des Merveilles (Ken Ralston, David Schaub, Carey Villegas et Sean Phillips)
Harry Potter et les reliques de la mort - partie 1 (Tim Burke, John Richardson, Christian Manz et Nicolas Aithadi)
Au-delà (Michael Owens, Bryan Grill, Stephan Trojansky et Joe Farrell)
Inception (Chris Corbould, Andrew Lockley et Peter Bebb)

Meilleur film d'animation
Dragons
L'Illusionniste
Toy Story 3

Meilleur film documentaire
Faites le mur !
GasLand
Inside Job
Restrepo
Waste Land

Meilleur film étranger
Biutiful (Alejandro González Inárritu, Mexique)
Canine (Giorgios Skabardonis, Grèce)
In a better world (Susanne Bier, Danemark)
Incendies (Denis Villeneuve, Canada)
Hors-la-loi (Rachid Bouchareb, Algérie)

Meilleur court métrage
The Confession
The Crush
God of Love
Na Wewe
Wish 143

Meilleur court métrage d'animation
Day and Night
The Gruffalo
Let's Pollute
The Lost Thing
Madagascar, carnet de voyages

Meilleur court métrage documentaire
Killing in the Name
Poster Girl
Strangers No More
Sun Come Up
The Warriors of Qiugang

Si le choix de l'Académie concernant les acteurs ne laisse pas de place à la critique, que penser du réalisateur et du film récompensés cette année. Tom Hooper et "Le discours d'un roi" méritaient d'être cités ce soir mais quelle injustice pour David Fincher et "The Social Network". Fincher serait-il le nouveau Martin Scorsese? Toujours nominé mais jamais gagnant. Le meilleur réalisateur de notre époque devra-t-il attendre aussi longtemps pour se voir récompenser? "The Social Network" aura au moins été reconnu par la France en remportant le César du meilleur film étranger, vendredi dernier.
Au final, les Oscars se sont déroulés comme d'habitude. Parfaitement millimétrés, conventionnels, et surtout sans bonne surprise.

dimanche 27 février 2011

ESSENTIAL KILLING * (en avant-première)

Sortie : 6 avril 2011
De : Jerzy Skolimowski
Avec : Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner…

Koh Lanta à la neige

Ça commençait pourtant si bien. Un Afghan, capturé par des soldats américains, est violemment interrogé et torturé. Il est ensuite transporté en Europe centrale. Lors de son transfert, il profite d’un accident de la route pour s’enfuir. Isolé dans une forêt enneigée, loin du désert qu’il connaît, il tente de survivre dans des conditions extrêmes et tue quiconque, se dresse sur son chemin.
Les Américains à ses trousses, l’action ne devrait plus tarder. C’était sans compter sur une bande annonce mensongère qui nous vend du rêve. Loin du survival annoncé, « Essential Killing » n’est que la fuite d’un dangereux taliban que les G.I. perdent dès la première demi-heure. Dès le début du film, on expédie une potentielle dénonciation des dérives de l’armée américaine et une confrontation entre l’anti-héros afghan et ces derniers. Puis rapidement, on sombre dans une profonde torpeur. Car concrètement il ne se passe rien.
Après avoir failli s’endormir deux fois et regardé sa montre trois, on hésite à partir mais sait-on jamais, le meilleur est peut être pour la fin. Emmanuelle Seigner, deuxième nom au générique, fait enfin son apparition… à quinze minutes de la fin. Nouvelle déception. Une rencontre plus en amont aurait su nous tenir éveillé.
Seul la performance de Vincent Gallo évite au film un zéro pointé. On ne peut qu’admirer sa dévotion et sa force de travail. Voir Gallo se nourrir d’insectes, de poisson cru encore vivant, et marcher des heures durant pieds nus dans un froid glacial, force le respect. Présent dans chaque scène, il n’a pas démérité son prix d’interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise. Le jury s’est par contre un peu emporté en offrant au film le Prix spécial du jury. Car Gallo a beau nous impressionner à jouer les Robinson Crusoé version homme des forêts, on s’ennuie ferme.
Outre la lassitude, le personnage qu’il interprète, est désespérément seul et antipathique. Les Américains disparus, il ne croise que de rares paysans slaves. Ces derniers ne représentent pas un danger immédiat pour lui mais il préfère tout de même s’en débarrasser. Son instinct de survie frôle alors l’absurde.
Une fois qu’on a compris qu’on ne tirerait rien du fond, on tente de se raccrocher à la forme. Peine perdue. Le même sapin enneigé semble être filmé tout du long. On tourne vite en rond. Même le sang qui vient souiller la neige immaculée* nous laisse de marbre.
Jerzy Skolimowski, cinéaste polonais, avait pour pari de réaliser une chasse à l’homme dénuée de tout jugement. Si on est bien dépourvu d’opinion, on repassera pour la chasse à l’homme. C’est sympa le cinéma concept mais c’est encore plus sympa quand il s’y passe quelque chose…

*Le sang sur la neige est un thème littéraire connu. Chrétien de Troyes y consacre tout un passage dans « Perceval, le Gallois » tandis que Jean Giono s’en inspire dans « Un roi sans divertissement ».

samedi 26 février 2011

CESARS 2011 : Palmarès


Le vendredi 25 février, a eu lieu la 36e cérémonie des Césars. Présidée par Jodie Foster et animée par Antoine de Caunes, elle a couronné le film "Des hommes et des dieux" et le réalisateur Roman Polanski. Sans plus attendre, tous les lauréats.

Meilleur film
L'Arnacoeur
Des hommes et des dieuxGainsbourg (vie héroïque)
The Ghost-Writer
Mammuth
Le Nom des gens
Tournée

Meilleur réalisateur
Mathieu Amalric (Tournée)
Olivier Assayas (Carlos)
Xavier Beauvois (Des hommes et des dieux)
Bertrand Blier (Le Bruit des glaçons)
Roman Polanski (The Ghost-Writer)

Meilleur acteur
Gérard Depardieu (Mammuth)
Romain Duris (L'Arnacoeur)
Eric Elmosnino (Gainsbourg (vie héroïque))
Jacques Gamblin (Le Nom des gens)
Lambert Wilson (Des hommes et des dieux)

Meilleure actrice
Isabelle Carré (Les Emotifs anonymes)
Catherine Deneuve (Potiche)
Sara Forestier (Le Nom des gens)
Charlotte Gainsbourg (L'Arbre)
Kristin Scott Thomas (Elle s'appelait Sarah)

Meilleur acteur dans un second rôle
Niels Arestrup (L'Homme qui voulait vivre sa vie)
François Damiens (L'Arnacoeur)
Gilles Lellouche (Les Petits mouchoirs)
Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux)
Olivier Rabourdin (Des hommes et des dieux)

Meilleure actrice dans un second rôle
Anne Alvaro (Le Bruit des glaçons)
Valérie Bonneton (Les Petits mouchoirs)
Laetitia Casta (Gainsbourg (vie héroïque))
Julie Ferrier (L'Arnacoeur)
Karin Viard (Potiche)

Meilleur jeune espoir masculin
Arthur Dupont (Bus Palladium)
Grégoire Leprince-Ringuet (La Princesse de Montpensier)
Pio Marmai (D'amour et d'eau fraîche)
Raphaël Personnaz (La Princesse de Montpensier)
Édgar Ramírez (Carlos)

Meilleur jeune espoir féminin
Leïla Bekhti (Tout ce qui brille)
Anaïs Demoustier (D'amour et d'eau fraîche)
Audrey Lamy (Tout ce qui brille)
Léa Seydoux (Belle Epine)
Yahima Torres (Vénus noire)

Meilleur scénario original
Tournée (Mathieu Amalric, Philippe Di Folco, Marcelo Novais Teles et Raphaëlle Valbrune)
Le Bruit des glaçons (Bertrand Blier)
Des hommes et des dieux (Etienne Comar et Xavier Beauvois)
Mammuth (Benoît Delépine et Gustave Kervern)
Le Nom des gens (Baya Kasmi et Michel Leclerc)

Meilleure adaptation
L'Arbre (Julie Bertuccelli)
La Princesse de Montpensier (Jean Cosmos, François-Olivier Rousseau et Bertrand Tavernier)
The Ghost-Writer (Robert Harris et Roman Polanski)
L'Homme qui voulait vivre sa vie (Eric Lartigau et Laurent de Bartillat)
Potiche (François Ozon)

Meilleure première oeuvre
L'Arnacoeur
Gainsbourg (vie héroïque)
Simon Werner a disparu...
Tête de Turc
Tout ce qui brille

Meilleure musique écrite pour un film
L'Arbre (Grégoire Hetzel)
Bus Palladium (Yarol Poupaud)
The Ghost-Writer (Alexandre Desplat)
Liberté (Delphine Mantoulet et Tony Gatlif)
Océans (Bruno Coulais)
La Princesse de Montpensier (Philippe Sarde)

Meilleure photographie
Des hommes et des dieux (Caroline Champetier)
Gainsbourg (vie héroïque) (Guillaume Schiffman)
The Ghost-Writer (Pawel Edelman)
La Princesse de Montpensier (Bruno De Keyzer)
Tournée (Christophe Beaucarne)

Meilleurs décors
Les Aventures Extraordinaires d'Adele Blanc-sec (Hugues Tissandier)
Des hommes et des dieux (Michel Barthélémy)
Gainsbourg (vie héroïque) (Christian Marti)
The Ghost-Writer (Albrecht Konrad)
La Princesse de Montpensier (Guy-Claude François)

Meilleurs costumes
Les Aventures Extraordinaires d'Adele Blanc-sec (Olivier Beriot)
Des hommes et des dieux (Marielle Robaut)
Potiche (Pascaline Chavanne)
La Princesse de Montpensier (Caroline de Vivaise)
Tournée (Alexia Crisp-Jones)

Meilleur son
Des hommes et des dieux (Jean-Jacques Ferrand, Vincent Guillon et Eric Bonnard)
Gainsbourg (vie héroïque) (Daniel Sobrino, Jean Goudier et Cyril Holtz)
The Ghost-Writer (Jean-Marie Blondel, Thomas Desjonquières, Dean Humphreys)
Océans (Philippe Barbeau, Jerôme Wiciak, Florent Lavallee)
Tournée (Olivier Mauvezin, Séverin Favriau et Stéphane Thiebaut)

Meilleur montage
Des hommes et des dieux (Marie-Julie Maille)
Carlos (Luc Barnier)
Gainsbourg (vie héroïque) (Maryline Monthieux)
The Ghost-Writer (Hervé De Luze)
Tournée (Annette Dutertre)

Meilleur film d'animation
Arthur 3, la guerre des deux mondes
L'Homme à la Gordini
L'Illusionniste
Logorama
Une vie de chat

Meilleur film documentaire
Benda Bilili !
Cleveland contre Wall Street
Entre nos mains
Océans
Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou

Meilleur court métrage
Logorama
Monsieur L'Abbé
Petit Tailleur
Un transport en commun
Une pute et un poussin

Meilleur film étranger
Les Amours imaginaires
Bright Star
Dans ses yeux
Illégal
Inception
Invictus
The Social Network

César d'honneur
Quentin Tarantino

jeudi 17 février 2011

PAUL * (en avant-première)

Sortie: 2 mars 2011
De : Greg Mottola
Avec : Simon Pegg, Nick Frost, Seth Rogen (la voix de Paul), Jason Bateman, Kristen Wiig, John Carroll Lynch, Blythe Danner, Bill Hader, David Koechner, Jane Lynch, Sigourney Weaver…

N'est pas Spielberg qui veut!

Nick Frost, isolé en mer pour animer une radio de rock (« Good Morning England »), Simon Pegg égaré du côté du « Monde de Narnia » (pour doubler la souris Reepicheep), le duo ne s’était pas retrouvé depuis 2007.
Après le film de zombies avec « Shaun of the dead », et le film d’action avec « Hot Fuzz », les deux humoristes britanniques s’attaquent au film d’extraterrestres. Mais si « Paul » est censé venir clore une quelconque trilogie, ce qui avait bien commencé, finit plutôt mal.
Frost et Pegg, partis sillonner la route 66 entre potes, en reviennent avec un scénario. Deux geeks anglais en expédition aux Etats-Unis, visitent les sites d’extraterrestres. Au détour de la zone 51, un alien sur Terre depuis 60 ans, leur tombe littéralement dessus. Paul a besoin de leur aide. L’Etat chercherait à se débarrasser de lui, n’ayant plus rien à lui apporter.
Divertissant les jours de pluie, « Paul » ne se révèle pas très drôle pour une comédie. Sauf si une accumulation de grossièretés dans la bouche d’un alien sans gêne vous fait rire. L’ennui finissant par l’emporter, on tente de rester éveillé en listant les clins d’œil faits aux vrais films de science-fiction et d’aventures. « Star Wars », « Indiana Jones », « E. T. », « Rencontre du troisième type », « X-Files », « Predator », « Men in Black »… On a même droit à une visite guidée du Comic Con (le geek qui sommeille en nous en aurait presque des palpitations sauf que c’est une reproduction donc c’est tout de suite moins drôle)… Mais tout référencer n’est pas suffisant. Alors on se raccroche à un caméo particulièrement jubilatoire. Non pas celui de Sigourney Weaver complètement prévisible… Mais celui de Jane Lynch. Voir Sue Sylvester (légendaire coach dans la série « Glee ») quitter son jogging pour se glisser dans la peau d’une serveuse plouc dans un bar pourri du Sud des Etats-Unis… ça, c’est drôle.
Sous la houlette d’un réalisateur US, Pegg et Frost perdent tout de leur saveur britannique. Malgré l’évidente sincérité, la sauce anglo-américaine ne prend pas.
Greg Mottola ne cache pas s’être inspiré du cinéma de Steven Spielberg (notamment de « Sugarland Express », « Rencontre du troisième type » et « E. T. »). Mais le jeune cinéaste, surtout connu pour être responsable de « Supergrave », n’arrive pas à la cheville, ni même à l’orteil, de son confrère. Il aurait été préférable que les deux acteurs réembauchent leur compatriote Edgar Wright, réalisateur et troisième main des deux films qui ont fait leur succès. Le plus important étant que Pegg et Frost n’attendront plus 4 ans pour se retrouver. On les reverra dès octobre 2011 dans les rôles respectifs de Dupont et Dupond dans le « Tintin » de… Spielberg. Mieux vaut s’adresser à Dieu qu’à ses saints.


BLACK SWAN ****


Sortie : 9 février 2011
De : Darren Aronofsky
Avec : Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel, Winona Ryder, Barbara Hershey, Sebastian Stan…

Danse macabre


1872, Piotr Ilitch Tchaïkovski s’amuse à imaginer pour sa famille, un petit ballet qui s’inspire d’un conte allemand, Le lac de cygnes**. Trois ans plus tard, le compositeur est chargé par le théâtre de Moscou de signer un ballet sur le même thème. Si le succès est au départ modeste, il est aujourd’hui l’un des spectacles les plus joués dans le monde. Toile de fond dans Black Swan, Le lac des cygnes n’est qu’un prétexte pour Darren Aronofsky. Le réalisateur aborde non pas la danse mais la douleur qu’elle engendre. Pieds sanguinolents, chevilles tordus, membres raidis… comme dans The Wrestler où il détaillait un Mickey Rourke tuméfié, il film ici la souffrance des corps au service d’un art.

jeudi 10 février 2011

Franco et Hathaway en promo pour les OSCARS

Les Oscars risquent d'être méchamment drôle cette année. James Franco et Anne Hathaway devraient assurer le spectacle. La cérémonie se déroule le dimanche 27 février.

mardi 1 février 2011

TRON LEGACY *** (en avant-première)

Sortie: 9 février 2011
De: Joseph Kosinski
Avec: Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Beau Garrett, Michael Sheen...

Bridges donne envie de bouffer du code

Sam a 8 ans lorsque son père Kevin Flynn, célèbre concepteur de jeux vidéos, se volatilise. 20 ans après, cherchant toujours à percer le mystère de sa disparition, il se retrouve aspiré dans un monde virtuel où son père est piégé depuis toutes ces années. Avec Quorra, l’apprenti de Kevin, ils tentent ensemble de regagner la réalité.
1982. Les studios Disney produisent Tron. Premier film à utiliser les dernières technologies révolutionnaires de l’époque, l’oeuvre ne rencontrera jamais le succès escompté. Portée par la culture geek pendant des années, elle acquiert toutefois le statut de film culte. Logique donc qu’avec l’arrivée de la 3D, Disney décide de donner une suite aux aventures numériques de Kevin Flynn.
De la réalité en 2 dimensions, on passe à la 3D dans le monde virtuel. Avec Avatar en tête, l’équipe en charge des effets spéciaux place la barre très haut. Barre allègrement franchie. Subtile, la 3D confère à la photographie, une perfection visuelle qui laisse stupéfait. Le personnage de Clu est à ce titre, spectaculaire. Programme crée par Flynn à son image, Jeff Bridges joue les deux rôles. C’est la première fois qu’un acteur donne la réplique à une version rajeunie de lui-même. Le travail effectué est juste prodigieux. On prend pour une fois, un réel plaisir à porter ses lunettes 3D.
Au casting, on découvre Garrett Hedlund (pour rappel, il est Patroclus, le neveu d’Achille dans Troy. Jeune premier à Hollywood, il ne manque pas de talent, mais paraît bien fade aux côtés de Jeff Bridges. L’acteur possède ce charisme débordant. On ne voit que lui. Il est maître à bord. Il aurait fait un merveilleux jedi. Hedlund se rattrapera sans aucun doute avec Country Strong où il fait preuve d’un talent incroyable pour la chanson.
Olivia Wilde apporte, quant à elle, une touche de fraîcheur. La célèbre n°13 est chez elle dans le monde virtuel, mais dévoile une naïveté plutôt attendrissante à l’égard de la réalité.
Dans la veine de Star Wars et Blade Runner, on découvre le monde de Tron à mesure que Sam y pénètre. Confronté à un milieu et des règles qu’il ne connaît pas, il vit quelques aventures qu’un George Lucas ou un Philip K. Dick ne renieraient pas. Un univers que les compositions, tour à tour poétique et électronique de Daft Punk viennent parfaitement parachever.



Le trailer de "Tron" (1982)